22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 11:13
"Hugues Paris et Hubert Stoecklin trouvent la clé de la mélancolie de l’adolescence de Dark Vador, un enfant privé d’enfance par une sommation à être adulte avant l’heure. D’où les symptômes de l’hyperactivité, de la peur du vide... porte ouverte vers la violence ! "

 

 

Dark Vador sur le divan du psychanalyste en adolescent mélancolique qui bascule du « côté obscur de la force », l’idée n’a rien d’incongru si l’on se souvient que l’auteur de la série de films de science-fiction qu’on peut dire « mythique », Georges Lucas a lui-même pensé son œuvre comme un conte de fées moderne avec ses épisodes terrifiants, qu’il s’est inspiré des travaux de l’anthropologue Joseph Campbell sur la mythologie pour construire ses personnages comme des « archétypes » et qu’il a conçu toute la Trilogie, articulée autour de son « climax », la découverte dans l’épisode V de la paternité de Dark Vador, comme une version revisitée du mythe d’Œdipe. Freud lui-même estimait que la littérature était un gisement largement inexploré par la psychanalyse et il affirmait, dans son livre sur « Le délire et les rêves dans la Gradiva de Jensen » qu’il fallait placer bien haut le témoignage des écrivains « car ils connaissent d’ordinaire une foule de choses entre le ciel et la terre dont notre sagesse d’école n’a pas encore la moindre idée. Ils nous devancent de beaucoup, (…) notamment en matière de psychologie ». L’entreprise est donc à la fois éclairante pour l’analyse de l’œuvre cinématographique, mais aussi pour ce que peuvent y trouver à l’état de représentations en partie inconscientes, les très nombreux adolescents qui se sont reconnus ou projetés en elle.

 

La suite inversée des six films, pour les spectateurs qui les ont vus dans l’ordre de leur sortie sur les écrans, la Trilogie d’abord puis la Prélogie qui remonte à l’enfance de Dark Vador et où l’on apprend que le plus célèbre méchant du cinéma était « le garçon le plus gentil de toute la galaxie », cet ordre inversé invite à la démarche introspective et accentue la dynamique de « passage » qui caractérise cet âge de l’adolescence et que le réalisateur avait déjà exploré dans son premier film, « American Graffiti ». Visiblement, il était conscient de l’effet produit par cette inversion et cette remontée dans le temps, et des possibilités narratives qu’elle ouvrait, puisqu’il déclarait : « J'ai pris beaucoup de plaisir à renverser la trajectoire des films à l'origine. Si vous les visionnez dans l'ordre de leur parution, IV, V, VI, I, II, III, vous obtenez un certain film. Si vous les visionnez en partant du I jusqu'au VI, le résultat est complètement différent. Une ou deux générations les ont vus d'une certaine manière, qui sera complètement différente pour les prochaines. C'est une façon de faire du cinéma extrêmement moderne, presque interactive. Vous prenez des cubes, vous les agencez différemment, et vous obtenez des états émotionnels différents. »

 

Pour le spectateur « historique », celui qui est entré dans la saga par la Trilogie, l’effet produit par la révélation de Dark Vador, monstre à l’allure de chevalier de l’apocalypse, à son fils Luke en situation de combat singulier avec lui était saisissant et la surprise totale. Pour la ménager au mieux, le réalisateur avait caché à l’équipe le contenu de la célèbre réplique : « Luke, je suis ton père » et seul le comédien concerné la connaissait. Les auteurs comparent cette découverte renversante à celle que fit Freud au seuil du XXème siècle lorsqu’il tomba, en analysant ses propres rêves, sur son désir de mort et d’inceste. « De cette découverte stupéfiante – disent-ils – émergent le désir de connaissance, la plongée généalogique, celle qui appelle la Prélogie : d’où vient le Père ? D’où vient le mal ? » Et ils confessent que ces angoissantes questions, ils se les sont posées vingt durant en attendant la sortie de la rétrospective Prélogie alors qu’ils étaient eux-mêmes devenus pères entre-temps. Un entre-temps mythique pour les épreuves initiatiques qui conduisent un père à naître à sa fonction symbolique.

 

La réponse à ces questions sur l’incarnation du mal dans la personne de Dark Vador est venue de Lacan : « A mère sainte, fils pervers » énonce-t-il dans le tome III du Séminaire paru sous le titre « Les psychoses ». En analysant la scène de la séparation du jeune Anakin Skywalker d’avec sa mère et les relations antérieures avec elle, Hugues Paris et Hubert Stoecklin y trouvent la clé de la mélancolie de l’adolescent que fut Dark Vador, un enfant privé d’enfance par une sommation à être adulte avant l’heure. Sa mère, une femme d’une grande dignité ayant été réduite en esclavage, ne décide de rien, subit son état dans une sorte de brouillard dépressif. Les mères en situation d’exil ou d’isolement social ont souvent ce type d’attitude. Du coup l’enfant se trouve en demeure de devoir prendre en charge sa mère impuissante et de faire preuve d’un sens précoce de ses responsabilités à l’égard d'une maman dépressive. Une vigilance constante, excessive, anxieuse où pointe la peur de l’abandon et qui est un symptôme fréquent chez les enfants dans des circonstances identiques. D’où l’autre symptôme, celui de l’hyperactivité, de la peur du vide et du « rien-faire » qui chez d’autres serait le prélude à la rêverie. Et à l’égard d’une mère aimée, la haine est impossible. Tout cela conduit fatalement au retournement dans la violence qui caractérise l’attitude de Dark Vador à l’âge adulte. Jusqu’à cette confrontation rédemptrice et fatale avec le fils, où se renoue le fil rompu d’une lignée.

 

Jacques Munier pour France Culture.fr

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 11:25

- Ces cinq conférences ont été données du 30 septembre au 4 octobre 1935 à la Tavisock Clinic de Londres -

   

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Deux sujets principaux

  • Les concepts qui définissent la structure et les contenus de la vie inconsciente.
  • Les méthodes utilisées dans l'investigation des contenus provenant des processus psychiques inconscients.

Le deuxième sujet se subdivise en 3 parties :

  • La méthode de l'association des mots
  • L'analyse des rêves
  • L'imagination active

Conscience et inconscient

Jung rappelle ce qu'est la psychologie :
"La psychologie est avant tout une science de la conscience. En second lieu, c'est la science des productions de ce que nous nommons la psyché inconsciente. Nous n'avons pas les moyens d'explorer directement la psyché inconsciente du fait que l'inconscient est précisément inconscient, ce qui fait que nous ne pouvons pas communiquer avec lui."

Quelques lignes plus loin : "Quoi que nous puissions dire sur l'inconscient, c'est notre esprit conscient qui le dit. La psyché inconsciente, qui est de nature totalement inconnue, ne peut jamais s'exprimer que grâce à la conscience et dans son langage. Il est impossible de faire autrement. C'est insurmontable et il nous faut donc garder cela présent à l'esprit comme une ultime réserve à notre jugement." 

 

Les quatre fonctions

Jung revient longuement sur les types psychologiques et en particulier sur les quatre fonctions : "La sensation nous dit qu'une chose est, la pensée ce que c'est, le sentiment la valeur qu'elle a pour nous." L''intuition s'ajoute à ces fonctions, Jung précise : "On pourrait croire que notre vision du monde est complète quand nous savons qu'une chose est là, ce qu'elle est, et quelle valeur elle a. Pourtant il nous manque encore une dimension : c'est le temps. Les choses ont un passé et un futur ; elles viennent de quelque part et vont quelque part. De cette réalité nous ne pouvons pas avoir une connaissance claire, mais nous en avons l'intuition."

Il est bien difficile de décrire l'intuition. "Tout ce que je peux dire, c'est que l'intuition est une sorte de perception qui ne passe pas vraiment par les sens mais par l'inconscient, et là je m'arrête, parce que je ne sais pas comment ça marche" nous dit Jung.

  

Autour du rêve

De nombreux rêves sont exposés, ils donnent l'occasion à Jung de préciser son approche. "J'appréhende le rêve comme s'il s'agissait d'un texte que je ne comprends pas bien, disons un texte latin, grec ou sanskrit, où certains mots me sont inconnus, ou dont le texte est fragmentaire. J'ai alors tout simplement recours à la méthode courante qu'un philologue appliquerait dans un tel cas. Mon idée est que le rêve ne cache rien ; simplement nous ne comprenons pas son langage."

Il établit un lien entre la complexité d'un individu et ses rêves. "J'ai remarqué que les rêves sont aussi simples, ou aussi compliqués, que l'individu lui-même, et qu'ils sont seulement légèrement en avance sur la conscience du rêveur." Il ajoute "Les rêves sont la réaction naturelle de l'autorégulation de notre système psychique. [...] Ils sont aussi multiples et imprévisibles que les réactions diverses et variées d'une personne au cours d'une journée."

 

A propos de la psychothérapie

A propos du métier de psychothérapeute, Jung indique : "La psychothérapie est un métier et je le pratique à ma manière - une manière toute simple, en faisant ce que je considère devoir faire, sans rien chercher d'extraordinaire à montrer. Je n'ai jamais cru un instant avoir absolument raison. En psychologie, personne n'a totalement raison. Il ne faut jamais oublier que les moyens par lesquels on juge et on observe la psyché, sont la psyché elle-même."

Quelques pages plus loin "J'essaie évidemment de faire de mon mieux pour mes patients, mais en psychologie, il est très important que le médecin ne s'efforce pas à tout prix de guérir. On doit être extrêmement vigilant à n'imposer au patient ni sa propre volonté ni ses convictions personnelles. Il faut lui laisser un certain degré de liberté. On ne peut arracher de force les gens à leur destin ..."

 

Question sur la perfection

L'un des participants questionne Jung au sujet de la perfection. "Courir après la perfection relève d'un idéal élevé. Personnellement, je préfère dire : « Réalise ce que tu peux réaliser plutôt que de courir après l'impossible. » Nul n'est parfait. [...] La seule chose que nous puissions vraiment faire est de lutter pour parvenir à un certain accomplissement de soi et devenir des êtres aussi complets que possible ; c'est déjà suffisamment compliqué."

 

Le transfert ni nécessaire, ni obligatoire

Le transfert occupe une large place dans la relation psychothérapeutique mais il n'est ni nécessaire, ni obligatoire. "Un transfert est toujours un obstacle ; ce n'est jamais un avantage. On guérit malgré le transfert, pas grâce à lui. [...] Certains confrères, je regrette d'avoir à le dire, travaillent pour qu'il y ait un transfert, car, je ne sais pourquoi, ils sont convaincus que le transfert est utile et même nécessaire au traitement. Par conséquent les patients doivent faire un transfert. Évidement c'est une idée totalement fausse."

Quelques lignes plus loin "Transfert ou pas transfert, cela n'a rien à voir avec la guérison. Ces projections sont simplement dues à un état psychique particulier, et, de même qu'on fait disparaître les projections en les rendant conscientes, on doit également faire disparaître le transfert en le mettant à jour lui aussi. S'il n'y a pas de transfert tant mieux. On obtient le matériel de la même façon. Ce n'est pas ce mécanisme qui permet au patient de faire sortir le matériel ; on obtient des rêves tout ce dont on a besoin pour travailler. Les rêves apportent ce qui est nécessaire."

 

Les religions, systèmes psychothérapeutiques

Jung compare les religions avec la psychothérapie. "Et que sont les religions ? Ce sont des systèmes psychothérapeutiques. Que faisons-nous, nous autres psychothérapeutes ? Nous essayons de soigner la souffrance de l'esprit humain, de la psyché humaine ou de son âme. Or les religions s'occupent de la même chose."

Ce livre est très riche, de lecture facile, il regroupe une foule d'éléments, d'exemples, le tout relié aux principaux concepts de la psychologie analytique. A l'issue des conférences Jung répond aux nombreuses questions des participants.

 

Traduit de l'anglais par Cyrille Bonamy et Viviane Thibaudier éditions Albin Michel, 255 pages.
Première parution de l'ouvrage en français : mai 2011- Source: cgjung.net
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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 13:36

"En voyant mourir mon pays, je sens que je l'aimais".

Excellent texte de Pierre Jourde - Le blog du sous-sol

  

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(..) Les médias se voudraient un contre-pouvoir. Ils ne cessent de se réclamer de leur liberté, de leur indépendance, vont jusqu'à se vouloir « rebelles ». Cette rébellion de façade dissimule un asservissement de fait, moins à la puissance politique qu'au véritable pouvoir, celui des banques. Au-delà, c'est à la pensée dominante que les esprits journalistiques se montrent, malgré quelques talentueuses exceptions, majoritairement asservis. Bien rares sont les esprits libres, qui ne donnent pas dans le panurgisme, le cliché, l'émotionnel, le sensationnel, la reproduction d'idées toutes faites et de ce qui traîne dans les autres médias, sans parler d'un langage de plus en plus formaté. Ce n'est pas dans les journaux, toutes tendances politiques confondues, encore moins à la télévision ou à la radio que nous pouvons essayer de saisir un peu de réel. Par le langage employé, par la démarche qui consiste à donner au public ce que l'on suppose qu'il demande, c'est-à-dire du simpliste et du spectaculaire, il est désormais clair que les médias nous prennent pour des ignorants, et, finalement, à force de formater les esprits, fabriquent une société d'ignorants (notamment en réifiant et en nivelant la culture vers le bas).
 
 
Dans le grand public s'est en outre répandue l'idée qu'il fallait tout respecter, les oeuvres, les artistes, les religions, les choix culturels, etc. Seul le personnel politique fait encore exception. On le brocarde allègrement, cela donne l'illusion de la liberté. Reste qu'au nom de ce respect universel, toute démarche critique est considérée avec suspicion ! Le pays de l'ironie, de la satire, de l'esprit frondeur tend à devenir le royaume des gens béatement dociles. Le principal résultat de cette attitude mentale, scrupuleusement reproduite par les médias, en particulier les médias culturels, consiste à abandonner tout l'espace de la parole à ceux qui exercent une position dominante, globalement ou dans leur cercle social, culturel ou communautaire : financiers, maître du prêt-à-penser, potentats littéraires, petits tyrans religieux. Lorsque le débat déserte l'aire culturelle, la pensée n'avance plus, mais les marchands de la bêtise se lavent les mains.
  
 
Or, nous sommes en guerre. Une guerre menée par ceux qui font de l'argent avec l'abrutissement de leurs concitoyens... menée par ceux qui ont décidé, par idéologie, que l'école ne devait plus transmettre de savoir, que les conservatoires (hauts symboles de notre patrimoine culturel) devenaient inutiles... Bref, par ceux-là même qui considèrent la culture comme une dépense futile.
  
"Un pays sans culture est un pays mort, dépourvu d'âme".
  
Il ne lui reste que l'argent comme valeur, mais c'est un marché de dupes, l'argent va toujours aux mêmes. Nous pensions que les biens comptaient plus que l'esprit. Bientôt, nous serons avilis et dégradés, et par-dessus le marché nous serons pauvres. Gagnant-gagnant, comme on dit en novlangue. Dans une telle guerre, il n'est plus question d'être bien gentil, bien correct, bien respectueux de tout le monde. Quitte à se faire haïr, il faut lutter, par tous les moyens, contre cette nouvelle tyrannie de l'abrutissement, surtout quand elle prend le masque de la vertu, de la surabondance, de la générosité, de la « démocratisation ». (…)
  
 
Les décisions désastreuses des pouvoirs publics rencontrent malheureusement l'assentiment d'une partie de l'opinion, qui ne voit pas l'intérêt de soutenir les intellectuels, les artistes et les écrivains... mais aussi l'assentiment de certains idéologues, pour qui la « culture bourgeoise » n'est qu'une marque de distinction sociale à éliminer, ainsi que d'organisations communautaires dévoyées, comme le Conseil représentatif des associations noires, soutenues par une Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, qui pervertissent leur mission en considérant la culture comme un instrument de discrimination au lieu d'y voir un moyen d'émancipation. (…)
    
 
Pierre Jourde, C'est la culture qu'on assassine.
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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 16:29

- Quand des femmes se retrouvent entre elles, de quoi parlent-elles ?

 

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N'en déplaisent à ces messieurs, de leurs mères. C'est ce que soutiennent Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich dans leur ouvrage consacré à la relation mères-filles. Les figures de la mère sont nombreuses et variées : mère jalouse, mère supérieure, mère immature, mère confidente, mère marieuse...

 

Chaque grand événement de la vie appelle son lot de regards et de postures maternelles que le cinéma, la littérature et les contes populaires ont bien souvent immortalisés.


Le choix méthodologique de la psychanalyste et de la sociologue, qui conjuguent ici leurs compétences, est de s'appuyer sur la manière dont la culture populaire représente spontanément et décline à l'envi les relations entre mères et filles. Délibérément éclectiques, les auteurs se réfèrent aussi bien à l'incontournable Françoise Dolto qu'à Colette ou Virginia Woolf, en passant par Pedro Almodovar.

 

"Mère-filles : une relation à trois" met indéniablement en appétit. Mais si les femmes ne se lassent jamais de parler des mères qu'elles ont, qu'elles sont, qu'elles auraient aimé avoir, qu'elles seront peut-être, qu'elles ne seront jamais... il n'est pas moins vrai qu'elles aimeraient aussi s'expliquer ou mieux comprendre la nature des rapports difficiles qu'elles entretiennent avec la fonction maternelle.

 

Sur le même thème :

 

de Marie-Magdeleine Messana : Entre mère et fille : un ravage ; d'Aldo Naouri : Les filles et leurs mères.

  
Biographie de Caroline Eliacheff :
   
Psychanalyste et pédopsychiatre réputée, Caroline Eliacheff anime une chronique hebdomadaire sur France Culture. Mais c'est surtout à travers ses nombreux ouvrages qu'elle analyse et prodigue ses conseils sur les relations de l'enfant à la violence, le conflit parental, etc. Elle commence par publier en 1993 'A corps et à cris', puis, en collaboration avec ses confrères, elle écrit encore 'Les Indomptables', traitant de l'anorexie de personnages historiques.

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 16:10

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De Robert Vincent-Joule, professeur de psychologie sociale.

  

Sans doute vous arrive-t-il fréquemment de vouloir obtenir quelque chose d'autrui. Vous voulez que votre voisin s'occupe de votre chien pendant les vacances, que Solange vous accompagne à la Baule, que votre fils pratique votre sport favori, que votre femme réduise sa consommation de tabac, que vos employés prennent part à une formation, que vos amis viennent manifester avec vous contre l'implantation d'une centrale nucléaire, que vos clients essayent votre nouvelle savonnette, etc...

 

Comment vous y prenez-vous ? Vous pouvez exercer votre pouvoir mais encore faut-il que vous en ayez. Vous pouvez convaincre, mais encore faut-il que vous soyez doué pour la persuasion. Vous pouvez aussi manipuler et cela ne demande que l'apprentissage de certaines techniques. Ces techniques, on les connaît, elles font l'objet, depuis plusieurs décennies, d'importantes recherches. On en parle peu en France, probablement par pure pudibonderie, à moins que ce ne soit pour mieux les réserver aux manipulateurs professionnels.

Les auteurs ont pensé que les honnêtes gens devaient savoir, puisqu'ils sont peut-être de potentiels manipulateurs et à coup sûr de potentiels manipulés. Ils ont voulu que cet ouvrage aide à agir, à se défendre, à mieux comprendre.
«Comment amène-t-on autrui à faire ce qu'on voudrait le voir faire ? La solution se trouve dans cette introduction aux techniques de la manipulation...» Le Monde.

«Voici un petit ouvrage à ne pas mettre entre toutes les mains. Deux psycho-sociologues de talent y démontrent comment, dans la vie de tous les jours, nous sommes manipulés par les commerciaux ou la publicité. Idéal pour ne plus tomber dans le panneau... Mais aussi pour obtenir des autres ce que vous souhaitez...» Entreprise et carrières.

«Cinquante ans de recherches scientifiques, basées sur l'administration de la preuve, permettent aujourd'hui à qui veut influencer autrui de mettre un maximum de chances de son côté et à qui en a assez de se faire "manipuler" de mieux comprendre les ressorts psychologiques au moyen desquels il se fait piéger...» Réponse à Tout.

«A la lecture de ces techniques, vous découvrirez sans doute que vous faites déjà de la manipulation sans le savoir et pourrez ainsi améliorer et élargir vos expériences... Et le plus fort, c'est que ça marche aussi en amour. Essayez, vous verrez...» L'Echo des Savanes.
«Comprendre comment fonctionne un piège abscons, c'est déjà commencer à y échapper.» Actuel.


«Finalement, le titre est on ne peut plus exact. La manipulation est observée sous tous ses angles scientifiques, puis disséquée dans toutes ses utilisations pratiques... Tonique en tout cas.» Challenges.

«Un livre étonnant, utile, indispensable. Que se passera-t-il quand tous ces personnages familiers qui le traversent, chefs et subordonnés, parents et enfants, agences matrimoniales et âmes seules, psys et inquiets, marchands de n'importe quoi, et vous, et moi, connaîtront sur le bout des doigts cette "technologie comportementale" qu'il faudrait d'urgence inscrire au programme des écoles primaires, peut-être même avant le code de la route...» Annales des mines.

 

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 09:16

Les animaux ont-ils une conscience ? Les machines peuvent-elles se montrer intelligentes ?

  

Cliquez sur le logo pour écouter la conférence:

   

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Chaque nouvelle découverte des biologistes, chaque progrès technologique nous invite à reconsidérer ce qui fait le propre de l'homme. Si les animaux et les machines peuvent être comparés aux êtres humains de multiples manières, quelles sont réellement leurs capacités à apprendre, développer une conscience, ressentir douleur ou émotion, construire une culture ou une morale ? Attachement, sexualité, droit, hybridation... Quelles sont les relations complexes qui nous lient à nos alter-egos biologiques ou artificiels ? Les traits qui semblent aujourd'hui spécifiquement humains - l'imaginaire, l'âme ou le sens du temps - le resteront-ils combien de temps encore ?

 

Avec Georges Chapouthier, neurobiologiste et philosophe, directeur de recherche au CNRS et Frédéric Kaplan, chercheur à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, coauteurs de l'ouvrage "L'homme, l'animal et la machine" (CNRS Éditions).

Une rencontre animée par Daniel Fiévet, journaliste scientifique et reporter pour l'émission « La tête au carré » sur France Inter.

 

Enregistré le 5 mai 2011.

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 13:14

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Carte d'étudiant de Jung à la faculté de Médecine de Paris en 1902, bizarrement établie au nom CHARLES JUING.

 

 

Le monde s'est déshumanisé...

 

« A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s'est déshumanisé.

L'homme se sent isolé dans le cosmos, car il n'est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente, avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques.

 

Le tonnerre n'est plus la voix irritée d'un dieu, ni l'éclair de son projectile vengeur. La rivière n'abrite plus d'esprits, l'arbre n'est plus le principe de vie d'un homme, et les cavernes ne sont pas habitées par des démons. Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l'homme et l'homme ne s'adresse plus à eux en croyant qu'ils peuvent l'entendre. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l'énergie affective profonde qu'engendraient ses relations symboliques. »

 

C.G. Jung " L'homme et ses symboles ", Robert Laffont, 1964 p 95.

 

 

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1 « Ce qu'on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l'extérieur comme un destin.  »

 
2 « Nous nous rencontrons maintes et maintes fois sous mille déguisements sur les chemins de la vie.  »

 
3 « Et puis - qui donc de nos jours a la parfaite certitude de ne pas être névrosé ?  »

 
4 « Il est assez stérile d'étiqueter les gens et de les presser dans des catégories.  »

  
5 « La masse, comme telle, est toujours anonyme et irresponsable.  »

 
6 « Seuls les psychologues inventent des mots pour les choses qui n'existent pas !  »

 
7 « En chacun de nous existe un autre être que nous ne connaissons pas. Il nous parle à travers le rêve et nous fait savoir qu'il nous voit bien différent de ce que nous croyons être.  »

  
8 « Soyez ce que vous avez toujours été.  »

   
9 « L'homme mérite qu'il se soucie de lui-même car il porte dans son âme les germes de son devenir.  »

 
10 « La clarté ne naît pas de ce qu'on imagine le clair, mais de ce qu'on prend conscience de l'obscur.  »

 
11 « La croissance de la personnalité se fait à partir de l'inconscient.  »

 
12 « Dieu est le symbole des symboles !  »

 
13 « Rien n’influence plus un individu que son environnement psychologique et particulièrement, dans le cas des enfants, la vie que leurs parents auraient souhaitée avoir.  »

 
14 « Il ne s'agit pas d'atteindre la perfection, mais la totalité.  »

 
15 « L’homme doit être lui-même afin qu’il soit mieux le serviteur de tous.  »

 
16 « Apprenez vos théories aussi bien que vous le pouvez, puis mettez-les de côté quand vous entrez en contact avec le vivant miracle de l'âme humaine.  »

 
17 « Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement.  »

 

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Domination de la nature

  

« Notre intellect a créé un nouveau monde fondé sur la domination de la nature, et l'a peuplé de machines monstrueuses. Ces machines sont si indubitablement utiles que nous ne voyons pas la possibilité de nous en débarrasser, ni d'échapper à la sujétion qu'elles nous imposent.

 

L'homme ne peut s'empêcher de suivre les sollicitations aventureuses de son esprit scientifique et inventif, et de se féliciter pour l'ampleur de ses conquêtes. Cependant, son génie montre une tendance inquiétante à inventer des choses de plus en plus dangereuses qui constituent des instruments toujours plus efficaces de suicide collectif. »

 

C.G. Jung " L'homme et ses symboles ", Robert Laffont, 1964 p 101.

 

  
de Carl Gustav Jung

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 11:35

Vidéo du discours à l'ONU sur l'environnement - Une jeune fille de 12 ans appelle à une prise de conscience devant les dirigeants du monde, en vain...

En 1992, un groupe de jeunes fondent l’organisme ECO pour “Environmental Children’s Organization”. Invité à s’exprimer devant les Nations Unis, une jeune fille de 12ans, Severn Cullis-Suzuki, rend un témoignage poignant de la situation humanitaire et écologique du monde de l’époque. C’était il y a 19 ans et pourtant ce discours est toujours d’actualité aujourd’hui.

 

La situation s'est aggravée depuis... ce qui démontre combien l'inertie peut altérer notre psyché au profit d'un besoin impérieux de sécurité et de statisme.

  

 

La vidéo a été uploadée le 6 juin dernier ce qui explique sa réapparition sur la scène médiatique."

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 17:43

Philosophie, économie, sociologie : il est réellement nécessaire de comprendre ces spécialités qui nourrissent la vie des idées. Mais l’espace intellectuel ne se réduit pas seulement à cette sainte Trinité. Il ignore ainsi d’autres champs du savoir qui parfois ressourcent la réflexion, quand ils n’offrent pas, parfois, de nouvelles bases théoriques pour approcher des grands sujets.

 

Comment, par exemple, aujourd’hui penser le propre de l’homme, sans les apports fondamentaux de la primatologie ?

  

L’indifférence pour ces matières est plus appuyée en France qu’elle ne l’est dans l’espace anglo-saxon, pour des raisons qu’on n’a pas le temps de déchiffrer ici. Mais c’est un fait: les disciplines qui tiennent le haut du pavé ne sont ni les neurosciences, ni la psychologie cognitive, ni l’éthologie. Ici on préfère les philosophes, l'éthique et les idées...et cette obstination de la France pour ces sujets d'études ébranle les conservateurs acharnés de la pensée matérialiste-américaine.

 

 

Comme je suis tombée sur le dernier numéro du magazine bimestriel "Cerveau § Psycho" (qui avait naguère tenté d'évincer la psychanalyse et la philosophie au profit d'une psychologie purement matérielle) et que celui-ci offre une quantité de belles signatures... j’avoue, je me suis égarée le temps d'une chronique sur ces chemins sans hauteur.

Et c’est la psychologie évolutionniste, mixage de psychologie animale et éthique, qui sort gagnante puisque je vais vous parler  d’un article de Nicolas Baumard au titre aguicheur : Et si les droits de l’homme étaient vraiment universels ? Dans « vraiment universels », il faut entendre : et si les droits de l’homme étaient plus ou moins innés ?

 

En un mot, la psychologie évolutionniste s’intéresse à nos comportements, avec une question en tête : pourquoi l’évolution a-t-elle sélectionné telle conduite, telle compétence, plutôt qu’une autre ? Les questions vont de : « Pourquoi les femmes sont-elles, en moyenne, plus douées pour la parole que pour le sens d'orientation ? » à « Pourquoi sommes-nous dotés d'un instinct grégaire ? »

 

 

Alors revenons, justement, à nos moutons : les droits de l’homme ! Le sens de l’équité, qui en est la base, pourrait-il être universel ?

On pense en général que la morale est une question de culture ; chacun ses valeurs, et les moutons, encore eux, seront bien gardés !

C’est contre cette idée que se porte en faux Nicolas Baumard, qui s’est attaqué dans son précédent livre à une histoire naturelle (oui, j’ai bien dit une « histoire naturelle ») du bien et du mal.

A ses yeux, c'est tout le questionnement sur l’universalité du sens moral qu'il faut reprendre, à la lumière des connaissances les plus récemment acquises. D’abord il est établi que la plupart des jugements moraux sont en place très tôt, vers l’âge de deux ou trois ans. Tout, par ailleurs, nous confirme qu’un sens de l’équité existe dans toutes les cultures.

 

Si l’on pose la question toute bête de « un incendie ravage une maison avec cinq personnes à l’intérieur, vous avez la possibilité de les sauver, au prix de légères brûlures », une très grande majorité de personnes interrogées répond que bien sûr, elles  n’hésiteraient pas à le faire. Très peu en revanche pensent qu’il faut les sauver au péril de sa propre vie.

Autrement dit, partout dans le monde, et qu’elle que soit la culture, on retrouve la signature de l’équité dans nos jugements moraux

Mais reste la question centrale, si l’on admet comme l’auteur que c’est une disposition innée : pourquoi a-t-elle été sélectionnée ?

  

 C'est bien simple : il s'agit d'un processus d’adaptation à la vie sociale !

Suivez le raisonnement : l’espèce humaine repose sur la coopération entre individus non apparentés, c’est en coopérant avec les autres que les humains obtiennent la quasi-totalité de leurs ressources. Les individus les plus égoïstes qui gardaient pour eux une part trop grande des bénéfices de la communauté ont été dédaignés au profit de partenaires plus généreux ; à l’inverse, ceux qui accordaient aux autres une trop grande part des bénéfices étaient exploités et avaient moins de chances de survivre… !

 

 

Tout cela est un peu rapide et beaucoup trop "Béhavioriste", mais qu’en tirer ?  

 

Première conclusion : s’il existe un instinct de justice, les hommes seront peut-être un jour capables de se mettre d’accord, au-delà des différences d’opinions, sur des valeurs communes.

Deuxième conclusion : ces recherches rencontrent les intuitions des philosophes qui, de Platon à Rawls, ont pensé qu'il existait des normes universelles de la justice.

Et enfin : exit la concurrence et le règne du plus fort qui étaient érigé en lois par ces mêmes disciplines il y a trente ans. Aujourd'hui, c'est l'empathie, l'altruisme et l'équité qui ont les faveurs des jeunes chercheurs.

Peut-être un signe des temps, bientôt doux comme...comme des moutons, bien sûr... !

 

- La France des idées... finalement... est peut-être la contrepartie indispensable au comportementalisme exagéré des anglo-saxons.

 

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 11:21
- Du Grain à moudre sur France Culture -  
Par Brice Couturier, Louise Tourret: Cliquez sur le logo pour écouter l'émission.

 

France-Culture

 

 

Polémique autour de la garde à vue psychiatrique:

 

C’était en novembre 2008 à Grenoble. Un jeune homme de 22 ans mourrait après s’être fait poignarder par un malade mental en fugue.  Quelques semaines plus tard le Président de la République annonçait un train de mesures destinées à sécuriser les hôpitaux psychiatriques : davantage de chambres d’isolement, possibilité de contrôler des malades via des bracelets électroniques, suppression des sorties à l’essai.

  

Et c’est demain que le Sénat examinera le projet de loi qui fait suite au fait divers de 2008 et aux promesses de Nicolas Sarkozy. Et le texte actuellement examiné au sénat y provoque un débat sans précédent : il a été rejeté en commission après le vote de quelque 163 amendements au Sénat et jeudi dernier, sa rapporteure, la centriste Muguette Dini, a démissionné. Une première à la haute Assemblée.

  

-Que dit ce texte ?

  

Que le placement en soins sans consentement pourra être fait à la demande d'un tiers ou sur décision préfectorale, comme actuellement, mais aussi, "en cas de péril imminent" et en l'absence d'un tiers, sur la base d'un seul certificat médical.

Que ces placements d’office seront obligatoirement précédés d’une période d'observation de 72 heures en hospitalisation complète. Ce point fait débat, pour ses opposants il s’agit d’une  "garde à vue psychiatrique".

  

Que l’obligation de soin à domiciles pour certains patients est également réformée : le texte crée aussi une obligation de soin sous contrainte, « en ambulatoire », hors les murs de l’hôpital.

  

Cette réforme, qui concerne 70 000 patients et qui rentrera en vigueur de 1er Aout entérine-elle une tendance lourde : celle de la judiciarisation de la maladie mentale ? Entérine-t-elle aussi au passage une évolution profonde, un changement de regard de la société sur la responsabilité des malades et plus globalement sur les malades eux-mêmes ? Cette loi est-elle sécuritaire comme l'affirment les syndicats de psychiatres ? En dressant de nouvelles enceintes autours des asiles revient-on en arrière ? Erige-t-on de nouveaux murs, dans les esprits, ceux de la défiance, de la méfiance, autours de l’ensemble des malades mentaux ?

 

 

Invité(s) :
Nora Berra en Duplex depuis Lyon, secrétaire d'Etat à la Santé.
Jean-Marie Delarue
Hervé Bokobza, Psychiatre et Psychanalyste.

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