Démocratie et subjectivité.
Doit-on dépister les schizophrènes dangereux comme on dépiste le diabète? Doit-on soigner sans consentement les malades mentaux soupçonnés de présenter un danger pour eux-mêmes ou autrui? L'imagerie médicale du cerveau dit-elle la vérité? Devrait-on y soumettre les prévenus, les conjoints adultères et les employés soupçonnés d'indélicatesse? Autant de questions que nos sociétés abordent par le fait divers et les émotions collectives pour ne pas avoir à y réfléchir.
Face à une logique de l'audimat qui ne cesse de gagner du terrain, face à une régression sécuritaire qui atteint la vie politique, mais aussi la justice, l'école et la santé, la psychanalyse apparaît comme un antidote. Elle résiste aux nouvelles idéologies de la résignation en reconnaissant à l'humain sa dimension tragique, conflictuelle, singulière autant qu'imprévisible.
Confrontés aux nouveaux cyniques qui veulent en finir avec elle et avec la culture qui en est issue, il nous importe plus que jamais de savoir de quoi la psychanalyse est le nom.
"L'ignorance mène toujours à la servitude".
Roland Gori