28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 07:49

1. Les risques des antidépresseurs

  

Les antidépresseurs sont un réel progrès dans le traitement de la dépression. Mais comme tout médicament, ils peuvent avoir des retentissements plus ou moins importants sur la santé. Tour d’horizon des risques et des inconvénients de ces pilules soi-disant miracles. 

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"Note: Pensez à consulter votre médecin ou psychiatre avant toute initiative hasardeuse, concernant l'usage des antidépresseurs. D'autres articles sont à disposition sur ce site concernant les risques plus graves provoqués par certains psychotropes."

 

Les effets secondaires des antidépresseurs dépendent énormément de leur nature. Ainsi, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ont des effets moins gênants que les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) et les antidépresseurs tricycliques (ou imipraminiques). De plus, certains entraînent une forme d’accoutumance et, dans ce cas, le traitement ne doit pas être interrompu brutalement.

 

  • Des risques pour l’estomac ?

 

La prise de certains antidépresseurs pourrait entraîner des hémorragies gastriques chez les personnes âgées. Telle est la conclusion d’une étude canadienne1 portant sur plus de 300 000 personnes de 75 ans de moyenne d’âge. Selon les résultats, la prise d’un antidépresseur de type inhibiteur de la recapture de la sérotonine augmentait de 10 % en moyenne le risque d’hémorragie gastrique. Ce danger augmenterait avec l’âge et en cas d’antécédents d’hémorragie digestive. Cette enquête confirme en fait une relation déjà soupçonnée et devrait favoriser la prise en compte de l’âge et des antécédents dans le traitement de la dépression chez les seniors…

 

  • Antidépresseurs et troubles érectiles

 

Les antidépresseurs sont responsables de troubles sexuels variés chez un certain nombre de patients (diminution de la libido, troubles de l’éjaculation ou de l’érection, etc.). Tous les antidépresseurs entraînent des effets secondaires différents et plus ou moins intenses d’une personne à l’autre. Tous les antidépresseurs concernés sont : antidépresseurs tricycliques, inhibiteurs sélectifs de la sérotonine et IMAO non sélectifs.

 

  • Zyban® sous surveillance

  

En janvier 2002, l'agence du médicament britannique (Medecine Control Agency ou MCA) a annoncé que 57 décès avaient été recensés Outre-manche chez des personnes prenant du Zyban®. Ce nouveau médicament d’aide au sevrage tabagique est en fait un antidépresseur. Il est d’ailleurs prescrit comme tel aux Etats-Unis. Selon l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), rien ne prouve qu’il y ait un lien de cause à effet entre le décès et la prise de Zyban®. En effet, la MCA affirme aussi que la plupart des patients concernés présentaient des états de santé qui à eux seuls peuvent vraisemblablement expliquer leur décès. De plus, sur ces 57 cas, 14 personnes ne prenaient plus le médicament suspecté au moment de leur mort. Il n'y a donc pas lieu de s'alarmer2 mais de surveiller…

 

  • Gare aux associations !

  

Selon certaines études, la combinaison de plusieurs médicaments affectant la production de sérotonine pourrait favoriser la survenue de céphalées et d’accidents vasculaires cérébraux. La sérotonine est un messager chimique particulièrement important au niveau cérébral. Certains antidépresseurs augmentent ainsi spécifiquement sa concentration. Or, la sérotonine possède une action vasoconstrictrice (réduisant le calibre des vaisseaux sanguins). Si cette propriété s’exprime au niveau de vaisseaux cérébraux, elle peut causer des céphalées ou des accidents vasculaires, selon les auteurs de l’étude parue dans la célèbre revue Neurology. Pour étayer leur propos, ils décrivent trois cas d’accidents ischémiques. Les produits mis en cause sont en premier lieu les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Mais sont également concernés certains antimigraineux appelés triptans ; certaines pilules amaigrissantes, les amphétamines, le millepertuis, certaines drogues comme l’ecstasy ou la méthamphétamine…

 

Les antidépresseurs sont vraiment efficaces pour traiter la dépression et seul un médecin peut juger du besoin d’employer ce type de médicament. Ils sont exclusivement sur prescription médicale et leur usage nécessite un suivi. Pas d’automédication donc… même pour un petit coup de blues mais il ne faut pas hésiter à consulter son médecin en cas de doute. La dépression est une vraie maladie.

 

Louis Asana

1 - BMJ, septembre 2001 ; vol. 323 : p. 1-6
2 - Communiqué de presse de l’Afssaps du 18 janvier 2002
3 - Neurology 2002 ; vol. 58 : p. 130-133


 

2. Antidépresseurs : des vertus insoupçonnées ?

  

Contrairement à ce que leur nom laisse penser, les antidépresseurs ne soignent pas uniquement la dépression ! Ils peuvent avoir un intérêt pour faire face à de nombreux problèmes de santé et plusieurs études leur ont trouvé de nouvelles vertus ! Tour d’horizon…

 

Les antidépresseurs possèdent de nombreuses propriétés intéressantes. Leurs effets font d’ailleurs l’objet de nombreuses recherches.

 

  • Pour le sevrage tabagique

 

L’exemple le plus récent d’utilisation "alternative" d’un antidépresseur est le fameux Zyban ® (bupropion). Depuis longtemps utilisé aux Etats-Unis dans les problèmes dépressifs, ce composé s'est révélé avoir d'autres propriétés plus surprenantes : il constitue une aide précieuse lors du sevrage tabagique. Les études d'efficacité montrent que son taux de réussite serait même supérieur à celui des substituts nicotiniques de type patch (18 % contre 10 %).

 

  • Contre les risques d’infarctus

 

Toujours chez les fumeurs, le Prozac ®, l’un des antidépresseurs les plus prescrits dans le monde, vient peut-être de trouver une nouvelle application. Selon le professeur Kimmel*, de l'Université de la Pennsylvanie, "la pilule du bonheur", diminuerait de 65 % le risque d’infarctus chez les fumeurs. Pour le chercheur, le Prozac, et les médicaments de la même famille (les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine), grâce leur action anti-coagulante réduiraient le risque de formation de caillots à l’origine des accidents cardiaques. A moins qu’en agissant simplement sur les troubles de l’humeur, le Prozac réduise indirectement le risque d’infarctus. En effet, les personnes dépressives sont deux fois plus exposées aux accidents cardiaques.

 

Curieusement, de précédentes études semblaient au contraire indiquer que d'autres types d’antidépresseurs pouvaient entraîner des troubles du rythme cardiaque. Si le Prozac peut donc aider les fumeurs, la meilleure solution est tout de même d’arrêter la cigarette !

 

  • Contre le syndrome prémenstruel

 

De nombreuses femmes souffrent de troubles avant ou pendant les règles. Souvent, ceux-ci sont peu intenses, c’est pourquoi elles n’éprouvent même pas le besoin d’en parler à leur médecin. Mais parfois la gêne est considérable et peut empêcher toute vie sociale. Des médicaments dirigés contre les principaux symptômes peuvent apporter un certain soulagement. Dans le cas des troubles de l’humeur, plusieurs études ont montré sans conteste l’efficacité des fameux inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Cependant un tel traitement ne peut s’adresser qu’à des syndromes sévères.


  • Contre l’hémiplégie


Après un accident vasculaire cérébral, l’une des conséquences peut-être une hémiplégie, c’est-à-dire une paralysie partielle. Or une équipe de l'INSERM (unité 455 de neuro-imagerie fonctionnelle) à Toulouse vient de montrer qu'une seule injection d’un antidépresseur (toujours le Prozac !) améliore les fonctions motrices chez les patients hémiplégiques à la suite d'une attaque cérébrale. Les molécules de cette famille d'antidépresseurs activeraient des neurones, normalement inactifs, qui prendraient le relais des régions cérébrales endommagées.


  • Pour retrouver le calme


L’hyperactivité de l’enfant est un sujet dont il est de plus en plus question aujourd’hui. Si le médicament phare, surtout aux USA est la Ritaline (méthylphénidate), les antidépresseurs sont parfois utilisés lorsque le trouble est en rapport avec un état dépressif. Ainsi l'imipramine est efficace dans 75 % des cas. De plus, l'utilisation des antidépresseurs présente plusieurs avantages sur les psychostimulants : durée d'action plus prolongée, pas de troubles du sommeil… Cependant l'efficacité s'estomperait après 8 à 10 semaines de traitement.


  • Les antidépresseurs et la boulimie


Contre la boulimie, les antidépresseurs peuvent être efficaces de manière temporaire. Mais ils n'empêchent pas les récidives. Ils doivent donc accompagner une prise en charge diététique et psychologique. Ce soutien psychologique et comportemental reste indispensable.


  • Contre la douleur


L’arsenal antidouleur ne se limite pas aux anti-inflammatoires et aux dérivés morphiniques. Des antidépresseurs sont fréquemment prescrits à des personnes ne présentant pas de problèmes dépressifs, mais souffrant de douleurs neurologiques ou articulaires. De même, relaxation et sophrologie peuvent contribuer à diminuer le vécu douloureux et l’acupuncture est habituelle.


  • Antidépresseurs et Parkinson


S’il n’existe pas de traitement curatif contre Parkinson à l’heure actuelle, plusieurs médicaments peuvent diminuer les symptômes. C’est le cas des antidépresseurs tricycliques. En effet, ceux-ci ont des propriétés anticholinergiques et antidépressives qui améliorent l’état de santé des malades.


  • Ejaculation prématurée


Pour traiter les patients souffrant d’éjaculation précoce des antidépresseurs peuvent être prescrits afin de retarder le moment de l’éjaculation. Et cela semble marcher, puisque l’on obtient 70 à 100 % d’efficacité selon les médicaments.


  • Fatigue chronique


Le syndrome de fatigue chronique est reconnu dans la plupart des pays anglo-saxons, mais reste bien souvent ignoré en France. Le traitement outre-atlantique fait généralement appel aux antidépresseurs associés à une psychothérapie ou une psychanalyse.

Les antidépresseurs semblent donc efficace contre de nombreux maux. Néanmoins, l’automédication est à proscrire et vous ne devez les utiliser que sous contrôle médical strict.

    

Louis Asana pour doctissimo.fr


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