Que ce soit ceux de première ou de deuxième génération, les neuroleptiques multiplient par deux le risque de mourir d'un problème cardiaque soudain.
En France, chaque année, 40 000 adultes apparemment en bonne santé meurent d'un problème cardiaque le plus souvent insoupçonné. Le décès survient moins d'une heure après le début des symptômes qui évoquent un défaut d'irrigation du cœur : c'est la mort subite de l'adulte, qui représente près de la moitié des décès d'origine cardiaque.
On ignore les causes de ces défaillances cardiaques imprévisibles, mais on savait que les neuroleptiques dits de première génération en augmentent le risque ; selon Wayne Ray et ses collègues, du Département de médecine préventive de Nashville, dans le Tennessee, il en va de même de ceux de seconde génération, plus utilisés aujourd'hui.
Les neuroleptiques sont indiqués dans le traitement de certains troubles psychiatriques, telle la schizophrénie. Les neuroleptiques de seconde génération dits atypiques sont aujourd'hui davantage prescrits parce qu'ils auraient moins d'effets secondaires (risque de décès plus faible, moins de troubles moteurs, etc.).
W. Ray et ses collègues ont étudié le devenir de plus de 90 000 personnes âgées de 30 à 74 ans, dont la moitié ont pris des neuroleptiques classiques et l'autre des neuroleptiques de seconde génération, et ils les ont comparées à 186 600 personnes n'en ayant jamais pris. Une forte consommation de neuroleptiques de première génération multiplie par 1,99 le risque de mort subite et ceux de seconde génération par 2,26. Et le risque est d'autant plus élevé que la posologie est élevée. Mais cette influence des neuroleptiques s'efface à l'arrêt du traitement. On pense que les neuroleptiques perturbent le rythme cardiaque en agissant sur des canaux ioniques présents dans les muscles, notamment le cœur.
Source : Pour la science.