18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 13:10

Un sujet psychanalytique de choix pour ce film, mettant en scène les relations pères-fils qui se dégradent avec le temps. Un scénario que j'ai moi-même vécu il y a bien longtemps... synopsis et vidéo:

 

tu seras mon fils

 

"On ne choisit ni ses parents, ni ses enfants !"

  
Paul de Marseul, propriétaire d’un prestigieux vignoble à Saint Emilion a un fils, Martin, qui travaille avec lui sur le domaine familial. Mais Paul, vigneron exigeant et passionné, ne supporte pas l’idée que son fils puisse un jour lui succéder. Il rêve d’un fils plus talentueux, plus charismatique… plus conforme à ses fantasmes de père ! L’arrivée de Philippe, le fils de son régisseur va bouleverser la vie de la propriété. Paul tombe en fascination devant ce fils idéal. Commence alors une partie d’échec qui se jouera à quatre : deux pères, deux fils, sous le regard impuissant des femmes qui les entourent. Et au moins l’un d’entre eux n’a plus rien à perdre …

  

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 10:20

La dynamique des groupes est un ouvrage du psycho-sociologue et psychopédagogue français Roger Mucchielli sur les rouages, le fonctionnement et l'évolution des groupes d'individus.

  

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Pour Roger Mucchielli, la dynamique des groupes est un ensemble de personnes qui nouent des liens entre elles, mettant de l’unité et de la cohésion dans un chaos d'individus désorganisés et beaucoup trop compétitifs !

 

Le groupe n'est considéré comme une réalité que si l'on constate des interactions entre les participants. Une vie affective minimale commune et la bonne participation de tous sont des règles de vie absolument indispensables...même si les membres n'en ont pas conscience et qu'aucune norme formelle n'a encore été définie. La dynamique existe de façon implicite quand les personnes passent du 'je' au 'nous', reconnaissant de cette manière le passage au collectif, apportant par surcroît de l'enrichissement mutuel.

 

L'expression dynamique des groupes vient du sociologue américain Kurt Lewin en 1944. Le 'groupe primaire' désigne plutôt un groupe dont les membres entrent en relation de face à face.

Roger Mucchielli définit dans la structure d'un groupe 7 éléments psychologiques essentiels :

 

- 1. Les interactions entre ses membres;
- 2. La reconnaissance d'objectifs collectifs;
- 3. L’émergence de normes ou règles de conduite ;
- 4. La formation d’une structure informelle portant sur l’affectivité et sur la dualité sympathie/l’antipathie, très souvent fonctionnant sans lois officielles;
- 5. L’existence d’émotions et de sentiments collectifs communs;
- 6. L’existence d’un inconscient collectif ;
- 7. La réalisation d’un certain niveau d'équilibre interne et de relations stables avec l'extérieur.

 

Dans un groupe naissent naturellement des règles que tout le monde respecte, quelle que soit leur forme, ainsi que des pressions de conformité définies par la solidarité existant entre les membres du groupe. Leur revers est qu'elles réduisent le niveau de liberté de chacun et peuvent aller jusqu'à la mise à écart ou l'exclusion d'un membre. Roger Muchielli évoque à ce sujet les "sanctions possibles du type mépris, raillerie, mise en quarantaine…", punitions aux manques reconnus comme tels par le groupe. Tout nouveau venu devra faire l'effort nécessaire pour être intégré au groupe, sous peine d'en être rejeté (voir l'article: "Etes-vous dans la norme ?" sur ce site).

 

La cohésion du groupe (valeur minimale nécessaire à sa survie) peut être facilitée par la désignation d'un 'bouc-émissaire' qui va focaliser contre lui tous les ressentiments et permettre aux affrontements de s'effacer ou de prendre en tout cas d'autres formes.

  

  Prenons en exemple un service lambda (mairie, association ou entreprise), où un 'nouveau', réputé être à la solde de la hiérarchie, veut remettre en cause certaines règles qui maintiennent un minimum de cohésion. Sa venue facilitera la résorption (momentanée) des conflits et fera diminuer les tensions entre les autres membres du groupe. Ils deviennent donc solidaires pour contester le 'nouveau', ce qui évite de poser les vrais problèmes que personne n'a réellement envie d'affronter. Le bouc-émissaire représente ainsi l'élément ambivalent attraction/rejet : rejet, a priori, de par son action personnelle mais aussi attraction, parce qu'il est indispensable à la survie du groupe et que son départ serait vécu comme un événement destabilisant pour celui-ci. Il est attaqué de l'intérieur par ses pairs, mais est souvent défendu vis-à-vis des autres à l'extérieur du groupe.

  

En général, un groupe fait peu d'effort pour intégrer un nouveau venu, et il en est souvent de même du nouveau vis à vis du groupe, qui reste méfiant et sur ses gardes...Le résultat est que l'on constate souvent que le problème reste entier en matière d'intégration. Une équipe est d'abord un groupe primaire mais pas seulement, et Roger Muchielli pense que dans ce domaine « l’équipe est une variété originale qui ajoute à la cohésion socio-affective et aux relations interpersonnelles... la convergence des efforts pour l’exécution d’une tâche qui sera l’œuvre commune. »

 

Dans ces temps tourmentés de crise, la dynamique de groupe tend à se réduire à des relations dégradées de suspicion, de faire valoir ou de narcissisme, plutôt que de privilégier le "bien commun" ! Il reste à espérer que l'intelligence humaine saura restaurer un principe de vie primordial...qui a fait la force de bon nombres de sociétés et de systèmes.

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 10:52

Vivre après la mort de son enfant , Des parents endeuillés témoignent - de Josette Gril.

 

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C'est un livre sur l'une des pires expériences que la vie puisse réserver. Une épreuve qui déchire le cœur à jamais...

 

Josette Gril a recueilli le témoignage de quinze parents, six hommes et neuf femmes de tous âges, tous milieux, ayant perdu leur enfant par accident, maladie ou suicide, depuis quelques mois pour certains, de longues années pour d'autres. Comment ont-ils vécu cette tragédie ? Comment ont-ils supporté l'absence impossible à combler, l'immense chagrin dont on pense qu'on ne sortira jamais ?

 

En nouant sa propre expérience de mère endeuillée à ces témoignages, Josette Gril réfléchit à la spécificité du deuil d'enfant et souligne le rôle fondamental de la douleur - qui dévaste mais aussi garantit qu'on reste vivant - avant de présenter quelques voies empruntées par les parents : groupes de parole, psychothérapie, lecture...

 

Alors que les circonstances de la mort, l'histoire de chacun et de la famille au moment du drame, mais aussi les façons de réagir apparaissent dans toute leur diversité, des points communs se dessinent, qui tissent le lien profond que le livre cherche à établir avec les lecteurs : intégrer l'absence des êtres chers dans notre vie, les porter dans nos cœurs est une façon de ne pas se laisser anéantir, de continuer à les faire vivre.

 

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 19:30

« La guerre n’est pour moi que le symbole ultime de l'ignorance, de la cruauté et de la bêtise humaine déchaînées dans une folie collective... sans limites. Une partie de mon existence a été au service de la destruction ; elle a été consacrée à l’hostilité, à la haine, à la mort. Mais la vie m’est restée, et il s’agit désormais de travailler et de remettre au jour ce qu’ont enterré les années d’obus et de mitrailleuses... alors, les morts finiront par se taire. »  

 

Carine Trevisan, Les fables du deuil, PUF, 2002.


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Un monde sans limite. Essai pour une clinique psychanalytique du social

De Jean-Pierre Lebrun

 
 

 

Le psychanalyste peut-il contribuer à éclairer la crise qui affecte le social et la famille en cette fin de siècle ? En s'inspirant de Jacques Lacan, Jean-Pierre Lebrun décrit un monde dans lequel le développement de la technoscience a discrédité l'autorité paternelle jusqu'au sein même de la famille et ne lui permet plus d'équilibrer le pouvoir maternel. En effet, la psychanalyse souligne l'importance de la fonction paternelle dans la constitution de la réalité psychique du sujet. Or, le discours et les pratiques sociales d'aujourd'hui tendraient, selon J.-P. Lebrun, à disqualifier le père. En remplaçant, par exemple, la notion d'autorité paternelle par celle d'autorité parentale, elles tendent à substituer une paternité génétique à la paternité symbolique. Par ailleurs, affirme l'auteur, le discours de la science privilégie les énoncés (la description « objective »), au détriment de l'énonciation (le scientifique qui parle), véhiculant une illusion de toute-puissance, voire totalitaire.

 

Entre un discours scientifique tout- puissant et une famille qui met en congé le père, le champ est libre pour l'évitement de la frustration, elle-même engendrée par un encadrement viril. La rencontre d'un sujet toujours tenté de s'épargner le travail psychique nécessaire pour assumer l'insatisfaction fondamentale de notre condition humaine et d'un discours social qui lui laisse croire que l'ordre symbolique ne porte plus en lui cette inéluctable déception favorise l'apparition de pathologies nouvelles : toxicomanies, délinquance, état limites. Il revient au psychanalyste de faire reconnaître que la rationalité scientifique n'est pas toute-puissante, que l'ensemble de ses énoncés est marqué par la dimension de l'énonciation et que cette dernière, même s'il n'y a plus de père pour la garantir, est néanmoins garantie par le langage, et en cela irréductible.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 16:10

La dignité de penser de Roland Gori – Editions LLL - "Les Liens qui Libèrent".


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Voici un livre qui démontre magistralement combien notre société est vampirisée par les chiffres, la norme et l’obsession de la performance. Relations sociales, économie, santé mentale, jamais nous nous sommes autant affranchis de l’humain – cette aptitude à accepter et sublimer sa vulnérabilité -, du psychisme, du respect de soi et des autres. Un essai remarquable qui déconstruit notre monde et pose la question de l’urgence de retrouver le sens du récit, c’est-à-dire notre capacité à penser et imaginer hors de la soumission à l’ordre dominant de la technique et de la marchandise.

 

Introduction de l'ouvrage:


Au nom d’un « rationalisme économique morbide » une

nouvelle colonisation des esprits envahit la planète. Avec ses

agences d’évaluation et ses hommes de main, cette « religion

du marché » interdit de penser le monde, notre monde,

autrement que comme un stock de marchandises ou de

produits financiers.

 

Pour réaliser cette nouvelle manière de civiliser les

moeurs il fallait faire chuter la valeur de l’expérience et celle

du récit – de la parole – qui la transmet. En faisant baisser

le cours de la parole au profit de l’information, de sa part

la plus technique et mesurable, nous perdons le monde

commun, nous perdons notre monde. Et plus encore en

Occident, nous nous habituons à lâcher la démocratie pour

l’ombre d’une technocratie qui organise insidieusement

nos servitudes volontaires.

 

Cet ouvrage invite au retour du politique pour retrouver

les conditions sociales et culturelles permettant de penser,

de juger et de décider. Cela exige que soit d’abord interrogé

le statut du savoir dans la culture, son rapport à l’expérience

et aux pratiques sociales. Mais comment retrouver aujourd’hui

la dignité de penser dans une culture qui ignore la

légitimité du savoir du conte, du rêve, du jeu et de leurs

récits ? La France qui se lève tôt a-t-elle encore le temps de

raconter sa vie, son histoire et ses rêves ?

 

                                        --------------------

 

Roland Gori est professeur émérite de psychopathologie clinique à

l’université d’Aix-Marseille et psychanalyste. Il a été en 2009 l’initiateur

de l’Appel des appels. Il a récemment publié:  

Logique des passions (2002), La Santé totalitaire (avec M.-J. Del Volgo, 2005),

Exilés de l’intime (avec M.-J. Del Volgo, 2008), La Preuve par la parole (2008),

L’Appel des appels Pour une insurrection des consciences (avec B. Cassin et Ch. Laval,

2009), De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? Démocratie et subjectivité

(2010), La folie évaluation (avec A. Abelhauser et M.-J. Sauret, 2011).

 

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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 10:42

Jean Ziegler, sociologue - Collection : Littérature & Documents.

 

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Résumé et vidéo de Jean Ziegler:

 

Nous assistons aujourd’hui à un formidable mouvement de reféodalisation du monde, à la mise en coupe réglée des peuples de l’hémisphère Sud par les grandes sociétés transcontinentales. Deux armes de destruction massive sont à l’œuvre : la dette et la faim. Par l’endettement, les États abdiquent leur souveraineté ; par la faim qui en découle, les peuples agonisent et renoncent à la liberté. Oui, c’est bien l’empire de la honte qui s’est mis subrepticement en place sur la planète. Jean Ziegler, qui témoigne ici d’une connaissance exceptionnelle du terrain, démonte cette formidable machine à broyer et à soumettre.

  

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 10:21

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Notre temps est placé sous le signe du risque : calculs de probabilités, sondages, scénarios autour des crachs boursiers, évaluation psychique des individus, anticipations des catastrophes naturelles, cellules de crises, caméras ; plus aucune dimension du discours social ou politique, voire éthique, n'y échappe.

 

Aujourd'hui le principe de précaution est devenu la norme. En termes de vies humaines, d'accidents climatiques, de terrorisme, de revendications sociales, le risque est un curseur que l'on déplace au gré de la mobilisation collective, mais de fait, il est une valeur inquestionnée.Mais que signifie : risquer sa vie ? Comment est-ce possible, étant vivant, de penser ce risque ? Le penser à partir de la vie et non de la mort ? Risquer sa vie, est-ce nécessairement affronter la mort - et survivre... ou bien y a-t-il, logé dans la vie même, un dispositif secret, une petite musique à elle seule capable de déplacer l'existence sur cette ligne de front qu'on appelle désir ? Comment ne pas s'interroger sur ce que devient une culture qui ne peut plus penser ce risque sans en faire un acte héroïque, une pure folie, une conduite déviante ? L'expression est l'une des plus belles de notre langue. Car le risque - laissons encore un indéterminé son objet - ouvre un espace inconnu.

 

D'abord, il métabolise l'instant de la décision, et donc notre rapport intime au temps. Il est un combat dont nous ne connaîtrions pas l'adversaire, un désir dont nous n'aurions pas connaissance, un amour dont nous ne saurions pas le visage, un pur événement. Et si le risque traçait un territoire avant même de réaliser un acte, s'il supposait une certaine manière d'être au monde, construisait une ligne d'horizon. Au risque de.Ce livre évoque, en courts chapitres, différentes sortes de risques : la passion, la liberté, le rêve, le rire, l'infidélité, mais il traite aussi du risque de. perdre du temps, quitter la famille, ne pas être mort, être en suspens, décevoir, penser. Car le risque ne se loge pas nécessairement là où on l'attend. Et l'inespéré est sans doute ce qui le définit le mieux.

 

Anne Dufourmantelle est Psychanalyste et philosophe et dirige depuis 2005 la collection "L'autre pensée" aux éditions Stock. Elle est déjà l'auteur aux éditions Payot de En cas d'amour, Psychopathologie de la vie amoureuse, paru en 2009.

 

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 16:56

-Serge Hefez, Psychiatre et psychanalyste, présente son ouvrage "Scènes de la vie conjugale", aux Editions Fayard-


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« Je voudrais savoir si tu as envisagé, ne serait-ce qu’’un instant, de me proposer de venir skier avec tes copains ??
- Mais tu n’aimes pas le ski !...
- Ça m’aurait juste fait plaisir que tu aies envie que je t’accompagne...
- Mais tu voulais venir ??
- Non ! Mais je voulais que tu aies envie que "Je Vienne"!. »
 
 
Asseyez-vous, écoutez, et regardez... Ce qui se passe dans mon cabinet:
c’est ce qui se passe chez vous ! Vous y verrez des humains complexes et plein de ressources qui cherchent, comme nous tous, un équilibre entre ce dont ils rêvent (harmonie, fusion) et ce qu’ils vivent (tromperie, opposition). Des individus aux prises avec les trois pôles de leur vie conjugale, de leur vie parentale, de leur vie sexuelle, qui bricolent et tentent – comme vous – de les rendre compatibles.
 
Le couple a-t-il un avenir ? Conjuguer ces trois pôles ne va plus de soi pour personne. Mais la créativité, la vitalité, la capacité de comprendre, de se projeter, le désir de faire de ces questions complexes une « œuvre » acceptable, vivante, riche de sens, alimente et transforme nos existences...
 

Serge Hefez est psychiatre, psychanalyste, thérapeute de couple et de famille. Il est l’auteur, entre autres, de La Danse du couple (Pluriel, 2002), Quand la famille s’emmêle (Pluriel, 2007) et Dans le cœur des hommes (Hachette Littératures, 2007).
 
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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 11:35

9782738120809Comprendre sa relation à sa mère est, pour une femme, une étape nécessaire pour vivre sereinement l’avenir. Cette relation, souvent intense, colore longtemps son estime d’elle-même, son niveau d’indépendance, ses relations aux hommes, sa façon d’être mère à son tour.

 

En quoi la mère influe-t-elle sur le futur de sa fille ? Pourquoi est-il important d’avoir un regard plus objectif ? Comment acquérir plus d’autonomie et vivre selon ses propres valeurs, sans plus attendre l’approbation maternelle ? Comment ne pas répéter certains comportements avec sa fille?

 

En explorant l’étendue de l’empreinte maternelle, l’auteur propose d’aider les femmes à comprendre ce lien qui « conditionne » leur vie. Pour s’en affranchir et trouver la liberté d’être soi. Marie Lion-Julin est médecin psychiatre et psychanalyste. Depuis près de quinze ans, elle s’est spécialisée dans les liens qui unissent mères et filles. Elle est praticien hospitalier en région parisienne et dirige un centre de consultation médico-psychologique.

 

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 11:13
"Hugues Paris et Hubert Stoecklin trouvent la clé de la mélancolie de l’adolescence de Dark Vador, un enfant privé d’enfance par une sommation à être adulte avant l’heure. D’où les symptômes de l’hyperactivité, de la peur du vide... porte ouverte vers la violence ! "

 

 

Dark Vador sur le divan du psychanalyste en adolescent mélancolique qui bascule du « côté obscur de la force », l’idée n’a rien d’incongru si l’on se souvient que l’auteur de la série de films de science-fiction qu’on peut dire « mythique », Georges Lucas a lui-même pensé son œuvre comme un conte de fées moderne avec ses épisodes terrifiants, qu’il s’est inspiré des travaux de l’anthropologue Joseph Campbell sur la mythologie pour construire ses personnages comme des « archétypes » et qu’il a conçu toute la Trilogie, articulée autour de son « climax », la découverte dans l’épisode V de la paternité de Dark Vador, comme une version revisitée du mythe d’Œdipe. Freud lui-même estimait que la littérature était un gisement largement inexploré par la psychanalyse et il affirmait, dans son livre sur « Le délire et les rêves dans la Gradiva de Jensen » qu’il fallait placer bien haut le témoignage des écrivains « car ils connaissent d’ordinaire une foule de choses entre le ciel et la terre dont notre sagesse d’école n’a pas encore la moindre idée. Ils nous devancent de beaucoup, (…) notamment en matière de psychologie ». L’entreprise est donc à la fois éclairante pour l’analyse de l’œuvre cinématographique, mais aussi pour ce que peuvent y trouver à l’état de représentations en partie inconscientes, les très nombreux adolescents qui se sont reconnus ou projetés en elle.

 

La suite inversée des six films, pour les spectateurs qui les ont vus dans l’ordre de leur sortie sur les écrans, la Trilogie d’abord puis la Prélogie qui remonte à l’enfance de Dark Vador et où l’on apprend que le plus célèbre méchant du cinéma était « le garçon le plus gentil de toute la galaxie », cet ordre inversé invite à la démarche introspective et accentue la dynamique de « passage » qui caractérise cet âge de l’adolescence et que le réalisateur avait déjà exploré dans son premier film, « American Graffiti ». Visiblement, il était conscient de l’effet produit par cette inversion et cette remontée dans le temps, et des possibilités narratives qu’elle ouvrait, puisqu’il déclarait : « J'ai pris beaucoup de plaisir à renverser la trajectoire des films à l'origine. Si vous les visionnez dans l'ordre de leur parution, IV, V, VI, I, II, III, vous obtenez un certain film. Si vous les visionnez en partant du I jusqu'au VI, le résultat est complètement différent. Une ou deux générations les ont vus d'une certaine manière, qui sera complètement différente pour les prochaines. C'est une façon de faire du cinéma extrêmement moderne, presque interactive. Vous prenez des cubes, vous les agencez différemment, et vous obtenez des états émotionnels différents. »

 

Pour le spectateur « historique », celui qui est entré dans la saga par la Trilogie, l’effet produit par la révélation de Dark Vador, monstre à l’allure de chevalier de l’apocalypse, à son fils Luke en situation de combat singulier avec lui était saisissant et la surprise totale. Pour la ménager au mieux, le réalisateur avait caché à l’équipe le contenu de la célèbre réplique : « Luke, je suis ton père » et seul le comédien concerné la connaissait. Les auteurs comparent cette découverte renversante à celle que fit Freud au seuil du XXème siècle lorsqu’il tomba, en analysant ses propres rêves, sur son désir de mort et d’inceste. « De cette découverte stupéfiante – disent-ils – émergent le désir de connaissance, la plongée généalogique, celle qui appelle la Prélogie : d’où vient le Père ? D’où vient le mal ? » Et ils confessent que ces angoissantes questions, ils se les sont posées vingt durant en attendant la sortie de la rétrospective Prélogie alors qu’ils étaient eux-mêmes devenus pères entre-temps. Un entre-temps mythique pour les épreuves initiatiques qui conduisent un père à naître à sa fonction symbolique.

 

La réponse à ces questions sur l’incarnation du mal dans la personne de Dark Vador est venue de Lacan : « A mère sainte, fils pervers » énonce-t-il dans le tome III du Séminaire paru sous le titre « Les psychoses ». En analysant la scène de la séparation du jeune Anakin Skywalker d’avec sa mère et les relations antérieures avec elle, Hugues Paris et Hubert Stoecklin y trouvent la clé de la mélancolie de l’adolescent que fut Dark Vador, un enfant privé d’enfance par une sommation à être adulte avant l’heure. Sa mère, une femme d’une grande dignité ayant été réduite en esclavage, ne décide de rien, subit son état dans une sorte de brouillard dépressif. Les mères en situation d’exil ou d’isolement social ont souvent ce type d’attitude. Du coup l’enfant se trouve en demeure de devoir prendre en charge sa mère impuissante et de faire preuve d’un sens précoce de ses responsabilités à l’égard d'une maman dépressive. Une vigilance constante, excessive, anxieuse où pointe la peur de l’abandon et qui est un symptôme fréquent chez les enfants dans des circonstances identiques. D’où l’autre symptôme, celui de l’hyperactivité, de la peur du vide et du « rien-faire » qui chez d’autres serait le prélude à la rêverie. Et à l’égard d’une mère aimée, la haine est impossible. Tout cela conduit fatalement au retournement dans la violence qui caractérise l’attitude de Dark Vador à l’âge adulte. Jusqu’à cette confrontation rédemptrice et fatale avec le fils, où se renoue le fil rompu d’une lignée.

 

Jacques Munier pour France Culture.fr

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