11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 16:12

L’adultère, cette trahison sans pardon ? Pas si sûr. Certains couples affrontent l’épreuve en essayant d’y trouver du sens. Selon la psychothérapeute Esther Perel, il existe trois scénarios de sortie de crise : rancoeur, déni ou renaissance.

 

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C’était un samedi après-midi, il y a deux ans. Ce jour-là, Camille, jeune mère de famille de 33 ans, entend vibrer le téléphone de son mari oublié sur la table du jardin. Le SMS qu’elle ne peut s’empêcher de lire est sans équivoque : « Tu me manques, mon amour. » « Plus que la colère, j’ai ressenti une douleur violente, comme si j’avais été rouée de coups », témoigne-t-elle. Après une nuit à pleurer, elle décide pourtant de se battre : « Notre petite dernière avait à peine 1 an et je croyais à mon couple. » Romain, son mari, n’a pas essayé de démentir : « Oui, il avait une liaison depuis peu avec cette nouvelle collègue, mais oui, il m’aimait toujours. Moi, je ne comprenais pas : comment pouvait-il me tromper s’il m’aimait ? »

 

Une question que s’est aussi posée Gilles, 35 ans, lorsque Marion, sa compagne depuis cinq ans, lui a confié, rongée par la culpabilité, qu’elle avait cédé aux avances d’un inconnu lors d’une fête. « Elle avait beau me répéter que c’était une erreur qui lui avait montré à quel point elle tenait à moi, je ne pouvais rien entendre, elle m’avait trahi, donc elle ne m’aimait pas. »

 

« L’amour n’est pas toujours en jeu », commente le psychanalyste Pascal Neveu, auteur de Mentir, pour mieux vivre ensemble ? (L’Archipel, 2012). « L’infidélité de certains hommes provient parfois d’une incapacité à considérer leur compagne comme une femme dès lors qu’elle devient mère. Ils l’aiment, mais ne peuvent plus la désirer. » « L’adultère peut également être vu comme une tentative inconsciente de faire évoluer le couple, de dire à l’autre que la situation actuelle n’est plus tenable, mais que l’on aimerait retrouver un nouvel élan amoureux », intervient Myriam Beaugendre, psychologue clinicienne et psychothérapeute, qui distingue toutefois l’aventure ponctuelle de la double vie, « dont la découverte est beaucoup plus violente ». « Il peut arriver que quelqu’un aille voir ailleurs parce qu’il cherche un autre moi, qu’il n’arrive plus à se reconnecter au sein de son couple », analyse quant à elle Esther Perel, psychothérapeute belge installée à New York et auteure de L’Intelligence érotique (Robert Laffont, 2007).

 

Deux ans après sa douloureuse découverte, Camille admet pour sa part « comprendre » l’infidélité de Romain. « Nous ne nous parlions presque plus depuis quelques mois, raconte-t-elle. J’étais angoissée par la fin imminente de mon congé parental, lui avait du mal à trouver sa place de père. Si je n’avais pas lu ce SMS, je ne suis pas certaine de ce que nous serions devenus, tant nous étions dans le déni. »

 

En trouvant du sens à ce qui s’était passé, Camille et Romain sont sortis du schéma « victime-bourreau » dans lequel il est assez facile de s’enfermer. « Il y a un premier temps de douleur, où la personne trahie se sent blessée. Mais, dans un second temps, elle peut s’interroger sur les raisons qui ont amené son conjoint à la tromper. Et c’est là où l’aide d’un thérapeute peut être d’un grand soutien », estime Myriam Beaugendre. De son côté, celui ou celle qui a trompé doit se remettre en cause et rassurer l’autre quant à l’amour qu’il lui porte. « Il ne s’agit pas d’excuser, mais de digérer ce qu’a fait subir l’un des deux à l’autre et de tenter de le comprendre », rebondit Pascal Neveu. « L’enjeu, finalement consiste à remettre le désir au coeur du couple et à accepter que l’autre ne nous appartient pas », conclut Myriam Beaugendre. Si, aujourd’hui, Camille et Romain ont recréé un lien avec l’aide d’un thérapeute, Gilles et Marion peinent à recoller les morceaux : « Je lui en veux et ça prend toute la place », confie Gilles.

 

Parce qu’elle souhaitait savoir ce qu’étaient devenus les couples qu’elle avait reçus en thérapie, Esther Perel a repris contact avec quelques-uns d’entre eux. Un suivi qui lui permet aujourd’hui d’identifier trois façons de gérer « l’après » : certains ne parviennent jamais réellement à dépasser cet épisode, d’autres en font abstraction sans vraiment le transcender, tandis que d’autres couples en ressortent transformés.

 

Le couple traumatisé

 

Marie a trompé Julien il y a deux ans avec un de ses ex. Après un an de thérapie, ils ont cru qu’ils s’en étaient sortis. En réalité, Marie a l’impression « de payer tous les jours » pour ce qu’elle a fait. « Le moindre de mes retards l’angoisse, je sais qu’il fouille mes poches et, à la première dispute, il remet le sujet sur la table, ce qui clôt la conversation, puisqu’il est évident que rien ne peut être plus grave que ça. C’est l’enfer un jour sur deux. » Malgré tout, Marie et Julien restent ensemble, sans être en mesure d’en expliquer la raison.

 

« C’est le cercle infernal », pour Esther Perel. Ces personnes coincées dans le passé ont pour seul ressort le ressentiment. Souvent, explique-t- elle, ce sont des couples qui viennent la consulter à l’initiative de la personne trompée, celle-ci voyant dans le thérapeute un témoin, voire une caution de son calvaire. L’idée est alors moins d’oeuvrer en faveur d’une réconciliation que de se voir confirmer son statut de victime. Le pardon semble impossible puisque, pour la personne trompée, il reviendrait à donner un quitus à l’autre.

 

Marc et Debbie, qu’elle a longuement suivis, illustrent parfaitement ce modèle : « Trois ans après la découverte de la liaison de Marc, Debbie dit toujours non au moindre rapport sexuel, estimant qu’accepter une étreinte signifierait qu’elle passe l’éponge. Or, elle s’y refuse, tout en admettant avoir envie de faire l’amour avec lui. »

 

Souvent, le partenaire trahi se transforme en détective, décortiquant les factures téléphoniques ou inspectant les boîtes mail de l’autre. Si demander des explications à celui ou à celle qui est allé(e) voir ailleurs est compréhensible dans un premier temps, il faut prendre garde à ce que cela ne devienne pas une obsession dans laquelle la personne trahie finit par se complaire, « voire par éprouver une certaine jouissance », prévient encore Esther Perel.

 

« Il est facile, pour la personne trompée, de rester dans un rôle de victime, souvent légitimé par l’entourage en raison d’une sacralisation de la fidélité, remarque Myriam Beaugendre. Être trompé renvoie à la douleur de ne pas avoir su se rendre assez aimable. Mais rester dans cet état ne permet pas d’évoluer au sein du couple. Admettre sa part de responsabilités, c’est aussi se réapproprier sa vie, ne plus subir ce qui nous arrive, mais au contraire faire en sorte que ça ne se reproduise pas. »

 

Les couples ne parvenant pas à faire ce travail, qui repose souvent davantage sur la personne trompée mais qui suppose une réelle empathie de celui qui a été infidèle, peuvent difficilement avancer. « Rester ensemble n’est pas forcément synonyme de succès, et encore moins de résilience ! » avertit Pascal Neveu. « Quand la trahison est devenue le centre d’une union, ce qui la définit, le mariage peut techniquement survivre, mais la vie de couple se meurt », conclut Esther Perel, qui ajoute que, dans ces cas-là, « quelque chose a été brisé et ne peut être réparé ».


Le couple survivant


Maëlla vivait avec son compagnon depuis un an quand elle a rencontré, lors d’un voyage d’affaires en Autriche, un homme avec qui le courant est immédiatement passé. « Je savais que cela ne durerait pas, trop de distance entre nous, et puis j’aimais mon compagnon, et plus que tout ce que nous avions construit », raconte-t-elle. Quelques mois plus tard, elle décide de tout lui avouer. « Il ne m’a pas parlé pendant deux jours. Mais nous étions invités à un événement familial et il m’a demandé de venir pour faire bonne figure. Nous avons pu échanger, j’ai pu lui dire que si j’avais voulu le quitter, je l’aurais déjà fait. Apparemment, ça l’a rassuré et je n’ai jamais ressenti une jalousie excessive de sa part quand je fréquentais d’autres hommes de façon amicale. Mais le sujet est devenu tabou. »

 

Maëlla et son conjoint font partie de ceux qu’Esther Perel appelle les « survivants ». « Ces personnes croient à la continuité du couple. Ils sont opposés au divorce, parfois pour des raisons religieuses ou parce qu’ils ont été élevés dans le respect du mariage. Ils veulent préserver un cadre familial avant tout et sont prêts pour cela à sacrifier un amour passionné », explique-t-elle. Un modèle qui évoque le choix que fait Meryl Streep à la fin de Sur la route de Madison, lorsqu’elle renonce à Clint Eastwood après trois jours d’une relation torride, pour retrouver mari et enfants.

 

« Contrairement au premier modèle qui me semble voué à l’échec ou à la souffrance, c’est une posture qui est tenable, estime Esther Perel. Souvent, ces couples sont heureux d’avoir retrouvé leur place et leur tranquillité, et ne nourrissent pas d’amertume. Ils sont dans une sorte de résignation, c’est la raison qui l’a emporté. Ils restent ensemble parce qu’ils aiment leur vie. »

 

« Pour certains, maintenir un cadre familial, social, voire assurer une sécurité financière en demeurant unis malgré l’infidélité de l’un ou l’autre est plus important que de vivre son désir pleinement dans son couple, ce qui est tout à fait respectable », observe Myriam Beaugendre, qui rappelle que la seule chose qui compte, c’est que cette décision « soit prise par désir et non par obligation morale, pour répondre à un surmoi parental ou collectif ».

 

Rester ensemble par respect de valeurs que l’on partage et pour ne pas détruire une union dans laquelle ils croient permet à ces couples de se retrouver en accord avec eux-mêmes. Ce qui n’exclut pas d’avoir le coeur brisé, d’avoir tourné le dos à un amour certes extraconjugal mais réel, précise Esther Perel. Avec ces couples-là, elle tente d’identifier ce que cette liaison a pu leur apprendre sur eux et prend en compte la souffrance : celle éprouvée par la personne trompée, mais aussi celle du partenaire qui a renoncé à ce nouvel amour.

 

Tout l’enjeu étant de les aider à lutter l’un et l’autre contre l’amertume et, parfois, à retrouver petit à petit ce qui les a unis au départ. Progressivement, celui qui a été trompé peut, si l’autre l’accompagne et le soutient dans son cheminement, réapprendre à lui faire confiance. Sachant que « faire confiance », d’après Esther Perel, revient finalement à accepter de « vivre avec tout ce que l’on ne saura jamais de l’autre ».


Le couple explorateur


Annie avait toujours juré que si elle apprenait un jour que Clément la trompait, elle ferait ses bagages dans la minute. Finalement, lorsque cela s’est produit, elle est non seulement restée, mais s’est efforcée de pardonner, tant elle s’est rendu compte qu’elle tenait à lui. « On a décortiqué pendant des mois les raisons de cette aventure très brève qu’il a eue avec une amie commune. C’était difficile pour lui et pour moi, mais ces échanges nous ont permis de retrouver les raisons pour lesquelles nous étions tombés amoureux l’un de l’autre et celles pour lesquelles nous nous étions éloignés. Aujourd’hui, je me sens plus forte. Après tout, j’ai failli passer à la trappe en étant un modèle de consensus, alors dorénavant, je m’affirme bien davantage ! »

 

Se saisir de l’infidélité pour transformer, voire faire renaître de ses cendres une relation en souffrance, c’est possible, affirme Esther Perel. Un cheminement qui n’est pas sans heurts : « Dans cette tempête émotionnelle qu’ils essuient, les couples ont un peu de mal à tenir le cap, enchaînant les “va te faire foutre”, “baise-moi”, “va-t’en d’ici”, “ne me quitte jamais”, etc. » Mais en acceptant de partager la responsabilité de la détérioration de la relation, ils tendent à identifier la liaison comme un catalyseur de changement et non comme un seul acte de trahison. D’autant que l’on peut trahir de différentes façons, l’infidélité n’étant que l’une d’entre elles. « J’essaie toujours d’expliquer à mes patients qu’il ne faut pas commencer l’histoire là où le mal a été fait, mais bien remonter aux origines de ce mal. De même qu’ils ne doivent pas penser que l’infidélité remet en cause toute leur histoire, et ce, même s’ils en viennent à se séparer. »

 

« Les couples qui parviennent à “transcender” l’infidélité et qui peuvent en ressortir plus forts sont ceux capables d’une certaine maturité, assure Pascal Neveu. Ils acceptent l’idée qu’il peut y avoir une infidélité du corps coexistant avec une fidélité du coeur, et tentent de trouver des réponses à l’usure souvent inévitable d’une union en acceptant aussi de mettre sur la table leurs frustrations, leurs désirs sexuels inassouvis, etc. »

 

Se parler et se comprendre n’implique toutefois pas de chercher à connaître tous les détails de la liaison. Pascal Neveu met souvent en garde ses patients sur ce point, soulignant qu’en savoir trop peut être dévastateur et trop blessant pour pouvoir envisager une réconciliation. Esther Perel, quant à elle, suggère aux conjoints trompés de se poser en « chercheurs » plutôt qu’en « détectives » : « Demander ce qu’il ou elle a découvert durant son infidélité, quel sens il ou elle a donné à cet épisode n’a pas la même portée que d’exiger un compte rendu clinique et forcément sordide de la façon dont cela s’est passé. »

 

Ce processus peut prendre du temps, mais se révéler profondément bénéfique. À ses patients qui parfois doutent de parvenir à reconstruire ce qui a volé en éclats, Esther Perel a pour habitude de dire ceci : « La plupart des gens vivent deux ou trois histoires d’amour dans leur existence. Pour certains, ce sera avec la même personne. » Une phrase qui, paraît-il, a le don de les rassurer.

 

Caroline Desages pour Psychologies.com

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 12:38

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Une part de l’œuvre de Foucault s’exprime dans le projet de réaliser une anthropologie de la subjectivation. Foucault cherche à faire la généalogie du sujet par les institutions, il ajoute aux techniques de production, de signification (communication), de domination d’Habermas, les techniques de soi.

 

Ce projet s’appuie sur la genèse de textes d’auteurs anciens tant grecs que romains, puis avec une analyse du pastoralisme des premiers chrétiens. Le fil conducteur est la genèse du souci de soi. Trois grandes techniques de soi ou art de se conduire sont relevées : la diététique, l’économique et l’érotique. Ce qui caractérise l’être humain c’est la possibilité de la maîtrise de soi. Pour Foucault l’ascèse est un exercice de soi dans la pensée. « Il y aurait sans doute à faire ou à reprendre la longue histoire de ces esthétiques de l’existence et de ces technologies de soi ».

 

Il se fait le prolongateur d’auteurs tels qu’Epictète « l’être humain est défini comme l’être qui a été confié au souci de soi » ou Sénéque qui affirme le souci de soi tant comme un privilège et un devoir, un don et une obligation qui nous assure la liberté en nous astreignant à nous prendre nous-mêmes comme objet de toute notre application. Dés lors,  se faire soi-même, se transformer, revenir à soi, apprendre à vivre toute sa vie et prendre possession de soi-même sont des finalités auxquelles de nombreuses techniques peuvent être appliquées. Les techniques de soi relevées par Foucault sont variées :

 

  1. -          l’examen vespéral ou matinal,
  2. -          la réalisation d’une retraite,
  3. -          le recueillement,
  4. -          le tête à tête avec soi même,
  5. -          les exercices de la pensée,
  6. -          la réalisation de tâches pratiques,
  7. -          le régime de santé,
  8. -          les exercices physiques,
  9. -          les méditations,
  10. -          les lectures,
  11. -          les remémorations de vérités,
  12. -          les entretiens avec un confident, un guide ou un ami,
  13. -          les correspondances de ses états d’âmes,
  14. -          les activités de parole et d’écriture ou les liens avec autrui.


Rien n’est laissé au hasard d’une vie, tout ici concourt à une direction de la conscience. « l’habileté du lutteur s’entretient par l’exercice de la lutte, un accompagnateur stimule le jeu des musiciens. Le sage a besoin pareillement de tenir ses vertus en haleine ; ainsi stimulant lui-même il reçoit encore d’un autre sage du stimulant » Sénéque lettre 34.


L’enjeu de cette emprise sur soi est d’établir une éthique de la maîtrise. Celle-ci passe par l’examen de conscience. Si l’exercice apparaît pythagoricien, ou platonicien avec la conversation à soi, les pratiques des épicuriens ou des stoïciens sont aussi relevées et prennent la forme de conseils avisés.

 

La finalité étant de faire de soi un havre. Poursuivant l’héritage gréco-romain les chrétiens auraient fait de la réflexivité un trait chrétien. « chaque chrétien se doit de sonder qui il est ce qui se passe à l’intérieur de lui-même, les fautes qu’il a pu commettre, les tentations auxquelles il est exposé. Qui plus est, chacun doit dire ces choses à d’autres, et ainsi porter témoignage contre lui-même »

 

Si les échanges avec des guides, conseillers ou confidents sont expressément relevés les écrits jouent aussi un rôle. Le rapport aux écrits constitue un moyen d’accès à soi Foucault rappelle le rôle des hupomnêmata comme relais dans la subjectivation des discours. Les hupomnêmata pouvaient être des livres de comptes, des registres publics des carnets individuels servant d’aide mémoire. En somme un ensemble de textes placés en réserve pour se constituer et méditer sur des faits, paroles, pensées déjà abordés. Trois raisons expliquent le rôle formateur de ces textes :

 

1.      Les effets de limitations du au couplage de l’écriture avec la lecture

2.      La pratique du disparate qui détermine les choix

3.      L’appropriation

 

« l’écriture est un art de la vérité disparate » ou une manière réfléchie de combiner l’autorité naturelle de la chose déjà dite avec la singularité de la vérité qui s’y affirme et la particularité des circonstances qui en déterminent l’usage. L’écrit prend aussi la forme de correspondance. Le récit épistolaire de soi même comme dans les lettres de Fronton à Marc Aurèle permet la remémoration de tous les faits de la journée et de l’inflexion de son âme. Ici le mécanisme de la confession dispose d’un herméneutique de soi. « on sait bien que la maîtrise sur les choses passe par le rapport aux autres ; et celui-ci implique toujours des relations à soi et inversement »

 

Ce que nous renvoient les analyses des textes classiques le plus souvent à destination des philosophes, dirigeants ou personnage public par Foucault c’est que le gouvernement des autres passe par le gouvernement de soi. Et le gouvernement de soi passe par une ascèse, un examen de soi de ses choix, de ses ressentis, de ses orientations.

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 14:22

Étant donné l'importance de l'engagement que signifie une analyse, il faut accorder au choix du praticien le plus grand soin...

 

 

Dès lors, comment procéder pour choisir le thérapeute qui nous conviendrait le mieux ? Commençons par dire ce qu'il ne faut pas faire : orienter son choix en se référant aux différentes écoles psychanalytiques. Dans tous les groupes, il existe des bons et des mauvais praticiens. Je puis être critique vis à vis d'un courant et pourtant y reconnaître la présence de cliniciens de valeur.  

 

"Les qualités personnelles du praticien sont infiniment plus importantes que l'école à laquelle il appartient."

 

Ce qui compte dans une analyse et donc ce qui compte dans le choix d'un psychanalyste dépasse les questions d'école. Dans l'ordre de la souffrance psychique, le choix de celui à qui nous allons nous confier dépend avant tout de sa qualité humaine d'écoute, de son expérience professionnelle et de son ouverture d'esprit ; et non pas l'école à laquelle il appartient. Certes, l'école influence la pratique du thérapeute mais ce n'est pas elle qu'il faut prendre en compte.

 

Hormis cette réserve, quel est donc le meilleur critère pour choisir un psychanalyste ?

 

La voie à suivre, c'est tout simplement d'aller consulter l'analyste qui vous a été recommandé et, ce qui est capital, d'évaluer les effets sur soi de la toute première rencontre. Le meilleur critère de choix c'est donc l'impression que je retire à l'issue de ma première visite chez un psychanalyste.

 

Il faut que je me sente soulagé en constatant que le thérapeute que je viens de rencontrer, a su trouver les mots pour me dire clairement ce que je ressentais confusément. Voilà qui déterminera le choix du thérapeute : la secrète conviction qu'il m'a compris et qu'il est prêt à m'accompagner. En d’autres mots, le sentiment que le praticien que je viens de rencontrer m'a d'emblée fait du bien.

 

Dans ce sens, je conseille toujours aux praticiens qu'à la fin du premier entretien, ils restituent au patient le sens de ce qu'ils ont écouté. Il s'agit de reformuler en des termes différents l'essentiel de la plainte que l'on vient d'entendre.

 

Bref, le meilleur critère pour trouver son psychanalyste est d'éprouver, dès le premier contact, le désir confiant de renaître.

 

 

 

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 10:43
France Inter: "L'homme peut il s'adapter à lui même ?"
  
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Avec Jean François Toussaint, professeur de physiologie à l’université Paris Descartes et directeur de l’IRMES (Institut de recherche biomédicale et d’épidémioogie du sport),

contre Jean Michel Mesnier, professeur de Philosophie à l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV) et chercheur au CREA.

 

france inter-Cliquez ici pour écouter le podcast-

  

L’espèce humaine va-t-elle pouvoir s’adapter aux changements qu’elle a elle-même suscités ? En a-t-elle encore les moyens physiologiques et biologiques ? Est-il encore temps ? Sur quel secteur scientifique, économique ou social allons-nous pouvoir nous appuyer à l’avenir pour nous aider dans une phase où les changements du monde seront multiples ?

 

Pourquoi l’homme s’est laissé asservir par ses machines ? Pourquoi en sommes-nous devenus des victimes ? Pourquoi avons nous renoncé à ce qui est de plus humain en nous ?

 

Le monde, l’homme l’a rendu nettement plus vivable pour lui-même en y augmentant son espérance de vie, en facilitant ses accès au garde-manger, à la fontaine municipale, au médecin de famille, à la pompe à essence, au train ou à… ses redoutables e-mails. Ce faisant il a, d’un même geste, multiplié par cent sa facture énergétique comme sa production de carbone et de polluants, pillé les ressources halieutiques, érodé les terres arables, homogénéisé le vivant et, peut-être, mangé son pain blanc.  

   

"De plus, l’homme  est arrivé à déléguer aux machines ses relations et ses rapports au monde !"

 

Note: Un bémol sur Charles Darwin, qui a effectivement penser "l'évolution et l'adaptation".

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 10:15

Si vis pacem, para bellum : si tu veux la paix, prépare la guerre ! Mais la veux-tu, petit homme ? Tu présentes la guerre comme une fatalité, que tu programmes ! Tu prétends ne pas la vouloir, tu ne fais que t’y préparer ! Par François Housset.

 

 

La plupart des États du monde consacrent leur plus gros budget à la guerre et tous clament leur volonté d’instaurer un état paisible... plus de 8000 traités de paix rompus ont été recensés : la paix est un objectif dont on se détourne ! Pourquoi ? L’état de guerre serait-il plus intéressant ?

 

Les Nations en paix entretiennent un appareil guerrier “pour garantir la paix” ou se préparer aux prochaines hostilités : la paix est un temps d’accalmie pour se préparer à la guerre. Inversement, les guerres sont faites pour contraindre l’ennemi à accepter la paix ! Faire la guerre pour avoir la paix, profiter de la paix pour préparer la guerre... paix et guerre s’enchevêtrent dans une dialectique infernale ! Qui a commencé ?

 

Au commencement était la guerre. Il n’y avait pas encore d’État ni d’armée, donc pas de conflit armé entre États, mais une guerre de tous contre tous, l’homme étant un loup pour l’homme. Arriva un Léviathan, l’État, le plus froid de tous les monstres froids (Nietzsche), soumettant tous les hommes ensemble à une loi commune. L’état de guerre permanente entre individus laissa place à l’état de guerre entre Nations. Les Nations sont des louves entre elles. Faute d’un maître commun, toutes veulent faire autorité : la loi du plus fort règne encore, non plus entre les hommes, mais entre les Nations.

 

Tant qu’il n’y aura pas de république universelle elles continueront à guerroyer toutes contre toutes. Ce constat amena Kant à rédiger son "Projet de paix perpétuelle", postulant qu’une délibération démocratique devait mettre d’accord les parties opposés. On pouvait les fédérer en une "Société des Nations"... Feu notre SDN prit ce nom pour rendre hommage au bel ouvrage. Combien de fois la SDN, puis l’ONU, se déclarèrent incompétentes, quand bien même leur seule raison d’être était d’empêcher la guerre ! Leurs échecs montrent-ils la petitesse de l’homme, policé mais incapable de se soumettre à l’intérêt commun ?

  

Il y a peu de Kant dans l’esprit des hommes, et beaucoup d’agressivité. La psychologie humaine ne se défait pas de ses pulsions agressives : la pacification définitive supposerait une amélioration du genre humain... Une simple volonté n’y peut rien, les guerres sont provoquées par des événements, des processus, des décisions qui échappent au contrôle des peuples concernés : la paix internationale ne peut être que le produit de la psychologie individuelle et interindividuelle, aboutissant à la conscience puis l'intégration de nos pulsions destructrices.

 

La guerre permanente montre que nous sommes essentiellement des battants, des destructeurs. Notre vouloir-vivre violent est premier ; la paix, la sérénité, sont postérieures et transitoires. Si nous voulions et pouvions éviter les conflits, l’histoire ne connaîtrait pas son développement terrible nous obligeant à considérer l’homme comme homme de proie. Il y a dans sa haine un véritable attrait pour la destruction, donnant de la valeur aux énergies les plus formidables -c’est-à-dire les plus terribles : “mortelles !”

 

“On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs”, s’excusent les petits hommes pour se donner bonne conscience. Mais ils font l’omelette pour casser des œufs. Le goût de l’affirmation de sa puissance envers et contre toute autre puissance incline à sacrifier le plaisir de s’harmoniser au pur et puissant plaisir de vaincre. Il s’agit (ô paradoxe !) d’être monstrueusement exigeant, pour ne pas se satisfaire du respect d’autrui permettant une vie harmonieuse.

 
L’alternance guerre/paix constitue peut-être un cycle inhérent à la nature monstrueuse de l’homme. L’histoire donne raison aux doctrines pessimistes. Les optimistes espèrent la fin de cette sale histoire : dans les affaires humaines, les nécessités du passé ne sont jamais définitives et en fin de compte les efforts pour établir une paix assurée, c’est-à-dire pour dégager l’humanité de la dialectique guerre-paix, sont peut-être maintenant la seule lutte qui vaille.

 

  • Voici un extrait de "Ainsi parlait Zarathoustra":

DE LA GUERRE ET DES GUERRIERS. "Nous ne voulons pas que nos meilleurs ennemis nous ménagent ni que nous soyons ménagés par ceux que nous aimons du fond du coeur. Laissez-moi donc vous dire la vérité ! Mes frères en la guerre ! Je vous aime du fond du coeur, je suis et je fus toujours votre semblable. Je suis aussi votre meilleur ennemi. Laissez-moi donc vous dire la vérité ! Je n’ignore pas la haine et l’envie de votre coeur. Vous n’êtes pas assez grands pour ne pas connaître la haine et l’envie. Soyez donc assez grands pour ne pas en avoir honte ! Et si vous ne pouvez pas être les saints de la connaissance, soyez-en du moins les guerriers. Les guerriers de la connaissance sont les compagnons et les précurseurs de cette sainteté. Je vois beaucoup de soldats : puissé-je voir beaucoup de guerriers ! On appelle “uniforme” ce qu’ils portent : que ce qu’ils cachent dessous ne soit pas uni-forme ! Vous devez être de ceux dont l’oeil cherche toujours un ennemi- votre ennemi.

 

Et chez quelques-uns d’entre vous il y a de la haine à première vue. Vous devez chercher votre ennemi et faire votre guerre, une guerre pour vos pensées ! Et si votre pensée succombe, votre loyauté doit néanmoins crier victoire ! Vous devez aimer la paix comme un moyen de guerres nouvelles. Et la courte paix plus que la longue. Je ne vous conseille pas le travail, mais la lutte. Je ne vous conseille pas la paix, mais la victoire. Que votre travail soit une lutte, que votre paix soit une victoire ! On ne peut se taire et rester tranquille, que lorsque l’on a des flèches et un arc : autrement on bavarde et on se dispute. Que votre paix soit une victoire ! Vous dites que c’est la bonne cause qui sanctifie même la guerre ? Je vous dis : c’est la bonne guerre qui sanctifie toute cause. La guerre et le courage ont fait plus de grandes choses que l’amour du prochain. Ce n’est pas votre pitié, mais votre bravoure qui sauva jusqu’à présent les victimes. Qu’est-ce qui est bien ? demandez-vous. Être brave, voilà qui est bien." Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.

François Housset www.philovive.fr

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 12:48

Dans le même état d'esprit et pour un soutien absolu de l'association "L'appel des appels" - initiée par Roland Gori, Psychanalyste et Professeur émérite de psychopathologie - Voici cet article en cinq points de Catherine Thibierge, qui détaille avec subtilité l'art de résister sans provoquer de forces contre-productives !

    

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<< Nous vivons une période marquée par l'augmention de la "pression des normes" liée à l'accroissement de la quantité de dispositifs d'évaluation et de contrôle qui régissent les pratiques professionnelles. Source d'aliénation individuelle et de destruction du lien humain, ce processus de "densification normative" est cependant réversible. Dans notre contexte propre et avec les outils qui sont les nôtres, il est en effet souvent possible de cesser de l'alimenter, voire de contribuer à l'inverser, au moins localement, et/ou de s'en affranchir, au moins en partie. Voici quelques clés pour vous y aider. >>

 

Clé n°1 - RÉSISTER sans alimenter

 

Comment cultiver l'art de résister sans s'épuiser, sans s'aigrir dans une révolte sans issue et surtout, sans alimenter "l'hydre normative", autrement dit en déjouant les pièges d'une résistance contre-productive, qui renforce ce contre quoi on lutte ?

La clé ici, c'est de ne pas entrer dans le processus de densification, de création normative. Donc, ne pas discuter les modalités du dispositif, ne pas proposer autre chose à la place, ni essayer d'améliorer ou d'amenuiser.

Se souvenir de l'enseignement du mythe d'Hercule luttant contre l'hydre de Lerne, coupant une tête et en voyant repousser dix.

Développer plutôt l'art de "la juste résistance", ajustée et "radicale" (au sens littéral de l'adjectif), donc une résistance qui soulève le problème à sa racine - locale du moins.

 

Clé n°2 - METTRE EN LUMIÈRE, pour légitimer la résistance et inverser le processus

 

La mise en lumière, ce n'est pas la même chose que la dénonciation idéologique. C'est donner à voir, au plus grand nombre de personnes concernées et par un travail de déconstruction rigoureux, ce qui fonde et entretient la dynamique de densification normative, notamment ses fondements juridiques, ses stratégies pour dissuader toute résistance, et ses ressorts humains.

Si la critique est, elle aussi, "radicale" et bien ciblée, elle peut saper les bases du dispositif et inverser le processus de densification normative.

Voici quelques questions qui peuvent contribuer à la déconstruction du dispositif :

. la question de la force du dispositif, notamment de sa force juridique, et, s'il n'a pas de force obligatoire, celle de sa "force normative"**,

. la question de la légalité du dispositif, dans sa mise en oeuvre sur le terrain,

. et la question de la légitimité du dispositif, que ce soit la légitimité de sa source, donc de ses auteurs, et/ou celle de son contenu.

Les réponses à ces questions peuvent fournir de puissantes raisons, incontestables, de dire non et de refuser de se soumettre.

 

Clé n°3 - REMONTER À LA SOURCE pour désamorcer la dynamique

 

Ce n'est pas tant une question d'efforts déployés que d'ajustement de l'action, et plus précisément d'activation des bons leviers, ceux qui peuvent favoriser ou provoquer la marche arrière. Par exemple, mettre les auteurs du dispositif face aux conséquences possibles, comme le risque de recours en justice à l'encontre du dispositif, si ce dernier est illégal.

Si la "densification normative" crée un "filet de normes", il suffit parfois de tirer sur la bonne maille pour élargir le filet, ou même pour le détricoter tout entier.

C'est l'un des enseignements de la fable "Le lion et le Rat" de la Fontaine. Là où la force du lion pris au piège s'avère impuissante, c'est l'ingéniosité du rat, par sa capacité à couper la bonne maille, qui va libérer le lion du filet qui le retient prisonnier.

 

CLÉ n°4 - S'ENGAGER dans les brèches de liberté

 

Les normes qui régissent les dispositifs de contrôle et d'évaluation sont issues d'un matériau souvent très hétérogène : textes juridiques, décisions, interprétations, actes de gestion, pratiques, discours, etc. Souvent, leur "maillage" n'est pas uniforme - normes juridiques et normes de gestion s'entremêlent -, les mailles pouvant être plus ou moins larges et plus ou moins solides / obligatoires. Ce qui ouvre la possibilité de s'affranchir, dans une mesure variable, de la "pression normative", en se faufilant à travers les mailles du filet normatif.

. Le premier affranchissement est intérieur, lié à la levée de la peur et à la prise de conscience de l'intériorisation de la contrainte, pour se tenir debout dans notre espace de liberté intérieure

. Une autre possibilité de s'affranchir siège dans un rapport éclairé à l'autorité des règles. Cela suppose de bien distinguer l'exigence de l'obéissance à la loi, a priori contraignante par définition, et la soumission volontaire à une norme qui recommande ou propose et qui n'a de force obligatoire que celle que ses destinataires voudront bien lui conférer.

  

Il y a, entre les deux, une différence fondamentale qui réside dans la marge de choix. Autant cette marge peut être limitée à l'égard de la loi (sauf à entrer dans une résistance à la loi injuste), autant cette marge de liberté s'avère bien plus importante par rapport à une norme proposante, tel que l'arrêté du 31 juillet 2009 "approuvant le référentiel d'équivalences horaires des enseignants-chercheurs", et contenant une simple "proposition de référentiel" dans son annexe.

Dans cet exemple, comme souvent il y a du choix possible à toutes les étapes et à tous les niveaux : d'abord le choix des universités de mettre le référentiel en oeuvre, ou pas. Et si oui, le choix de modalités plus ou moins gratifiantes ; ensuite le choix des UFR et des doyens, de minimiser ou d'amplifier le dispositif. Et enfin le choix des destinataires enseignants-chercheurs de participer ou non, de remplir ou pas les questionnaires et autres tableaux.

. Ce sont là des choix créateurs de notre "réalité normative", dans le sens de l'alourdissement ou de l'allègement.

  

CLÉ n°5 - FAIRE VIVRE LES VALEURS qui donnent SENS à notre métier et à notre pratique

 

Par la pression parfois insupportable qu'ils engendrent, les dispositifs de normalisation, de contrôle et d'évaluation peuvent fournir d'excellents contre-modèles, des sources d'inspiration par la négative. Dans un paradoxe qui n'est qu'apparent, ils font monter la conscience des valeurs essentielles à la pratique satisfaisante de notre métier.

En ombres chinoises, ils pointent ainsi le chemin du contre-pied :

. Ils se fondent sur des logiques quantitatives de rentabilité et sur des critères purement formels ? Privilégions partout où c'est possible la gratuité et la qualité du fond.

. Ils font jouer la compétition, la comparaison entre collègues ? Choisissons la coopération, le soutien aux plus jeunes, aux plus fragiles d'entre nous.

. Ils activent la peur et le stress ? Développons la convivialité, la créativité dans des "micro-pratiques" subversives, chaleureuses ou pleines d'humour, et la joie de se retrouver pour oeuvrer ensemble.

. Ils s'inscrivent dans l'urgence ? Ralentissons autant que faire se peut, et prenons le temps de la maturation nécessaire.

Cette normalisation peut engendrer du mal-être, une sensation d'impuissance voire d'écrasement, de la résignation, de la révolte... Mais elle peut aussi, par contraste, et sous la pression, ouvrir la voie de son contraire : stimuler le désir de convivialité, le besoin de solidarité, le choix de la qualité... et une vigilance accrue à ce qui y porte atteinte.


Sentir en soi et ensemble la possibilité de choisir les brèches de liberté où vivre nos valeurs...


<< En définitive, ..., c'est à nous qu'il revient de choisir une certaine orientation dans le monde, un fil conducteur en quelque sorte : en nous installant soit dans la cage, soit dans la brèche.>>


Myriam Revault d'Allones, La crise sans fin, Seuil, sept. 2012, p.197.

* La Densification normative - Découverte d'un processus, Mare et Martin, à paraître en 2013.

** La Force normative - Naissance d'un concept, C. Thibierge et alii, LGDJ / Bruylant, 2009.

 

http://www.appeldesappels.org/

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 14:00

Le danger des écrans 3D !


le danger de la 3D


Alors que la 3D s’installe petit à petit dans notre quotidien à travers le cinéma, la télévision et maintenant les jeux vidéos, une étude met en garde contre l’utilisation de cette technologie qui peut s’avérer dangereuse, spécialement pour les enfants.

 

 Le cinéma 3D a été l’une des découvertes fortes dans l’industrie du 7ème art de ces dernières années. De plus en plus de films, après le succès d’Avatar, sortent maintenant dans des salles de projection 3D. Et après les salles noires, cette technologie s’installe petit à petit dans nos maisons avec les télévisions et les consoles en trois dimensions.

 

Seul problème, notre système de vision n’est pas adapté pour ça. La 3D n’est qu’un moyen de tromper notre cerveau pour lui faire croire à des effets de profondeur qui n’existent pas réellement. Et forcément, quand les premières études commencent à analyser ce problème, les résultats ne sont pas très positifs.

 

C’est Audioholics qui a lancé le premier la mise en garde. A travers une interview de Mark Pesce, chercheur et ingénieur dans les nouvelles technologies, le magazine met à jour différents problèmes liés à l’utilisation généralisées de la 3D.  Mark Pesce a travaillé notamment pour Sega sur le développement de la technologie 3D grâce au casque VR, dans les années 1990.

 

 
Rappelez vous, cela était présenté à l’époque comme le futur des jeux vidéos. On s’imaginait tous mettre un casque sur la tête et gambader gentiment dans un univers 3D virtuel. Mais si cette technologie n’a jamais vu le jour, c’est qu’elle a été jugée comme dangereuse… par les personnes la développant ! Mark Pesce explique qu’il avait mis en garde Sega contre les risques d’utilisation et la compagnie "a eu les résultats du test et les a enterrés" . 

 

Les industries des jeux vidéo semblent donc connaître depuis quelques années les dangers liés à ce genre de technologie. D’après Wayde Robson, cité par Numerama :  « la vérité est que l’exposition prolongée d’un individu devant une image en 3D peut causer davantage de dégâts que ce que veut bien dire l’industrie électronique sur le sujet ». Or, la 3D est de retour mais à la place d’avoir un casque sur la tête, nous portons désormais des lunettes.

 

Pour Mark pesce, « La 3D trompe notre cerveau. Quand vous enlevez les lunettes et que vous vous éloignez de l’écran, vous avez du mal à vous réadapter et pendant un moment, vous n’avez pas une bonne perception de la profondeur. (…) Il faut surtout se préoccuper des enfants. Leur système nerveux est encore en construction, et cela pourrait produire un dégât irréversible ».

 

Le problème pour les enfants réside dans le fait que leur système de vision est encore en cours d’apprentissage. D’après Audioholics «La vision stéréoscopique (…) est généralement considérée comme complète au moment où nous sommes environ six ans. C’est alors que les nerfs et les muscles minuscules derrière l’œil sont entièrement formés et ont appris à travailler de concert avec le cerveau pour répondre automatiquement à des repères visuels qui fournissent la profondeur de la vision parfaite». C’est pourquoi l’utilisation des jeux vidéos ou de la télévision en trois dimensions est d’autant plus dangereuse chez les enfants.

 

Il ne faut pas s’alarmer pour autant. Ce n’est pas en allant une fois par mois au cinéma que vous perdrez la notion de relief dans votre vie de tout les jours. Il reste néanmoins à garder en tête qu’une utilisation régulière et prolongée de cette technologie peut s’avérer problématique. Et nous n’en sommes qu’au premières études sur le sujet… d'autres troubles secondaires sur le cerveau sont à envisager.

 

www.Retoursurlactu.net

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 12:36

Après Émile Durkheim, ce sont Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron qui ont vraiment donné naissance à la sociologie de l'éducation. En diversifiant ses objets de recherches et en se recentrant sur les stratégies des acteurs, la sociologie contemporaine est aujourd'hui en recherche de nouveaux cadres théoriques.

 

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-Vincent Troger pour Sciences Humaines-

 

Genèse et objet


Émile Durkheim (1858-1917) est le précurseur incontesté de la sociologie de l'éducation. Bien qu'il n'ait pas publié sur ce sujet de son vivant, il a donné de nombreux cours de sociologie de l'éducation à la Sorbonne, où il a occupé à partir de 1906 une chaire de sciences de l'éducation. Ses leçons ont été réunies, avec d'autres textes, dans trois publications posthumes : Education et Sociologie (1922), L'Education morale (1925) et L'Evolution pédagogique en France (1938). E. Durkheim applique à l'éducation le principe fondateur qu'il avait formulé dans Les Règles de la méthode sociologique (1895) : « Les faits sociaux doivent être considérés comme des choses. »

 

Il insiste sur la relation étroite qui unit les structures politiques et sociales avec les pratiques éducatives en vigueur dans une société et les formes scolaires qui s'y développent. Il analyse par exemple l'essor des collèges au XVIIe siècle comme le signe d'une généralisation des modes d'éducation aristocratiques au profit de la bourgeoisie montante. E. Durkheim met aussi en évidence la fonction de socialisation que remplit l'école dans les sociétés modernes : « L'éducation consiste en une socialisation méthodique de la jeune génération. » Il conçoit cette socialisation comme la transmission de valeurs et de normes communes à tous les individus de la même société, « à quelque catégorie sociale qu'ils appartiennent ». Après lui, il a fallu attendre les années 60 pour que les questions d'éducation réapparaissent dans les interrogations sociologiques en France.

 

Des processus de sélection sociale masqués

 

Ce sont surtout Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron qui ont fait de la sociologie de l'éducation une préoccupation importante de la sociologie contemporaine en publiant Les Héritiers (1964) et La Reproduction (1970). Ils y prennent en quelque sorte le contre-pied de l'analyse de E. Durkheim. Leur thèse centrale est que l'école reproduit les inégalités sociales à travers des méthodes et des contenus d'enseignement qui privilégient implicitement une forme de culture propre aux classes dominantes. La pratique du cours magistral, qui se fonde sur l'usage d'un langage cultivé sans en dévoiler les mécanismes, induit une « complicité cultivée » entre les enseignants et les élèves des milieux culturellement favorisés, déjà accoutumés à ce type de rapport au langage. Sous couvert d'universalisme, l'école leur permettrait en fait de faire fructifier le « capital culturel » que leur transmettent leurs parents. Là où E. Durkheim voyait la transmission de valeurs communes, P. Bourdieu et J.-C. Passeron dénoncent une légitimation des inégalités, puisque l'école masquerait derrière un discours sur l'égalité des chances des processus de sélection sociale qui aboutissent à justifier ces inégalités par la sanction du diplôme scolaire.

 

Le travail des deux sociologues a atteint un niveau d'élaboration théorique qui lui a valu une large notoriété. Il faut néanmoins souligner qu'il s'inscrit dans un ensemble de recherches qui, au cours de la même période, ont visé chacune à sa manière à démontrer que les systèmes scolaires contribuent à l'aliénation des classes populaires. Parmi les plus connues, il faut citer celles de Christian Baudelot et Roger Establet (L'Ecole capitaliste en France, 1971), de Claude Grignon (L'Ordre des choses, 1971) ou du Britannique Basil Bernstein (Langage et classes sociales, 1975).

 

Le postulat de l'acteur social rationnel


Mais l'analyse de P. Bourdieu et J.-C. Passeron a aussi été très tôt critiquée. Dès 1972, dans un livre intitulé L'Inégalité des chances, Raymond Boudon récuse la thèse déterministe des deux auteurs, qui posaient que les individus agissent en fonction de « dispositions » sociales qu'ils ont inconsciemment « intégrées » pendant leur enfance et qui dirigent leurs comportements. R. Boudon part d'un postulat inverse : celui de l'acteur social rationnel, emprunté aux théories économiques. De son point de vue, les inégalités sociales observées dans les parcours scolaires sont le résultat de la juxtaposition de stratégies divergentes, adoptées consciemment par les familles en fonction des informations dont elles disposent et de leur manière d'évaluer les avantages et les coûts d'une poursuite d'études. « L'éventualité de devenir, par exemple, instituteur, écrit R. Boudon, n'est pas perçue de la même manière par le fils d'un ouvrier et par le fils d'un membre de l'académie des sciences. » Le fils d'ouvrier se satisfera d'un statut qui constitue pour lui une progression sociale notable, alors qu'il anticipera négativement le coût psychologique et financier d'études longues, ce qui ne sera évidemment pas le cas du fils d'universitaire. Le phénomène de « reproduction » sociale analysé par P. Bourdieu et J.-C. Passeron ne serait alors qu'un effet pervers d'une accumulation de choix individuels rationnels (d'où le nom d'« individualisme méthodologique » donné à cette interprétation), mais dépendants de la position sociale initiale des acteurs.


Recherches actuelles


En introduisant la notion de stratégie des acteurs dans la sociologie de l'éducation, R. Boudon lui a offert une autre grille de lecture que celle qu'avait imposée la théorie de la reproduction. Si la quasi-totalité des sociologues contemporains de l'éducation reconnaissent leur dette à l'égard de P. Bourdieu et J.-C. Passeron, ils ont aussi cherché à dépasser ou à approfondir une analyse qui tend à enfermer les pratiques éducatives dans une logique unilatérale, et l'ont fait en cherchant à mieux saisir les pratiques des acteurs.

 

C'est par exemple le cas des sociologues suisses Philippe Perrenoud et Cléopâtre Montandon, qui publient en 1988 un recueil d'études sur les difficultés de communication entre les parents, surtout d'origine modeste, et les enseignants (Entre parents et enseignants, un dialogue impossible). La même année, dans L'Ecole primaire au quotidien, Régine Sirota met en évidence les inégalités de considération que les maîtresses d'école manifestent quotidiennement à l'égard de leurs élèves (fréquence des regards, sourires, félicitations ou interrogations) et qui révèlent des préférences subjectives souvent liées à leurs origines sociales. François Dubet s'intéresse pour sa part à la vie quotidienne des lycéens (Les Lycéens, 1991) et à leur mal de vivre.

 

Subjectivation versus socialisation


F. Dubet est d'ailleurs un des premiers à tenter de donner à ces nouvelles approches un cadre théorique renouvelé. Dans A l'école. Sociologie de l'expérience scolaire, écrit en 1996 avec Danilo Martuccelli, il analyse la manière dont les élèves vivent ce qu'il appelle leur expérience scolaire. Selon lui, la construction individuelle de la personnalité, ce qu'il nomme la « subjectivation », qui passe notamment chez les jeunes par la participation à une consommation culturelle spécifique, entre en conflit au cours de la scolarité avec la socialisation, c'est-à-dire l'imposition des normes collectives et la compétition scolaire. Pour résoudre ce conflit, les élèves disposent de ressources différentes selon leurs origines sociales. Cette tension entre subjectivation et socialisation est plus violente chez les jeunes d'origine populaire, notamment en raison de l'écart entre leur culture familiale et la culture scolaire, et peut expliquer leurs plus fréquents échecs.

 

Dans la suite de ces travaux, Anne Barrère a proposé d'analyser le travail scolaire à la manière des sociologues du travail (Les Lycéens au travail, 1997). Elle montre par exemple que la principale difficulté des élèves dont les familles ne disposent pas d'un capital culturel élevé est de comprendre ce que les professeurs attendent vraiment d'eux. Pour mémoriser le maximum de connaissances, nombre de ces élèves travaillent beaucoup, mais ils ne comprennent pas toujours comment les enseignants souhaitent que ces connaissances soient réutilisées au moment des contrôles.

 

Cette interrogation sur le sens du travail scolaire a été parallèlement approfondie par plusieurs chercheurs, notamment Elisabeth Bautier, Bernard Charlot et Jean-Yves Rochex (Ecole et savoirs dans les banlieues et ailleurs, 1992). Ils y montrent que les élèves qui réussissent à l'école sont ceux qui donnent du sens au savoir scolaire, c'est-à-dire qui trouvent du plaisir dans le travail intellectuel sans en attendre des résultats concrets à court terme. Or ce type de rapport au savoir et à la culture est plus rare dans les milieux populaires, où la confrontation quotidienne aux problèmes matériels conduit à privilégier les connaissances utilitaires.

 

Cherchant lui aussi à comprendre les trajectoires scolaires des élèves d'origine populaire, Bernard Lahire a conduit une longue enquête au sein de familles populaires, particulièrement immigrées. Il y met en évidence, entre autres, l'importance du rôle des mères. La réussite scolaire des enfants dans ces familles est en effet liée à la capacité des mères à maîtriser l'emploi du temps de la vie familiale, à mobiliser toutes les ressources sociales disponibles pour la réussite scolaire (voisinage, frères et soeurs...), et à leur vigilance à l'égard du mode de vie de leurs enfants (Tableaux de familles, 1995).

 

Tout en étant moins orientés vers la compréhension des comportements individuels, d'autres sociologues ont également travaillé sur les stratégies des acteurs. C'est le cas de Robert Ballion (Les Consommateurs d'écoles, 1982) et d'Alain Léger et Gabriel Langouët (Le Choix des familles, 1997). Ces auteurs insistent sur le développement de comportements consuméristes à l'égard de l'institution scolaire. Ils montrent que la supériorité des familles culturellement favorisées tient aussi à leur habileté à profiter des marges de manoeuvres qu'offre le système scolaire pour faciliter les parcours de réussite de leurs enfants, notamment par l'utilisation des dérogations à la carte scolaire ou le recours à l'enseignement privé. A l'opposé de ces stratégies de réussite, Stéphane Beaud met en évidence la désillusion et le sentiment de déclassement des jeunes titulaires de baccalauréats professionnels qui cherchent à poursuivre des études à l'université et y subissent souvent de sévères échecs (80 % au bac, et après ?, 2003).

 

L'absence d'une théorie unificatrice

 

Mais les stratégies d'acteurs, ce sont aussi celles des personnels des établissements et de ceux qui décident ou appliquent les politiques éducatives. Des auteurs comme Jean-Louis Derouet (Ecole et Justice, 1992) ou Agnès van Zanten (L'Ecole de la périphérie. Scolarité et ségrégation en banlieue, 2001) ont ainsi analysé l'éclatement des points de vue d'acteurs et la diversité des arrangements locaux auxquels les évolutions des politiques éducatives ont donné lieu au sein des établissements scolaires. De nombreux chercheurs tentent également de repérer au milieu de la disparité des établissements ceux qui sont le moins socialement ségrégatifs. A la lecture de ce très bref état des lieux, on peut dire avec Jean-Manuel de Queiroz que la sociologie de l'éducation n'est pas aujourd'hui « unifiée au sein d'une théorie unique et cohérente ». La distance prise à l'égard des « paradigmes hégémoniques des années 70 » a abouti à des recherches abondantes et diversifiées, mais qui n'autorisent pas pour l'instant l'élaboration d'une théorie unificatrice.

 

Pourtant, ces recherches ont contribué à rendre aux acteurs leur consistance et à mieux comprendre comment les individus subissent, supportent, contournent ou combattent les injustices de la compétition scolaire. Un bon exemple de ces nouvelles problématiques est sans doute offert par les enquêtes sur la scolarité des filles. Devant le constat indiscutable de la meilleure réussite scolaire des filles, tous milieux sociaux confondus, des auteurs comme C. Baudelot et R. Establet (Allez les filles !, 1992) ont été amenés à nuancer les analyses antérieures sur la reproduction des inégalités ou sur la domination masculine. La réussite scolaire des filles peut en effet s'interpréter comme une inversion à leur profit, grâce aux logiques scolaires, des stéréotypes sexuels traditionnels.

 

La docilité et les compétences relationnelles que les modes d'éducation dominants développent chez les filles, a priori pour les confiner dans leur futur rôle de mère de famille, deviennent des atouts pour réussir à l'école, alors que les comportements virils d'affirmation de soi valorisés dans l'éducation masculine préparent mal les garçons à se soumettre aux normes scolaires. En bref, les filles travaillent quand les garçons chahutent. Certes, malgré leurs meilleures performances scolaires, les filles continuent d'être minoritaires dans les filières scientifiques de haut niveau. Pour l'expliquer, on peut suivre Marie Duru-Bellat qui interprète cet écart en termes de conditionnement au manque d'ambition et à l'autocensure (L'Ecole des filles. Quelle formation pour quels rôles sociaux ?, 1990). Mais on peut aussi observer qu'elles sont désormais nettement majoritaires dans des filières aussi sélectives que les grandes écoles de commerce ou les facultés de médecine. La question de l'interprétation sociologique de la réussite scolaire des filles reste, comme beaucoup d'autres, ouverte.

 

En se recentrant sur l'acteur, la sociologie de l'éducation a élargi son champ de réflexion et produit des recherches fructueuses pour la connaissance des pratiques éducatives. Elle semble cependant traverser une période où elle paye cette pluralité de recherches par un déficit de cadre théorique. Or les repères théoriques clairement identifiés sont sans doute indispensables pour permettre aux chercheurs de se positionner les uns par rapport aux autres et alimenter les débats sans lesquels une science sociale a du mal à progresser. C'est un des principaux défis pour l'avenir de la discipline.

 
Vincent Troger pour www.scienceshumaines.com

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 10:46

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la société est constituée par une opposition entre la sphère des besoins, celle des esclaves, artisans, roturiers et la sphère de l’otium, celle des clercs, ou de toutes personnes dégagées des obligations de la vie quotidienne vouées à la satisfaction des besoins par la production des subsistances.

 

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Le « negotium » est le nom que les romains donnaient à la sphère de la production, elle-même soumise au calcul. Ce n’est pas seulement le commerce des marchandises au sens du plan comptable, c’est le commerce au sens large des affaires, le business, l’affairement, c’est aussi le lieu des usages. A l’inverse, l’otium est le temps du loisir libre de tout negotium, de toute activité liée à la subsistance : il est en cela le temps de l’existence*.

 
Otium et negotium ont ceci en commun que ces deux activités se déploient avec des supports de mémoire (hypomnemata). Dans le negotium on trace les échanges, on quantifie et on calcule le commerce humain. Dans l’otium, les hypomnemata sont mis en œuvre essentiellement dans la visée des objets de la contemplation, skholè, qui forment les idéalités en général (les objets de l’idéalisation – au sens de Freud –, c’est à dire aussi de la sublimation) et constituent ce que nous appelons des consistances : ce qui, n’existant pas, consiste d’autant plus (la justice, l’infinité de l’objet de mon désir, le point géométrique, etc.)
 
Dans l’otium il y a une discipline comprise comme technique de soi donnant accès à ce qui n’a pas de prix : c’est celle du sportif qui s’entraîne régulièrement, celle du moine qui respecte la liturgie, celle de celui qui écrit quotidiennement ses pensées. Ce que Foucault nomme « l’écriture de soi » relève typiquement de l’otium. Si l’otium est une pratique solitaire, elle est toujours socialement destinée et constituée.
 
Les pratiques de l’otium tendent aujourd’hui à être intégralement court-circuitées par les industries de services et soumises aux contraintes du marché : elles se voient diluées et finalement confondues avec le négotium – par exemple comme savoirs académiques totalement soumis aux contraintes économiques.
 
* Si otium et negotium, comme existence et subsistance, composent toujours, ils doivent absolument demeurer distincts. Mais ce serait une erreur d’opposer systématiquement otium et negotium car nous retomberions dans une démarche fondamentalement métaphysique. Max Weber a montré combien, avec l’éthique protestante du capitalisme, le negotium devient une activité qui relève de l’otium, et dans laquelle il s’inscrit. (ars-industrialis.org)
   
Un code de "l'otium" très strict: Le Bushido !

 

 

La plupart des samouraïs vouaient leur vie au bushido, un code strict qui exigeait loyauté et honneur jusqu'à la mort. Si un samouraï échouait à garder son honneur il pouvait le regagner en commettant le seppuku (suicide rituel), que l'on connaît mieux en occident sous le terme de « hara-kiri » ou « l'action de s'ouvrir le ventre » (hara : le « ventre », siège du ki (puissance, énergie) et kiri : « coupe »). Cependant, il faut noter une différence non négligeable entre seppuku et hara-kiri. Le seppuku permettait à un guerrier vaincu de se donner la mort et de pouvoir ainsi mourir avec son honneur (le vainqueur abrégeait ensuite ses souffrances).

 

Le hara-kiri était une façon de se donner la mort où la personne "perdait" tout honneur suite à ce geste. Dans le Japon féodal, on parlera de hara-kiri pour une personne se donnant la mort suite par exemple à une humiliation (adultère par exemple) et de seppuku pour une personne assumant une défaite et se donnant la mort (guerrier perdant une bataille). Cette nuance est sensible mais importante dans la compréhension du bushido.

 

Sous sa forme la plus pure, le bushido exige de ses pratiquants qu'ils jugent efficacement le moment présent par rapport à leur propre mort, comme s'ils n'étaient déjà plus de ce monde. C'est particulièrement vrai pour les formes initiales de bushido ou de budō. D'ailleurs, les traditionalistes critiquent les formes plus tardives : « ils raisonnent clairement avec l'idée de rester en vie dans l'esprit. »

 

Citations


Voici un aperçu de la loi du bushido telle qu'elle est exprimée vers la fin du XVIIe siècle :

 

« Le vrai courage consiste à vivre quand il est juste de vivre, à mourir quand il est juste de mourir » (Hagakure, Yamamoto Jôchô)

 

« Un homme qui ne cesse de calculer est un poltron. Je dis cela parce que les supputations ont toujours un lien avec les idées de profit et de perte; l'individu qui les fait est tout le temps préoccupé par des notions de gain ou de perte. Mourir est une perte, vivre est un gain et c'est ainsi que l'on décide souvent de ne pas mourir. C'est de la lâcheté. De même, un homme qui a reçu une bonne éducation peut camoufler, avec son intelligence et son éloquence, sa poltronnerie ou sa cupidité qui sont sa véritable nature. Bien des gens ne s'en rendent pas compte. » (Hagakure, Yamamoto Jôchô)

 

« Ne jamais rechercher les mets les plus fins dans le but de contenter son corps. » (La Voie à Suivre Seul, Miyamoto Musashi)

 

« Un samouraï se conduira en fils et en sujet fidèle. Il ne quittera pas son souverain, quand bien même le nombre de ses sujets passerait de cent à dix, de dix à un » (Hagakure, Yamamoto Jôchô)

 

« … Quant aux samouraïs, ils inventent toutes sortes d'armes. Ils doivent connaître les caractéristiques de chaque espèce d'arme. C'est la façon de vivre d'un bushi. Si un samouraï n'est pas familier avec les armes ou ignore les caractéristiques propres à chacune, cela ne serait-il pas insensé ? » (Le Traité des Cinq Eléments, Chapitre de la Terre, Miyamoto Musashi)

 

« En temps de guerre, le témoignage de sa loyauté consistera à se porter s'il le faut au-devant des flèches ennemies sans faire cas de sa vie »(Hagakure, Yamamoto Jôchô)

 

« Se consacrer entièrement à la Voie, sans même craindre la Mort. » (La Voie à Suivre Seul, Miyamoto Musashi)

« …s'il perd le combat et s'il est obligé de livrer sa tête (…) il mourra en souriant, sans aucune vile allure » (Hagakure, Yamamoto Jôchô.

 

« … Il est dit aussi que l'usage des armes pour tuer - du moins quand c'est inévitable - fait aussi partie de la Voie de la Nature. Qu'est-ce que cela veut dire ? Les fleurs s'épanouissent et la verdure prolifère quand souffle la brise printanière ; mais à l'apparition des gelées d'automne, invariablement, les feuilles tombent et les arbres s'étiolent. Cela aussi est la loi de la Nature. Il peut donc se présenter un moment où il faut abattre ce qui doit l'être : certains profitent des évènements pour commettre le Mal. Quand ce mal se manifeste, il faut le combattre. C'est pourquoi il est dit aussi que l'usage des armes fait également partie de la Voie de la Nature. » (Satsujinken, Yagyu Munenori)

 

« … Ne jamais se relâcher à aucun moment de la journée. » (Le Traité des Cinq Eléments, le Chapitre du Vide, Miyamoto Musashi)

 

« Bushido signifie la volonté déterminée de mourir. Quand tu te retrouveras au carrefour des voies et que tu devras choisir la route, n'hésite pas : choisis la voie de la mort. Ne pose pour cela aucune raison particulière et que ton esprit soit ferme et prêt. Quelqu'un pourra dire que si tu meurs sans avoir atteint aucun objectif, ta mort n'aura pas de sens : ce sera comme la mort d'un chien. Mais quand tu te trouves au carrefour, tu ne dois pas penser à atteindre un objectif : ce n'est pas le moment de faire des plans. Tous préfèrent la vie à la mort et si nous nous raisonnons ou si nous faisons des projets nous choisirons la route de la vie. Mais si tu manques le but et si tu restes en vie, en réalité tu seras un couard. Ceci est une considération importante. Si tu meurs sans atteindre un objectif, ta mort pourra être la mort d'un chien, la mort de la folie, mais il n'y aura aucune tache sur ton honneur. Dans le Bushido, l'honneur vient en premier. Par conséquent, que l'idée de la mort soit imprimée dans ton esprit chaque matin et chaque soir. Quand ta détermination de mourir en quelque moment que ce soit aura trouvé une demeure stable dans ton âme, tu auras atteint le sommet de l'instruction du bushido. » (Hagakure, Yamamoto Jôchô).

 

Les sept vertus du bushido


Il existe sept grandes vertus confucéennes associées au bushido :

  • Droiture ou rigueur     
  • Courage                      
  • Bienveillance               
  • Politesse ou respect     
  • Sincérité                     
  • Honneur                      
  • Loyauté                        
1838-1919: Un peu d'histoire...
                        
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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 19:22
URGENT : POUR LA SAUVEGARDE DES SOINS DE PROXIMITE !
  

Il y a un an, nous nous étions mobilisés avec vous contre l'article 22 de la Proposition de loi Fourcade qui remettait en cause les principes fondamentaux de notre système de santé et de notre protection sociale en instaurant le conventionnement individuel et en bafouant le libre choix du patient.

Grâce à vous, nous avions gagné et la mesure avait été retirée.
 
Aujourd'hui, elle revient sous la forme de la Proposition de loi n°296.
 
Nous nous lançons à nouveau dans la bataille pour:
- PROTEGER LE LIBRE CHOIX DU PATIENT
- PRESERVER L'ACCES AUX SOINS DE PROXIMITE ET LE CARACTERE UNIVERSEL DE NOTRE PROTECTION SOCIALE
 
La pétition que nous avons lancée le 7 novembre 2012 a déjà recueilli plus de 7000 signatures.
C'est énorme mais pas encore suffisant. Nous avons besoin de votre soutien rapide car l'agenda est serré (première lecture à l'Assemblée Nationale le 28 novembre 2012).
 
Voici ce que vous pouvez faire pour commencer:
1. Signer et faire signer autour de vous la pétition en ligne (que vous pouvez également imprimer et nous renvoyer par courrier)
2. Contacter par courrier votre DEPUTE et votre SENATEUR (modèles de courriers proposés ici)
3. Afficher dans vos locaux et/ou salles d'attente les AFFICHES (à imprimer à partir des modèles ici)
4. Relayer cette information auprès de vos patients et clients par les FLYERS (à imprimer à partir d'ici)
 
Votre action est déterminante.
Grâce à elle et tous ensemble, nous gagnerons.
Merci d'avance.
 
L'équipe de Soins Coordonnés.
Vous pouvez aussi soutenir notre action financièrement ici
 
Toutes les informations sur notre action sur le blog: http://pourlasauvegardedessoinsdeproximite.wordpress.com/
 
Soins Coordonnés est une association loi 1901 de professionnels de santé à but non lucratif.
Toutes les informations sur notre site ou par mail à contact@soinscoordonnes.fr
 
-Soins Coordonnes 28 rue Godefroy Cavaignac 75011 Paris-
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