La procrastination est l’« art » de remettre à plus tard ce que l’on devrait faire à l'instant, ou aujourd’hui. L’origine du mot vient du latin : Pro : qui est pour, et de crastinus : du lendemain.
Comment cela se manifeste-t-elle ?
Le procrastinateur, confronté à la réalisation d’une tâche donnée, va trouver un tas de raisons pour ne pas la commencer tout de suite. Souvent plein de bonne volonté, la personne souffrant de procrastination se fait la promesse de débuter le lendemain. Même si elle met en place les éléments nécessaires pour attaquer la tâche, elle trouvera toujours autre chose à faire : rédiger un courrier si elle doit ranger ses cd, sortir faire une course au lieu de remplir sa déclaration de revenus...
Procrastination et priorités
Ce qui caractérise la personne souffrant de procrastination, c’est l’incapacité à respecter les priorités alors qu’elles sont pourtant bien identifiées. Si elle doit rendre un dossier important pour le soir même à 18 h 00, elle répondra à des emails amicaux ou classera des papiers, car elle n’arrivera pas à respecter la priorité du dossier et va s’éparpiller à effectuer d’autres activités. Souvent acculée, cette personne peut travailler dans l’urgence quand elle n’a plus le choix.
Qui est concerné ?
Tout le monde, à un moment ou à un autre de sa vie, a une tendance à remettre au lendemain ce qui peut être fait le jour même. Chez les individus chez qui la procrastination devient problématique, c’est une habitude difficile à défaire.
Attention, car la procrastination peut aussi être le symptôme d’une pathologie telle que la dépression, l’anxiété ou la phobie, par exemple.
Procrastination ou fainéantise ?
Il faut tordre le cou à cette fausse idée. La procrastination ne concerne pas les paresseux ou les individus qui n’ont aucune velléité, c’est même l’inverse. Souvent organisées à l’intérieur de leur procrastination, ces personnes grouillent d’idées et ont des projets plein la tête. C’est leur perfectionnisme et/ou leur peur de l’échec qui est un frein au passage à l’acte.
Les conséquences
Outre le fait de ne pas avancer dans sa vie professionnelle, la procrastination met des freins à la vie personnelle également. Si on a un projet de vie, le fait de le remettre continuellement à plus tard, risque de ne jamais le voir aboutir. C’est ainsi que la procrastination peut devenir si encombrante qu’elle devient un obstacle à la vie quotidienne et au bonheur tout simplement.
Les solutions
Il n’existe pas de médicaments, ni de patch... pour arrêter la procrastination. Toutefois, il y a des astuces ou des petites solutions pour une meilleure organisation et une prise en charge de cette absence de volonté.
Parmi les solutions à mettre en place si l’on souffre de procrastination, il faut commencer par écrire la liste des choses importantes à réaliser. Procéder selon « la technique dite du salami » qui permet de tronçonner une activité en sous-activités de petite taille, afin de ne pas avoir l’impression de se retrouver face à une montagne infranchissable. A chaque étape, il faut s’offrir une récompense pour en tirer une véritable satisfaction. Petit à petit, la personne pourra augmenter le rythme des actions à effectuer.
Pour avoir le courage de démarrer, on conseille d’utiliser l’astuce du « plan de 5 minutes » : s’engager dans une action en se limitant à 5 minutes d’essai, au lieu des 8 heures prévues et décourageantes. Dans une majorité des cas, on doit continuer ce challenge en surfant sur ces 5 minutes qui permettront peut-être de terminer ce que l’on a commencé il y a… 6 mois !
Mais bien entendu, l’avis d’un médecin et plus précisément d’un psychiatre, d'un psychanalyste ou d'un psychologue peut être utile si l’on ne parvient pas à vaincre cette procrastination ; pour savoir si elle fait partie d’un cortège de symptômes lié à une dépression, une phobie, etc.
Auteur : Ladane Azernour Bonnefoy.