1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 13:06

Pour augmenter leur chiffre d'affaires, les entreprises utilisent de nouvelles méthodes d'encadrement et de management. Pour les salariés, qu'ils soient employés ou cadres, le stress au travail augmente.

 

Les patrons mettent-ils trop la pression ? Infantilisent-ils leurs employés à travers des techniques comme le benchmarking et la stratégie des alliés ?

 

Un reportage révélateur d'envoyé spécial:

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 12:33

Stéphane Hessel, une vie d’indigné au service des citoyens !

    
Stéphane Hessel est décédé hier à 95 ans. "Indignez-vous", son best-seller, a vu le jour grâce aux éditions Indigène.

Stéphane Hessel est décédé hier à 95 ans. "Indignez-vous", son best-seller, a vu le jour grâce aux éditions Indigène. (AFP JEAN-PIERRE CLATOT).

 

Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, les éditeurs montpelliérains de Stéphane Hessel, racontent "un être extraordinaire":


"Le deuil, pour un homme comme Stéphane, ce n’est pas possible" : mercredi, à Montpellier, dans leur maison qui abrite aussi les éditions Indigène, Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou préfèrent se souvenir avec enthousiasme de Stéphane Hessel, décédé dans la nuit à 95 ans. Hessel, le résistant, le diplomate, l’humaniste, discret parcours d’exception avant de lâcher sur la fin de sa vie, chez Indigène, une bombe littéraire qui embrase la planète.

  

Stéphane Hessel nous fait l'amitié de nous recevoir chez lui pour répondre à nos questions, lui qui n'a pas internet !

 

Hessel "a changé le monde"
Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou

 

Avec Indignez-vous, 4,5 millions d’exemplaires vendus dans 35 pays, un appel à l’engagement et à "l’insurrection pacifique", Hessel "a changé le monde", saluent les éditeurs qui ont reçu hier des dizaines de messages forcément planétaires, même d’Australie et des Etats-Unis, où l’esprit d’Hessel a soufflé un vent de révolte contre le capitalisme financier, Occupy Wall Street, à l’automne 2011.

Tout est d’abord parti de Montpellier. Ou plutôt d’Eygalières, où, en mai 2009, Hessel en appelle, au détour d’un discours, au "devoir d’indignation". Crossman et Barou sont interpellés. Trois entretiens sont calés, entre le 19 novembre 2009 et le 3 février 2010.

 

Indignez-vous : opuscule de 32 pages

 

"Le texte a traîné, on a fait un travail classique de petite main", se souvient Sylvie Crossman. Indignez-vous, opuscule de 32 pages tiré à 8 000 exemplaires astucieusement titrés, qui dénonce l’écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l’état de la planète, la situation des sans-papiers et des immigrés, la dictature des marchés financiers, la course au “toujours plus”, sort en octobre 2010. Trois euros.

Comment expliquer le succès ? "Après les manifestations sur les retraites, les gens étaient las. Les syndicats avaient pris une claque. Stéphane Hessel est un homme auquel on obéit", affirme l’éditrice qui rappelle que dans Indignez-vous, "la notion de dignité" a pesé.

 

"Il a su unir la révolte et l’espérance"
Les éditeurs de Stéphane Hessel

 

L’auteur, qui n’a jamais caché son "étonnement" face au succès, l’expliquait aussi par "ce moment historique", quand "des sociétés perdues se demandent comment faire pour s’en sortir et cherchent un sens à l’aventure humaine".

 Alors, plutôt que le deuil et les mots de condoléances, les éditeurs reprennent le message : "Combien il a su unir la révolte et l’espérance", "redonner à la révolte un enthousiasme", "redonner du pouvoir au verbe, à la parole", "leur noblesse à des choses simples et joyeuses", "positives".

 

"Il était l’impertinence"

 

Deux images : un soir de septembre, tel une "rock star" les bras levés, acclamé par le Corum de Montpellier bondé. Et puis en janvier dernier, à Paris, à la sortie du théâtre de la Commune où il venait de lire La ballade des pendus, assis sous la neige en attendant son taxi, sous le panneau “Défense de stationner” : "Il était l’impertinence, c’est comme si la réalité s’organisait autour de lui et prenait du sens. Le corps était presque un accessoire pour lui, c’était un esprit", décryptent les éditeurs.

Stéphane Hessel aimait Villon et la poésie, le Sancerre, la vie. "Il avait un don pour la vie, hérité de sa mère qui lui avait demandé d’être heureux", rapporte Sylvie Crossman. Qui tient d’une amie une autre anecdote : "Un jour, sa mère l’a surpris dans son bazar d’enfant à jouer à Dieu qui fait le monde."

 

"Je lui ai dit “Tiens bon”. Il m’a dit “C’est fini”"
Jean-Pierre Barou

 

Ce "vieux laïque" n’y croyait plus depuis longtemps. Plutôt au "devoir de longévité" auquel l’enjoignait Jean-Pierre Barou pour lui permettre de voir ses derniers souhaits se réaliser, voir l’Irlandaise Mary Robinson à la présidence des Nations-Unies et rencontrer Barack Obama. Jean-Pierre Barou et Sylvie Crossman avaient déjà organisé, en décembre 2011, un improbable face-à- face avec le dalaï-lama. Ils voulaient le faire écrire sur l’amour, aussi. Ces derniers temps, Stéphane Hessel prenait des notes sur la mort : "Ça l’intéressait en tant qu’expérience", rapportent ses éditeurs.

 

Ils se sont vus la dernière fois le dimanche 17 février. Jean-Pierre Barou se souvient : "Quand on s’est quitté, je lui ai glissé “Tiens bon” à l’oreille. Il m’a dit “C’est fini”.

 

SOPHIE GUIRAUD pour Midi libre.fr

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 14:32
 

Dans son livre "Thinking, Fast and Slow" publié en 2011, le psychologue Daniel Kahneman (lauréat du prix Nobel en économie en 2002), décrit l'état des connaissances dans un courant de recherche qui définit deux modes de pensée intervenant dans le jugement et la prise de décision: la pensée intuitive (qu'il appelle "système 1") et la pensée rationnelle (système 2).

  

"Conférence du psychologue Daniel Kahneman  - Pensez à activer la traduction des sous-titres".

 

Le système 1 est constitué de réactions intuitives, automatiques (peu conscientes ou délibérées) et rapides sur lesquelles reposerait la plus grande partie de nos décisions. L'intuition présente l'avantage de la rapidité et de l'efficacité dans plusieurs contextes. Elle se développe avec l'expérience. Les experts d'un domaine peuvent souvent porter un jugement intuitif, rapide et exact sur diverses situations. Mais ce mode de pensée est le plus susceptible d'introduire des erreurs ou des biais dans le jugement. Le degré d'exactitude de la pensée intuitive est affecté par plusieurs facteurs. Savoir reconnaître la limite et le risque de biais de l'intuition dans différentes circonstances fait partie de la compétence. Une trop grande confiance dans la validité de ses intuitions est une erreur fréquente.

 

Le système 2 correspond à une pensée plus délibérée (dirigée consciemment), analytique et logique. Elle intervient lorsqu'un jugement intuitif est insuffisant et permet de réduire les effets négatifs de ce dernier. Cette pensée est plus lente et requiert plus d'effort. Elle n'est pas mise en opération pour toutes les décisions et jugements de la vie quotidienne.

 

Une expertise intuitive se développe à partir d'une expérience prolongée dans laquelle un feedback de qualité est fourni. Les domaines dans lesquels les feedback sont de mauvaise qualité ou retardés favorisent peu le développement d'une connaissance intuitive (par ex. les anesthésistes peuvent plus facilement développer leurs intuitions que les radiologues).

 

Pour juger si un jugement intuitif particulier est digne de confiance, il importe de se demander si l'environnement dans lequel il est porté est suffisamment régulier pour permettre des prédictions à partir des éléments disponibles (les travaux de l'auteur indiquent que les spécialistes de placements boursiers œuvrent dans un domaine peu propice au développement des intuitions).

 

De façon générale, le système 1 utiliserait les associations entre des situations semblables et des métaphores pour une compréhension rapide de la réalité qui constituerait un point de départ pour le système 2 afin d'arriver à des croyances explicites et des choix raisonnés. Mais le système 2, en plus d'être délibéré, est aussi paresseux.

 

"Certaines personnes qui sont intellectuellement en mesure ne se donnent pas tellement la peine de s'engager dans une pensée analytique et sont portées à se fier à leurs intuitions", exposait un article du New Scientist (2009). "D'autres ont davantage tendance à vérifier leurs intuitions et raisonner pour s'assurer que ce qu'elles font est justifié".

 

www.psychomedia.qc.ca/

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 08:12

Lors de la diffusion du documentaire, pensez à rester "bien assis et accroché" à votre divan jusqu'au grand final de l'émission...

 

 

Tout amalgame doit être évité ! Je rappelle qu'il existe partout des médecins honnêtes, qui ne sont pas rongés par la cupidité et dont le but est de vous soignez avec rigueur.

 

Les laboratoires pharmaceutiques sont habituellement fermés aux médias. L'équipe de journalistes des "Infiltrés" est parvenue à pénétrer cette industrie, souvent décrite comme l'un des plus puissants lobbys au monde.

En France, cette industrie engrange 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an, dont 45% réalisés à l'exportation, et représente plus de 110 000 emplois. Aujourd'hui, elle reste très productive avec l'arrivée de 150 nouveaux médicaments sur le marché français chaque année. La plupart concerne des pathologies très rentables pour lesquelles le patient va prendre un médicament tous les jours, voire toute sa vie : le diabète ou le cholestérol, par exemple.

Après le scandale du Mediator, comment les laboratoires pharmaceutiques lancent-ils un médicament ? Quelles précautions prennent-ils ? Et comment parviennent-ils à maintenir leur chiffre d'affaires alors que les pouvoirs publics tentent de réduire les dépenses de santé ? Pour être au cœur des stratégies de lancement d'un médicament, une équipe de journalistes a infiltré un laboratoire et une autre a enquêté sur le terrain auprès des médecins.

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 09:23

Comment répondre aux questions des enfants portant sur la mort ?

  

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Il n'est jamais facile de répondre à ces questions car dans un sens, elles nous ramènent à notre propre difficulté à évoquer un tel sujet. Or, les enfants attendent des réponses claires, et nous obligent donc à être clairs envers nous-mêmes. Il existe aussi une idée trop répandue qu'il faut protéger les petits de tout ce qui est lourd et triste. C'est vrai pour certains problèmes qui ne les regardent pas, comme les difficultés d'un couple. Mais ce n'est pas vrai en ce qui concerne la mort, car c'est une question existentielle qu'ils se posent et ils ont besoin d'en parler.


Je pense donc qu'il est important de réfléchir à ce que l'on souhaite leur dire, de leur parler de manière simple, et de le faire à partir des questions posées et non pas en développant un grand discours sur la vie et la mort. Et surtout, nous adultes, sommes tout à fait en droit de dire aux enfants que l'on ne sait pas répondre à certaines interrogations et de leur expliquer pourquoi Mais des messages importants doivent être passés : la mort est naturelle, tout naît et tout meurt. On ne sait pas quand elle arrive : ne décèdent pas uniquement les gens âgés mais aussi des personnes jeunes. Enfin, la mort ne touche pas que les méchants.


Quand un enfant perd l'un de ses proches, de quelle façon le lui annoncer ?


Dans l'idéal, les gens les plus proches de l'enfant devraient lui faire cette annonce. Mais ce n'est pas toujours possible. Dans ce cas, il faut absolument que ce soit quelqu'un en qui l'enfant a confiance.
L'un des meilleurs moyens d'aider l'enfant est de lui parler avec des mots vrais. Ne lui dites que papa est parti, ou s'est endormi. J'ai vu trop d'enfants qui sont ensuite paniqués à la seule idée d'aller se coucher ou qui attendent vainement le retour du disparu. Etre mort, c'est ne plus bouger, ne plus parler, ne plus respirer, ne plus rire... C'est ce que l'on doit expliquer aux enfants.

 
Enfin, on dit qu'il est important de voir le corps. C'est tout à fait vrai à partir du moment où cela se fait dans de bonnes conditions. Cela ne doit pas être imposé à l'enfant, et s'il l'accepte, il doit être accompagné par un adulte. Une bonne chose est de le suggérer à l'enfant en lui proposant par exemple d'apporter une lettre, un dessin, une fleur. L'enfant dès lors participe, et cela aura un impact très fort sur l'après, sur le deuil. Il en va de même pour les funérailles. Il est important pour l'enfant d'y assister, mais s'il le souhaite et s'il est bien entouré.

 

Aider un enfant touché par le deuil est très important, comment s'y prendre ?

 

Il est essentiel que l'enfant puisse raconter, exprimer tout ce qu'il ressent, poser des questions et avoir une écoute et des réponses à ses questions. Le dessin, le jeu, les contes, les livres sont de bons outils pour l'aider à dire ses émotions. Car l'enfant sait très bien ce qu'il ressent mais il est important que l'on le lui demande.
Un enfant endeuillé est un enfant qu'il faut également rassurer : il a besoin de sentir l'amour que l'on a toujours pour lui, l'aide que l'on va lui apporter. Surtout quand la mort touche une fratrie: ce frère ou cette sœur décédé(e) va prendre toute la place, on ne parle que de lui ou d'elle, ce qui est tout à fait naturel tant le chagrin est immense. Mais l'enfant vivant doit être associé à ce chagrin : mieux vaut être triste tous ensemble que seul chacun dans son coin.


Enfin, il faut aider l'enfant à dire adieu, en retournant pourquoi pas sur la tombe après les obsèques, en y déposant un dessin ou une lettre. Car c'est aussi sa propre histoire qu'il écrit.


Quelques suggestions d'ouvrages pour vous aider :

A lire avec ses enfants :

 

• “Tu seras toujours avec nous Calinou” de Micheline Motte et Frédéric Mansot (Ed. Mame, 1993)
• ”Quelqu'un que tu aimais est mort” d'Agnès Auschitzka (Bayard editions, 1996)
• ”Tu me manques” de Paul Verrept (L'ecole des loisirs, 1999)

 

Pour parler de la mort avec ses enfants :

• “La mort, la vie de famille” de Marie-Hélène Encreve-Lambert (Bayard Editions, 1999)

 

Infos pratiques :

Unité François-Xavier Bagnoud / Fondation Croix Saint Simon
125 rue d'Avron, 75020 Paris. Tel : 01 44 64 43 50
( www.fxb.org )

 

Cette association possède un Centre de documentation richement fourni. Vous pouvez y obtenir par courrier ou par mail (afxbacdi@wanadoo.fr), une biblographie en fonction d'un thème (suicide, mort d'un bébé...), ou des conseils de lectures en fonction de l'âge.

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 12:16

Environ 35 % des parents, en majorité des mères, souffrent de ce qu'on appelle "le syndrome du nid vide". Une forme de dépression qui se traduit par un sentiment d'abandon et de vacuité quand les enfants quittent le domicile familial. Leur départ est en effet un mélange de joie, de bonheur, de fierté, mais aussi de tristesse. C’est également une forme de déchirement et de renoncement. Comment appréhender cette période délicate ?

 

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En quoi le départ des enfants du domicile familial est-il une étape clé de notre vie de parents ?

 

C’est une page qui se tourne, et un nouveau chapitre qui s’ouvre. Ce n’est pas rien ! C’est un moment fort car la fonction parentale, notamment maternelle, prend un coup dans l’aile. La mission de protection des enfants s’arrête. C’est un renoncement qu’il ne faut pas minimiser. Le sentiment de vide que l’on ressent après leur envol du nid n’a sans doute jamais été aussi fort car les enfants sont au centre de la famille dans nos sociétés contemporaines. Ce moment est aussi une source de stress et d’angoisses car il faut apprendre à les lâcher pour de bon, à ne plus contrôler leur vie. Et cela s’anticipe.

 

Comment ?

 

Il faut avoir très tôt en tête que nos enfants auront un jour une vie sans nous. Ils ne nous appartiennent pas. Nous avons pour mission de les construire afin qu’ils réussissent à vivre loin de nous. Anticiper leur départ, c’est maintenir, quand ils sont encore à la maison, une vie en dehors d’eux, ne pas mettre sa propre vie en veilleuse. C’est avoir une vie affective et/ou professionnelle épanouie ou encore des activités personnelles car, à un moment donné, les enfants ne rempliront plus le quotidien.

 

Anticiper, n’est-ce pas aussi responsabiliser ses enfants pour préparer leur départ ?

 

Oui, mais pas trop tôt. A la fin des études secondaires, quand votre enfant devient étudiant tout en vivant encore au domicile familial, vous pouvez par exemple commencer à le laisser gérer ses rendez-vous médicaux ou encore ses démarches administratives. Il est aussi judicieux de lui montrer l’intérêt d’avoir son permis de conduire, en ne jouant plus au chauffeur dès qu’il en exprime le désir… Cela va le rendre progressivement autonome.

 

La culpabilité des enfants de quitter leurs parents est-elle fréquente ?

 

Les enfants se sentent souvent coupables de partir quand leur parent est célibataire. La culpabilité est aussi plus forte pour le petit dernier de la famille ou encore pour l’enfant unique sur qui il y a eu un investissement massif des parents.

 

Vit-on le départ de ses enfants à la lumière de notre propre enfance ?
 
Notre réaction et notre manière de vivre ce déchirement dépendent en effet en grande partie de la manière dont nous avons nous-mêmes vécu notre propre histoire avec nos parents. Quand notre départ a été douloureux ou conflictuel, cela va forcément résonner en nous et réactiver nos souvenirs lorsque nos enfants vont partir de la maison. Il faut alors faire un travail sur soi pour comprendre ce qui est en jeu.
 

Ce départ est-il plus difficile à vivre pour les mères ?

 

Oui, en général, mais cela dépend des situations personnelles et de quelle femme est la mère. Si elle a par exemple bien investi sa vie affective, ce sera évidemment moins dur que si elle est seule. Si la relation mère/fille est très fusionnelle, c’est généralement très compliqué à gérer. Plus les enfants sont un refuge affectif fort, plus leur départ est douloureux et complexe.

 

Leur départ signifie aussi souvent un retour à la vie de couple pour les parents…

 

Oui, et cela change complètement la donne au quotidien. Le bat blesse si la vie des parents ne tournait qu’autour des enfants car une fois qu’ils sont partis, le couple parental n’a plus lieu d’être. Leur départ oblige à se poser des questions sur soi, à faire le point sur sa propre vie pour savoir où l’on en est. Beaucoup de choses se jouent : peur de la solitude, angoisse du vieillissement, etc. Nous devons à nouveau faire connaissance avec nous-mêmes, car souvent nous nous étions un peu perdus de vue. Il va falloir se regarder et regarder l’autre en face, s’écouter dans ce silence assourdissant laissé par le départ des enfants. Et ce n’est pas facile.

 

 

N’y a-t-il pas tout de même aussi des bons côtés ?

 

Si, bien sûr, le départ des enfants n’est pas seulement une perte. Les parents gagnent tout d’abord en liberté et en temps. Voilà que s’achève le temps des cours, des rendez-vous pris pour eux, des repas pensés et préparés en fonction d’eux… Il serait dommage de ne pas profiter de cette nouvelle liberté de mouvement ! Les parents n’ont plus qu’à s’occuper d’eux-mêmes, c’est une sensation oubliée. Par ailleurs, une nouvelle relation va se tisser avec les enfants devenus de jeunes adultes. Et c’est très enrichissant.

 

Certains parents, à l’image du fameux film "Tanguy", sont soulagés de voir leurs enfants partir. Sont-ils de plus en plus nombreux ?

 

Ce n’est pas très fréquent, mais en effet cela arrive de plus en plus. Les enfants partent plus tard aujourd’hui à cause du contexte économique, cela peut expliquer cette réaction. Aux parents de faire passer régulièrement le message qu’ils souhaiteraient les voir prendre leur indépendance, assez en amont, avant que la cohabitation ne devienne trop compliquée.


Avec la crise économique justement, certains enfants ayant pris leur indépendance retournent vivre chez leurs parents. Comment gérer ce retour ?

 

C’est une situation difficile pour tout le monde, autant pour les enfants que pour les parents qui ne sont plus faits pour cohabiter ensemble. Cette cohabitation n’a plus de sens, mais parfois on n’a pas d’autre choix. Il faut laisser aux jeunes adultes le maximum d’autonomie possible, ne pas les faire régresser en réendossant son rôle de parent d’adolescent. On leur apporte juste un toit, et un peu de réconfort si besoin.
 

Avec les téléphones portables et Internet, il est tentant pour les parents de maintenir un lien étroit avec leurs enfants après leur départ. Qu’en pensez-vous ?

 

Il ne faut pas en abuser. Certaines mères ont pris l’habitude d’appeler leurs enfants tous les jours du bureau pour savoir comment s’est passée leur journée à l’école, et cette habitude est parfois difficile à perdre. Elle n’a plus lieu d’être quand l’enfant a quitté le domicile familial, même s’il est au bout du monde. Il ne faut pas se priver de ces nouvelles technologies mais savoir être raisonnable et résister à la tentation des SMS ou des appels quotidiens. Comment leur demander sinon de prendre une vraie distance psychique et une autonomie de jeune adulte ? Si l’on n’y prend pas garde, nos messages risquent de devenir rapidement envahissants en maintenant un contact étroit avec les enfants.

 

www.psychologies.com

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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 11:54

Comment pourrait-on penser en dehors du langage ?


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Partie I


"Le langage que nous utilisons est ce qui doit  nous permettre de nous exprimer de manière à être compris."

 

Nombreuses sont pourtant les occasions où nous sommes obligés de reprendre nos paroles car elles ne correspondent pas à ce que nous pensions et voulions dire. Et pourtant, c’est nous-mêmes qui avons choisi les mots employés. Est-ce à dire que le langage peut trahir la pensée ? Trahir, c’est d’abord décevoir une relation de confiance. Si le langage peut nous trahir, c’est que l’on a préalablement admis qu’on lui confiait la tâche d’extérioriser une pensée intime. Les mots sont-ils à la hauteur de cette tâche ? Méritent-ils notre confiance ? N’y a-t-il pas, dans la langue, une mise en forme, une rationalisation qui ne se trouvent pas toujours dans ce que nous pensons intimement ?

 

Faut-il, alors, nous méfier du langage ? Car s’il peut nous trahir en déformant ce que nous disons, le langage peut, ce qui semble pire, nous trahir en nous faisant dire ce que nous ne voulons pas dire, parfois même ce que nous ignorons. N’est-ce pas le cas lorsque nous commettons un lapsus ? Dans les deux cas (que la trahison déforme ou révèle la pensée), cela suppose une pensée qui se serait formée en dehors du langage et avant lui. Pourtant, penser, ce n’est pas seulement ressentir intérieurement. La pensée désigne un processus de raisonnement qui permet d’agencer des propositions et des idées de manière logique. En cela, la pensée se distingue du ressenti, informe et irrationnel. Dès lors, comment pourrait-on penser en dehors du langage ? Loin de trahir la pensée, le langage n’en est-il pas la condition ?

 

Nous essaierons donc de déterminer si le langage trahit la pensée. La pensée est-elle un processus intime qui se constitue en dehors du langage ou en est-elle dépendante ? Nous verrons d’abord que le langage constitue un code étranger à la réalité désignée par nos pensées. Le langage ne peut-il pas alors nous trahir, au-delà même de ce que nous pensons consciemment ? Mais par pensée ne désigne-t-on pas une opération de la raison qui ne peut avoir lieu que grâce au langage ?

 

Dire que le langage trahit la pensée suppose que langage et pensée sont deux réalités extérieures.

 

La trahison désigne en effet l’incapacité d’une personne ou d’une chose d’être à la hauteur de la confiance placée en elle. Or, confier, c’est déléguer à un autre un objet ou une tâche. Si le langage peut ainsi trahir la pensée, c’est donc d’une part que la pensée est extérieure au langage, et d’autre part qu’elle s’est remise entre ses mains pour lui confier la tâche de l’exprimer. Nos pensées désignent d’une manière très générale la représentation intime que nous nous faisons du monde qui nous entoure et des affections que nous éprouvons. C’est donc d’abord un état intérieur, qui désigne très généralement ce dont nous avons conscience. La pensée vient donc d’abord. Le langage vient ensuite, pour extérioriser ce donné initial. Il ne peut remplir qu’imparfaitement cette tâche car il y a une faille irrémédiable entre les mots et les choses. Dire ce que nous pensons intimement, ce n’est pas la même chose que le penser et le vivre intimement. Pour l’autre qui m’écoute, entendre ce que je dis, ce n’est pas la même chose que vivre ce que je vis. C’est ce qu’explique Merleau-Ponty dans la Phénoménologie de la perception lorsqu’il dit que « les paroles d’autrui ne sont pas autrui ». Nous n’accédons qu’imparfaitement et extérieurement à ce que l’autre vit, car ses paroles échouent à nous en fournir une représentation exacte. Ainsi, le langage trahit la pensée, non par malice, mais parce qu’il y a une faille irrattrapable entre la pensée vécue intérieurement et la pensée exprimée extérieurement.

 

Cette faille tient à la structure même du langage, qui est elle-même liée à sa fonction. Si le langage sert à communiquer, il faut que les mots employés soient compris de tous. Pour cela, ils doivent être généraux. S’il y avait un nom propre pour chaque table qui existe, a existé et existera jamais, il nous serait tout simplement impossible de communiquer. Parce qu’il est utile, le langage est donc général. Mais parce qu’il est général, il est à distance de ce que nous pensons intimement. En cela, le langage ne trahit pas seulement la pensée des autres, mais aussi la mienne. En m’obligeant à utiliser des mots généraux, il m’empêche d’accéder à la réalité de ma propre pensée. C’est ce qu’explique Bergson dans Le Rire, où il montre que la généralité du langage et ce qu’il a d’utilitaire nous empêchent d’accéder à notre propre intériorité car nous n’en percevons pas les nuances particulières, mais ne pouvons l’aborder que par des mots qui sont communs à tous. Ainsi, le langage trahit la pensée parce qu’il se montre inapte à remplir la tâche qui lui a été confiée : exprimer adéquatement le message qui a d’abord été intérieurement conçu. Cette trahison est liée à sa généralité structurelle. Or, s’il peut ainsi ne pas dire ce que nous pensons comme nous le pensons, ne finit-il pas par dire autre chose ?


Partie II


« Le langage semble doté d’une forme d'autonomie qui le rend capable de dire ce que nous ne voulons pas dire. »

 

Le langage peut trahir la pensée en l’exprimant mal. Il peut aussi la trahir en la dévoilant. N’y a-t-il pas ainsi lorsque nous parlons des pensées qui sont dévoilées malgré elles et malgré nous ? Le langage ne dit-il pas plus ou autre chose que ce que nous voulons dire ? En effet, le langage ne passe pas seulement par les mots. C’est un ensemble de signes et de symboles dont les mots ne sont qu’un aspect. Le choix du vocabulaire, la grammaire et le niveau de langue employés, notre ton, nos gestes... sont autant d’éléments qui constituent un langage, par lequel s’exprime plus que le seul message que nous voulons transmettre. L’habitus décrit par Bourdieu désigne ainsi l’ensemble des traits socialement déterminés qui finissent par faire corps avec nous. Dès lors, quand nous écrivons ou parlons, le langage que nous utilisons trahit notre pensée, c’est-à-dire dévoile malgré nous une manière de réfléchir socialement produite. Le sociologue exprime ainsi ses réserves face aux exercices de la dissertation ou du « grand oral » des concours, dans lesquels on cherche à discriminer les candidats grâce aux codes sociaux de pensée que le langage peut trahir.

 

Ces pensées que le langage trahit ici ne sont donc pas conscientes. Le langage dévoile ce qu’il y a en nous de plus intime, de caché, même à nos propres yeux. Il semble ainsi doté d’une forme d’autonomie qui le rend capable de dire ce que nous ne voulons pas dire. C’est, par exemple, le propre du lapsus. Dans celui-ci, en effet, se manifeste une pensée inconsciente, dont nous sommes nous-mêmes ignorants. Par lui, l’inconscient fait irruption dans notre vie conscience et parvient momentanément à endormir la résistance qui sans cela l’en empêche. D’une manière générale, d’ailleurs, la cure psychanalytique s’appuie sur les propos du patient, cherchant à lui faire dire ce qu’il ne veut pas dire parce que la censure de la résistance s’y oppose. Mais il finira bien par le dire parce que le langage le trahira, par les lapsus par exemple, mais aussi par les mots qu’il choisira d’employer. Ainsi, le langage trahit la pensée parce que celle-ci n’est pas que consciente et qu’elle se dévoile malgré nous à travers lui. L’usage que nous faisons du langage manifeste notre origine sociale, notre éducation, notre culture, et même des pensées si intimes que nous n’en avons pas conscience. Mais de quelle pensée parle-t-on si elles se situent en dehors de la conscience ? La pensée n’est-elle pas au contraire nécessairement rationnelle et consciente ?


Partie III


« Le langage ne trahit pas la pensée, il est, bien au contraire, ce qui la conditionne. »


Tout ce qui advient en nous, consciemment et inconsciemment, ne saurait en effet être considéré comme pensé au même titre. Si le mot désigne d’une manière générale ce qui est intérieur par opposition à ce qui est extérieur, il désigne aussi ce qui est réfléchi par opposition à ce qui est senti. Tout ce qui advient dans le for de notre subjectivité ne relève pas de la pensée mais celle-ci désigne précisément ce que la raison est capable de produire, comme capacité logique d’agencer des propositions et des idées. Dès lors, nous avons besoin de parler pour penser dans la mesure où l’on ne peut pas produire de tels raisonnements sans passer par le langage. Ce que nous « pensons » en dehors de ce cadre tient du ressenti, que nous n’arrivons pas à dire, comme le soulignait Bergson, pas nécessairement parce que les mots seraient déficients mais parce que ce sentiment lui-même serait trop confus. Même l’inconscient n’est pas pensé tant qu’il n’advient pas à la conscience et au langage.

 

Nous pouvons dire que nous avons des pensées inconscientes, mais cela reste théorique et, dans le fond, nous n’en savons rien puisque si ces pensées existent nous sommes incapables de les penser, de nous les formuler. Dans L’Encyclopédie des sciences philosophiques, Hegel montre ainsi que l’éloge de l’indicible comme pensée si profonde que les mots ne sauraient la dire cache en réalité la vacuité et la confusion de ce qui n’est pas encore délimité et caractérise une pensée en devenir. Si nous n’arrivons pas à dire ce que nous pensons, ce n’est pas parce que « les mots nous manquent » et que donc le langage serait défaillant. L’indicible est le signe d’une pensée qui n’en est pas encore une, car penser une chose, la prendre pour objet, c’est être capable de l’identifier, de la délimiter et donc de la dire. Une fois achevée, la pensée prend la forme du mot qui seul peut désigner adéquatement et précisément la chose pensée. Ainsi, le langage ne trahit pas la pensée, il est au contraire ce qui la conditionne.

 

Alors, la pensée n’est plus extérieure au langage et ne le précède plus. Bien au contraire, elle se forme avec lui et par lui. Avant d’être exprimées, les choses doivent en effet être formulées, et penser, ce n’est alors jamais que se parler à soi-même. On peut même se demander, comme le fait Nietzsche dans Le Gai Savoir, si ce n’est pas parce qu’il devait parler pour communiquer ses besoins aux autres que l’homme a développé la conscience. Dans ce texte, Nietzsche montre en effet que l’homme, d’abord isolé, devient une bête de proie qui doit s’associer aux autres pour survivre. Cette communauté n’a de sens et ne satisfait ses objectifs que si les hommes sont capables de se formuler réciproquement leurs besoins pour pouvoir y pourvoir. Avant même de formuler aux autres ces besoins, l’homme doit en prendre conscience, c’est-à-dire se les formuler à lui-même. Voilà ainsi exposée l’origine de la pensée comme conscience, qui apparaît donc comme indissociable du langage.

 

Ainsi, le langage ne trahit pas la pensée. Certes, il existe une multitude de sentiments ou de phénomènes intimes, sentis, inconscients en dehors et en deçà de la pensée, que le langage ne parvient pas à rendre et peut pourtant, paradoxalement, dévoiler malgré lui. Mais la pensée désigne une opération logique de réflexion qui ne préexiste en rien au langage mais se confond avec lui.

 

Travaux de Aïda N'Diaye - http://www.philomag.com/

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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 11:47

EXPLICATIONS ET MISE EN PRATIQUE DU PROCESSUS

 

 A voir également le dernier dossier et la vidéo du Nouvel Observateur ci-dessous. Lien: http://tempsreel.nouvelobs.com/pervers-narcissiques.html

 

  

1- Explications:

   

Le manipulateur (ou la manipulatrice) pervers narcissique mise tout sur le perfectionnisme, c'est à dire « l’aspect irréprochable » de sa personnalité sociale extérieure.

 

Il n'a pas de personnalité interne propre, il a appris durant toute sa vie à mettre en place des masques, en étudiant les personnes autour d'elle, en procédant par mimétisme.

Son objectif est d'utiliser les autres pour parvenir à ses fins.

Il a besoin de mettre en place des dépendances, et de les exploiter, dans la mesure où il identifie sa valeur à sa capacité de prise de pouvoir sur autrui.

 

Ce type d'individu masque, par un jeu de miroirs, un profond vide d'âme et un manque de capacités humaines. Il n'est capable de réellement ressentir que des émotions négatives, qu'il utilise comme moteur vital.

 

En l'état actuel, c'est insoignable au niveau psychiatrique.

  

-------------------

   

On rencontre souvent ces profils pernicieux aux plus haut niveaux des postes de pouvoir, toutes professions confondues. On les retrouve également dans des classes sociales plus modestes.

  

En général: plus la position sociale est élevée, plus le jeu d'emprise, de manipulation, de masquage de sa propre absence de personnalité (au bénéfice d'images sociales reluisantes) est sophistiqué... "et séduit les foules".

  

Dans la vie courante, ils sont virtuellement indétectables et ne peuvent être indentifiés que par les témoignages des victimes.

 

---------------------

 

2- La mise en pratique d'une emprise psychique évolue en 3 phases :

 

- La séduction

 

Durant cette phase, le prédateur se façonne un masque de perfection exactement adapté aux attentes de la personne visée, par mimétisme.

 

. Énonciation de principes moraux et de capacités empathiques

 

. Flatterie

 

. Admiration envers la victime

 

. Attentions, générosité: le but est de dire à la victime ce qu'elle a envie d'entendre

 

. Perfection dans l'apparence, le respect des règles

 

. Le prédateur bénéficie d'un fort charisme, qu'il met tout d'abord au service de la personne en la valorisant

 

. La victime est stupéfiée dans le sens positif, elle pense qu'elle a rencontré une personne hors du commun, qu'elle attendait depuis longtemps...

 

 

- L'emprise elle-même

 

Durant cette phase, le prédateur vérifie le lien de dépendance affective qu'il a réussi à mettre en œuvre.

 

. Communication paradoxale

 

. Exprimer tout et son contraire en fonction de l'opportunisme de la situation

 

. Création de situation de stress et d'instabilité émotionnels

 

. Mensonges : prêcher le faux pour savoir le vrai

 

. Attente du dernier moment pour agir ou refuser d'agir

 

. Actes inverses aux paroles

 

. Report de sa responsabilité sur l'autre, culpabilisation de l'autre pour le faire agir à sa place

 

. Stratégie d'isolement : travail de dénégation de la victime auprès de son entourage

associé à un discours de dénégation de l'entourage auprès de la victime

 

. Tentative pour provoquer des situations d'insécurité psychique et de paranoïa réflexe

 

. Utilisation des autres pour faire passer les messages du prédateur à la victime, parfois des personnes innocentes

 

. La victime est stupéfiée dans le sens négatif, elle ne reconnaît pas la personne et s'attend à un retour de ce qu'elle a vécu et apprécié, elle commence à nier ses propres besoins, elle veut "sauver" l'agresseur ; c'est l'entrée dans la phase d'emprise!

 

 

- L'alternance progressive destruction / valorisation:

 

Avec toujours un degré de destruction légèrement supérieur au degré de valorisation,  de façon à ce que la victime reste sous contrôle.

 

Ce que l'on vise, c'est qu'elle s'épuise à se débattre et résister,  et qu'elle ne puisse pas se soustraire à l'emprise,  de façon à ce que l'on puisse absorber ses ressources vitales afin de satisfaire l’ego.

 

Durant cette phase, le prédateur utilise le lien créé pour progressivement mettre à mort la vitalité de l'autre:

 

. Manipulation systématique

 

. Exigence de la perfection chez l'autre

 

. Menaces, parfois de mort (notamment pour les couples)

 

. Égocentrisme exacerbé

 

. Domination

 

. Avarice maladive (blocage au stade anal)

 

. Mise en cause de la santé mentale de la victime

 

. Négation des besoins de l'autre

 

. Recours systématique aux procédés visant à créer une paranoïa réactive

 

. Destruction narcissique de l'autre pour obtenir à ses dépends un sentiment de toute puissance et de pouvoir absolu

 

. Plaisir et jouissance en suscitant la peur et la souffrance chez l'autre

 

. Stratégie d'inversion à l'extérieur : le prédateur fait passer la victime pour l'agresseur et se fait plaindre

 

. Stratégie de discrédit : le prédateur utilise son charisme pour amener le groupe à discréditer l'autre et à se moquer de lui

 

. Alternance de valorisation et de dénégation pour déstabiliser l'autre, le maintenir dans l'incertitude et sous influence

 

. Tentative de faire passer la victime pour folle et dangereuse

 

 

. Tentative de mise en place d'un syndrome de Stockholm

 

. Parfois : coups et blessures

 

. Parfois : tentatives d'internement sous la contrainte.

 

. La victime n'arrivera progressivement plus à réagir. Elle est, petit à petit, complètement vidée de l’envie de vivre et de ses capacités d'autonomie... jusqu'à ce qu'elle décide de se sevrer de la dépendance affective qui l'a lie à son bourreau, parfois dans de terribles souffrances.

  

  ----------------

 

- Important :

 

Les pervers narcissiques qui ne maîtrisent pas les réseaux liés à la loi ont l'obligation de se faire discrets et de ne pas laisser de marques sur leurs victimes, si celles-ci sont susceptibles d'avoir la force d'aller porter plainte.

 

Les pervers narcissiques qui maîtrisent les réseaux liés à la loi savent qu'ils ne seront pas inquiétés, ils usent donc de leurs pouvoirs pour satisfaire leur besoin de valorisation à partir de leurs agressions sur les autres, qu'elles soient morales ou physiques.

   

 

"Il faut comprendre que les pervers narcissiques sont des malades mentaux asymptomatiques devant les médecins, donc difficilement décelables".

 

Pour eux la vie est manichéenne, il n'existe que 2 types de personnes : les dominants et les dominés, les forts et les faibles, les bourreaux et les victimes.

 

-Ce type de profil ne consulte pas les psychiatres, car il ne souffre pas.

 

Cet article est à prendre dans sa juste mesure pour chaque individu, cela va sans dire... Il ne faut jamais généraliser et conserver, de préférence, un regard objectif sur notre entourage.

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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 10:42

"Les crimes de sang sont-ils aujourd’hui aussi nombreux qu’autrefois ? 
La réponse ne va pas sans fausses pistes et tâtonnements."

 

homicide.jpg


L’histoire de la justice et de la criminalité en général, donc celle de l’homicide en particulier, se sont profondément renouvelées pendant les trois dernières décennies. L’utilisation par les historiens des méthodes et des outils de diverses sciences humaines (sociologie, criminologie, anthropologie, philosophie, psychologie…) a joué un rôle important dans ce bouleversement. Réciproquement, les travaux des historiens ont parfois permis de relativiser, voire de contester, des théories venues des mêmes sciences humaines.


 

Quand l’histoire découvre la criminalité



L’intérêt porté par les historiens à l’histoire du crime en général, et de l’homicide en particulier, est relativement récent. Il date de la fin des années 1960 et des années 1970, et il est fils de son temps. Dans la foulée des événements de 1968 et de toute l’effervescence intellectuelle qui caractérise cette époque, des philosophes et des sociologues se mettent à s’intéresser aux marginaux, aux déviants, aux délinquants, à tous ceux qui s’éloignent peu ou prou des normes. On songe évidemment, parmi ces chercheurs, à Michel Foucault , philosophe de formation, et à son livre Surveiller et Punir (1975), ainsi qu’à tout ce qui se fait alors à propos des prisons et de leurs occupants (en particulier au sein du GIP : Groupe d’information sur les prisons). Les historiens prennent, en quelque sorte, le train en marche : ils découvrent qu’il existe, sur ces questions, des masses considérables de documents, les archives judiciaires, qui n’ont jamais encore été utilisées dans cette optique. L’idée est donc là, venue d’autres sciences humaines, avec des sources surabondantes et quasiment vierges de toute recherche. Les historiens « modernistes » (spécialistes des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles), suivis, quelques années plus tard, par les « médiévistes » et par les « contemporanéistes », leur appliquent alors les méthodes qui ont permis, pendant les décennies précédentes, de renouveler complètement plusieurs domaines de la recherche (histoire économique, histoire sociale, histoire démographique…) : les méthodes « quantitatives », dites aussi « sérielles », qui consistent en l’établissement de séries statistiques fondées sur des dépouillements massifs et systématiques centrés sur la population tout entière, au lieu d’être limités à une élite sociale.


 

Crime loyal, crime déloyal


 

On se met donc à dépouiller les archives judiciaires, à commencer par celles du XVIIIe siècle, qui offrent de belles listes de condamnés, en particulier celles des juridictions d’appel (les parlements). Les élèves de Pierre Chaunu établissent ainsi de belles séries statistiques, et dressent des courbes éloquentes qui montrent une évolution très nette, du moins en pourcentages : au cours du XVIIIe siècle, surtout dans sa seconde moitié, une criminalité où l’emportent les crimes contre les personnes, notamment les homicides, laisse place à une criminalité différente, dominée par les crimes contre les biens, en particulier les vols (les chiffres absolus des homicides restent à peu près stables, mais ceux des vols augmentent considérablement). En Basse-Normandie, dans le bailliage de Mamers, en 1695-1750, les proportions des infractions jugées étaient de 16 % contre les biens, 75 % contre les personnes et 7 % contre les mœurs, alors qu’au Châtelet de Paris, en 1755, 1765, 1775 et 1785, leur répartition passait à 92 % contre les biens, 5 % contre les personnes et 1,6 % contre les mœurs. Complet renversement, du moins en apparence, qu’on explique par des mutations mentales (les individus, auparavant frustes et spontanés, seraient devenus de plus en plus rationnels et dominant leurs passions, grâce à une éducation plus poussée et à des contraintes sociales plus pesantes), et accessoirement économiques (la naissance d’une société de consommation, où les biens matériels, beaucoup plus abondants, suscitaient l’envie, donc le vol). Cette théorie, dite du « passage de la violence au vol », rencontre d’abord un grand succès ; elle est adoptée sans réserve.


 

Dans les années 1980, cette interprétation commence à être critiquée. Certains historiens reviennent quelque peu des illusions de l’histoire strictement quantitative, trop systématique et déshumanisée, et portent un intérêt nouveau aux trajectoires individuelles, avec la naissance et le développement d’une histoire plus « qualitative » (en particulier avec l’« histoire des mentalités »). S’inspirant aussi des travaux des sociologues et des criminologues, ils examinent les archives judiciaires avec un œil nouveau, beaucoup plus critique que celui de leurs prédécesseurs. Ils s’aperçoivent alors (les criminologues le savent, eux, depuis longtemps…) que l’interprétation d’une courbe d’activité judiciaire en termes de tendances de criminalité n’est possible que lorsque les conditions d’observations permettent la prise en charge d’un maximum de facteurs, ce qui n’est pas le cas. En particulier, une donnée, pourtant évidente, n’a pas été considérée : les archives judiciaires renseignent, certes, sur l’activité de la justice et sur ses priorités répressives, mais ce contentieux n’est pas représentatif de la réalité criminelle.


 

Une partie importante des déviances, en effet, homicides compris, était traitée par d’autres instances de régulation, notamment l’infrajustice (à côté du procès, existent de multiples formes, privées ou publiques, de composition, d’arbitrage et de conciliation), où elle restait dissimulée. Les affaires d’homicide n’étaient pas portées en justice lorsque le geste n’était pas prémédité, ni, a fortiori, lorsque ses motifs étaient considérés comme honorables (affaires d’honneur, surtout, mais aussi d’intérêts, ou encore réactions à des injustices…), et quand ils étaient commis « loyalement ». Ainsi, un combat à visage découvert et à armes égales, entre deux antagonistes dont l’un avait publiquement et gravement mis en cause l’honneur de l’autre (par exemple en émettant des doutes sur son honnêteté ou en suspectant la virginité de sa fille ou la fidélité de sa femme), était-il non seulement admis, mais encouragé : pas question, dans ces conditions, de livrer à la justice celui qui avait su défendre et rétablir son honneur outragé, fût-ce au prix d’un homicide ! À l’inverse, les homicides « déloyaux » (préméditation, guet-apens, empoisonnement, utilisation d’hommes de main…) donnaient lieu à réprobation : on pouvait alors, soit régler l’affaire au sein même de la communauté, sans en référer à la justice (en faisant subir au coupable un châtiment, qui pouvait aller jusqu’à la mort), soit la porter devant les tribunaux, en particulier si le coupable n’était pas bien intégré ou s’il constituait un danger pour les habitants : en 1728, à Toulon-sur-Arroux, en Charolais, Madeleine Boiveau, qui a fait assassiner traîtreusement son mari par un tueur à gages, est dénoncée, accablée par les dépositions des témoins, et finalement condamnée par le parlement de Bourgogne à la décapitation. Ces traitements différenciés des homicides ont déjà été observés par les anthropologues et les criminologues ; l’adoption de leur approche critique permet alors aux historiens de passer d’une observation inexacte, fondée sur des données quantitatives biaisées, à une approche qualitative beaucoup plus fine et révélatrice. La théorie du « passage de la violence au vol » a vécu.


 

Le triomphe de 
la civilisation des mœurs


 

Les historiens ont donc compris qu’en matière de justice, les données quantitatives doivent être utilisées avec la plus grande prudence. Pour autant, elles ne peuvent pas être totalement rejetées. Une fois passées à une critique attentive, elles montrent que des évolutions importantes se sont bien produites au cours des cinq ou six derniers siècles en matière d’homicide : la précision apparente des chiffres est illusoire, certes, mais la tendance générale est indéniable.


 

La violence homicide, surtout exercée par les jeunes hommes (mais aussi, dans une moindre mesure, les infanticides commis par des jeunes femmes), semble reculer assez fortement à la charnière des XVIe et XVIIe siècles (donc bien avant le XVIIIe siècle) ; aux Grands Jours d’Auvergne, en 1665-1666, les condamnations pour homicide volontaire représentent encore près de 17 % du total des peines prononcées, mais ce sont là des proportions bien inférieures à celles que l’on aurait pu trouver auparavant. 
Ce tournant apparent a d’abord été attribué au triomphe de la « civilisation des mœurs », telle que l’avait définie le sociologue allemand Norbert Elias . L’interprétation a été récemment renouvelée, dans deux directions différentes, voire contradictoires : pour Robert Muchembled, c’est l’action coercitive de l’État qui a joué le rôle principal dans ce changement, en criminalisant fortement l’homicide (notamment les duels), alors que Michel Nassiet l’explique par le délitement contemporain des solidarités familiales, à l’origine de la disparition des crimes d’honneur qui leur étaient liés (au-delà de 1620, on ne trouve plus de mari trompé « homicidant » sa femme prise en flagrant délit).


 

Un nouveau déclin de la violence homicide semble attesté au XIXe siècle : si 3 066 homicides sont comptabilisés en 1888 dans l’ensemble du pays, on n’en recense plus que 1 608 en 1907. Au tournant des années 1880-1885, tous les administrateurs et observateurs sociaux considèrent qu’une mutation s’est accomplie ; dans le champ des conduites individuelles, comme dans celui des mouvements collectifs, la grande violence semble abandonnée, sauf dans des terroirs enclavés ou méridionaux (ou les deux à la fois : les départements de Corse, Pyrénées-Orientales, Lozère, Ardèche et Bouches-du-Rhône). L’encadrement policier et judiciaire certes, mais surtout les autocontraintes générées par l’éducation et l’environnement culturel semblent expliquer cette évolution. Elle s’est ensuite poursuivie, malgré des rechutes ponctuelles (notamment à la suite des périodes de guerre).


  

À la fin du XXe siècle, le risque de mort par homicide serait tombé à 0,7 pour 100 000 (précision illusoire, évidemment, qu’il ne faut prendre que comme un ordre d’idée), tandis que la mortalité par accidents de la route et par suicides est devenue infiniment plus importante : de nos jours, le suicide prélève vingt-cinq fois plus de vies, et la route dix-huit fois plus, que l’assassinat. En accord avec de nombreux sociologues (à commencer par Émile Durkheim lui-même), et avec la plupart des psychiatres et des psychanalystes (Sigmund Freud en tête), l’historien doit raisonnablement supposer qu’il existe un étroit rapport entre l’importance relative de ces trois réalités : la baisse spectaculaire de la violence homicide peut être corrélée à la hausse des suicides et des accidents. Ils représentent une autre manière de concrétiser la violence latente des jeunes hommes, qui ne peut plus souvent se réaliser, comme avant, par la suppression d’autrui ; les manifestations de l’instinct de mort sont polymorphes, et l’homicide a changé de nature.


 

L’homicide de tout temps ultraminoritaire


 

Pour autant, même à l’époque où il était plus fréquent qu’aujourd’hui, l’homicide d’autrui a toujours été une pratique ultraminoritaire. Tributaire des documents, l’historien voit surtout l’exceptionnel, qui a laissé des traces écrites : il a parfois tendance à en surestimer l’importance. L’apport de l’anthropologie a permis de relativiser l’importance réelle de la violence, en général, et de l’homicide, en particulier, en n’y voyant que l’une des composantes, parmi d’autres, des rapports sociaux, alors que les historiens ont longtemps eu tendance à en faire le moteur principal. L’étude plus attentive des documents a conforté cette approche. Pour l’Ancien Régime, par exemple, les archives judiciaires auparavant étudiées, celles des parlements (cours d’appel) et des bailliages-sénéchaussées (tribunaux intermédiaires), fournissaient, en effet, d’assez nombreuses affaires de sang, parce qu’on y portait les affaires les plus graves… qui n’étaient pas forcément les plus nombreuses. En revanche, les archives des tribunaux seigneuriaux et municipaux (tribunaux de base), étudiées depuis peu, sont beaucoup plus révélatrices de la vie quotidienne : la violence homicide y est rare, voire absente. Dans un village « moyen » (au moins 80 % des Français étaient alors des ruraux), on ne rencontrait pas, en un siècle, plus de deux ou trois assassinats, alors que les petits délits (en premier lieu les contestations foncières, mais aussi les querelles de voisinage) étaient légion. L’importance réelle de l’homicide s’est trouvée ainsi largement dévaluée…


 

La violence homicide a fait partie, à toute époque, des rapports humains, mais elle n’en constituait qu’un stade paroxystique et éphémère, et surtout très minoritaire, inséré dans un cadre général le plus souvent pacifique. On était bien loin d’un monde déchiré en permanence par les bagarres et les règlements de comptes, exercés par des individus frustes et impulsifs. C’est en faisant appel à diverses sciences humaines (mais aussi au simple bon sens) que les historiens, d’abord partis vers des idées fausses, ont pu, dans un passé récent, reconsidérer l’histoire de l’homicide et en modifier profondément les perspectives.

 

www.scienceshumaines.com

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 14:53

Les nanotechnologies sont-elles une nouvelle création de l'apprenti-sorcier qui agit au plus profond de l'humanité ? Représentent-elles un danger au regard de l'éthique ?

 

En préliminaire, il faut confirmer aux septiques que les nanotechnologies et les nanoparticules, ne sont plus du domaine de la science-fiction. Depuis toujours, nous côtoyons en permanence bactéries, virus, poussières, farines, etc. Tout objet dont la taille est inférieure ou égale à 100 nanomètres soit 0,0000001 mètre, pour comparaison, un cheveu a une taille de 100 000 nanomètres et un globule rouge 3000 nanomètres.

  

 

Mais ces nanoparticules qui nous entourent sont d’origine naturelle, les nanoparticules artificielles sont tout autres, elles proviennent de la construction atome par atome de structures chimiques nouvelles.

 

C’est Richard Feynman, physicien américain et prix Nobel 1965, qui imagine en 1959 la possibilité de manipuler les atomes un par un et de les agencer en structures cohérentes de très petites tailles, la re-création de la nature ; en quelque sorte, la main de dieu, ou autre, c’est selon !

 

L’invention, en 1981, du microscope à effet de champ (ou effet tunnel) qui permet de réaliser l’image d’un seul atome a rendu possible cette prédiction. A ce niveau de dimensions, nous entrons dans la physique quantique et les assemblages à cette échelle n’ont pas les mêmes propriétés que la matière à une échelle plus grande. C’est le véritable problème de cette révolution technologique qui serait, selon ses partisans, beaucoup plus considérable que l’invention de l’imprimerie, de la machine à vapeur ou de l’informatique.


Aujourd’hui, au niveau mondial, on trouve des nanoparticules dans plus de 550 produits de consommation courante : oxyde de titane pour des crèmes solaires, des produits d’entretien, des farts de skis, des textiles, des carburants, des peintures, particules de silices pour les pneumatiques, encre pour imprimantes, et même certains aliments, silice colloïdale dans le chocolat en poudre ou le ketchup pour empêcher la formation des grumeaux ou augmenter la fluidité. Il existe cependant peu d’études portant sur la toxicité de ces produits et le développement des nanotechnologies n’est pas sans rappeler le développement des OGM : le discours porte sur la lutte contre la faim dans le monde, mais la mise sur le marché concerne avant tout des objectifs de rentabilité des grandes entreprises agro-alimentaires.


Il y a un manque de recherche fondamentale au profit de la recherche marchande, ou, plus préoccupant encore, la recherche non rendue publique. En 2005, pour 10 milliards d’euros consacrés à la recherche-développement, seulement 40 millions d’euros l’ont été pour la recherche sur les effets secondaires éventuels.

Prenons l’exemple des nanotubes de carbone, principal produit en circulation aujourd'hui, très utilisé pour leur robustesse, leur légèreté, leur élasticité et leur excellente conductivité électrique, ils sont déjà largement utilisés dans l'industrie automobile, mais aussi en électronique et dans la fabrication des écrans plats, des textiles High-tech ou de certains articles de sports. Si leurs applications technologiques sont multiples, en revanche, on ne connaît presque rien de leur impact environnemental.


Le carbone, utilisé à l’échelle macrométrique sous la forme graphite ou diamant, est sans effet, mais son utilisation à l’échelle nanométrique en fait un autre produit aux conséquences inconnues et les premières études scientifiques viennent de démontrer que les craintes ne sont pas infondées. Deux d’entre d’elles révèlent que des souris à qui l'on a injecté des fibres de nanotubes de carbone dans leur cavité abdominale développent des pathologies comparables à celles que pro­voque l'amiante enfin des chercheurs japonais ont constaté la formation de lésions cancé­reuses chez des souris après 25 semaines d'exposition à des nanotubes de carbone injectés, là aussi, par voie abdominale.


Ces résultats préoccupants, incitent à mener d'autres investigations pour clarifier un certain nombre de points cruciaux. Il s'agit notamment de déterminer le seuil de particules inhalées (et non injectées comme dans les expériences citées) au-delà duquel le mésothélium est atteint et développe un cancer. Comme l'explique Éric Gaffet, chercheur à l'université de Belfort et auteur d'un rapport pour l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset), il faut «considérer le cycle de vie du produit dans sa totalité, notamment au stade de la fabrication puis lorsqu'il devient un déchet.» La problématique est identique avec les nanoparticules de titane déjà incorporées dans les cosmétiques. On connaît mal leurs effets et la législation n'oblige pas à mentionner leur existence. Ce qui compte en terme de risque, c'est le type de molécule et non la façon dont elle est préparée. Une nanoparticule d'oxyde de titane n'a rien à voir avec le même oxyde sous forme de particules plus grosses. Mais la législation ne fait pas la différence.


nanotechnologie1.jpg


Qu’elles sont les applications ?


- Du point de vue de l’informatique et de l’audiovisuel. Les futurs concepts d’enregistrements nanotechnologiques devraient combiner divers avantages : très grande capacité de stockage, rapidité d’accès et conservation des données sans alimentation constante. Grâce aux nanotechnologies, un seul appareil de la taille d’une carte de crédit fera office de magnétophone, d’appareil photo, de magnétoscope, de télévision, de téléphone mobile, de GPS, de traducteur… et de carte de crédit. Les RFID de génération nanométrique seront réduites à la taille de poussières intelligentes.

- Du point de vue médical. C’est le rêve le plus audacieux, peut-être le plus dangereux : la création de la vie artificielle.

La virologie a récemment synthétisé le virus de la poliomyélite et le virus de la pandémie grippale de 1918, et rien ne s’oppose à la création de virus entièrement artificiels.

Mais il s’agit aussi de la lutte contre le cancer, le sida, les maladies génétiques rares, l’utilisation d’implants bioactifs et d’outils de diagnostic miniaturisés.

- Du point de vue des matériaux. Les nanomatériaux constituent les « briques de base » des produits manufacturés. Ils confèrent aux produits manufacturés composés ou constitués de nano-objets les propriétés spécifiques à la dimension nanométrique.

- Du point de vue militaire. Nanocapteurs, poussières de détection intelligentes, microdromes, armes chimiques et bactériologiques micro-encapsulées, micromunitions, etc.

Et l’idée maîtresse des apprentis sorciers des nanosciences est le réalisation d’objets moléculaires et de nanorobots capables de s’auto-assembler, de se répliquer, et dotés de propriétés leur permettant de s’auto-adapter à leur environnement.

Qu’elles se présentent sous la forme de particules libres ou fixées, de fibres ou de tubes, de cristaux ou de lamelles ou de nanorobots hermaphrodites et qu’elles connaissent actuellement un développement remarquable dans le domaine, par exemple, des nanotubes de carbone, il reste que certaines questions, qu’il est légitime de se poser, sont en suspens :

- Que sait-on aujourd’hui des effets des nanotechnologies sur la santé et l’environnement ?

- Que deviennent-elles, après que le produit ait achevé son cycle de vie ?

- Sont-elles biodégradables ?

Sans réponse à ces questions fondamentales pour le devenir de l’humanité, que fait du principe de précaution pourtant inscrit dans la constitution française ?

 

Ce principe est sacrifié sur l’autel du profit car les nanotechnologies suscitent un intérêt croissant. Les pays industrialisés investissent massivement : 8.4 milliards de dollars en 2004. La France est en sixième position avec 187 millions de dollars. La Silicon Valley française en matière de nanotechnologies se situe à Grenoble. Les industries nanotechnologiques forment un secteur stratégique en croissance rapide, à potentiel de développement économique important dans plusieurs directions – l’informatique, l’optique, les télécommunications, la biométrie, la chimie, la médecine, la cognition.


Leurs impacts sur l’économie est très prometteur car les applications industrielles sont nombreuses et concernent des domaines très variés. A l’horizon 2015, 15 % de l’activité manufacturière mondiale serait concernée par des dispositifs ou des matériaux utilisant des avancées nanotechnologiques. En 2008, le marché mondial est estimé à 450 milliards d’euros. Il pourrait doubler en 2015. En France, pour 2007, l’effort public a été de 280 millions d’euros, mais le 24 septembre 2008 le Premier ministre, en déplacement à Grenoble, a annoncé que l’Etat soutiendrait la filière nanométrique à hauteur de 565 millions d’euros par an, dans les cinq ans qui viennent.


Pourtant, un certain nombre de dangers touchant à ces technologies peuvent être identifiés, se situant sur divers terrains :


- Dangers pour la santé :

Comme nous l’avons vu, certains scientifiques font le rapprochement entre les impacts éventuels sur la santé humaine des nanotubes de carbone et l’amiante. Se présentant sous forme de fibres, les nanotubes de carbone pourraient pénétrer dans les poumons et venir se stocker dans les alvéoles pulmonaires voir dans le cerveau.

Certains chercheurs ont mis en évidence des dangers de ces technologies dans la chaîne alimentaire.

Il sera également possible de fabriquer des nanovirus, ciblés pour tuer, beaucoup plus efficacement que les virus naturels, sur des personnes précises, sur des groupes de populations.


- Dangers au regard des droits de l’Homme :

On note l’atteinte à la vie privée que pourrait permettre la généralisation des applications liées à la sécurité au sens large (alimentaire, du territoire, des personnes, etc.) et notamment des RFID nanométriques qui seraient combinées à Internet. Ces étiquettes électroniques posent la question du stockage et de l’usage des informations personnelles. Il est bien prévu une neutralisation de chaque RFID, mais comment neutraliser toutes les RFID si un jour elles sont à la taille nanométrique, et donc invisibles ?


- Dangers au regard de l’éthique :

Les nanotechnologies peuvent être à la source d’une remise en cause de la société, voire de l’Homme lui-même, soulevant en cela de nombreux problèmes éthiques.

La multiplication des nombreuses applications « médicales » pourraient le transformer en le modifiant et en « l’améliorant ». Il existe déjà, aux Etats Unis mais aussi en Europe, des associations qui rêvent de l’avènement d’un « sur homme » dopé par les nanotechnologies et secondé par les nanorobots.

L’être humain risque d’être réduit à ses paramètres génétiques et biochimiques, l’identification d’un individu à son profil.

Les risques sur la santé et sur l’intégrité humaine se double d’une réflexion nécessaire sur le risque d’une atteinte aux libertés individuelles en raison des possibilités techniques quasi infinies et de la discrétion des nanomatériaux.

La question de la traçabilité, récurrente partout dans le domaine du contrôle social, se pose aussi par l’utilisation contre la personne de nanoparticules reliées à des instruments de surveillance, à l’insu des porteurs (type RFID). Notre envie de profilage des individus – ce dernier étant déjà omniprésent –, pourrait anéantir, de fait, tout respect du droit à la vie privée.


L’urgence d’un débat et d’une régulation

N’est-ce pas créer de l’imprévisible tout en souhaitant, le moment venu, pouvoir le maîtriser, que de fabriquer des objets moléculaires capables de s’auto-assembler, de se répliquer, et dotés de propriétés leur permettant de s’auto-adapter à leur environnement ? N’est-il pas homicide de mettre sur le marché des nanoparticules dont on ne connaît pas les effets à court et à moyen terme ?


Il faudrait en conséquence produire pour comprendre, avant de produire pour vendre.

Une citation de Eric K. Drexler, dans son livre Engines of creation, résume bien la situation : « Si on développe la technologie des monstres, ne faut-il pas développer en même temps la technologie des cages qui vont avec. »


L’arrivée des nanotechnologies bouleversera les moyens de production et touchera tous les domaines ; elles semblent capables de transformer la matière, le vivant et l’espèce humaine, leur essor concerne chacun d’entre nous. Il est urgent et capital de mettre en place une régulation, de fixer des normes, d’élaborer des règlements. Cet objectif passe par une mobilisation à l’échelle nationale et mondiale, et par la mise en place de vrais débats, d’échanges entre les chercheurs, les décideurs et les citoyens.


Il faut rompre avec le désintérêt général lié aux questions publiques et améliorer la qualité de l’information. Sinon, des apprentis-sorciers déclencheront volontairement, dans la nature, des processus qui leur échapperont, non par erreur, mais par dessein.


Malgré les craintes que soulèvent les nanotechnologies à cause de leur risque de toxicité, les citoyens en consomment déjà, des ouvriers les manipulent, et le législateur est à la traîne d’une industrie en pleine expansion. Sachant qu’il s’agit d’un domaine de recherche et de développement qui ambitionne pour une grande part d’agir sur le monde qui nous entoure et pas seulement de le comprendre, l’enjeu éthique consiste à se donner les moyens de réfléchir au sens et à la finalité de la recherche en nanotechnologies. Cette réflexion passe par une interrogation quotidienne : « Dans quel monde voulons-nous vivre demain ? Avec quelle liberté ou quelle dépendance vis-à-vis de notre environnement individuel, naturel et technologique ? Avec quelle frontière entre le naturel et l’artificiel ? » (Jacques Bordé - CNRS)


<< Il est urgent de s’y intéresser. Ne pas dominer les nanotechnologies réduirait l’humanité au néant.>>

 

Notes sur les droits et besoins des êtres humains. Par Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux.

http://resistancesetchangements.blogspot.fr/

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