22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 11:13
"Hugues Paris et Hubert Stoecklin trouvent la clé de la mélancolie de l’adolescence de Dark Vador, un enfant privé d’enfance par une sommation à être adulte avant l’heure. D’où les symptômes de l’hyperactivité, de la peur du vide... porte ouverte vers la violence ! "

 

 

Dark Vador sur le divan du psychanalyste en adolescent mélancolique qui bascule du « côté obscur de la force », l’idée n’a rien d’incongru si l’on se souvient que l’auteur de la série de films de science-fiction qu’on peut dire « mythique », Georges Lucas a lui-même pensé son œuvre comme un conte de fées moderne avec ses épisodes terrifiants, qu’il s’est inspiré des travaux de l’anthropologue Joseph Campbell sur la mythologie pour construire ses personnages comme des « archétypes » et qu’il a conçu toute la Trilogie, articulée autour de son « climax », la découverte dans l’épisode V de la paternité de Dark Vador, comme une version revisitée du mythe d’Œdipe. Freud lui-même estimait que la littérature était un gisement largement inexploré par la psychanalyse et il affirmait, dans son livre sur « Le délire et les rêves dans la Gradiva de Jensen » qu’il fallait placer bien haut le témoignage des écrivains « car ils connaissent d’ordinaire une foule de choses entre le ciel et la terre dont notre sagesse d’école n’a pas encore la moindre idée. Ils nous devancent de beaucoup, (…) notamment en matière de psychologie ». L’entreprise est donc à la fois éclairante pour l’analyse de l’œuvre cinématographique, mais aussi pour ce que peuvent y trouver à l’état de représentations en partie inconscientes, les très nombreux adolescents qui se sont reconnus ou projetés en elle.

 

La suite inversée des six films, pour les spectateurs qui les ont vus dans l’ordre de leur sortie sur les écrans, la Trilogie d’abord puis la Prélogie qui remonte à l’enfance de Dark Vador et où l’on apprend que le plus célèbre méchant du cinéma était « le garçon le plus gentil de toute la galaxie », cet ordre inversé invite à la démarche introspective et accentue la dynamique de « passage » qui caractérise cet âge de l’adolescence et que le réalisateur avait déjà exploré dans son premier film, « American Graffiti ». Visiblement, il était conscient de l’effet produit par cette inversion et cette remontée dans le temps, et des possibilités narratives qu’elle ouvrait, puisqu’il déclarait : « J'ai pris beaucoup de plaisir à renverser la trajectoire des films à l'origine. Si vous les visionnez dans l'ordre de leur parution, IV, V, VI, I, II, III, vous obtenez un certain film. Si vous les visionnez en partant du I jusqu'au VI, le résultat est complètement différent. Une ou deux générations les ont vus d'une certaine manière, qui sera complètement différente pour les prochaines. C'est une façon de faire du cinéma extrêmement moderne, presque interactive. Vous prenez des cubes, vous les agencez différemment, et vous obtenez des états émotionnels différents. »

 

Pour le spectateur « historique », celui qui est entré dans la saga par la Trilogie, l’effet produit par la révélation de Dark Vador, monstre à l’allure de chevalier de l’apocalypse, à son fils Luke en situation de combat singulier avec lui était saisissant et la surprise totale. Pour la ménager au mieux, le réalisateur avait caché à l’équipe le contenu de la célèbre réplique : « Luke, je suis ton père » et seul le comédien concerné la connaissait. Les auteurs comparent cette découverte renversante à celle que fit Freud au seuil du XXème siècle lorsqu’il tomba, en analysant ses propres rêves, sur son désir de mort et d’inceste. « De cette découverte stupéfiante – disent-ils – émergent le désir de connaissance, la plongée généalogique, celle qui appelle la Prélogie : d’où vient le Père ? D’où vient le mal ? » Et ils confessent que ces angoissantes questions, ils se les sont posées vingt durant en attendant la sortie de la rétrospective Prélogie alors qu’ils étaient eux-mêmes devenus pères entre-temps. Un entre-temps mythique pour les épreuves initiatiques qui conduisent un père à naître à sa fonction symbolique.

 

La réponse à ces questions sur l’incarnation du mal dans la personne de Dark Vador est venue de Lacan : « A mère sainte, fils pervers » énonce-t-il dans le tome III du Séminaire paru sous le titre « Les psychoses ». En analysant la scène de la séparation du jeune Anakin Skywalker d’avec sa mère et les relations antérieures avec elle, Hugues Paris et Hubert Stoecklin y trouvent la clé de la mélancolie de l’adolescent que fut Dark Vador, un enfant privé d’enfance par une sommation à être adulte avant l’heure. Sa mère, une femme d’une grande dignité ayant été réduite en esclavage, ne décide de rien, subit son état dans une sorte de brouillard dépressif. Les mères en situation d’exil ou d’isolement social ont souvent ce type d’attitude. Du coup l’enfant se trouve en demeure de devoir prendre en charge sa mère impuissante et de faire preuve d’un sens précoce de ses responsabilités à l’égard d'une maman dépressive. Une vigilance constante, excessive, anxieuse où pointe la peur de l’abandon et qui est un symptôme fréquent chez les enfants dans des circonstances identiques. D’où l’autre symptôme, celui de l’hyperactivité, de la peur du vide et du « rien-faire » qui chez d’autres serait le prélude à la rêverie. Et à l’égard d’une mère aimée, la haine est impossible. Tout cela conduit fatalement au retournement dans la violence qui caractérise l’attitude de Dark Vador à l’âge adulte. Jusqu’à cette confrontation rédemptrice et fatale avec le fils, où se renoue le fil rompu d’une lignée.

 

Jacques Munier pour France Culture.fr

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 11:25

- Ces cinq conférences ont été données du 30 septembre au 4 octobre 1935 à la Tavisock Clinic de Londres -

   

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Deux sujets principaux

  • Les concepts qui définissent la structure et les contenus de la vie inconsciente.
  • Les méthodes utilisées dans l'investigation des contenus provenant des processus psychiques inconscients.

Le deuxième sujet se subdivise en 3 parties :

  • La méthode de l'association des mots
  • L'analyse des rêves
  • L'imagination active

Conscience et inconscient

Jung rappelle ce qu'est la psychologie :
"La psychologie est avant tout une science de la conscience. En second lieu, c'est la science des productions de ce que nous nommons la psyché inconsciente. Nous n'avons pas les moyens d'explorer directement la psyché inconsciente du fait que l'inconscient est précisément inconscient, ce qui fait que nous ne pouvons pas communiquer avec lui."

Quelques lignes plus loin : "Quoi que nous puissions dire sur l'inconscient, c'est notre esprit conscient qui le dit. La psyché inconsciente, qui est de nature totalement inconnue, ne peut jamais s'exprimer que grâce à la conscience et dans son langage. Il est impossible de faire autrement. C'est insurmontable et il nous faut donc garder cela présent à l'esprit comme une ultime réserve à notre jugement." 

 

Les quatre fonctions

Jung revient longuement sur les types psychologiques et en particulier sur les quatre fonctions : "La sensation nous dit qu'une chose est, la pensée ce que c'est, le sentiment la valeur qu'elle a pour nous." L''intuition s'ajoute à ces fonctions, Jung précise : "On pourrait croire que notre vision du monde est complète quand nous savons qu'une chose est là, ce qu'elle est, et quelle valeur elle a. Pourtant il nous manque encore une dimension : c'est le temps. Les choses ont un passé et un futur ; elles viennent de quelque part et vont quelque part. De cette réalité nous ne pouvons pas avoir une connaissance claire, mais nous en avons l'intuition."

Il est bien difficile de décrire l'intuition. "Tout ce que je peux dire, c'est que l'intuition est une sorte de perception qui ne passe pas vraiment par les sens mais par l'inconscient, et là je m'arrête, parce que je ne sais pas comment ça marche" nous dit Jung.

  

Autour du rêve

De nombreux rêves sont exposés, ils donnent l'occasion à Jung de préciser son approche. "J'appréhende le rêve comme s'il s'agissait d'un texte que je ne comprends pas bien, disons un texte latin, grec ou sanskrit, où certains mots me sont inconnus, ou dont le texte est fragmentaire. J'ai alors tout simplement recours à la méthode courante qu'un philologue appliquerait dans un tel cas. Mon idée est que le rêve ne cache rien ; simplement nous ne comprenons pas son langage."

Il établit un lien entre la complexité d'un individu et ses rêves. "J'ai remarqué que les rêves sont aussi simples, ou aussi compliqués, que l'individu lui-même, et qu'ils sont seulement légèrement en avance sur la conscience du rêveur." Il ajoute "Les rêves sont la réaction naturelle de l'autorégulation de notre système psychique. [...] Ils sont aussi multiples et imprévisibles que les réactions diverses et variées d'une personne au cours d'une journée."

 

A propos de la psychothérapie

A propos du métier de psychothérapeute, Jung indique : "La psychothérapie est un métier et je le pratique à ma manière - une manière toute simple, en faisant ce que je considère devoir faire, sans rien chercher d'extraordinaire à montrer. Je n'ai jamais cru un instant avoir absolument raison. En psychologie, personne n'a totalement raison. Il ne faut jamais oublier que les moyens par lesquels on juge et on observe la psyché, sont la psyché elle-même."

Quelques pages plus loin "J'essaie évidemment de faire de mon mieux pour mes patients, mais en psychologie, il est très important que le médecin ne s'efforce pas à tout prix de guérir. On doit être extrêmement vigilant à n'imposer au patient ni sa propre volonté ni ses convictions personnelles. Il faut lui laisser un certain degré de liberté. On ne peut arracher de force les gens à leur destin ..."

 

Question sur la perfection

L'un des participants questionne Jung au sujet de la perfection. "Courir après la perfection relève d'un idéal élevé. Personnellement, je préfère dire : « Réalise ce que tu peux réaliser plutôt que de courir après l'impossible. » Nul n'est parfait. [...] La seule chose que nous puissions vraiment faire est de lutter pour parvenir à un certain accomplissement de soi et devenir des êtres aussi complets que possible ; c'est déjà suffisamment compliqué."

 

Le transfert ni nécessaire, ni obligatoire

Le transfert occupe une large place dans la relation psychothérapeutique mais il n'est ni nécessaire, ni obligatoire. "Un transfert est toujours un obstacle ; ce n'est jamais un avantage. On guérit malgré le transfert, pas grâce à lui. [...] Certains confrères, je regrette d'avoir à le dire, travaillent pour qu'il y ait un transfert, car, je ne sais pourquoi, ils sont convaincus que le transfert est utile et même nécessaire au traitement. Par conséquent les patients doivent faire un transfert. Évidement c'est une idée totalement fausse."

Quelques lignes plus loin "Transfert ou pas transfert, cela n'a rien à voir avec la guérison. Ces projections sont simplement dues à un état psychique particulier, et, de même qu'on fait disparaître les projections en les rendant conscientes, on doit également faire disparaître le transfert en le mettant à jour lui aussi. S'il n'y a pas de transfert tant mieux. On obtient le matériel de la même façon. Ce n'est pas ce mécanisme qui permet au patient de faire sortir le matériel ; on obtient des rêves tout ce dont on a besoin pour travailler. Les rêves apportent ce qui est nécessaire."

 

Les religions, systèmes psychothérapeutiques

Jung compare les religions avec la psychothérapie. "Et que sont les religions ? Ce sont des systèmes psychothérapeutiques. Que faisons-nous, nous autres psychothérapeutes ? Nous essayons de soigner la souffrance de l'esprit humain, de la psyché humaine ou de son âme. Or les religions s'occupent de la même chose."

Ce livre est très riche, de lecture facile, il regroupe une foule d'éléments, d'exemples, le tout relié aux principaux concepts de la psychologie analytique. A l'issue des conférences Jung répond aux nombreuses questions des participants.

 

Traduit de l'anglais par Cyrille Bonamy et Viviane Thibaudier éditions Albin Michel, 255 pages.
Première parution de l'ouvrage en français : mai 2011- Source: cgjung.net
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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 16:29

- Quand des femmes se retrouvent entre elles, de quoi parlent-elles ?

 

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N'en déplaisent à ces messieurs, de leurs mères. C'est ce que soutiennent Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich dans leur ouvrage consacré à la relation mères-filles. Les figures de la mère sont nombreuses et variées : mère jalouse, mère supérieure, mère immature, mère confidente, mère marieuse...

 

Chaque grand événement de la vie appelle son lot de regards et de postures maternelles que le cinéma, la littérature et les contes populaires ont bien souvent immortalisés.


Le choix méthodologique de la psychanalyste et de la sociologue, qui conjuguent ici leurs compétences, est de s'appuyer sur la manière dont la culture populaire représente spontanément et décline à l'envi les relations entre mères et filles. Délibérément éclectiques, les auteurs se réfèrent aussi bien à l'incontournable Françoise Dolto qu'à Colette ou Virginia Woolf, en passant par Pedro Almodovar.

 

"Mère-filles : une relation à trois" met indéniablement en appétit. Mais si les femmes ne se lassent jamais de parler des mères qu'elles ont, qu'elles sont, qu'elles auraient aimé avoir, qu'elles seront peut-être, qu'elles ne seront jamais... il n'est pas moins vrai qu'elles aimeraient aussi s'expliquer ou mieux comprendre la nature des rapports difficiles qu'elles entretiennent avec la fonction maternelle.

 

Sur le même thème :

 

de Marie-Magdeleine Messana : Entre mère et fille : un ravage ; d'Aldo Naouri : Les filles et leurs mères.

  
Biographie de Caroline Eliacheff :
   
Psychanalyste et pédopsychiatre réputée, Caroline Eliacheff anime une chronique hebdomadaire sur France Culture. Mais c'est surtout à travers ses nombreux ouvrages qu'elle analyse et prodigue ses conseils sur les relations de l'enfant à la violence, le conflit parental, etc. Elle commence par publier en 1993 'A corps et à cris', puis, en collaboration avec ses confrères, elle écrit encore 'Les Indomptables', traitant de l'anorexie de personnages historiques.

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 16:10

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De Robert Vincent-Joule, professeur de psychologie sociale.

  

Sans doute vous arrive-t-il fréquemment de vouloir obtenir quelque chose d'autrui. Vous voulez que votre voisin s'occupe de votre chien pendant les vacances, que Solange vous accompagne à la Baule, que votre fils pratique votre sport favori, que votre femme réduise sa consommation de tabac, que vos employés prennent part à une formation, que vos amis viennent manifester avec vous contre l'implantation d'une centrale nucléaire, que vos clients essayent votre nouvelle savonnette, etc...

 

Comment vous y prenez-vous ? Vous pouvez exercer votre pouvoir mais encore faut-il que vous en ayez. Vous pouvez convaincre, mais encore faut-il que vous soyez doué pour la persuasion. Vous pouvez aussi manipuler et cela ne demande que l'apprentissage de certaines techniques. Ces techniques, on les connaît, elles font l'objet, depuis plusieurs décennies, d'importantes recherches. On en parle peu en France, probablement par pure pudibonderie, à moins que ce ne soit pour mieux les réserver aux manipulateurs professionnels.

Les auteurs ont pensé que les honnêtes gens devaient savoir, puisqu'ils sont peut-être de potentiels manipulateurs et à coup sûr de potentiels manipulés. Ils ont voulu que cet ouvrage aide à agir, à se défendre, à mieux comprendre.
«Comment amène-t-on autrui à faire ce qu'on voudrait le voir faire ? La solution se trouve dans cette introduction aux techniques de la manipulation...» Le Monde.

«Voici un petit ouvrage à ne pas mettre entre toutes les mains. Deux psycho-sociologues de talent y démontrent comment, dans la vie de tous les jours, nous sommes manipulés par les commerciaux ou la publicité. Idéal pour ne plus tomber dans le panneau... Mais aussi pour obtenir des autres ce que vous souhaitez...» Entreprise et carrières.

«Cinquante ans de recherches scientifiques, basées sur l'administration de la preuve, permettent aujourd'hui à qui veut influencer autrui de mettre un maximum de chances de son côté et à qui en a assez de se faire "manipuler" de mieux comprendre les ressorts psychologiques au moyen desquels il se fait piéger...» Réponse à Tout.

«A la lecture de ces techniques, vous découvrirez sans doute que vous faites déjà de la manipulation sans le savoir et pourrez ainsi améliorer et élargir vos expériences... Et le plus fort, c'est que ça marche aussi en amour. Essayez, vous verrez...» L'Echo des Savanes.
«Comprendre comment fonctionne un piège abscons, c'est déjà commencer à y échapper.» Actuel.


«Finalement, le titre est on ne peut plus exact. La manipulation est observée sous tous ses angles scientifiques, puis disséquée dans toutes ses utilisations pratiques... Tonique en tout cas.» Challenges.

«Un livre étonnant, utile, indispensable. Que se passera-t-il quand tous ces personnages familiers qui le traversent, chefs et subordonnés, parents et enfants, agences matrimoniales et âmes seules, psys et inquiets, marchands de n'importe quoi, et vous, et moi, connaîtront sur le bout des doigts cette "technologie comportementale" qu'il faudrait d'urgence inscrire au programme des écoles primaires, peut-être même avant le code de la route...» Annales des mines.

 

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 19:56

couv-gorie.pngDémocratie et subjectivité.

 

Doit-on dépister les schizophrènes dangereux comme on dépiste le diabète? Doit-on soigner sans consentement les malades mentaux soupçonnés de présenter un danger pour eux-mêmes ou autrui? L'imagerie médicale du cerveau dit-elle la vérité? Devrait-on y soumettre les prévenus, les conjoints adultères et les employés soupçonnés d'indélicatesse? Autant de questions que nos sociétés abordent par le fait divers et les émotions collectives pour ne pas avoir à y réfléchir.

 

Face à une logique de l'audimat qui ne cesse de gagner du terrain, face à une régression sécuritaire qui atteint la vie politique, mais aussi la justice, l'école et la santé, la psychanalyse apparaît comme un antidote. Elle résiste aux nouvelles idéologies de la résignation en reconnaissant à l'humain sa dimension tragique, conflictuelle, singulière autant qu'imprévisible.

 
Confrontés aux nouveaux cyniques qui veulent en finir avec elle et avec la culture qui en est issue, il nous importe plus que jamais de savoir de quoi la psychanalyse est le nom.

 

"L'ignorance mène toujours à la servitude".

 

Roland Gori

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 18:38

ERICH FROMM (1900-1980)

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« Vivre, c'est naître sans cesse »


Erich Fromm, né à Francfort le 23 mars 1900 et mort à Locarno le 18 mars 1980 est un psychanalyste humaniste américain d'origine juive allemande.


 Il a fait ses études à l'université de Heidelberg puis à celle de Munich et enfin à l'Institut psychanalytique de Berlin. C'est avec Karl Landauer notamment qu'il contribue à la création de l'Institut psychanalytique de Francfort. Ce philosophe humaniste a prôné les valeurs de l'Amour (ou biophilie) comme seule alternative à la destruction de l'humanité.


Il a étudié le mécanisme psychique poussant certains êtres à la morbidité, à la souffrance que, dans son livre  « La passion de détruire, anatomie de la destructivité humaine », il a appelé « nécrophilie »,  pulsion de mort, les distinguant d'autres, les « biophiles », aimant pleinement la vie et la rayonnant.


Il étudie la psychanalyse, le Bouddhisme, Marx, Freud. Fromm réunit des pensées complémentaires. Dans sa toute jeunesse, il fait des études de psychologie, de philosophie et de sociologie à Heidelberg, puis suit les cours de l'Institut psychanalytique de Berlin.

  

En 1930, il est psychanalyste clinicien et professeur à l'Institut de Recherches Sociales à l'université de Francfort. En 1934, il émigre vers  les Etats-Unis où il continue d'enseigner à l'Université de Columbia, à New York. En 1949, il s'installe à Mexico. Il travaille à l'université jusqu'à sa retraite en 1965, puis il se consacre à l'écriture.

  

Il s'est engagé dans l'action pour la paix et fut l'un des fondateurs de la SANE, le plus important mouvement pacifiste américain contre la course aux armements atomiques et la guerre du Vietnam.

  

Il a beaucoup réfléchi sur les théories freudiennes et les a remises en question (voir son livre: « Grandeur et limites de la pensée freudienne », éditions Robert Laffont, collections Réponses.) Fromm a parlé avec son cœur, avec sa foi, et a proposé aux hommes de remettre en question « la société de l'Avoir » pour s'engager sur le chemin de «  l'Etre ».

  

« S'il est vrai, comme j'ai tenté de le montrer, que l'amour est la seule réponse saine et satisfaisante au problème de l'existence humaine, alors toute la société qui contrecarre le développement de l'amour doit à la longue périr de sa propre contradiction avec les exigences fondamentales de la nature humaine. Non, parler de l'amour ce n'est pas « prêcher », car c'est parler d'un besoin ultime et réel en chaque être humain. »

  

« La foi dans la possibilité de l'amour comme phénomène social, et non comme phénomène individuel d'exception, est une foi rationnelle qui se fonde sur l'intuition de la véritable nature de l'homme ».


( Erich Fromm, « L'Art d'aimer », éditions Desclée de Brouwer)


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Autre bibliographie:

  • Gregory Bateson & Jürgen Ruesch, Communication et société, la matrice sociale de la psychiâtrie, Seuil, Paris, 1988.

  • Collectif, Les écoles psychanalytiques. La psychanalyse en mouvement, Tchou, Sète, 1981.

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 07:15

C'est un livre qui donne envie d'aller voir plus loin. 288 pages qui poussent à se rendre à Longjumeau dans l'Essonne, à quelque 20 kilomètres au sud-ouest de Paris, pour voir comment on peut résister au discours de la peur lorsque l'on entreprend de soigner la folie. Car dans Quelle politique pour la folie?, le Psychiatre et Psychanalyste Guy Dana défend farouchement l'idée que la folie peut s'apaiser lorsqu'une certaine liberté de circulation lui est accordée.

 

"Une idée un peu dingue" si l'on se souvient qu'il y a moins de deux ans, le président de la République en visite à l'hôpital d'Antony n'a offert en guise de soins aux malades suivis en psychiatrie que plus d'enfermement et de surveillance afin de protéger la société des menaces que pourraient représenter certains d'entre eux. Et si l'on se rappelle qu'une réforme des soins sous contrainte sera présentée prochainement à l'Assemblée, visant à assouplir les conditions d'entrée dans le dispositif et à en durcir les conditions de sortie.

 

Mais Guy Dana est l'un des membres du collectif des 39, ces professionnels de la psychiatrie qui se sont organisés, il y a moins de deux ans, pour répondre à ce désormais fameux discours d'Antony, et qui, de textes en meetings, de rencontres en pétitions, veulent apporter la preuve de l'inefficience du discours sécuritaire.

 

Ce livre-là est donc un manuel. Théorique en sa première partie (Freud, Lacan et Winnicott), pratique en sa seconde, il entend «construire une politique de la folie où le médical n'aurait pas seul son mot à dire mais où la politique de civilisation serait aussi à l'œuvre». Ce qui donna donc envie d'aller voir sur le terrain, dans un établissement public de santé, le passage du discours à l'acte.

 

http://www.mediapart.fr/

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 20:02

Présentation de l'éditeur :

 
Entre Agathe, parolière de chansons, et Jérôme, dirigeant d'une start-up, c'était le grand amour. 9782226215147Huit ans de mariage et deux jumeaux plus tard, tout a changé : elle écrit de moins en moins, happée par l'éducation des enfants ; il s'absente de plus en plus et la délaisse pour ses maîtresses. Bafouée, rabaissée, Agathe s'interroge : aura-t-elle le courage de demander le divorce ? Commence alors un chassé-croisé entre les époux qui se déchirent jusque devant les enfants, déterminés l'un et l'autre à en obtenir la garde, et, accessoirement, à triompher de l'autre. Agathe aura-t-elle gain de cause ? Pourra-t-elle surmonter la dévastation de son monde et de ses idéaux ? Aura-t-elle droit à une deuxième chance ?
Juste, drôle, émouvant et cinglant, ce roman délibérément ancré dans le monde contemporain, dévoile les dessous du divorce.


Auteur : Normalienne, agrégée de philo, Eliette Abécassis alterne textes intimistes (Mon père, Un heureux événement), thrillers (la trilogie de Qumran), sagas (Sépharade) et essais (Petite métaphysique du meurtre, Le Livre des Passeurs, Le Corset invisible). Elle collabore par ailleurs régulièrement à des journaux (Le Monde des Religions, Le Figaro littéraire, Elle) et travaille pour le cinéma (Kadosh, bientôt Un heureux événement).

 

Extrait : (début du livre)

  
Il n'y a pas de vol entre époux.
La serrure toute simple, ancienne, ne devait pas poser de problème. Elle avait été lubrifiée, sans doute pour pouvoir être fermée à clef facilement. Avec un rayon de roue, pris sur un vieux vélo, je fis rebondir le crochet, en appliquant une pression régulière sur les goupilles. Je me concentrais sur le geste et non sur l'ouverture. Mes mains étaient correctement positionnées : certaines articulations immobiles, d'autres en mouvement. Pendant que le majeur et l'annulaire fournissaient un point d'appui, l'index manipulait le rayon. Il fallait visualiser la serrure pour en venir à bout. À force de tâtonnements, je commençais à m'en faire une image précise. Je remarquai qu'une seule goupille bloquait l'ouverture des deux plaques. Grâce au crochet, je forçai sur la serrure en poussant sur la plaque du bas.
Tout en maintenant la pression, je consultai ma montre : il ne devait pas revenir avant deux heures. Même s'il ne m'avait jamais fait la surprise de rentrer plus tôt, je redoutais une arrivée intempestive. Les oreilles dressées comme un chien pour entendre la porte d'entrée s'ouvrir, j'étais prête à bondir à la minute même où il surgirait. La serrure semblait de plus en plus réceptive. Je la sentis prête, cette fois, à céder. Je tentais de rester calme. Encore un tout petit effort. Enfin, j'entendis le déclic. La porte s'ouvrit.

  

Le bureau était dans un désordre indescriptible. Il y régnait une odeur de cendre froide, d’alcool, de haschisch, et un air de fin du monde. Un bric-à-brac encombrait la pièce : ordinateurs de plusieurs générations, scanner, imprimante, chaussettes, caleçons, livres, photos, séries de câbles et de fils, vieux emballages. Partout, des cadavres de bouteilles de bière, des mégots de cigarettes. Je consultai à nouveau ma montre : dix minutes avaient passé. Avec mon Iphone, je pris une photographie de l’ensemble de la pièce, puis d’une série de détails. J’avais préparé un sac en plastique pour collecter les pièces à conviction. A l’aide d’une spatule, j’y fis tomber les miettes de haschisch qui parsemaient son bureau. Puis je m’installai sur son siège, devant l’ordinateur. L’écran affichait la page d’accueil de son profil sur Facebook. Je me mis au travail. Tandis que je cliquais sur la fenêtre des messages reçus, je branchai un disque dur externe pour faire une copie de ses fichiers. L’ordinateur indiqua que l’opération prendrait une heure quarante-sept minutes. Je sentis mes pupilles se dilater et de nouveau la sueur sur mes paumes : j’avais à peine le temps. Je me hâtai. J’ouvris ses tiroirs les uns après les autres, photographiai les papiers administratifs, les relevés bancaires, les feuilles de salaire et les factures. Puis je revins devant l’écran de l’ordinateur pour consulter ses messages.
C’est à cet instant, je crois, que ma vie bascula.

 

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 17:21

Actualité littéraire:

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Sortie de son nouveau livre depuis le 4 novembre 2010

"Petit traité de vie intérieure" aux éditions Plon, 210 pages, 18 €.

 

 

 

« De tous mes livres de philosophie, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n’est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit : comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres.

 

Ce que je dis ici avec des mots simples et des exemples concrets, comme au cours d’une conversation avec un ami, est le fruit de trente années de recherches et d’expériences. Mon témoignage personnel importerait peu s’il n’était éclairé par la pensée des philosophes et des sages de l’humanité qui ont marqué ma vie : Confucius, Socrate, Aristote, Épicure, Épictète, Montaigne, Spinoza, Schopenhauer, Lévinas parmi d’autres.

 

Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c’est passer de l’ignorance à la connaissance, de la peur à l’amour. » 


Frédéric Lenoir.

 

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 12:24

La Danse du couple

 

9782012377714

 

Ecrit par Serge Hefez, avec Danièle Laufer

  

Edition Hachette littérature.

 

A travers des histoires de couples au bord de la rupture venus le consulter, Serge Hefez, thérapeute conjugal, raconte ce pas de deux qui fait valser ensemble hommes et femmes.

 
Une main qui s’avance gracieusement vers une autre, qui recule avant de s’avancer à son tour : voici comment le psychanalyste Jacques Lacan décrivait le ballet des amours humaines. Il le voyait à l’image de la pavane, cette danse aérienne qui plaisait tant à nos ancêtres du Moyen Age, avec son alternance de mouvements en avant et en arrière. Cette référence resurgit à la lecture de “La Danse du couple” de Serge Hefez.

  
Cet ouvrage, écrit en collaboration avec la journaliste Danièle Laufer, nous propose une vision dynamique de la vie conjugale qui ressemblerait à une succession de pas de deux : lorsque je viens vers toi, tu fuis, et je te demande de me donner ce que justement je ne veux pas… D’entrée de jeu, le paysage de nos amours se révèle dans toute sa complexité. « Oui, le couple est une danse. Les amants évoluent ensemble et le tempo qui berce leur mouvement est scandé de crises, et souvent d’insatisfactions.»

  
Aujourd’hui, nous attendons tout – trop ? – du couple. Et, simultanément, jamais les divorces n’ont été aussi fréquents. Serge Hefez part de ce constat en forme de paradoxe pour nous soumettre son idée de base : le couple se nourrit – et nous alimente – de tous les soubresauts qu’il traverse, de toutes les confrontations qui mettent face à face chacun de ses membres.

 

Vivre à deux, c’est rencontrer l’altérité, celle du partenaire, mais aussi celle de l’autre, de l’inconnu qui vit en nous sans que nous le sachions. Et, en cela, grâce à cette dynamique incessante, le couple est son propre thérapeute. Et le nôtre naturellement.

  
Cette exploration du pouvoir thérapeutique de la vie à deux, illustrée de très nombreux exemples concrets, fait l’originalité de cet essai, mais ce n’est pas tout. En effet, pour la première fois, une place est ménagée aux couples homosexuels, qui permet de réaliser qu’ils fonctionnent exactement comme ceux que nous appelons « normaux ».

 

En outre, affirme Serge Hefez, ils ont beaucoup à nous apprendre car leur statut hors norme les oblige à être novateurs et créatifs. Surtout, ils nous rappellent cette exigence incontournable pour tout couple désireux de durer et de grandir : le quotidien doit s’inventer au jour le jour, sous peine de devenir le tombeau des amants!

 

Isabelle Taubes.

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