11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 10:41

Pour commencer cette deuxième semaine de révision du bac philo, Adèle Van Reeth a rencontré Olivier Verdun et ses élèves au Lycée Félix Le Dantec de Lannion, pour traiter du sujet : "Suffit-il d'expliquer le corps pour comprendre l'esprit?"

 

L'importance de la psychanalyse et comment la psychanalyse envisage le rapport corps-esprit: cliquez à la 45ème minute de l'émission pour écouter cette dissertation pertinente:

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  Adèle Van Reeth et Olivier Verdun ©Radio France
  

Plan :

I) De l'homme-machine à l'homme-neuronal. Et inversement.

  

Idée directrice : il suffit d'expliquer le corps pour comprendre l'esprit car l'esprit n'est qu'une propriété de la matière. Cette option matérialiste forte conduit soit à éliminer du vocabulaire philosophique et scientifique le mot «esprit», soit à faire de l'esprit un épiphénomène des processus neuronaux. On aboutit alors à une naturalisation de l'homme, de la pensée, de la subjectivité dont il convient de mesurer les enjeux.

 

A) Déterminisme physique et déterminisme psychique

  1. 1. Le paradigme de l'explication scientifique
  2. 2. Le modèle mécaniste (Descartes)
  3. 3. Une physique du désir, la psychanalyse (Freud)

B) L'âme matérielle : des atomes aux neurones

 

1. Les neurosciences : le cerveau pense

2. L'atomisme antique (Lucrèce)

 

C) La naturalisation de la pensée et de la subjectivité

  1. 1. L'écueil naturaliste et positiviste
  2. 2. Le rêve d'un homme naturel et transparent

 

Transition :

Que l'esprit n'existe pas sans cerveau et qu'il soit le résultat d'un processus évolutif naturel, que les sciences naturelles contribuent, et contribueront encore plus demain, à notre connaissance de ce qu’est l'esprit, est-ce à dire que le corps humain produit sa pensée ? Les phénomènes mentaux n'ont-ils pas leur niveau d'organisation et leur causalité propre, même s'ils sont incompréhensibles en dehors d'un substrat matériel ?

 

II) Le corps spirituel

  

Idée directrice : on peut plus facilement comprendre (comprendre, étymologiquement, c'est «prendre avec») le corps par l'esprit que l'inverse. Le corps présuppose l'activité de l'esprit. La matière est d’abord une production de l'esprit qui confère aux objets le statut de réalité intelligible. La matière est, en ce sens, éminemment spirituelle.

 

A) L'esprit, entéléchie du corps

  1. 1. L'immatérialité de l'âme (Lucrèce derechef)
  2. 2. De la puissance à l'acte (Aristote)

B) Le corps, chef-d'œuvre de l'esprit

  1. 1. L'esprit sublime le corps (Alain)
  2. 2. La perception comme intellection de l'esprit (Descartes derechef)

3. L'énergie spirituelle (Bergson)

 

C) Le corps pensant

  1. 1. Le corps et l'esprit, une seule et même chose
  2. 2. Vers un matérialisme faible

 

Transition : Il ne suffit donc pas d'expliquer le corps pour comprendre l'esprit : sans l'esprit, le corps n'est qu'une matière inerte, indéterminée, impensable. Les événements mentaux sont déterminés par les événements physiques, mais dans un sens large et très approximatif. L'esprit, irréductible à son fonctionnement, est le mouvement d'une subjectivité qui, dans l'extériorité de la matière, tente de de se ressaisir. La pensée jouit ainsi d'une autonomie par rapport au corps eu égard à son pouvoir de réflexivité. Comment alors comprendre l'esprit sans pour autant renoncer à l'expliquer ou à le connaître ?

 

III)   Expliquer plus pour comprendre mieux

 

Idée directrice : la question se pose maintenant de savoir de quel genre de connaissance relève l'esprit. Savoir objectif et compréhension subjective ne sauraient être confondus, même si compréhension vécue et explication objective peuvent être coordonnées.

 

A) Connaissance objective et connaissance subjective

  1. 1. Causalité et motivation
  2. 2. Une herméneutique de l'esprit

B) L'intentionnalité

  1. 1. L'expérience vécue et le sens
  2. 2. Intentionnalité et liberté

C) Causalité psychique et subjectivité : la psychanalyse derechef

 

1. Le déterminisme psychique

2. La preuve par la parole


Bibliographie :

- Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, chapitre 1 et 2 notamment
- Descartes, Méditations métaphysiques, 2ème méditation : le modèle dualiste
- Lucrèce, De la nature III

- Aristote, De l'âme II
- Descartes, Dioptrique, "Vision"
- Bergson, L'énergie spirituelle, "L'âme et le corps"

- Wilhem Dilthey, Introduction aux sciences de l'esprit
- Max Weber, La Sociologie compréhensive
- Freud, Oeuvres complètes : psychanalyse

  

Lecture des textes : Georges Claisse

Réalisation : Mydia Portis-Guérin

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 16:34

« Le bonheur est un principe ; c’est pour l’atteindre que nous accomplissons tous les autres actes » écrit Aristote. Selon le philosophe grec, la recherche du bonheur serait donc le but de toute vie. Bonheur se disant « eudemonia », par extension, on nomme « eudémonisme » les doctrines qui font de la quête du bonheur le but suprême de l’existence.

 

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Mais qu’est-ce donc que le bonheur ? Est-ce la recherche des plaisirs (« s’éclater ! », « se faire plaisir » comme on dit aujourd’hui). S’agit-il plutôt de trouver une certaine sérénité, plus durable que le plaisir ? Ou plus modestement, est-ce simplement le fait de s’éviter des souffrances inutiles ?


  

Dans l’Antiquité, en Grèce, terre de naissance de la philosophie, deux grands courants de pensée ont formulé leur recette pour atteindre une vie heureuse : l’épicurisme et le stoïcisme.


 

L’épicurisme


On assimile souvent à tort l’épicurisme avec la recherche des plaisirs charnels : la fête, la bonne chère, le vin et le sexe… L’épicurien ne serait rien d’autre qu’un « bon vivant », qui ne pense qu’à se faire plaisir. Pourtant Épicure (341-270 av. J.-C.) n’était pas un partisan de la débauche. Le philosophe soutient que, pour atteindre le bonheur personnel, il faut savoir tempérer ses envies, repousser les plaisirs futiles et factices comme le luxe, le pouvoir et la gloire, fuir les passions. La passion amoureuse elle-même est pour lui une source de souffrance plus que de satisfaction. Le bonheur se trouve donc dans la sagesse. C’est en tout cas sur ce modèle qu’Épicure a copié sa vie. À Athènes où il s’était établi, il est resté en marge de l’agitation de son temps. Ayant acheté un bout de terrain, il y fonde une école philosophique : « l’école du jardin ». À l’écart de la vie agitée de la Cité, de ses ambitions démesurées, de ses troubles, il a mené une existence simple, cultivant l’amitié, l’art et les sciences. Son école fut une sorte de confrérie, ouverte à tous, hommes et femmes, jeunes ou vieux, Athéniens ou étrangers.


 

L’épicurisme est un refus de la course effrénée des plaisirs. Il se démarque d’un hédonisme uniquement préoccupé par les plaisirs immédiats, tel les préceptes enseignés actuellement. Il se démarque aussi de l’ascétisme, qui est un renoncement total aux plaisirs de ce monde. Être heureux, pour Épicure et les siens, c’est choisir entre l’essentiel et l’accessoire, entre les ambitions futiles et celles qui comptent vraiment.


 

Le stoïcisme


Le stoïcisme désigne un vaste courant de pensée qui eut une très grande influence dans l’Antiquité gréco-romaine. Comme l’épicurisme, le stoïcisme est entré dans le vocabulaire courant, mais le sens initial en a été déformé. Être « stoïque », au sens courant, c’est garder son sang-froid, résister à la souffrance et au malheur qui peuvent nous affecter. Il y a bien de cela dans le stoïcisme, mais la philosophie stoïcienne était une doctrine beaucoup large qui comportait aussi une théorie physique, une conception de la nature humaine, une morale et un style de vie. Le stoïcisme ne peut être attribué à un seul auteur mais à toute une école qui s’est déployée durant cinq siècles. On lui associe des penseurs grecs (Zénon de Citium, Antipater de Tarse) et romains (Sénèque, Épictète et l’empereur Marc-Aurèle).


  

Pour les stoïciens, le monde est uniquement un monde matériel gouverné par des lois et non le caprice des dieux (c’est aujourd’hui une évidence, mais ne l’était pas à l’époque.) En matière morale, la doctrine stoïcienne prônait les vertus d’une « vie simple » et naturelle. Bien vivre, c’est vivre en harmonie avec la nature et avec soi-même. Et pour cela, il faut maîtriser ses passions, repousser les fantasmes et illusions qui nous égarent.


Le bonheur repose donc sur la tempérance, c’est-à-dire la limitation des désirs. Il vise à atteindre l’ataraxie, un état de quiétude marqué par l’absence de désir et de troubles, une sérénité et une paix intérieure qui s’apparentent à celles du repos tranquille (voir encadré).


 

Des choses qui dépendent 
ou pas de nous


Épictète, un ancien esclave devenu philosophe, fut l’un des illustres représentants de l’école stoïcienne. Né esclave, Épictète était au service d’un certain Épaphrodite qui, bien que parfois brutal à son égard, lui donna une éducation philosophique et l’affranchit (c’est-à-dire lui redonna sa liberté) à l’âge adulte. Devenu homme libre, Épictète partit pour Rome et y ouvrit son école philosophique. À l’époque, on pouvait en effet « s’installer » comme philosophe, comme aujourd’hui on ouvrirait un cours privé. Une « école » philosophique désignait à la fois un lieu d’enseignement (où on apprenait toutes sortes de disciplines) et un courant de pensée (car chaque fondateur d’école y professait une doctrine particulière). Menacé par la politique répressive à l’encontre des philosophes, en particulier les stoïciens, que connut Rome au temps de l’empereur Domitien, Épictète se réfugia à Nicopolis et y refit sa vie à l’âge de quarante-trois ans.


  

socrate Bibliothèque

  

D’Épictète, on a surtout retenu la distinction célèbre entre « les choses qui dépendent de nous et celle qui n’en dépendent pas ». Les choses qui dépendent de nous – la pensée, le désir, les amours et haines – nous pouvons les contrôler, les diriger par la volonté. Là est notre liberté et nous devons l’employer pleinement. Les choses qui ne dépendent pas de nous – la chance, la maladie, la mort, le monde extérieur – il faut les prendre comme elles viennent puisque « elles ne sont pas notre œuvre propre. Pourquoi donc s’émouvoir de ce qui est inévitable ? Pourquoi s’attrister de la mort, de la maladie, voire de la disparition d’un être cher puisqu’on n’y peut rien ? »


La doctrine d’Épictète est stoïcienne en ce qu’elle enseigne à renoncer aux désirs factices. Mais ce n’est pas qu’une école de renoncement. C’est aussi une philosophie de la liberté intérieure et de la volonté. En se déprenant de ses illusions et aspirations déraisonnables, on conquiert une certaine liberté.


 

La philosophie 
comme art de vivre


Épictète nous dit que la sagesse et la maîtrise de soi, dont doit faire preuve le philosophe, ne peuvent survenir d’un seul coup. L’exercice de la sagesse suppose un apprentissage et un entraînement régulier. « On devient philosophe comme on devient athlète », écrit Épictète, en commençant par des « petites choses » c’est-à-dire des petites épreuves personnelles.


  

Ce faisant Épictète ne fait que reprendre une idée centrale dans la philosophie grecque : vivre est un art et comme tout art, cela s’apprend. De même qu’il existe un art du combat, un art culinaire, un art de la chasse, un art du jardin…, il existerait donc aussi un art de vivre. Apprendre à vivre suppose un enseignement (par un maître), un entraînement régulier, une expérience et une discipline de vie.


 

En Grèce, le philosophe n’était pas qu’un penseur dont le but ultime était la recherche de la vérité. 


Le philosophe est un « ami de la sagesse » et la philosophie un art de vivre. Le sage s’employait donc à mener une « bonne vie ». Cette bonne vie impliquait non seulement l’étude mais comprenait d’abord une certaine « éthique » impliquant une discipline, une maîtrise de ses pensées et de ses passions.


  

Le sage devait adopter un modèle de vie pouvant servir d’exemple à tous et livrait ses enseignements à qui voulait l’entendre. (Une pensée pour Bernard Stiegler, grand philosophe).

 

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 11:39

-Cliquez sur le logo France inter pour écouter le podcast de l'émission-

 

  

Crise d'adolescence : pourquoi tant de violence ?

           

Difficile d'être parents d'un ado en crise ! D'autant que ce passage vers le monde des adultes se fait de plus en plus violemment… Pourquoi n'en fait-il qu'à sa tête ? Comment l'aider à retrouver ses repères ? Un rapport récent a tenté d'y voir plus clair… Décryptage.

  

L'adolescence est une période difficile pour les jeunes, mais aussi pour les parents, qui doivent gérer le conflit permanent. Or cette fameuse crise semble de plus en plus en plus dure à gérer. Impression erronée ou effet d'un environnement de plus en plus violent ?

 

Le conflit malgré lui…

 

Crise d'adolescenceLa crise d'adolescence est essentiellement marquée par l'opposition : l'ado se cherche et essaie de trouver sa place au sein de la famille et de la société. Et cette quête passe souvent par le conflit. Difficile alors pour les parents de rester calme face à un jeune qui n'écoute jamais et qui n'en fait qu'à sa tête ! Pourtant, ce comportement s'explique : selon Philippe Jeammet, psychiatre et psychanalyste, cette provocation permanente est liée à un paradoxe, "la peur d'être abandonné si personne ne s'occupe de lui et la peur d'être sous influence, s'il fait l'objet de l'attention d'autrui". Même s'il semble les rechercher, sachez que ces altercations l'affectent autant que vous, voire même plus ! Car l'enfant souffre d'une hypersensibilité au conflit. Ces affrontements le perturbent souvent profondément.

 

De plus en plus violente

  

Si la crise d'adolescence a toujours existé, elle semble de plus en plus mal vécue. Ses manifestations sont de plus en plus violentes, traduisant un mal-être croissant. Est-ce parce qu'il est aujourd'hui plus compliqué encore qu'hier de trouver sa place dans la société ? De nombreux observateurs soulignent ainsi l'augmentation de comportements et troubles traduisant les difficultés des ados : anorexie, boulimie, consommation de drogues… Selon les spécialistes, dans 15 à 20 % des cas, l'ado peut être lui-même dépassé par ce qui lui arrive et entrer dans une spirale infernale. Alors que certains se réfugient dans l'isolement, d'autres expriment leur malaise par une révolte plus ou moins violente. Les manifestations les plus extrêmes (délinquance, suicide…) ne concernent heureusement qu'une minorité de jeunes.

 

Comment gérer cette crise ?

 

Il est ainsi de plus en plus difficile pour les parents de gérer ce passage vers l'âge adulte. Si c'est bien sûr à chacun d'affronter la crise d'adolescence, quelques conseils peuvent vous aider à passer ce cap. Il faut être conscient que l'ado passera d'autant plus sereinement la crise qu'il possèdera des repères solides auxquels se raccrocher. Et c'est aux parents de lui fournir ces balises. En commençant par l'image qu'ils donnent : difficile pour un ado de faire siennes des règles de vie que ses parents ne respectent pas… Et en posant les interdits lorsque cela est nécessaire, alors que de plus en plus en plus d'adultes ont choisi de devenir des parents "copains"…

 

Et si vous éprouvez de réelles difficultés pour faire face à cette crise, n'hésitez surtout pas à consulter un spécialiste, pédopsychiatre notamment. Vous pouvez également demander conseil auprès de l'une des "Maisons de l'Adolescent" qui sont en train de voir le jour partout en France. Vous pouvez également demander conseil auprès de l'Ecole des Parents et des Educateurs, qui propose une écoute téléphonique et organise régulièrement des conférences.


Etre parents, ça s'apprend aussi !

Texte de Alain Sousa. 

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 22:01

 Est-on désormais en droit d'espérer la fin de la culture du cynisme, de l'élitisme et de la division des populations... au profit du civisme, de l'humanisme et de la cohésion sociale ? Valeurs démocratiques et psychologiques qu'il serait judicieux de consigner dans les programmes scolaires afin d'apprendre à mieux " vivre ensemble ".

        

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   L'auteure Véronique Truchot jette un éclairage sur la mission de l’école dans son rôle de formatrice de citoyens responsables, capables de discernement, ayant l’esprit critique et habilités à faire des choix fondés sur des valeurs démocratiques. L’auteure s’emploie également à cerner des obstacles auxquels se heurte une éducation à la citoyenneté et à la démocratie participative et pluraliste. L’analyse de ces obstacles devrait aider à dégager des pistes possibles d’action pour que l’établissement scolaire participe de fait à l’émergence "d’une société plus juste"...   
  

"Mot fatigué, mais idée neuve qui relève plus de l’utopie que de la réalité, la démocratie reste à construire."

   

L’idée est généreuse, mais son actualisation suppose que les membres de la société consentent à participer aux débats du temps et reconnaissent le droit pour chacun d’élaborer son propre jugement et de manifester intelligence et sens critique. L’éducation étant la pierre angulaire de cette patiente construction, on comprend dès lors les défis posés à l’école face aux enjeux que représente la participation dans le processus démocratique.

 

Un état de la situation

 

D’entrée de jeu, il importe de rappeler que la démocratisation de l’enseignement s’est en quelque sorte confondue avec ce qu’il est convenu d’appeler la massification. En Occident du Nord, la presque totalité des enfants sont scolarisés. Mais l’accès de tous à l’école suffit-il à garantir la démocratie ? La réponse est non, si " cette démocratisation quantitative de l’enseignement s’accompagne d’un accroissement important de la ségrégation interne ".

  

On doit ainsi distinguer l’accès à la scolarisation de l’égalité des chances. A cet égard, on constate que les inégalités sociales se reflètent dans les parcours scolaires : les élèves d’origine populaire se voient relégués dans des filières dont on sait qu’elles ne sont pas un gage d’ascension sociale. Il suffit d’observer le taux de réussite aux examens en fin de secondaire, dans les pays dont on vante la démocratie, pour comprendre qu’aller à l’école est une chose et réussir sa scolarité en est une autre. L’école serait-elle un moteur d’exclusion ? La question est complexe et appelle à une réflexion sur sa mission.

 

La mission de l’école

 

La démocratie renvoie à la possibilité pour chacun d’assumer ses responsabilités. Le citoyen doit être en mesure de faire des choix éclairés dans l’intérêt de l’ensemble de la communauté. Un tel projet impose que l’école occupe une place centrale dans le processus de formation du futur citoyen. Le souhait de voir celle-ci contribuer à l’avènement d’une société démocratique (juste, libre, responsable) ne doit pas en rester au stade de l’intention généreuse : il doit se transformer en une volonté clairement exprimée pour avoir des chances de s’actualiser. Dans cet esprit, la reconfiguration de la mission de l’école doit figurer à l’ordre du jour.

 

Éduquer aux droits de l’homme

  

Même si elle est loin d’être effective, la garantie des droits fondamentaux pour tous doit servir de repères et guider nos choix. Outils tangibles, les instruments internationaux sont le point d’ancrage d’une éducation aux valeurs démocratiques. On aborde ici un terrain ordinairement peu familier aux enseignants, soit celui du droit international des droits de l’homme. Aussi rébarbatif que puisse paraître le "monde des lois", sa connaissance et la maîtrise des termes et des concepts juridiques de base n’en sont pas moins incontournables : " pas de démocratie sans loi ". Dans cette perspective, l’éducation aux droits de l’homme devrait faire partie intégrante de la mission de l’école. Cette préoccupation n’est pas nouvelle. Elle a amené Jean Piaget, en 1967, à soutenir, notamment, la création de l’Association mondiale pour l’école instrument de paix (ÉIP) dont l’une des innovations pédagogiques a consisté à rendre le texte de la Déclaration universelle des droits de l’homme accessible à tous et à toutes, dans le but d’encourager le développement de l’éducation aux droits de l’homme dans les écoles. Par ailleurs, on retrouve, dans plusieurs textes internationaux, ce souci de promouvoir en priorité une telle éducation. En témoignent les orientations de bon nombre d’organisations internationales dont l’Unesco, le BIE et le Conseil de l’Europe, notamment.

 

Instruire

 

Force est de constater que la mission d’instruire impartie à l’école s’est élargie, ces dernières décennies, aux domaines du social et du psychologique. L’idée fort répandue selon laquelle l’école doit viser le développement intégral de l’enfant témoigne de ce tournant qui n’a cependant pas suffit à former des citoyens, au sens où nous l’entendons. Dans plusieurs cas, cet élargissement s’est produit au détriment du développement intellectuel qui demeure, malgré tout, la finalité première de l’école. De telles dérives sont dangereuses si l’on considère que la démocratie repose sur des connaissances et des habiletés sans lesquelles il est impossible de comprendre le monde.

 

Socialiser

 

Si, d’autre part, on convient que l’école doit servir de levier à l’émergence d’une société démocratique, il devient clair qu’à la mission d’instruire vient tout naturellement s’ajouter celle de socialiser. La socialisation, c’est apprendre à vivre bien ensemble, dans le respect des règles sociales communes et dans le souci de promouvoir les valeurs de justice, de liberté et de responsabilité. Socialiser, c’est ainsi préparer les élèves à exercer leurs futurs rôles sociaux. Cet exercice passe par une pratique de la participation dans cette micro-société qu’est l’école, laquelle devient un milieu de vie stimulant qui incite à la prise d’initiative où chacun peut développer sa créativité et cultiver son esprit critique.

 

Dans nos sociétés pluralistes, la socialisation invite à parler également d’éducation interculturelle. Au sens où nous l’entendons, une telle éducation vise à développer des attitudes et des comportements respectueux de la différence, dans un esprit d’ouverture et de partage. A une époque où l’on observe partout dans le monde une montée du racisme, de la xénophobie et de l’intolérance, il est plus que jamais urgent de former des esprits capables de comprendre que la diversité apporte la richesse du métissage.

 

Obstacles à une éducation au service de la démocratie

 

S’il est relativement simple de faire consensus sur l’importance de l’école dans la construction de la démocratie, la question du "comment la construire" soulève des débats qui renvoient aux valeurs fondamentales de la démocratie. Un sujet sensible puisqu’il va au cœur même de ce qui anime chacun d’entre nous, que nous en soyons conscients ou pas. Nous ne reviendrons pas sur les controverses qui entourent la question de l’universalité des valeurs et admettrons que certaines d’entre elles sont incontournables quand on parle d’une démocratie participative et pluraliste : justice, liberté et solidarité. Chacune de ces valeurs renvoie à d’autres qui les prolongent en retour ; ainsi, la justice suppose l’équité, la liberté implique la responsabilité et la solidarité entraîne l’engagement. Une fois proclamées, ces valeurs devraient présider aux choix des moyens à mettre en œuvre pour rendre effective la démocratie dans une société plurielle.

 

L’école, lieu de conflits de valeurs

 

C’est sur les valeurs que se fondent les politiques éducatives d’une société. Si celle-ci est démocratique, la justice, la liberté et la solidarité devraient alors présider aux orientations du système éducatif. Qu’en est-il dans les faits ? Quelles valeurs l’école véhicule-t-elle auprès des futurs citoyens ? Est-il besoin de répéter que les sociétés en mutation d’aujourd’hui sont guidées, à l’échelle mondiale, par des intérêts économiques ?

L’économie de marché et la compétition sont devenues les maîtres-mots. Comment, dès lors, s’étonner que l’école soit devenue une machine à produire de la main-d’œuvre compétitive et que l’élève soit devenu l’otage de cette logique ? Prise entre l’idéologie dominante et les valeurs démocratiques, l’école semble pour l’heure nager entre deux eaux. Cette position ambivalente est génératrice de tensions et de perte de repères.

 

Les dérives de l’autorité

 

L’usage de l’autorité prête souvent à confusion. Elle peut être entendue, comme le suggère le Petit Robert, " comme une supériorité de mérite ou de séduction qui impose l’obéissance sans contrainte, le respect, la confiance ". Vue sous cet angle, l’autorité de tout éducateur devrait reposer sur son aptitude à guider les élèves pour qu’ils soient en mesure d’exercer leur liberté dans un souci de justice : une autorité autorisée par autrui. Prise dans ce sens, " l’autorité implique une obéissance dans laquelle les hommes gardent leur liberté.

 

Nous ne reviendrons pas ici sur les nombreux débats qui ont entouré la question de la directivité et de la non-directivité depuis les années. La controverse a eu le mérite d’inciter les tenants de l’autorité (enseignants, dirigeants) à réfléchir sur l’utilisation qu’ils en font. Ceux-ci sont-ils prêts à " modérer le poids de leur pouvoir et de leur autorité en vue d’étendre autour d’eux le développement des responsabilités et donc des personnalités ? ". Il est permis d’en douter si l’on en juge par des travaux qui traitent de la question.

  

L’on doit reconnaître que la relation maître-élève induit dans son essence même une inégalité de statut ; mais l’élève demeure en tout temps l’égal de l’enseignant en matière de droits fondamentaux. Si les comportements directifs vont de pair avec l’institution, il ne faut pas perdre de vue que l’école doit former des êtres libres, responsables et soucieux de la justice. Dès lors, l’on attend de l’établissement scolaire qu’il soit un lieu d’apprentissage de la liberté, et donc de la responsabilité. Or, si l’on se réfère aux recherches qui portent sur la fonction reproductrice de l’école, nous sommes portés à croire que " l’ordre social repose sur le pouvoir de contrôle de groupes dominants qui utilisent l’école pour reproduire leur position de domination, conformément à leur intérêt particulier ", plutôt que comme vecteur d’émancipation. L’autorité, qui devrait être un véhicule des valeurs démocratiques, se trouve ainsi dénaturée, faisant dire à Mendel qu’elle n’est jamais que " le masque mystifiant de la violence ".

 

La place de la parole

 

La formation des citoyennes et des citoyens actifs et responsables, conscients d’appartenir à la "communauté humaine" est un long processus au cours duquel interviennent plusieurs éléments. Le premier concerne la place et le pouvoir accordés à la parole des élèves. Cette parole, les élèves doivent pouvoir l’utiliser entre eux en vue d’élaborer une réflexion collective. Pour que cette démarche exigeante devienne objet d’apprentissage, elle doit revêtir un sens pour eux. Bien qu’inscrite dans un article de la Convention relative aux droits de l’enfant, la prise en considération de la parole de l’élève est loin d’être effective. Dans quasiment toutes les écoles, l’espace et le temps sont encadrés, gérés, administrés par les seules instances décisionnelles que sont l’administration et la direction de l’école ; les journaux étudiants - quand il y en a - sont surveillés de près, voire censurés ; l’affichage est réglementé, etc. L’analyse que fait Marc Gourlé, dans ce numéro de Thématique, des règlements scolaires, nous montre combien nous sommes encore loin d’une véritable éducation à la démocratie, y compris dans les pays qui prévoient des "dispositifs" pour que les élèves participent aux décisions.

 

Dans la majorité des établissements, nous dit C.R. Escoubés, l’application relève de la parodie : ® Les élections sont bâclées et les délégués sont considérés comme quantité négligeable. Ils ne peuvent pas s’exprimer, ou bien leur parole est tournée en dérision, ou encore, plus perfidement, on les encourage à la délation envers les " brebis galeuses " de la classe. La procédure qui permet aux délégués de participer aux conseils de classe consacre " l’absence d’acte-pouvoir collectif des élèves dans l’établissement " en n’octroyant à ceux-ci qu’une forme caricaturale de représentation délégative. Cette manipulation fait reposer l’autorité sur des faux-semblants, voire sur la force. Cette absence instituée de pouvoir des élèves, les amène à mettre en doute les valeurs et le bien-fondé des comportements des adultes de l’école et de ce fait, leur autorité. Et la violence, comme moyen de se faire respecter, trouve dans ce modèle de l’autorité, sinon une légitimité, du moins une justification.

 

L’absence de pouvoir de la société civile

 

Tant que la structure existante du pouvoir n’est pas menacée, l’école ouvre volontiers ses portes. Mais, à l’instar des élèves, les membres de la société civile - notamment les parents - ne voient pas, la plupart du temps, leur parole prise en considération. Là encore, la structure du pouvoir impose ses limites à la démocratie. Malgré l’accent mis ces dernière années sur l’importance du partenariat dans l’élaboration du projet éducatif des écoles, les structures de participation des parents, comme celles prévues pour les élèves, sont le plus souvent des simulacres de démocratie. Consultés pour la forme sur des décisions déjà prises, les parents éprouvent un sentiment d’impuissance vis-à-vis de l’école et, découragés, ils s’en remettent aux mains de quelques représentants- alibis élus pour la forme.

 

On doit cependant reconnaître qu’à certains endroits, la législation scolaire prévoit la mise en place de structures de participation. Il est donc permis d’espérer qu’avec le temps et la détermination, le fonctionnement autoritaire - et dans bien des cas autoritariste - des établissements scolaires, sera progressivement remplacé par une gestion de type coopératif. Le défi est de taille quand on sait qu’aucun changement n’est possible sans une transformation du système de pouvoir et que les obstacles que nous avons soulignés sont alimentés par l’attrait qu’exerce celui-ci à des fins personnelles. Cette volonté des dirigeants de l’école de le conserver rend périlleuse et, dans certains cas, impossible, toute participation réelle des membres de la société civile.

 

Affirmons que la démocratie doit se constituer " en système de pouvoir fondé sur l’illégitimité de tout fondement autoritaire ". Issue d’une longue tradition, la dynamique autoritaire de l’institution scolaire semble incompatible avec cette affirmation. C’est là le paradoxe d’une démocratie qui "vise à créer un type de citoyen dont la gestation est subordonnée à l’existence préalable de celui-ci ".


Voies possibles d’action:

La pédagogie coopérative


Même si la parole des élèves n’est que rarement prise en compte dans les décisions qui touchent la vie de l’école, on doit cependant admettre que, depuis les années ’60, des efforts ont progressivement été consentis afin de valoriser les démarches éducatives qui font appel à une plus grande implication des élèves. Ces orientations ont permis à des enseignants d’expérimenter des approches coopératives - souvent inspirées de la pédagogie de Célestin Freinet - et qui mettent de l’avant le travail en équipe et l’entraide. Ainsi, des conseils d’élèves sont mis en place pour favoriser les échanges autour de problèmes rencontrés, inciter à la résolution pacifique des conflits et participer aux décisions ayant trait aux règles de vie dans la classe. La prise en compte de la parole des élèves, la fréquence des réunions et le fonctionnement des conseils varient toutefois d’une classe à l’autre en fonction de l’enseignant ou de l’enseignante qui reste, néanmoins, dépositaire du pouvoir.

 

Quand l’enseignant ou l’enseignante réussit à instaurer dans la classe un climat de confiance et de respect et que tous les élèves peuvent participer aux décisions, ces pratiques pédagogiques sont propres à favoriser l’autonomie des élèves, de même qu’à développer chez eux un sentiment d’appartenance au groupe-classe. Le fait de pouvoir s’exprimer et d’être écouté dans une communauté à laquelle on appartient constituent des conditions fondamentales à l’exercice de la citoyenneté et l’on peut se réjouir de voir ces approches pédagogiques privilégiées par bon nombre d’enseignants. On doit cependant rester vigilant et éviter de reléguer les connaissances au second plan, car l’école a à former des personnes capables de comprendre les enjeux sociaux et d’impulser les changements nécessaires dans l’intérêt de la communauté humaine.

  

La formation des enseignants

  

Une attention particulière doit être accordée aux connaissances, dont on sait qu’elles ne cessent de se multiplier et de se complexifier. Dans ce contexte, l’enseignant est appelé à maîtriser des approches interdisciplinaires relatives aux enjeux mondiaux et à disposer de méthodes qui permettent de comprendre et d’analyser la complexité du savoir, notamment, en regard des droits de l’homme. Il convient également que les enseignants soient familiarisés à des approches pédagogiques propres à éduquer à la démocratie. Cela suppose que celles-ci soient cohérentes avec les valeurs promues et qu’elles suscitent chez les enseignants le désir d’innover en matière de pédagogie, sans tomber dans le piège du "pédagogisme", qui consisterait à vider de tout contenu les méthodes dites actives. Les approches de type coopératif telles la pédagogie de la conscientisation issue de l’éducation populaire, la pédagogie institutionnelle et la pédagogie du projet, pour ne citer que celles-ci, proposent des pistes prometteuses.

 

Le phénomène des communications et le traitement de l’information devraient également être pris en compte dans la formation des enseignants. L’évolution des technologies a bouleversé nos repères et les médias de masse occupent désormais une place de choix dans la vie quotidienne. D’aucuns voient dans ces nouvelles technologies l’émergence d’une culture mondiale. La prolifération des sources d’information appelle, par ailleurs, à beaucoup de vigilance. Le danger est grand de voir se profiler une pensée unique faisant office de pseudo-culture mondiale. Dans cette optique, " l’éducation aux médias devrait faire l’objet d’une attention particulière " et la formation de l’esprit critique une préoccupation constante. Dans les sociétés en redéfinition permanente, la formation des enseignants devrait se poursuivre tout au long de la carrière. Mais cette démarche ne peut venir que de la personne elle-même. Il faut compter sur l’engagement de chacun.

 

L’engagement des acteurs

 

Il est aujourd’hui reconnu que la collaboration des différents partenaires éducatifs influe significativement sur les chances de réussite scolaire et sociale des enfants. Cette collaboration représente l’élément essentiel de toute démarche de prévention et de lutte contre l’exclusion dans la mesure où elle est proactive et concertée. Si les exemples de collaboration entre l’école et la communauté sont encore trop peu nombreux, ils ont par ailleurs déjà fait la preuve que l’implication de la société civile dans la vie scolaire était un moyen privilégié pour amener les individus à se solidariser et à contribuer activement à la vie démocratique. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et, dans bien des cas, les relations entre la société civile et l’école tiennent de l’artifice. Ce constat souvent, hélas, facile à faire ne doit pas conduire au découragement, mais plutôt inviter à la patience et à la détermination. L’expérience enseigne que la persévérance porte ses fruits et que si ces derniers peuvent sembler des petites choses, ils marquent des pas en avant incontestables. Les analyses de la mécanique du pouvoir révèlent combien sont importants les détails : ® techniques minutieuses toujours, souvent infimes, mais qui ont leur importance puisqu’elles définissent un certain mode d’investissement politique du corps, une nouvelle "microphysique" du pouvoir ".

 

Prospectives

 

C’est sur fond de crise et d’urgence que se développe aujourd’hui une volonté de plus en plus affirmée de faire de l’école un instrument de la démocratie. Au cœur d’un conflit entre les valeurs fondatrices de la démocratie et celles que préconise l’économie de marché, l’école a perdu ses repères. Par ailleurs, l’appel à la démocratie scolaire se heurte à une forte résistance chez ceux qui ne sont pas prêts à partager le pouvoir que leur confère leur position sociale. Ayant perdu toute légitimité, l’autorité se fait autoritaire, interdisant du même coup aux élèves l’apprentissage de la liberté et de la responsabilité.

 

On peut toutefois se réjouir de l’existence d’instruments internationaux tels que la Convention relative aux droits de l’enfant dont on peut s’inspirer pour promouvoir l’éducation à la démocratie dans les écoles. De même, il peut être utile de s’inspirer d’autres textes internationaux qui, bien que n’ayant pas de caractère contraignant, peuvent être des outils de référence pour éduquer à la démocratie et aux droits de l’homme dans une société multiculturelle.

 

A partir de méthodes et de contenus interdisciplinaires axés sur des problèmes concrets tels que la non application des droits de l’homme, l’école sera en mesure d’apporter aux élèves les connaissances qui lui permettront de comprendre les problèmes majeurs de l’humanité, de développer leur esprit critique : " La compréhension et l’expérience vécue des droits de l’homme sont, pour les jeunes, un élément important de la préparation à la vie dans une société démocratique et pluraliste. C’est une partie de l’éducation sociale et politique, qui englobe la compréhension interculturelle et internationale. ".

  

Les obstacles sont nombreux et on peut se demander comment défendre une démocratie pour laquelle l’école n’a préparé aucun démocrate ? Peut-être en commençant par mettre de l’avant " Les véritables intérêts des peuples et l’incompatibilité de ces intérêts avec ceux des groupes qui monopolisent le pouvoir économique et politique, pratiquent l’exploitation et fomentent la guerre". Il n’existe pas de solution toute faite, mais une réponse en devenir à laquelle chacun doit pouvoir participer ; une construction lente et patiente, faisant appel à la réflexion et à l’esprit critique.

 

Par Véronique Truchot dans http://www.educacionenvalores.org/
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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 12:11

"L'association Ars Industrialis: au service de l'humain, de son potentiel et de sa dignité de penser."

Interview de Bernard Stiegler sur France Inter dans le cadre de l'émission Parenthèse :

france inter-Cliquez sur le logo France Inter-

 

Premier motif de sa création

 

L’association Ars Industrialis a été créée le 18 juin 2005 à l’initiative du philosophe Bernard Stiegler. Dans le Manifeste rendu public à cette occasion, elle se présente comme une « Association internationale pour une politique industrielle de l’esprit ».


Son premier motif de constitution est le fait qu’à notre époque, la vie de l’esprit, selon les mots d’Hannah Arendt, a été entièrement soumise aux impératifs économiques, et aux impératifs des industries culturelles, et des industries de l’informatique et des télécommunications. Ce secteur peut être défini comme celui des technologies de l’esprit. A la critique du dévoiement de ces technologies comme instruments de contrôle des comportements, c’est à dire des désirs et des existences, Ars Industrialis associe la proposition centrale de former une écologie industrielle de l’esprit.

 

Culture et politique

  

Ars Industrialis est une association culturelle dans le sens le plus traditionnel du terme : les premières activités de ses membres comme de ses animateurs sont l’étude et la réflexion, individuelle et collective, le mûrissement et l’échange de points de vue. C’est aussi une association politique qui intervient dans le débat public et s’efforce, chaque fois que c’est possible, de mettre en œuvre ses propositions par des expérimentations ou des actions. Posant qu’il n’y pas de vie de l’esprit sans instruments spirituels, Ars Industrialis s’est fixé pour but d’imaginer un nouveau type d’agencement entre culture, technologie, industrie et politique autour d’un renouveau de la vie de l’esprit.

 

Des idées

 

En 2005-2006, l’association a d’abord travaillé sur les thèmes « société du savoir », « technologies cognitives » (Sommet de Tunis, bibliothèques numériques), « souffrance et consommation ». Cette première phase de travail est présentée dans l’ouvrage « Réenchanter le monde. La valeur esprit contre le populisme industriel ». Puis elle a traité des sujets directement politiques : la « télécratie », les causes de l’impuissance publique, l’investissement durable, la démocratie participative, à laquelle est consacré un second livre : « De la démocratie participative ».


En mai 2007, le débat sur la formation et la destruction de l’attention est lancé par une première réflexion sur « l’avenir de nos établissements d’enseignement à l’époque des nouvelles industries de programme ». Ars Industrialis prend ensuite l’initiative de l’appel « Faire attention. Pour une nouvelle politique éducative ». Cet appel rencontre un grand intérêt chez tous ceux qui perçoivent que la question de l’attention, chez les enfants, n’est autre que la forme générationnelle de la crise générale de la vie de l’esprit.

 

Organisation de référence sur les technologies cognitives, l’association tend à être de plus en plus reconnue sur les questions de transmission entre générations. En 2008, elle décide de se confronter directement à la question de l’économie politique. Elle formule ainsi l’hypothèse d’une « économie de la contribution », travaille sur le lien entre « mécroissance et libido », puis sur le numérique dans l’économie et la cognition de l’attention.

 

Développement

 

L’activité intellectuelle est centrale dans l’organisation et le fonctionnement de l’association. Elle s’appuie sur un séminaire théorique qui se tient au Collège international de philosophie, et sur des conférences-débats soutenues par le Théâtre de la Colline. Cette réflexion est relayée par des publications, sous forme de livres, ou sur le site www.arsindustrialis.org. (ci-dessous) qui fait l’objet de plus de sept mille connexions par mois.

 
Mais Ars Industrialis n’est pas seulement un « club » ou un laboratoire ; c’est une association à part entière comprenant plus de cinq cents membres de toutes nationalités et d'horizons culturels et professionnels les plus variés.

 

Sa finalité même lui impose d’accorder le plus grand soin à la qualité de ses débats, à leur ouverture, à l’élaboration d’un point de vue collectif, au soutien intellectuel et culturel aux membres. Toute cette activité a pu être conduite avec des moyens réduits. L’association engage aujourd’hui une nouvelle phase de son développement qui comprend des partenariats mieux établis, et un ancrage d’activités dans plusieurs villes ou régions. Elle souhaite d’autre part accélérer son internationalisation, européenne et mondiale.

 

L'Europe

 

ARS INDUSTRIALIS est située à Paris, en France, mais se définit avant tout comme européenne. Elle veillera dès ses premiers pas à trouver des interlocuteurs, des partenaires et des adhérents dans les pays d’Europe, et à organiser ses activités hors de France aussi souvent que ce sera possible. Pour autant, c’est une association internationale, et non seulement européenne, qui entend développer des échanges internationaux bien au-delà du continent européen.

 
Elle entend porter sa réflexion au niveau mondial, pour ce qui concerne tous les points évoqués précédemment, et, par voie de conséquence, dans les domaines de l'enseignement, de la recherche, de la science, de l'art, des médias, de l'organisation des services publics de l'audiovisuel, des industries culturelles et des industries de programmes privées, et des politiques d’aménagement du territoire.

 
Outre ses partenaires et adhérents d’Europe et des autres continents, ARS INDUSTRIALIS visera à développer dans les villes de France un réseau de lieux d’activités, d’adhérents et de correspondants. ARS INDUSTRIALIS animera ces différents réseaux en utilisant tous les moyens contemporains de communication disponibles, et recherchera pour cela le soutien d’organismes et de collectivités publics et privés.

 

Les technologies de l'esprit

 

Notre époque est menacée, dans le monde entier, par le fait que la vie de l'esprit a été intégralement soumise aux impératifs de l'économie de marché, c’est à dire à la loi de l’amortissement rapide, à travers la monopolisation des technologies de l’information et de la communication, dites aussi culturelles et cognitives, et qui forment le secteur de ce que nous appellerons ici des technologies de l’esprit.

   

Or, ces technologies peuvent et doivent devenir un nouvel âge de l’esprit, un renouveau de la « vie de l’esprit ». Tandis que le modèle classique de la société industrielle paraît caduc, cet objectif doit constituer le motif d’une économie politique et industrielle de l’esprit – qui doit aussi être une écologie industrielle de l’esprit. Ces technologies visent aujourd’hui à contrôler et à façonner hégémoniquement les modes d’existence individuels et collectifs, et ce, à tous les âges de la vie.

 

Or, ce contrôle des existences est un contrôle et une manipulation des désirs des individus et des groupes et conduit à détruire les possibilités mêmes, pour ces individus et pour ces groupes, d’exister et de désirer : la démotivation empoisonne le monde. Le capitalisme, au XXè siècle, en vue d’absorber les excédents de la production industrielle, a fait de la libido sa principale énergie en la canalisant sur les objets de la consommation. Or, aujourd’hui, cette captation de la libido a fini par la détruire. Ce fait majeur constitue une immense menace pour la civilisation industrielle.

   

Reste que les technologies d’information et de communication sont précisément les technologies spirituelles, et cela signifie tout aussi bien qu’elles relèvent de la question des techniques de la mémoire dont Michel Foucault analysa le sens comme techniques de « l’écriture de soi ». La relation des hommes à ces technologies ne peut en aucun cas continuer de se limiter aux usages prescrits par les modes d’emploi et les campagnes de marketing : ce sont, comme disait Foucault, des hypomnémata.

    
La question d’économie politique que pose l’avenir industriel est la relance du désir – et non simplement la relance de la consommation. Et dans la mesure où le désir est en son essence orienté vers la sublimation, une politique industrielle de l’esprit peut et doit devenir une politique industrielle de relance du désir – à l’heure des technologies de l’esprit. Nous sommes convaincus, en particulier, que là est l’avenir de l’Europe – et- au-delà, des démocraties industrielles.

 

- Article de Bernard Stiegler -

    

Voici un bel exemple de la richesse des documentaires développés par Ars-Industrialis, à travers ces vidéos:

 


Lien: http://arsindustrialis.org/

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 17:53

-Via les blogs ou les chats, le Net véhicule insultes et photos humiliantes.
Les instigateurs ? Ceux que l’ado lésé considère comme ses potes...

       
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Ils ont beau faire, les parents auront toujours de la peine à imaginer les violences auxquelles peuvent être confrontés leurs enfants en surfant sur Internet. C’est que celles-ci ne cessent de prendre de nouveaux visages. Depuis des années que sont dénoncés les pédophiles cachés derrière des pseudos adolescents, les parents ont installé des filtres et discuté avec leur progéniture des dangers de rencontres dans la vraie vie. Puis il y a eu la prise de conscience que certains jeux ou usages pouvaient engendrer la dépendance: les parents se sont mis à (essayer de) limiter les moments passés devant l’écran.

 

Mais la prévention a toujours un temps de retard, et voici qu’arrive un nouveau péril: l’humiliation. Ce danger est d’autant plus insidieux qu’il vient souvent des copains ou du moins ceux que l’adolescent considérait comme tels la veille encore. Images dégradantes, volées, échangées voire trafiquées, insultes sur les chats, règlements de comptes groupés ou humiliations sur les blogs, les ados ne sont pas tendres entre eux. «Les réseaux sociaux, les blogs, les chats ou les forums sont des outils fantastiques, mais on l’a vu avec tous les drames récents, ils risquent de placer l’enfant, seul, face à des situations périlleuses», insiste Tiziana Bellucci, la directrice générale d’Action Innocence.

 

L’association s’est donné pour but de préserver la dignité et l’intégrité des enfants sur Internet et sa nouvelle campagne de pub frappe fort. Elle montre une chambre d’enfant, avec le tag «T qu’une salope», inscrit sur une maison de poupée. On imagine la détresse que peut ressentir une jeune bafouée et dénigrée publiquement sur le Web, atteinte alors qu’elle se sent protégée dans l’intimité de l’appartement familial.

  

Dans les classes

 

Pour accompagner ses publicités, Action Innocence envoie des collaborateurs dans les écoles de Suisse romande informer les élèves et les parents. Ainsi Virginie Fournier, l’une des psychologues de l’association, anime une séance avec une classe de 8e primaire de l’école catholique du Valentin, à Lausanne. Pédagogue, elle commence par rappeler aux ados qu’ils ne sont jamais seuls sur Internet: «On ne s’en rend pas forcément compte, mais se connecter, c’est comme sortir un samedi après-midi dans une grande ville comme Paris. La Toile est un lieu public où tout le monde a accès aux photos et aux informations que vous donnez. Et comme dans la vraie vie, on doit respecter les lois.» Les élèves sont très réceptifs, car en matière de nouvelles technologies, ils en connaissent un rayon. Presque tous ont leur compte MSN, un réseau social très populaire qui leur permet de communiquer en temps réel avec leurs contacts.

 

Pour illustrer son propos, la spécialiste fait défiler, au rétroprojecteur, des exemples de situations scabreuses. Elle commence par celle d’une bloggeuse exposée dans une pose provocante, dont elle ne semble pas avoir pris conscience. La réaction? Une centaine de commentaires grivois d’internautes, du genre «tu es bonne» jusqu’aux propositions sexuelles.

  

«Qui d’entre vous s’est déjà fait insulter sur le Net?» De nombreuses mains se lèvent: «On nous traite de lesbienne, de salope, ricane une participante. C’est courant sur MSN. On ose le faire car on est derrière notre ordi, c’est facile.» Mais voilà, certains commentaires sont tellement dénigrants qu’ils mettent sérieusement à mal l’estime de soi. «Si l’ado n’est pas bien dans ses baskets, cela peut avoir des effets dévastateurs, s’inquiète la psychologue, voire tourner au suicide.» Preuve que ce phénomène prend de l’ampleur, des écoles font directement appel aux services d’Action Innocence. Les enseignants sont alertés par les parents qui se plaignent que leurs enfants sont calomniés ou humiliés par des camarades, via le Web.

 

Images détournées

  

Au chapitre des blogs, Virginie Fournier rappelle aux écoliers qu’ils ne faut pas les confondre avec un journal intime: «Tout le monde peut le consulter, obtenir toutes les infos et les photos de vous. Et pas seulement vos copains.» La psychologue raconte l’histoire effrayante d’une internaute qui a posté plusieurs images d’elle en maillot de bain durant ses vacances. L’erreur de la novice? Donner son mot de passe à une amie. Il a mystérieusement atterri entre les mains d’un petit malin qui a réalisé des montages avec des corps nus en gardant le visage de la bloggeuse. Comme l’usurpateur avait modifié les codes d’accès, la malheureuse n’a pas réussi à reprendre le contrôle et supprimer ces clichés pornographiques. Même sans être détournées, des photos postées sur la Toile puis sorties, plus tard, de leur contexte, peuvent porter de sérieux préjudices. C’est l’expérience qu’ont faite des étudiants de l’Ecole internationale de Genève, qui se seraient vu refuser l’admission dans une université américaine, pour cause de photos d’eux, éméchés et dans de drôles de postures, postées sur le réseau Facebook. «Si ces jeux en viennent à briser des projets d’avenir, cela devient vraiment inquiétant, déplore Virginie Fournier. Les adultes n’en ont pas forcément conscience non plus. Un cliché enregistré sur le Net reste une mémoire à long terme.»

  

Jeux dangereux La formatrice d’Action Innocence en profite pour insister auprès des apprentis internautes que, selon la loi, ils n’ont pas le droit de poster des photos ou des films de leurs camarades sans leur accord et celui de leurs parents s’ils sont mineurs – une règle rarement respectée. Pour que les élèves intègrent bien les risques, elle raconte la mésaventure d’une adolescente qui s’est amusée à faire un strip-tease par webcam pour son petit ami. Ce dernier avait enregistré le minifilm. Et dès qu’ils ont rompu, il l’a diffusé à tous ses copains de l’école.

 

Internet a le pouvoir de déshiniber. Le danger c’est que les jeunes internautes développent un sentiment d’anonymat et d’impunité. «Même s’ils commettent des actes illégaux, ils imaginent qu’il est impossible de les reconnaître, cachés derrière leurs écrans, relève Virginie Fournier. Mais je leur rappelle que la police peut remonter jusqu’à eux, grâce à l’adresse IP de leur ordinateur…»

  

7 Conseils aux parents pour protéger les ados

  1. Installez l’ordinateur connecté à Internet dans une pièce commune.
  2. Montrez de l’intérêt pour les activités appréciées par vos enfants (blogs, chats, jeux, etc.)
  3. Rendez-les attentifs au fait qu’Internet est un lieu public. La loi est applicable et toutes les informations publiées sont accessibles à n’importe qui.
  4. Sensibilisez-les aux risques liés à la diffusion d’informations personnelles, à la publication de photos et à l’utilisation de la webcam.
  5. Engagez le dialogue avec vos enfants et encouragez-les à parler de leurs mauvaises expériences (propos déplacés, contenus choquants).
  6. Instaurez une relation de confiance qui invite vos enfants à avoir une utilisation responsable d’Internet.
  7. Aidez vos enfants à développer leur esprit critique face à Internet.

 

  Site à consulter: http://www.actioninnocence.org/

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 17:57

- Un hommage à cette ville merveilleuse, qui renferme tant de richesses culturelles et d'esprits brillants -

  

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  • Jean-Jacques Boissard : poète latin, né à Besançon en 1528. Après des études infructueuses à Louvain (Belgique), il effectue des voyages à travers l'Europe, dont en Allemagne et en Grèce, ainsi qu'en Italie d'où il constitue une collection d'antiquités provenant de Rome et ses environs. Il écrit également un grand nombre de poèmes en langue latine (comme Habitus variarum gentium, Emblemata latina, Theatrum vitæ humanae, Topographia urbis Romae et De Divinatione et magicis praestigiis...) puis décide de se retirer définitivement en France, dans la ville de Metz, jusqu'à sa mort en 1602.

  • Jean Mairet : poète dramatique, né à Besançon en 1604. Il fait ses études au collège des Grassins à Paris et écrit à l'âge de seize ans sa première pièce, Chryséide et Arimand. Puis, en 1634, il produit son chef-d’œuvre, Sophonisbe, où il introduit la règle des trois unités, dont il se fait le défenseur à la suite d’une lecture fautive de la Poétique d’Aristote. En 1648, il est nommé représentant de sa Franche-Comté natale et négocie plusieurs traités, parmi lesquels un « traité de neutralité entre la Franche-Comté et les territoires français de son voisinage », ratifié le 25 septembre 1651 par Louis XIV. Banni de Paris en 1653 par le cardinal Mazarin pour avoir « tenu des discours contraires au service du Roy », il finit par se retirer à Besançon en 1668 où il mourut en 1686.

  • Jean Baptiste Antoine Suard : homme de lettre, né à Besançon en 1734. Suard partit à Paris à l'âge de vingt ans, et rédigea la Gazette de France à partir de 1762, avant d'être élu membre de l'Académie française en 1772 au fauteuil de Charles Pinot Duclos. Il fut élu de nouveau en 1774 et, cette fois, Louis XV non seulement ratifia son élection mais le nomma censeur des pièces de théâtre, fonction qu'il occupa jusqu'en 1790, puis il est nommé secrétaire perpétuel à l'Institut en 1803. Ses écrits, notamment dans ses Variétés littéraires (1768) et ses Mélanges de littérature (1803-1805), montrent une personnalité très dogmatique et conservatrice. Il décéde à Paris en 1817.

  • Charles Fourier : philosophe sociologue utopiste, né à Besançon en 1772 au 2, rue Moncey. À partir de 1808, il pose les bases d'une réflexion sur une société communautaire à travers son ouvrage Théories des quatre mouvements et des destinées générales et dans Le nouveau monde industriel et sociétaire. Fourier tente de composer une société harmonieuse quasi parfaite, notamment en classifiant en 810 catégories chaque type d'homme et de femme. C'est ainsi qu'il créer les phalanstères composé des 1620 caractères classifiés, où chaque personne travaillerais selon ses affinités mais en réservant une place particulière à l'agriculture, aux arts et aux sciences. Il tente de mettre en œuvre se projet de son vivant auprès de mécènes fortunés, mais n'y parvient pas ; quelques tentatives seront faites après sa mort, mais aucune n'approche le bonheur promis par le théoricien. Charles Fourier décéde le 10 octobre 1837 à Paris.

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  • Charles Nodier : écrivain romantique et académicien, né à Besançon en 1780. Il apprend dès son enfance la littérature ainsi que la langue latine, et illustre dans ses premiers écrits la fantaisie de son imagination (comme dans les Tristes ou Mélange tiré des tablettes d'un suicidé). Il devient bibliothécaire et directeur de revue à Laibach (Slovénie), et s'initie à la littérature fantastique et à l'exotisme illyrien et publie des récits (notamment Jean Sbogar ou encore Trilby le Lutin d'Argail). Puis, il devient bibliothécaire de l'Arsenal et reçoit l'école romantique. Il publie alors ses contes fantastiques (la Neuvaine de la Chandeleur, Histoire du chien de Brisquet...). Il meurt à Paris en 1844.

  • Victor Hugo : écrivain, poète, académicien et politicien, né à Besançon en 1802 au 140, Grande Rue. Il est l'auteur de très nombreux écrits notamment du genre romantique, et on lui attribu généralement le titre de plus grand homme de lettre français de tous les temps. Il est l'auteur de romans parmi les plus célèbres, comme Notre-Dame de Paris, Les Misérables, Les Châtiments, ou encore Les Contemplations, il fut aussi un grand dramaturge et écrivit notamment Hernani, Le roi s'amuse ou Ruy Blas. Malgré ces origines comtoises, il ne feras allusion que rarement à sa région natale, évoquant seulement Besançon dans le premier poème du recueil Les Feuilles d’automne intitulé « Ce siècle avait deux ans ». Il décéde en 1885 à Paris et il est transféré au Panthéon. À Besançon, deux statues de l'écrivain ont été érigées en sa mémoire sur la promenade Granvelle et sur l'esplanade des Droits de l'Homme, et une plaque commémorative a été apposée sur sa maison natale place Victor Hugo (cette place s'apellait d'ailleurs jadis place Saint-Quentin mais elle fut renommée après ça mort) ; de plus un lycée du quartier de Planoise porte son nom, ainsi qu'un collège et un cinéma dans le quartier de La Boucle.

  • Bernard Friot : écrivain notamment pour la jeunesse, né à Saint-Piat (Eure-et-Loir, Région Centre) en 1951 et installé à Besançon depuis plusieurs années. Agrégé de Lettres, il a d'abord enseigné en collège, lycée et École normale, puis a été responsable du Bureau du livre de jeunesse à Francfort (Allemagne), pendant quatre ans. Après avoir travaillé dans plusieurs villes de France, il s'installe dans la capitale comtoise et y écrit de nombreux ouvrages pour la jeunesse et traduit également des livres en langue allemande.

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  • Pierre-Joseph Proudhon : économiste, sociologue, socialiste et Franc Maçon, né à Besançon en 1809 au 22, rue du Petit Battant. Une statue le représentant est visible rue Sarrail. Il a rendu célèbre la formule « La propriété, c’est le vol » qui figure dans son mémoire Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement, son premier ouvrage majeur, publié en 1840.

    Au sein de l’Association internationale des travailleurs (première Internationale), il y eut une scission entre les anarchistes proches de Bakounine et ceux qui étaient proches des idées de Proudhon. Les mutualistes proudhoniens pensaient que la propriété collective était indésirable et que la révolution sociale pouvait être atteinte pacifiquement.

    Proudhon donna dans son Système des contradictions économiques, publié en 1846, une explication de la société fondée sur l’existence de réalités contradictoires. Ainsi la propriété manifeste l’inégalité mais est l'objet même de la liberté ; le machinisme accroît la productivité mais détruit l’artisanat et soumet le salarié ; in fine la liberté elle-même est à la fois indispensable mais cause de l'inégalité.

    Dans son livre Les Confessions d’un révolutionnaire pour servir à l’histoire de la révolution de février, Proudhon écrit entre autres choses la phrase « L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir ». Il tenta de créer une banque nationale pratiquant des prêts sans intérêts, similaire d’une certaine façon aux mutuelles d’aujourd'hui.

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 11:55

Le psychologue Caennais Didier Pleux remet-il en cause l'héritage exceptionnel de Françoise Dolto ? Avec l'université populaire de Caen (encore elle), il se lance dans une campagne de démolition des concepts "psychoaffectifs-psychanalytiques !".

 

Mais que restera t-il comme héritage culturel aux normands et aux parisiens quand cette logique de la table rase aura tout détruit ?

 

 

Selon son ouvrage: les enfants de la génération d'aujourd'hui auraient d'avantage besoin "d'encadrement et d'autorité" plutôt que d'écoute et de respect de leur singularité (valeurs prônées par Françoise Dolto). L'auteur, très équilibré dans ses propos, tient un discours cohérent face à la pléthore des possibilités offertes à nos chérubins, qui migrent ou ont migrés dangereusement vers des comportements "d'enfants roi", et des attitudes commerciales où "tout est dû".

 

Cependant: depuis la sortie du livre en 2008, un recul significatif de la politique de "l'enfant roi " s'est fait sentir. L'argent manque, les parents souffrent et travaillent d'avantage, et l'on compense moins l'affectif par des biens matériels. On pourrait même dire que depuis la crise, la notion d'enfance malheureuse refait surface... Surtout si l'on prend en compte le manque de dialogue entre les générations qui s'établit durablement dans certaines banlieues ou provinces, où les enfants sont purement et simplement délaissés !

 

Face à cela, les enseignements de Dolto semblent plus que jamais d'actualité ! Renouer le dialogue, offrir une identité et une singularité à ces jeunes en perdition doit être une priorité. D'autant plus que la plupart d'entre eux sont en demande d'écoute et recherche des balises fiables à travers des guides bienveillants.

 

Le tout sécuritaire n'est pas toujours une solution ! Sachons savamment dosé "Autorité et Compréhension"... là se trouve la solution à beaucoup de dérives, dont la délinquance, entre autres.

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 14:15

On m’a récemment parlé  de la méthode des 3i, et j’ai voulu jeter un coup d’oeil sur ses principes, "qui me semblent très bons..."  En fait, ce sont ceux qui s’appliquent déjà à la maison avec succès: une stimulation individuelle, intensive et interactive, basée sur le jeu, l’affection et l’enthousiasme.

 

La méthode des 3i


  Descriptif de la méthode, par Nathalie Hamidi


Une stimulation individualisée

   

Matthieu et moi nous installons régulièrement, depuis qu’il est tout petit, pour jouer tous les deux. Quand il était plus jeune, il était passionné par les puzzles à encastrer, et il m’amenait régulièrement près de moi ses grands puzzles pour me montrer à quel point il réussissait bien. J’en profitais pour lui donner le nom des pièces qu’il encastrait: le soleil, la vache, le tracteur, etc.

 

Ces temps-ci, il s’intéresse plutôt à d’autres activités: les perles à enfiler, les cubes (et rectangles, cylindres, etc.) de bois à empiler pour réaliser des constructions, les gommettes ou l’apprentissage de la lecture. Là aussi, il me sollicite et nous passons tous les jours du temps ensemble à jouer rien que tout les deux, en profitant de la sieste de son frère.

 

Une stimulation intensive

 

Les 40 heures par semaine, soit 6 heures par jour, sont peu faisables pour moi: il faut aussi que je m’occupe de son frère, du ménage, de la construction de la maison à gérer, des papiers administratifs, etc. Cela dit, à côté de nos séances de jeu, il suit une rééducation intensive avec son équipe thérapeutique, avec une à trois séances par jour, et il va à la halte-garderie pour la socialisation.

 

Une stimulation interactive

 

Il est crucial d’utiliser toutes les occasions pour communiquer, accrocher le regard, faire des échanges. Ce n’est pas l’apprentissage en lui-même qui est important pendant ces séances, mais l’interactivité.

 

La méthode des 3i

 

Tout doit être axé sur le jeu !

 

Si l’enfant s’amuse, il recommencera plus volontiers que s’il s’ennuie ou s’il se sent obligé. Il faut donc savoir rebondir sur les activités qu’il amorce, en réclamant son attention, en verbalisant ses actions, en essayant de faire passer des notions (par exemple: chacun son tour). Il faut aussi le féliciter chaudement à chaque réussite de communication.

 

Allez jeter un oeil sur le site de l’Association Autisme Espoir vers l’école pour découvrir tous les détails de la méthode des 3i (méthode de stimulation individuelle des enfants autistes).

  

Site complet à consulter: http://autismeinfantile.com/

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 11:28

"Françoise Dolto parle de l'avenir de la psychanalyse":

 

 

 

  • Bonus: La "Maison verte", Fondée en 1979 par Françoise Dolto, ce lieu singulier offre aujourd'hui une véritable alternative à la stigmatisation des troubles des enfants. Le personnel qui s'y relaye chaque après-midi aide l'enfant, en présence de ses parents, à conquérir son autonomie. Les accueillants sont essentiellement des Psychanalystes.

 

Cliquez sur le logo pour voir la vidéo:


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  • Autre lien très riche de la mairie de Saint-Dié des Vosges, cliquez ci-dessous pour découvrir la nouvelle infrastructure d'accueil F.Dolto:

 

logo_St-Die.jpg

  

 Note: Il est à noter que cet "établissement remarquable" est aujourd'hui mis à mal par un mouvement révisionniste qui rejette la psychanalyse, initialement mis en place par l'ancien gouvernement, via les attaques répétées du philosophe Michel Onfray. Si cette volonté politique de détruire cette discipline venait à aboutir, les enfants en seraient alors les premiers affectés !

       

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