« La Féminité Réelle n’est pas faiblesse ! Elle n’est pas impuissance ! Elle n’est pas infantilisme ! Elle n’est pas … tout ce qui fut raconté à son sujet. Elle n’est pas non plus ce que la société moderne a bien voulu en faire. »
Il ne faut pas rechercher l’utopie : 9 féminités sur 10 sont aussi éloignées de la Féminité qu’une pile électrique peut l’être d’une centrale nucléaire. Il n’empêche que, en soit, la Féminité est une puissance ; elle représente l’accumulateur de la personnalité. Si cette force devient fréquemment lourdeur inerte ou vapeur sans consistance, cela est dû à de nombreuses causes qu’il nous faudra essayer de détailler...
« La Féminité Réelle, parce qu’elle est puissamment passive (en dehors de toute connotation péjorative, mais plutôt en terme de polarité), est automatiquement calme… Elle est directement branchée sur le réel. Elle est à l’écoute des choses et des êtres. Elle est liée au Temps. »
- Et ceci est capital : Une femme ne saurait posséder une masculinité de bon aloi si sa féminité est abîmée. De même qu’il serait impossible à un artiste d’extérioriser une œuvre importante, si son inspiration est pauvre.
On pourrait même dire que la Masculinité (en tant que principe) n’est jamais créative. Car toute créativité a lieu à l’intérieur de la personnalité : et donc dans la sphère du féminin. On n’imagine pas une Marie Curie ou un Beethoven extériorisant leur travail sans d’abord avoir laissé s’accumuler l’inspiration nécessaire. Ou encore : peut-on poser le toit d’une maison (le masculin) sur du vide, sans fondements (le féminin) ?
L’activité créatrice qui est extériorisée dépend de la réceptivité qui la prépare. La qualité de l’activité qui est extériorisée dépend de la puissance de la réceptivité. Telle est la loi fondamentale. Et quant une femme ou un homme créent extérieurement, ils ne font que « mettre en œuvre » leur créativité intérieure.
Il est essentiel d’ajouter que la Féminité est une puissance indifférenciée. Le marquis de La Palice dirait qu’avant de prendre forme, il faut avoir été sans forme. Il dirait aussi qu’il est impossible d’être une belle statue, une œuvre, avant d’avoir été matière informelle : glaise ou marbre...
Cela signifie qu’une femme ne peut-être réellement masculine (forme) que si elle est d’abord réellement féminine (informelle). Comme l’eau qui pourvoie à la vie et nourrit l’arbre (masculin et formel) qui s’élève et célèbre celle-ci !
La vie intérieure est indifférenciée : elle capte ! Elle est semblable à un radar qui accumule les informations et renvoie tous les échos, qu’il s’agisse de flocons de neige ou d’avions en vol. C’est l’opérateur qui doit faire le tri et différencier les échos. La féminité est aussi indifférenciée et informelle que la vie intérieure, parce qu’elle se confond avec elle…
Mais quelle forme sortira de la matière informelle ? De cette terre argileuse ? Une statue, un vase, une assiette, une vasque jaillissante ou une maison fleurie ?
De même, que sortira t-il de la matière informelle qui gît dans le ventre d’une femme ? Un garçon ? Une fille ? De façon normale ou anormale ?
Le silence, lui aussi, est informel ! Quelle forme en sortira ? Un cri, un raisonnement, une colère ? De cette passivité (que nous comprenons indispensable) qui accumule les sensations, quelle forme éclatera ? Une œuvre d’art, une musique, une idée ? Une action constructrice ou destructrice ?
« A la lumière de ces questions, il est aisé de comprendre que la femme dispose d’un grand pouvoir de créativité. C’est pourquoi une femme qui ne serait que féminine est impossible ! Elle demeurerait informelle comme un liquide et ne tournerait jamais le puissant commutateur masculin de l’extériorisation. » Elle passerait alors sa vie à accumuler les signaux du monde, sans que jamais ait lieu une mise en œuvre. Elle serait semblable à un peintre perpétuellement assis et méditant un tableau qui ne verrait jamais le jour.
Ce qui est toujours le cas de certaines femmes contraintes à la vie au foyer, à qui l’on retire le passeport de la créativité, par peur de les voir se libérer, sans jamais pouvoir les retenir.
Enfin, la Féminité est une puissance stable ! C’est pourquoi la véritable Féminité demeure égale à elle-même tout en s’adaptant au fluctuations de l’existence ; elle est d’un inattaquable bon sens et d’une grande résistance à la souffrance. C’est pourquoi également une vraie femme est une sorte de « témoin calme » des frasques et des agitations masculines.
- Sans jamais exiger l’absolu, qui nous est humainement impossible, qu’est-ce que la féminité réalisée ?
Les femmes ayant atteint (par le biais de leurs valeurs propres et par l’évolution perpétuelle que permet la vie) la réalisation de leur potentiel intérieur demeurent :
Stable, constante, maternelle, digne, fidèle, ordonnée, perspicace… Ces qualités sont le fondement de cette grâce psychique qui permet le rayonnement du véritable Féminin.
Devant cet état de fait, il faudrait être un homme sérieusement malade ou diablement égocentrique pour ne pas pouvoir former un couple joyeusement harmonieux !! Ces femmes représentent la noblesse de leur sexe, et plus encore, la noblesse de l’espèce humaine…
Ceci n’est aucunement physique en soit : il existe de belles femmes dénuées de grâce psychique, avec qui la vie est un enfer ! Il existe des femmes communes disposant de ce degré de réalisation, et vice-versa, toutes les combinaisons sont possibles… il en va exactement de même pour les hommes, qui n’échappent pas non plus aux lois de la nature.
- Qu’offrent les femmes réalisées, en couple avec des hommes dignes de les recevoir ?
La réponse est … « Absolument TOUT ! ».
Et la réponse de l’homme sera positive et confiante, car il ne sera pas privé de ses vitamines de sécurité, de bonheur et de chaleur bienveillante. Il pourra alors bénéficier de ce carburant pour sécuriser sa famille, comme un toit sur la maison, et être le symbole, comme l’arbre, des qualités de vie que lui apporte sa femme au quotidien.
En règle générale, ce sont des hommes qui réussissent brillamment, tant l’affectivité abonde dans leurs cellules familiales. C’est ce même moteur affectif qui rend ses individus philanthropes et sensibles à leurs semblables, évitant ainsi le piège du narcissisme.
Si, par malheur, il devait en être autrement : ils mourraient lentement d’inanition affective et créative. Ce qui constituerait une victoire pour les femmes chasseresses si bien décrites dans « le complexe de Diane »…