Comme Claude Lévi-Strauss, retrouvez le goût de l'autre, de l'immersion dans la différence, de la confrontation directe et saisissante avec autrui !
Il aura passé sa vie à comprendre comment fonctionne l'esprit des hommes. Le célèbre anthropologue et ethnologue français Claude Lévi-Strauss est mort le 30 oct 2009. Il avait 100 ans.
"Nous, occidentaux piégés dans des vies normalisées et matérielles, avons oublié le plaisir de partager et d'échanger avec nos compatriotes (qui ne sont pourtant pas des primitifs éloignés) ! Nous nous sommes cantonnés dans des principes rigides et des clivages tenaces, que nous entretenons en refusant le dialogue avec nos semblables... Prenons exemple sur nos aïeux: Claude Lévi-Strauss nous ouvre la voie, même post-mortem, vers une redécouverte de l'autre...au détour d'un café, peut-être."
F.T
-Claude et Dina Levi-Strauss dans leur campement - Photo : DR
-Défenseur ardent et inlassable des peuples dits « premiers », pleurant face à leur lente agonie, inconsolable d'appartenir au camp des destructeurs. Vieil homme en colère contre l'homme occidental et sa conduite à l'égard des autres hommes, à l'égard aussi de la nature :
« La seule chance offerte [à l'humanité] serait de reconnaître que, devenue sa propre victime, cette condition la met sur un pied d'égalité avec toutes les autres formes de vie qu'elle s'est employée et continue de s'employer à détruire. Mais si l'homme possède d'abord des droits au titre d'être vivant, il en résulte que ces droits, reconnus à l'humanité en tant qu'espèce, rencontrent leurs limites naturelles dans les droits des autres espèces. Les droits de l'humanité cessent au moment où leur exercice met en péril l'existence d'autres espèces », déclarait-il il y a quelques années. Léguant, au terme d'une vie passée à tenter de comprendre comment vivent et pensent les hommes, un testament controversé : la certitude que l'homme est « une partie prenante et non un maître de la création ».
Nathalie Crom.