9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 11:36

La relation médecin-malade serait l’une des principales causes de burn-out pour le praticien... C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par l’Institut BVA auprès de 120 médecins.

 

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Tous les sondages en attestent, les Français mettent leur médecin sur un piedestal. Ces scores canoniques de satisfaction ne protègent pas les médecins d'une souffrance au travail. Plusieurs enquêtes menées par des Unions régionales de médecin ont mis en évidence un taux de 40 à 45% de médecins en burn-out. Et selon un  sondage BVA*, réalisé lui auprès de 120 médecins, la relation médecin-malade serait la deuxième cause de burn-out. Elle arrive juste derrière la charge de travail, citée par 46% des médecins, contre 41% pour la relation médecin-patient.

 
Les savoirs du médecin remis en cause

 
« Les patients vont vider leur sac dans un lieu qui n’est pas vraiment dédié à cela, déclare Frédéric Bonlarron, psychanalyste et président de l’association « Paroles de professionnels » qui travaille sur la souffrance au travail des médecins. Et c’est un piège pour les médecins qui veulent répondre à tout. Dans le serment d’Hippocrate, le médecin est présenté comme un sauveur. Aujourd’hui encore, il est mis sur un piedestal et à la fois, ses savoirs sont sans cesse remis en question ». Et plus la charge de travail augmente, moins le médecin peut répondre aux exigences de son patient.

 

Il faut dire que les patients sont devenus de plus en plus exigeants. C'est l'hypothèse que l'association « Paroles de professionnels » a pu vérifier. Elle  a demandé au laboratoire GSK de mettre en place une étude sur le sujet. L’institut de sondage BVA  a donc conduit 29 entretiens de patients en Champagne-Ardennes afin de savoir comment ils percevaient leur médecin traitant. Jeunes ou vieux, hypocondriaques ou distants, loyaux ou pas, tous les profils de patients étaient représentés.  

 

Pas plus de 15 minutes en salle d'attente

 
Au palmarès des motifs d’insatisfaction, cette enquête a fait ressortir 5 items : le temps d’attente avant la consultation, les dérangements téléphoniques, le sentiment de mise à distance, les consultations express et les erreurs de diagnostic. Le temps d’attente en salle d’attente est surtout mal vécu car « il stigmatise la symbolique de domination du médecin traitant sur le patient », précisent les auteurs de cette enquête. Au-delà d'un quart dheure, les esprits s'échauffent. Même si pour certains, une attente longue peut être un bon point puisqu’elle suggère une capacité du médecin à entreprendre des consultations plus approfondies, à davantage investiguer le problème du patient. Les patients se plaignent aussi des « consultations express », perturbées par les appels téléphoniques. Ils réclament que le médecin leur consacre, au minimum, 15 minutes. Les dernières études révèlent que la durée moyenne de consultation chez un généraliste est justement de 16 minutes.

 

 

   Un médecin traitant réduit au rôle d'aiguilleur du système de santé

 
Du temps, de la disponibilité, mais ce n’est pas tout. L’enquête menée en Champagne-Ardennes montre bien que les patients en demandent beaucoup plus à leur médecin. « Avec l’arrivée du médecin traitant, le médecin généraliste n’est plus totalement sacralisé », soulignent les auteurs de ce travail. Ils attendent « de la transparence, une forme d’humilité et une reconnaissance de ses limites ». Pour certains patients dits « experts », le rôle du généraliste se réduit même à celui d’aiguiller vers les spécialistes. La désacralisation du médecin ne signifie pas que les patients sont moins exigeants. « Ce qui est frappant, c’est que les demandes sont pléthoriques. Elles vont bien au-delà du soin, » analyse Frédéric Bonlarron, Psychanalyste et président de l’association « Paroles de professionnels ».


Pour éviter que la relation médecin-malade ne tourne au cauchemar, les auteurs de cette enquête menée en Champagne-Ardennes suggèrent des pistes de travail : améliorer la formation à l’écoute des médecins, mettre en place un réseau de soins de support en médecine générale avec des psychologues qui permettrait aux médecins de se recentrer sur son cœur de métier, mais aussi apprendre aux patients à gérer leurs priorités.


En Ile de France, où le taux de médecins en burnout frise les 50%, l'Association d'aide professionnelle aux médecins libéraux (Aapml) a créé une une assistance psychologique par téléphone. Des psychologues cliniciens repondent au 0826 004 580.

Par Cécile Coumau pour www.pourquoi-docteur.nouvelobs.com

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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 11:15

Suite à la lecture du livre de Matthieu Ricard et de bien d'autres livres qui pratiquent la pharmakosophie [c'est à dire la dénonciation systèmatique et l'accusation négative des différences théoriques ou idéologiques], je publie ce cours du groupe Ars-Industrialis qui vaut "à lui seul" tous les plaidoyers modernes.

 

 

De l'abandon des citoyens à l'analyse de la révolution conservatrice, en passant par les études du cerveau et le martyr de la langue ; Bernard Stiegler nous montre, à la hauteur de son talent, ce que peu de penseurs et scientifiques arrivent à peine à conceptualiser, en matière d'idées et d'influence des rétentions tertiaires sur l'être humain !

Bonne lecture à tous.

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 13:36

Avec la sexualité, l’argent est sans doute l’un des sujets les plus épineux dans la vie d’un couple. Ou l’on en parle trop et il alimente brouilles et conflits permanents. Ou l’on n’en parle pas parce qu’il est tabou !

 

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Au nom de vieilles croyances – « quand on aime on ne compte pas » –, on préfère taire nos ressentiments plutôt que de paraître mesquin. Pudeur oblige ! « Peu de couples arrivent à être parfaitement au clair avec le sujet », souligne Marie-Adèle Claisse, psychothérapeute et auteur de “Dites oui à l’argent”. « L’argent, comme la sexualité, a des fonctions affectives et symboliques qui vont bien au-delà de la satisfaction des besoins immédiats », explique le psychiatre Willy Pasini, dans “A quoi sert le couple ?”. Aussi, la manière dont il est géré en dit-il long sur la nature de la relation entre deux conjoints. « Quand l’argent pose problème dans le couple, il ne vient généralement que concrétiser ou amplifier un conflit préexistant », confirme Bernadette Blin, psychothérapeute.

 

Le manque de reconnaissance des mères au foyer

 

Le pouvoir octroyé par l’argent conduit à tenir le travail salarié pour une activité nettement plus noble que les diverses tâches liées au travail domestique. Nombre de femmes au foyer pâtissent de ce manque de reconnaissance. Et d’autant plus si elles ont pour compagnon un homme doutant de sa masculinité. Pour lui, sa fiche de paye constitue la principale source de valorisation et d’estime de soi. En pareil cas, des conflits ne pourront que surgir, fondés sur une croyance implicite : « Je gagne plus que toi, donc je vaux plus que toi. » Marc, contrôleur de gestion, gagne 3800 € bruts par mois. Sa femme, Annie, s’occupe de leurs deux enfants (quatre et deux ans). « Nous avons un compte commun dans lequel je pioche pour toutes les dépenses, explique-t-elle. Pour mes achats personnels, je prends le minimum car je me sens redevable envers Marc qui me fait souvent sentir que j’ai la belle vie : “Pendant que je “rame” dans mon boulot, dit-il, tu te promènes au parc avec les petits.” » Conforté dans la certitude qu’il fait tout, le salarié du couple peut en venir à penser qu’il se sacrifie pour une ingrate qui se prélasse pendant qu’il trime. « Les hommes ne réalisent pas que s’occuper d’une maison, c’est un travail à part entière, analyse Marie-Adèle Claisse. Pour eux, c’est normal puisqu’ils l’ont vu faire depuis des générations. » Comment la femme peut-elle sortir de ce malaise ? Tout d’abord, son choix de se consacrer à sa famille doit être pleinement assumé par les deux conjoints. « Si je travaille, tu pourras dire adieu aux petits plats mijotés pour le dîner, aux chemises repassées au pied levé ; et les enfants devront oublier les longs câlins après la sieste… » Ensuite l’épouse doit chiffrer sa contribution matérielle. Mais la plupart du temps, inhibée par les discours culpabilisants de son compagnon, reflets de l’opinion commune, elle n’ose pas. « Bien souvent, au nom de l’amour, de l’intimité et de la générosité, tout ce qui concerne les finances reste flou, constate Jacques Salomé dans “Jamais seuls ensemble”. Cependant, de part et d’autre, de vagues sentiments d’exploitation ou de dépouillement entretiennent des malaises et des ressentiments souterrains. » Pourtant, entre les économies de frais de garde, de ménage et l’indemnité de congé parental, Annie apporte une contribution de quelque 1100€ par mois.

 

Si la femme a le plus gros salaire

 

Traditionnellement, les femmes étaient dépendantes de leur mari. Mais, aujourd’hui, on assiste de plus en plus souvent à une inversion des rôles. Cette nouvelle donne pousse de nombreuses femmes à prendre leur revanche sur le « pouvoir » mâle. D’où l’émergence d’une revendication phallique féminine, remarquée actuellement par les psys. « L’homme c’est moi », déclarent-elles. Un fantasme qui demeure souvent inconscient mais qui insidieusement conduit à une dévirilisation du partenaire, une sorte de « castration ». Murielle gagne 3050 € nets par mois et Jean, moitié moins. Chacun dispose d’un compte personnel. Quant au budget familial – ils ont trois enfants –, il est géré sur un compte commun. « J’assure les restos, les cinés, les voyages. Autrement dit, Jean dépend de moi pour les extras et il le vit mal, raconte Murielle. Un exemple récent : nous voulons changer notre canapé. Celui qui plaît à Jean coûte 3800 €. Je lui ai dit que je le trouvais trop cher et que nous n’en avions pas les moyens. On a discuté longtemps jusqu’au moment où j’ai craqué : “De toute façon, tu n’as rien à dire, c’est moi qui paye !” » « Quand l’homme gagne, durablement, nettement moins que la femme, le risque est grand de voir ce dernier prendre une place d’enfant ou d’objet, observe Marie-Adèle Claisse. Cette infériorisation se produira notamment si l’homme a lui-même tendance à se dévaloriser, s’il a du mal à s’affirmer.» Murielle aurait pu proposer : « Avec ce que je gagne, je ne peux pas payer ce canapé. Si tu y tiens vraiment, peut-être pourrais-tu faire un emprunt pour que l’on partage les frais. » Ainsi, plutôt que de lui clouer le bec, elle le renvoyait à ses responsabilités et le mettait face à un choix. Il retrouvait une marge de manœuvre. « L’argent a le pouvoir qu’on lui donne, résume Marie-Adèle Claisse. Aux femmes aussi de se questionner sur ce qu’elles recherchent dans leur relation de couple. Ont-elles réellement envie d’un homme face à elles ? »

 

La difficile épreuve du chômage

 

Il y a des événements qui mettent le couple à rude épreuve. Le chômage en est un. Car l’inactivité forcée modifie l’image que l’on a de soi et de l’autre. « L’énergie du chômeur est investie dans sa blessure narcissique, souligne Jacques Salomé. Il se replie sur lui-même, perd son appétit sexuel, se désintéresse de tout. » Ce qui ne manque pas de raviver chez le conjoint insatisfactions et sentiment d’insécurité. « Très vite, il va reprocher à l’autre de ne plus gagner assez d’argent, observe Marie-Adèle Claisse. Non pas ouvertement, mais sous forme de petits reproches : “Tu pourrais t’occuper des étagères, quand même !” ; “Tu n’as pas fait les courses ?”... L’aigreur s’installe et les humiliations quotidiennes mettent l’autre en situation d’infériorité. » Sans oublier les inévitables restrictions induites par le chômage. Imaginez un couple dans lequel les distractions onéreuses ou les cadeaux coûteux servaient à masquer – ou du moins, à rendre tolérable – un manque de communication ou une mésentente fondamentale. Ce couple-là aura probablement davantage de difficultés qu’un autre à assumer les frustrations matérielles.

 

Comptes personnels ou compte commun ?

 

Le pouvoir n’est pas toujours l’apanage de celui qui gagne l’argent. Dans bien des couples, l’un approvisionne le portefeuille, mais l’autre tient les comptes… « En contrôlant les dépenses de son conjoint, l’homme – ou la femme – assouvit son besoin de maîtrise », explique Bernadette Blin. Pierre est passionné de musique. Il s’achète régulièrement des disques et au cours des deux dernières années, il s’est offert une chaîne hi-fi performante et deux guitares. Sandrine, sa femme, ne supporte pas de le voir « claquer » ainsi tout son argent (personnel). Elle le trouve égoïste et aimerait qu’il économise « pour les enfants plus tard ». Mais lui ne désire nullement sacrifier sa passion. Jusqu’où l’argent de l’autre est-il le mien ? Jusqu’où ai-je le droit de m’immiscer dans la gestion de son portefeuille ? La question se pose dès le mariage lors du choix du régime matrimonial. Seule une minorité de couples (environ 10 %) choisit la « séparation de biens » : en cas de divorce, chacun récupère sa mise pour les biens acquis ensemble après le mariage. Une importante majorité choisit la «communauté de biens réduite aux acquêts » : ce qui a été acquis après le mariage appartient de façon égale aux deux époux. « Opter pour le premier régime signifie que l’on pense possible une séparation, observe Marie-Adèle Claisse. Ce qui peut faire croire à l’un que l’autre se méfie de lui, générant une certaine angoisse. » Quand on se marie, on est plutôt dans l’idéalisation de la relation, le rêve, la fusion. Les comptes et la gestion s’accommodent mal avec cette idée de l’amour. « On s’imagine qu’il règle tout, mais n’est-ce pas l’amour qu’il s’agit de protéger par des garde-fous ? », souligne Gérard Béthune, psychothérapeute. Opter pour la séparation de biens, c’est aussi s’envisager soi-même comme une entité à part entière. De même, dans la vie quotidienne, la majorité des couples opte pour le compte commun. Mais partager tout, c’est aussi partager les dettes et se donner mutuellement le pouvoir de contrôler les dépenses de l’autre. L’idéal, estiment les psys, est que chacun participe au budget commun au prorata de ses revenus et gère ses propres économies sur un compte à part. « Il s’agit là d’un bien personnel, écrit encore Jacques Salomé. Cet argent n’est dû à personne. Il appartient réellement à celui qui peut en disposer sans culpabilité, sans état d’âme… pour se faire plaisir ou faire plaisir à qui bon lui semble. »

 

L’un est dépensier, l’autre pas

 

Conserver un compte personnel ne suffit pas toujours à garantir le respect de l’autonomie et de la liberté de l’autre. « Notre relation à l’argent se construit dans l’enfance en fonction des croyances et des messages que nous ont transmis nos parents, explique Marie-Odile Steinmann, psychothérapeute. Certains ont été élevés dans la peur de manquer, d’autres dans l’abondance. Si les deux conjoints ont ainsi une perception du monde différente, l’incompréhension surgit. » Sandrine a beau savoir que son mari achète ses disques et ses partitions avec son argent personnel, elle ne peut s’empêcher de lui en tenir rigueur. « Sandrine attend de son mari qu’il la sécurise, observe Bernadette Blin. Sa demande se porte sur l’argent mais son besoin est d’apaiser son insécurité intérieure. » Face à un partenaire irresponsable qui vide la tirelire du foyer, on est en droit de râler. Mais s’il ne fait que dépenser son propre argent, il est préférable de s’interroger : pourquoi cela m’angoisse-t-il de voir mon conjoint s’offrir des cadeaux ? Est-ce que je m’accorde ce droit-là ? Pourquoi l’argent me brûle-t-il les doigts ? « Par un effet miroir, l’attitude de notre partenaire nous aide à prendre conscience de nos angoisses profondes, estime Marie-Odile Steinmann. Quand il (elle) dépense, il (elle) vient réveiller ma peur de manquer. Quand il (elle) épargne, il (elle) me rappelle mes parents qui mettaient tout leur argent de côté “en cas de coup dur”. Une remise en question qui nous amènera sans doute à adopter un nouveau comportement face à l’argent. » L’essentiel pour un couple est de s’engager sur des bases saines : des valeurs communes, le sens des responsabilités, la compréhension et le respect réciproques. « On ne peut former un couple à l’inverse de ce que l’on est », souligne enfin Marie-Adèle Claisse. Autrement dit, si vous êtes plutôt du genre « près de vos sous », inutile de vous acoquiner avec un flambeur !

 

Divorce : peines de cœur et peines d’argent

 

Une séparation difficile se traduit toujours par des conflits autour de l’argent : partage des biens, montant de la pension alimentaire et de la prestation compensatoire (destinée à rééquilibrer la baisse du niveau de vie de l’un des conjoints s’il ne travaillait pas avant le divorce). « Toute séparation implique un deuil psychologique, note Willy Pasini. Ceux qui n’en sont pas capables se servent parfois de l’argent pour prolonger artificiellement un rapport qui n’existe plus. » Mais avant de passer devant le juge, il est possible d’éviter le conflit en consultant un médiateur familial. « Un cas est fréquent : celui de la femme blessée et décidée à demander une prestation compensatoire très élevée, explique Brigitte Teitler, médiatrice à l’Aadef (1). En amenant le mari à entendre et à reconnaître la souffrance de son épouse, nous permettons à celle-ci de se sentir mieux comprise et, généralement, son exigence financière diminue. Autre cas de figure : l’homme quitté, qui refuse de payer une pension alimentaire. Nous lui expliquons qu’il s’agit là d’un acte de responsabilité vis-à-vis de ses enfants, ce qui l’incite à reprendre sa place de père. C’est en donnant du sens aux actes que nous aidons les couples à prendre conscience de ce qui se joue et à trouver des solutions équitables pour les deux conjoints. »

 

Le prix du désir

 

Toute chose est-elle à vendre, y compris le désir, l’amour, l’identité de chacun ? C’est cette question que Lætitia Masson met en scène dans son second long métrage, “A vendre”.En quête d’elle-même, France Robert (Sandrine Kiberlain) cherche dans l’argent la clef de ses incertitudes sur les autres, sur ses sentiments et son histoire. Dès sa première rencontre amoureuse, elle exige de son partenaire qu’il la paye en garantie de son amour. Dans cette attitude, France ne voit ni commerce d’un corps, ni marchandage sordide. L’argent réclamé vient plutôt fonder son désir, la rassure sur la vérité de son identité et l’accompagne dans la conquête d’elle-même. L’argent s’apparente ici à une prothèse masquant la fuite, l’effondrement et la perte de repères d’une jeune femme. En même temps qu’il est le promoteur d’un lien, la promesse d’une liberté possible.

 

À lire

 

“Pour une harmonie du couple au quotidien”de Marie-Odile Steinmann. Argent, communication,sexualité, éducation... Les clés très concrètes pour aider chaque conjoint à trouver sa place dans le couple. (Alain Brêthes, 1994).

 

Cécile Dollé - www.psychologies.com

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 13:36

"A la faveur de la crise, les opinions publiques prennent conscience d'un fait : l'explosion démographique, la crise énergétique ou encore le changement climatique posent de sérieuses questions qu'il ne faut plus remettre au lendemain. De plus en plus de personnes en sont convaincues : la croissance illimitée n'est pas viable à long terme dans un monde où les ressources s'épuisent peut à peu. Il s'avère en outre que l'augmentation du PIB dans les pays industrialisés n'a abouti à aucune amélioration notable de la qualité de vie depuis les années 70. Se pourrait-il alors que la société de consommation ne tienne pas ses promesses de bonheur et que le bien-être ne soit pas inhérent à la croissance ?". Un reportage Arte Future.

 

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 07:48

« La justice n’a pas la culture du mea culpa ! »

 

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Il est le roi des acquittements. L’avocat Eric Dupond-Moretti sort un livre, écrit à quatre mains avec Loïc Sécher, "définitivement blanchi" après avoir été condamné à 16 ans de réclusion pour des viols sur une adolescente...

 

Novembre 2000. Une jeune fille de 14 ans se déclare victime d’un viol dont l’auteur serait son voisin, Loïc Sécher. Une enquête expéditive et deux jugements sans preuves, sans ADN et sans aveux – en première instance et en appel – envoient néanmoins Loïc, alors âgé de quarante ans, en prison pour 7 ans. Il faudra attendre 2008 pour que Maître Dupond-Moretti obtienne que s’ouvre un procès en révision à la suite des rétractations de l’accusatrice.

 

Dans ce livre à deux voix, Loïc Sécher décrit le drame qu’il a vécu. L’horreur d’être accusé d’un pareil crime, ses vaines protestations d’innocence, les traitements que ses codétenus lui réservent, les proches qui s’éloignent, la solitude désespérée. Éric Dupond-Moretti, lui, se livre de manière implacable au décryptage d’une affaire où les rouages de l’appareil judiciaire s’emballent jusqu’à briser la vie d’un homme.

 

Loïc Sécher est le septième condamné officiellement innocenté depuis 1945. Il a pardonné à la jeune fille repentante qui l’a précipité dans une déchéance insoutenable. Pour la justice, ça lui sera plus difficile : il ne sait plus très bien ce que veut dire ce mot.

 

Voici un entretien exclusif d'Eric Dupond-Moretti avec les journalistes du quotidien "l'Est Républicain":


Pourquoi ce livre ?


D’abord pour Loïc Sécher. Il a été judiciairement réhabilité, totalement blanchi, mais il me paraît important de donner une autre dimension à cet acquittement. On ne sait jamais, des fois que certains, dans la rue, le regardent en se disant qu’il n’y a pas de fumée sans feu, qu’il est peut-être quand même coupable malgré tout, comme dans l’affaire d’Outreau.  Par ailleurs, c’est pour moi le cas pratique de « Bête noire » (NDLR : son précédent livre). Et, là, j’ai pu illustrer tous ces dysfonctionnements de la justice dont je parlais. Dans l’affaire Sécher, ces dysfonctionnements ont conduit deux cours d’assises à condamner un innocent.


Ces dysfonctionnements interviennent au niveau de l’enquête ? De l’instruction ? Du procès ?


A tous les niveaux. Dans l’affaire Sécher, un gendarme - qui est par ailleurs ami du père de la victime - veut des aveux et comme il ne les obtient pas, il va délibérément se placer sur le terrain de la sexualité et demander ses fantasmes à Loïc. Par nature, les fantasmes sont judiciairement irrecevables. Il n’y a pas de beaux fantasmes et des fantasmes moches. Et assez naïvement, Sécher va lui répondre. Alors que cette part de l’intime n’est en rien susceptible d’éclairer une enquête.
Par ailleurs, il n’y a jamais eu de confrontation entre Sécher et cette adolescente qui l’accusait. Dans ce dossier, il y avait pourtant largement matière à douter. La gamine a avancé ses accusations par étapes. Et chaque fois, elle rajoutait des faits. Mais les constatations médico-légales auraient dû faire douter.


Une erreur judiciaire est une accumulation de petites erreurs qui débouchent, au final, sur une monstruosité, un OVNI judiciaire…


Oui. C’est une prise de risque volontaire avec les principes qui sont les nôtres. Dans ce dossier, il y avait matière à douter. Mais on est, une fois encore, dans la dictature de l’émotion.


‘’ La victime, électoralement très porteuse ’’


Ces dernières années, on a accordé une place énorme aux victimes. A chaque fait divers, il y avait un ministre ou le président sur place. Cela a débouché sur une véritable inflation législative…


C’est électoralement très porteur. Je pense que le pouvoir politique a finalement peu de prise sur l’économie et se rabat, par facilité, par médiocrité, sur le sécuritaire. Et c’est gagnant à tous les coups. Quand on essaie de mettre en place des aménagements de peine, on nous dit qu’on méprise les victimes. Ces victimes sont devenues un mot d’ordre électoral. On a feint de découvrir une espère d’axiome indiscutable selon lequel il suffirait de condamner très fort pour obtenir la rémission des crimes. C’est faux. Le crime est consubstantiel à l’humanité et si condamner très fort suffisait, cela se saurait. Le risque zéro n’existe pas et n’existera jamais.


Malgré ces erreurs judiciaires, vous écrivez que la justice n’a pas la culture du mea culpa…


Daniel Legrand fils, l'un des acquittés de l'affaire d'Outreau, a été renvoyé devant la cour d’assises de Rennes pour des faits qu’il aurait commis quand il était mineur. Alors que c’est la même qualification que celle pour laquelle il a été acquitté. Que souhaite-t-on ? Une condamnation ? C’est monstrueux. Il a été détenu pendant quatre ans, comme son père, il a basculé dans la drogue, a eu un mal fou à se reconstruire.  Et quand tout est terminé, sous la pression d’un syndicat de magistrats et d’une association de victimes coproductrice du film «  Outreau, l’autre vérité », le procureur général de Douai renie sa parole et renvoie ce gamin aux assises. Mais Outreau n’a jamais été admis dans la magistrature. Pour elle, c’est une plaie béante. Il faut absolument que l’institution ne se soit pas trompée.


Très souvent, les innocents se défendent moins bien que les coupables…


C’est certain, ils ne connaissent pas l’histoire. Le coupable, s’il est habile, peut adapter son discours à la vérité qu’il connaît. L’innocent est aussi souvent hébété parce qu’il ne comprend pas ce qui lui tombe dessus. Il est persuadé que cela va se résoudre tout seul, que la justice va se rendre compte qu’il est innocent. On a reproché à Dreyfus de ne jamais avoir fait de demandes de mise en liberté. Mais, militaire, grand serviteur de l’Etat, il était convaincu que l’institution allait se rendre compte qu’elle se trompait.


Débuts au cinéma


Que pensez- vous de la réforme pénale de la Garde des sceaux Christiane Taubira et notamment de cette fameuse peine de contrainte pénale, avec des obligations immédiates mais pas d’incarcération ?


Je ne comprends pas bien ce système. Je pense que l’idée est excellente mais je ne vois pas ce qui distingue cette mesure du sursis avec mise à l’épreuve avec exécution provisoire.


Quelle est la réforme la plus importante à réaliser selon vous ?


Séparer le siège du parquet, réintroduire une véritable culture du contrôle. La chambre de l’instruction reste une chambre de confirmation. On est dans ce que le président Canivet avait appelé la ‘’ bureaucratie judiciaire ’’. Plus personne ne contrôle plus personne.


Cet été, vous avez  fait vos débuts d’acteurs dans un court-métrage (« Vos violences », d’Antoine Raimbault) qui sortira l’an prochain. Faites-nous le pitch…


Un avocat, dont la fille a été agressée, est écartelé par un dilemme cornélien : d’un côté, tout ce qu’il  a appris, sa culture, sa culture du doute, et, de l’autre, une volonté, même forcenée, de connaître une vérité, peut-être en trichant. C’est le questionnement de cet homme qui va ou non trahir pour sa fille un certain nombre de principes auquel il croit. J’ai adoré cette parenthèse cinéma.
Comédien, le parallèle avec votre métier d‘avocat est tentant…


Bien sûr, oui. C’est comment on s’empare d’une émotion qui n’est pas la sienne pour en faire quelque chose. Avec un autre point commun évident : si on n’est pas sincère, cela se sent tout de suite.


La cour d’assises est une forme de comédie…


 Oui. Il y a une théâtralisation, des décors. Il y a des décors, des costumes, une salle. Il y a même une sonnerie d’ailleurs, comme au théâtre. Il y a, oui, une forme de théâtralité. D’ailleurs, s’agissant des avocats, on parle de ténors, comme à l’opéra.


‘’ Acquittator, ça me gonfle… ‘’


Qu’est-ce qu’une plaidoirie réussie pour vous ?


C’est une plaidoirie efficace. Elle se mesure au résultat. Le reste n’a aucun intérêt.


Vous avez la réputation d’être très proches des jurés. Vous dites souvent aimer qu’ils aient envie de boire un Ricard avec vous…


Je suis très accessible mais c’est ma nature.  Je ne me force pas, j’ai des copains dans tous les milieux. Des paysans, des prolos, des fortunés. Je n’ai pas découvert l’éclectisme en devenant avocat. J’ai travaillé longtemps en restauration, c’est l’une des plus belles écoles pour aborder, rencontrer les gens.


Dans une plaidoirie, les mots sont importants. Mais il a aussi les attitudes, les silences…


Oui, il faut bien sûr jouer avec ses interlocuteurs. Il faut être attentif à eux car ils répondent à l’avocat. Bien sûr, ils ne l’interpellent pas mais on voit quand ils adhèrent, quand ils tiquent. Tout est important dans une plaidoirie. Les jurés attendent de l’avocat une jolie forme, ils ont une exigence dans ce domaine, mais ce qu’ils veulent surtout, c’est ne pas être pris pour des ânes. Ils veulent une plaidoirie pédagogique, de bon sens.


Vous avez conscience que les présidents de cour d’assises sont un tantinet angoissés quand vous arrivez dans un procès…


Non. Je pense que les bons présidents sont contents de me voir. Je n’ai jamais eu d’incidents avec eux. Le contradictoire fait peur aux médiocres.  C’est avec les mauvais présidents qu’il faut se battre aux forceps. D’ailleurs, j’ai récemment été invité à une formation des présidents de cours d’assises à l’ENM (Ecole nationale de la magistrature). C’est énorme...


Vous êtes devenu une bête de foire. Attendu pour plaider dans toutes les villes de France et annoncé à grands roulements de tambour…


Cela m’emm… un peu. C’est la rançon de cette notoriété. Mais cette présentation-là me chagrine.


Votre surnom d’« Acquittator » vous fatigue ?


J’en suis à la fois fier et je préfère ça à « Perdator », mais, oui, quelque part, cela me gonfle…


Vous gagnez beaucoup d’argent. Qu’en faites-vous ?


Je gagne très bien ma vie, nettement moins bien qu’un grand joueur de football, qu’un grand avocat d’affaires, mais nettement mieux qu’un ouvrier d’usine. Après, je n’ai pas un train de vie somptuaire mais je m’interdis de pleurer sur mon sort parce qu’il y a des gens qui sont dans une très grande difficulté.


‘’ Le routier le mieux payé de France ‘’


Vous passez votre vie sur les bancs des cours d’assises, aux quatre coins de la France. Seul et sans voir votre famille, vos amis. Vous n’en avez pas marre de cette vie de saltimbanque ?


Un soir de détresse, en compagnie de Michel Mary, un journaliste, je me suis mis à ‘’ chouiner ‘’, à lui dire que j’en avais ras le bol de cette vie de routier. Il m’a répondu : ‘’ T’es le routier le mieux payé de France ! ’’. Il ne faut pas offenser le Bon Dieu. Cette vie, je l’ai choisie, elle me consume, mais c’est ma vie. Et d’ailleurs, dès que je suis en vacances, dès que je m’arrête, au bout de quelques jours, j’ai envie d’y retourner.  Il y a une forme d’addiction, je pense. Le stress que cela génère fait l’effet d’une drogue. J’ai mal mais j’aime avoir mal.


Par ailleurs, ce métier m’apporte tellement de choses. Une forme de bien–être matériel que je ne renie pas mais surtout les rencontres avec des gens tellement différents. Un mendigot le lundi, un prince de sang le mercredi et je finis le vendredi par un ouvrier, un notaire, un commerçant ou un médecin. C’est absolument fantastique ! Quelle chance ! Je pense souvent à ceux qui ont un boulot à la chaîne. J’ai fait ça dans ma vie, j’emballais des vitres de voiture. C’était toute la journée la même chose. Et si je n’étais pas attentif, ça sautait en bout de chaîne et on se faisait engu… Et puis, quel bonheur, dans cette époque hygiéniste et aseptisée, de pouvoir dire ce que l’on a envie de dire. Ça, c’est un vrai luxe…


Albert Naud, mythique pénaliste, disait : ‘’ Les défendre. Les défendre tous ’’.  De l’extérieur, les gens ont du mal à comprendre comment on peut, parfois, faire acquitter un coupable… C’est dérangeant pour vous ?


Non. Je me satisfais de ce que me dit celui que je défends. L’avocat, c’est celui qui prête sa voix, pas sa conscience. Je ne suis pas le juge de celui que je défends.  Moi, ce qui m’importe, c’est de savoir si la preuve de la culpabilité est rapportée. Et si un coupable passe entre les mailles, il faut se souvenir de ce qu’a dit Voltaire : ‘’ Mieux vaut acquitter cent coupables que condamner un seul innocent ‘’.


Un mot sur le procès de Jean-Louis Muller. Poursuivi pour avoir maquillé le meurtre de son épouse en suicide, ce médecin a pris deux fois 20 ans avant que la Cour de cassation n’annule le verdict. Il sera donc jugé une troisième fois à Nancy, du 21 au 31 octobre prochains. C’est le plus gros rendez-vous judiciaire de l’année 2013…


Un seul mot car je veux réserver l’exclusivité de mes explications aux juges : je ne comprends pas comment cet homme a été  condamné.


Recueilli par Eric NICOLAS
 « Le calvaire et le pardon, les ravages d’une erreur judiciaire revue et corrigée », de Loïc Sécher et Eric Dupond-Moretti, aux Editions Michel Lafon.

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Bio express


20 avril 1961 : naissance à Maubeuge.
1984 : intègre le barreau de Lille.
27 mars 1987 : premier acquittement.
1993 : défend Jacques Glassmann, le joueur de football qui a révélé l’affaire VA – OM.
Juillet 2004 : obtient l’acquittement de Roselyne Godard, la boulangère d’Outreau.
Février 2006 : acquittement de Jean Castela, l’un des commanditaires présumés de l’assassinat du préfet Erignac.
Mars 2010 : acquittement de Jacques Viguier.
Juin 2011 : acquittement de Loïc Sécher.
Juillet 2011 : centième acquittement.
Mars 2012 : acquittement de Bernard Barresi, un parrain marseillais soupçonné d’un braquage à 5,2 millions d’euros.

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 07:26

Caractéristique du système français, l'obsession de la réussite serait à l'origine de nombreux échecs scolaires. Ce documentaire dresse un état des lieux sans concessions de l'enseignement à la française, trop compétitif !

 


-Un état des lieux sans concessions de l'enseignement à la française, commenté par de grands pédagogues-

Caractéristique du système français, l'obsession maladive de la réussite serait à l'origine de nombreux échecs scolaires. Ce documentaire dresse un état des lieux où l'enseignement à la française derive vers un climat malsain de compétitivité, où les valeurs de l'entreprise surdéterminent celles de la république.

(FRANCE, 2012, 69mn) ARTE Future.

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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 11:37

C’est dans La technique et le temps (3 tomes, ed. Galilée) que Bernard Stiegler élabore le concept de rétention, notamment celui de rétention tertiaire. Il y a en effet trois types de rétention ; les rétentions primaires, secondaires et tertiaires. Explication :

 

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Ces rétentions sont mieux comprises si l’on prend pour exemple un objet temporel, et Bernard Stiegler reprend l’exemple de Husserl, à savoir la celui de la mélodie. Quand on écoute une mélodie, la rétention primaire est celle qui retient la note entendu pour la lier à celle qui précède. Si il n’y avait pas cette rétention primaire, nous n’entendrions pas de mélodie, mais simplement une succession de note sans rapport entres elles.

 

Maintenant, considérez la situation suivante : vous entendez une musique que vous avez écouté plusieurs fois. C’est toujours le même disque, mais vous appréciez cette musique toujours un peu plus, et en même temps différemment, à chaque écoute. Cette différence dans l’écoute est précisément la rétention secondaire. C’est également elle qui vous fait apprécier une chanson médiocre parce qu’elle vous rappelle d’agréables souvenirs de vacances. Ces rétentions secondaires sont celles qui interprètent et modifient les rétentions primaires, c’est la raison pour laquelle nous n’entendons jamais exactement les mêmes choses (cf la note Entre vous et moi).

 

La rétention tertiaire, dans l’exemple que je viens de prendre, c’est le disque lui-même. Le disque en ce sens qu’il est un support de mémoire, et le fruit d’une technique (aujourd’hui on parle plus facilement de technologie). Tout objet produit par l’homme est une rétention tertiaire. Les rétentions tertiaires sont le milieu dans lequel interagissent les rétentions primaires et secondaires. Ces rétentions tertiaires, Bernard Stiegler les appelle aussi epiphylogénétiques, car elles constituent un système de supports de mémoire externe à notre propre corps, et grâce auquel nous nous transmettons une mémoire de générations en générations.

 

***

 

Sur internet et notamment avec les blogs, voyons comment cette économie entre les différentes rétentions fonctionne :

 
 J’écris une nouvelle note. Pour celui qui la lit, elle va modifier ses rétentions secondaires, il ne verra plus certaines certaines choses de la même manière, et il sera plus facile pour lui de trouver du sens lorsqu’il lira d’autres de mes notes. S’il s’abonne à mon fil RSS, il me connaîtra beaucoup mieux et appréciera mes notes autrement qu’un nouvel arrivant qui découvre mon blog pour la première fois. Ce blog est une rétention tertiaire, il est un support de mémoire. Voilà pourquoi dans son sous-titre il est écrit : « Hypomnemata : supports de mémoire ».

 

De Google à Flickr, tous les grands acteurs du web veulent être LA rétention tertiaire de nos rétentions secondaires. Car les rétentions tertiaires constituent le milieu dans lequel nos rétentions secondaires opèrent une sélection de nos rétentions primaires. L’index de Google nous indique, tel un index, ce qu’il faut retenir en priorité, et où notre attention doit se porter.

 
 Il est donc évident que l’enjeu de la gigantomachie actuelle est le contrôle de nos rétentions secondaires, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Patrick Le-Lay affirmait que son métier c’est de vendre du temps de cerveau disponible, c’est à dire de l’attention, à Coca Cola.

 

Il y aura autant de compréhensions de cette note que de lecteurs. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose d’arriver à communiquer de manière univoque ?

 

Par www.christian-faure.net

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 09:12

Bienvenue chez Goldman Sachs, le supermarché de la finance. Visitez chacun des rayons : on y trouve de tout, pour tout, partout. Et toujours, on passe à la caisse ! Cliquez ici pour des interviews indexés par secteur d'activité.

 

 

Goldman Sachs, la banque qui se prend pour Dieu, qui domine les médias et la politique dans le monde, serait-elle à l'origine de la perversion généralisée qui rêgne sur nos sociétés ?

 

 

  - Double cliquez sur la vidéo pour obtenir le plein écran -

 

   Depuis cinq ans, la banque d'affaires américaine Goldman Sachs incarne tous les excès et dérives de la spéculation financière. Après s'être enrichie pendant la crise des « subprimes » en pariant sur la faillite des ménages américains, elle a été sauvée de la faillite grâce à ses appuis politiques. Quand le krach financier traverse l'Atlantique, Goldman Sachs devient l'un des protagonistes de la crise de l'euro en pariant contre la monnaie unique, après avoir maquillé les comptes de la Grèce. Quand les gouvernements européens tombent les uns après les autres, "la Firme" en profite pour étendre son formidable réseau d'influence sur le Vieux Continent.

 

 
UN EMPIRE INVISIBLE !

Plus qu'une banque, Goldman Sachs est un empire invisible riche de 700 milliards d'euros d'actifs, soit deux fois le budget de la France. Un empire de l'argent sur lequel le soleil ne se couche jamais, qui a transformé la planète en un vaste casino, pariant sur tout et n'importe quoi pour engranger toujours plus de profits. Grâce à son réseau d'influence unique au monde et son armée de 30.000 moines banquiers, Goldman Sachs a su profiter de ces cinq années de crise pour accroître sa puissance financière, augmenter son emprise sur les gouvernements et bénéficier de l'impunité des justices américaines et européennes.

  
Ce documentaire de Marc Roche, journaliste spécialisé au Monde, auteur du best-seller La Banque, et de Jérôme Fritel, est une plongée au cœur de ce pouvoir qui ne reconnaît aucune frontière, ni aucune limite et menace directement les démocraties. Les témoignages, à visage découvert, d'anciens salariés de Goldman Sachs, de banquiers concurrents, de régulateurs, de leaders politiques, d'économistes et de journalistes spécialisés dévoilent pour la première fois la toute puissance financière et politique de "la banque qui dirige le monde".

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 11:03

La médecine moderne s'appuie sur des études réalisées à grande échelle, visant à aiguiller les décisions et à garantir la sécurité du patient. Pourtant, les erreurs se multiplient. Enquête sur les aléas de la "médecine factuelle".

 

 

 

En Europe, le nombre d’opérations chirurgicales n’a jamais été aussi élevé. Mais cela signifie-t-il que les patients sont mieux soignés ? De plus en plus fréquemment, les praticiens appliquent la "médecine factuelle" : des commissions établissent, à partir d’études cliniques et de statistiques, des lignes directrices auxquelles doivent se référer les professionnels de santé pour délivrer traitements et thérapies. Mais cette approche moderne, fondée sur la recherche de certitudes maximales, suscite la controverse. Laissant peu de place à la singularité de chaque individu, elle ouvre la voie à la standardisation des décisions. Pourtant, le cas particulier et isolé existe : il serait dangereux de le négliger ou de le traiter uniquement sur la base de conclusions qui s’appliquent au plus grand nombre.

 

Ellen, une adolescente qui souffre d’une maladie rare, a ainsi subi les effets secondaires d’un médicament inadapté à son cas. Les praticiens doivent donc prendre en compte le facteur humain : malgré l’efficacité de la technologie moderne, rien ne remplace l’expérience, l’intuition et un entretien consciencieux avec le patient. Certains détracteurs de la "médecine factuelle" voient d’ailleurs dans cette approche la suprématie de la rentabilité financière, car consacrer du temps à un patient coûte beaucoup d’argent.

 

Ce documentaire édifiant donne la parole à des médecins, chercheurs et patients, qui souhaitent revenir à un véritable "art de guérir" pratiqué au service de chacun.

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 15:56

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Par Patrick Cingolani, professeur de sociologie.

 

Le travail précaire relève de multiples aspects. De nombreuses recherches depuis une cinquantaine d’années ont montré les effets de division, de segmentation et d’opacification du collectif de travail ; d’autres ont insisté sur ses effets d’assujettissement.

 

Je voudrais, en m’appuyant entre autres sur l’exemple du BTP et de l’hôpital, montrer comment ces effets, souvent provoqués à la faveur de transformation dans les conditions de la production, ont une incidence délétère sur la transmission des savoirs professionnels.

 

Le BTP, qui a connu tout à la fois un mouvement de rationalisation et de segmentation, a été l’objet d’un processus de précarisation. La sous-traitance, en fractionnant et en multipliant les entreprises distinctes sur un même site, le travail intérimaire, en gérant une main-d’œuvre flottante, souvent clandestine, ont accru les divisions et les segmentations du collectif de travail. Démolition, maçonnerie, ferraillage, charpente métallique, coulage du béton… sont le plus souvent sous-traités.

 

Les savoir-faire se sont atrophiés à mesure du renforcement de cette segmentation et, pour ces mêmes raisons, les transmissions professionnelles ont perdu de leur signification. Dans ce secteur, confronté à de nombreux départs à la retraite, les générations de salariés qui sont entrées dans les années 1970 se trouvent désormais confrontées à une crise de transmission à la fois auprès des travailleurs immigrés clandestins et auprès des jeunes générations, qui sont passées par l’appareil scolaire et dont les styles de vie et les identités s’arrangent mal de conditions de travail ingrates mais aussi d’un rapport au corps confronté à l’usure.

 

Un autre exemple de cette relation entre précarisation et perte d’expérience professionnelle apparaît dans le milieu hospitalier et dans un contexte tertiaire, qui concerne cette fois les soins aux personnes malades ou âgées. L’évolution des pathologies avec le vieillissement de la population, la médicalisation des soins, l’introduction des logiques gestionnaires, ont transformé les conditions de travail du personnel au bas de la hiérarchie professionnelle, notamment les aides soignantes. L’embauche parmi celles-ci d’un personnel contractuel, la subordination des remplacements à des logiques d’urgence, le turnover provoqué par les difficultés du travail ont rendu plus difficiles les conditions du recrutement, laissant moins de temps aux personnels titulaires d’apprécier les compétences et les qualités des recrues. Ce qui, au final, a diminué les transmissions de savoir-faire.

 

La précarisation de fait d’une partie du personnel a entraîné une nouvelle fois une perte des savoirs mais aussi une dégradation de l’ambiance collective, puisque, à travers les savoirs, c’est aussi la confiance relationnelle et la sécurité des pratiques qui se jouent au sein du collectif de travail. Il serait possible de montrer les effets délétères du travail précaire sur les savoirs collectifs dans bien d’autres secteurs d’activité, comme l’industrie ou la communication. En dépit de ce qu’affichent souvent les entreprises de travail intérimaire, le travail précaire concerne principalement les emplois les moins qualifiés.

 

Il faut en mesurer l’incidence sur les conditions de travail certes, mais aussi sur la transmission des savoirs et des savoir-faire dans les entreprises, et plus généralement sur la dégradation du savoir collectif. La confiance ne relève pas seulement du caractère rationnel des procédures, elle relève aussi d’éléments affectuels, relationnels, identitaires, dont sont porteurs parfois les moins qualifiés. Si l’entreprise est une institution, ce caractère est de plus en plus mis à mal par des logiques de rationalisation économique toujours plus impatientes.

 

Patrick Cingolani - http://www.csprp.univ-paris-diderot.fr/Cingolani

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