22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 08:00

A l’occasion des 40 ans de l’INRIA, Michel Serres a donné une conférence mémorable sur la révolution culturelle et cognitive engendrée par les nouvelles technologies... Non sans l'aide historique de Saint-Denis, qui en perdit sa tête !

 

    

 

Le célèbre académicien y explique comment la révolution informatique change notre rapport au monde. Tout comme avant elle, l’écriture, puis l’imprimerie, ont profondément transformé nos modes de vie. Une conséquence inévitable de toute révolution.

 

Le philosophe donne rapidement le ton et invite son auditoire à prendre conscience de la révolution cognitive générée par la révolution de l’information. Pour lui, les nouvelles technologies ont poussé l’homme à externaliser sa mémoire. Il nous faudra donc être inventifs, intelligents, transparents pour être des acteurs de cette nouvelle période de l’Histoire.

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 16:12

Comment se retrouver dans la jungle des sites dédiés à la médecine ou à la science ? Voici une sélection des sites les plus pertinents et les plus utiles pour s'informer:

 

 

Allô docteur, je souffre...

 

Mission de ce Site

Ce Site , mis au point avec le soutien de nombreux médecins, offre un ensemble de services interactifs performants qui améliorent l'information, l'aide et le conseil médical. Il est destiné tant au grand public qu'aux acteurs du monde de la Santé.

Professionalisme

Plus de 150 médecins ont participé à l'élaboration du contenu et des applications présents sur les sites du groupe . Ces médecins qui bien souvent ont travaillé en groupe ont apporté une expérience et une expertise inégalée.

 

 

Voyage dans le cerveau

 

Objectif : présenter la structure et les possibilités de navigation particulières du site web Le cerveau à tous les niveaux.


En ligne depuis 2002, le site web Cerveau à tous les niveaux jouit d'une grande reconnaissance, tant des scientifiques que du grand public. Son originalité réside en son mode de navigation unique sur Internet où, pour chaque sujet abordé, la personne choisit elle-même : 1) le niveau de difficulté des explications sur le cerveau (débutant, intermédiaire, avancé); et 2) le niveau d'organisation du vivant qu'elle désire explorer, du moléculaire jusqu'au social, en passant par le cellulaire, le cérébral et le psychologique. Cet aspect interactif et non passif devant le vaste contenu du site favorise l'appropriation des connaissances des disciplines regroupées aujourd'hui sous le vocable de sciences cognitives. Bref, un site web accessible qui s'inscrit dans une démarche transdisciplinaire, à la fois passerelle entre les chercheurs et le public et outil pour mieux se comprendre.

 

 

manger sain

 

Pourquoi ce site ?

Le Point sur la table est une initiative de l'association de consommateurs CLCV (www.clcv.org) bénéficiant du mécénat de Macif Prévention.

Grâce à ce site, la CLCV souhaite apporter aux consommateurs un éclairage accessible et crédible sur l'alimentation. En effet, l’alimentation a beau faire partie de notre quotidien, les débats et les interrogations autour de nos assiettes se multiplient. 

Les consommateurs, confrontés à l’érosion de leur pouvoir d’achat, sont particulièrement attentifs aux prix alimentaires, qui sont, par excellence, les prix « de tous les jours ». 

Avec le développement de l’obésité, nous prenons conscience des liens entre alimentation et santé. Mais, dans ce domaine, le marketing des professionnels prend largement le pas sur l’information. Face à la multiplication de slogans simplistes et parfois incompréhensibles, les consommateurs s’interrogent sur les promesses de l’industrie et les nouveaux aliments « santé ». 

S’ajoute aussi la dimension agricole, avec une demande citoyenne croissante pour des modes de productions durables et plus respectueux de l’homme et de son environnement.

Sur toutes ces thématiques, Le Point sur la table entend fournir des informations fiables et pratiques, aptes à contrebalancer l’influence de la publicité. En aucun cas, ce site ne se veut moralisateur ou prescripteur de choix vis à vis du consommateur.

Le Point sur la table offre également des espaces de dialogue entre internautes et de débats avec les professionnels. Ce site n’est donc pas seulement une plateforme d’information du public, il a aussi pour objet de susciter l’échange entre l’ensemble des acteurs de l’alimentation : consommateurs, professionnels, pouvoirs publics, experts. Car, après tout, la table est le lieu du repas mais aussi celui de la discussion !

 

 

Devenez un grand manipulateur...

 

Pour une culture libre

Psychologie-sociale a été crée en 2005 dans le but de partager des connaissances et de mieux faire connaître une discipline au plus grand nombre.
Ainsi, depuis six ans, le site est maintenu et enrichi bénévolement pour le plus grand plaisir des visiteurs.
Le principe de ce site est la gratuité. En effet, tous les articles sont visibles dans leur intégralité.
Il a également été décidé de ne pas ajouter de publicités sur le site pour le confort des visiteurs.
Psychologie-sociale est de plus en plus visité.

Comment expliquons-nous nos conduites ? Comment s’évalue-t-on ? Quelles vont être les hypothèses que l’on mobilise dans notre psychologie quotidienne pour nous représenter nous même et les autres ? Voici les différents thèmes abordés.

 

 

Dernières découvertes:

 

Science du Québec: C'est un mélange réussi de contributions d'un vingtaine de journalistes et de blogueurs relatant les dernières découvertes dans toutes les disciplines: astronomie, santé, biologie, technologie, environnement, société... Des émissions sont aussi à télécharger. Un site accessible à tous et très pédagogique.

 

 

Cartable complet !

 

Unisciel est l’Université des Sciences en Ligne. Ses missions sont de renforcer l’attrait pour les études et filières scientifiques d’un plus grand nombre d’étudiants, de favoriser leur réussite et de contribuer au rayonnement de l’enseignement scientifique francophone. Unisciel propose pour cela un grand nombre de ressources numériques de qualité, validées tant sur le plan des contenus que sur le plan pédagogique et technique. Unisciel répond également aux besoins des établissements grâce à de nombreux services mis en place pour la lutte contre l'échec, l'accessibilité, l'aide aux étudiants salariés et la formation continue.

 

 

Cours gratuits:


Canal-U est un projet de la communauté universitaire lancé en 2000. Il est piloté par la Mission numérique pour l’enseignement supérieur (MINES) au sein du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. La maîtrise d’œuvre est assurée par le CERIMES. Canal-U est la vidéothèque numérique de l’enseignement supérieur. C’est le site de référence pour les ressources audiovisuelles de l’enseignement supérieur. Enseignants et étudiants peuvent y trouver des programmes enrichis de documents pédagogiques et validés par les conseils scientifiques des Universités Numériques Thématiques.
Canal-U s’adresse aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs, et cela selon deux axes :
- Fournir des ressources pédagogiques en complément des cursus d’enseignement ;
- Accompagner les évolutions de l’université française en développant l’usage des TIC au sein de l’enseignement supérieur.
 
 
Stimuler ses méninges...

 

Qu'est-ce que la méthode HAPPYneuron ?Une méthode d'entraînement cognitif sur-mesure et supervisée.

HAPPYneuron est une méthode d'entraînement cérébral complète qui stimule les 5 grandes fonctions cognitives : mémoire, attention, langage, fonctions exécutives (raisonnement, logique) et visuo-spatial. Depuis plus de 10 ans, l'équipe scientifique d'HAPPYneuron se base sur les avancées récentes de la recherche en sciences cognitives pour offrir un service de haute qualité mêlant efficacité scientifique, personnalisation et divertissement.

 

 

Le blog des humeurs d'un cardiologue... profondément humain

 

Pourquoi Grange Blanche ? 

Il s’agit d’un quartier de Lyon ou se situe l’Hôpital Édouard Herriot, appelé par les intimes …."Grange Blanche". C’est là que je suis né en 1972. En face, se trouve mon ancienne faculté de Médecine.

Ce blog a pour but de décrire la vie personnelle et professionnelle d’un médecin de notre époque. Vous y trouverez donc des informations scientifiques, des points de vue, parfois des anecdotes et aussi quelques considérations sur le monde extra médical.

Il est destiné à tous les publics, qu’ils soient acteurs du domaine de la santé ou non.

 

 

 

Des données médicales solides et pertinentes !

 

Un ensemble d’informations rigoureuses et fiables sur les traitements et les stratégies de soins,
pour agir en connaissance de cause. Prescrire est financé par les abonnés.
Ni subvention, ni publicité. Ni actionnaire, ni sponsor.

Prescrire s'est donné les moyens rédactionnels et documentaires de garantir la solidité de ses synthèses. Ses rédacteurs sont des professionnels de santé, formés aux méthodes rédactionnelles Prescrire. Des procédures explicites de contrôle de qualité sont appliquées à toute la production rédactionnelle. Des informations indépendantes
L'Association Mieux Prescrire, qui édite toutes les productions Prescrire, est une association de formation à but non lucratif (loi 1901). Elle s'est organisée pour s'affranchir des influences des firmes, comme de celles des organismes chargés de l'organisation des systèmes de soins. La mission de Prescrire est inscrite dans l'Article 1 des statuts de l'AMP : "Œuvrer, en toute indépendance, pour des soins de qualité, dans l'intérêt premier des patients.  À cet effet, l'Association pourra prendre toute initiative et entreprendre toute action à des fins de formation des professionnels de santé, de sensibilisation, d'information, et d'amélioration des pratiques."

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 09:50

Les démarches de prospective semblent se multiplier actuellement et partagent l'idée que l'avenir ne se prévoit pas mais se construit... Il était temps que cette idée de base et poutant fondamentale remonte à la surface !

 

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La variété et la fécondité de ces initiatives montrent qu'il n'existe pas « une seule et bonne manière de faire de la prospective » (Hugues de Jouvenel, prospectiviste). Depuis son émergence en France après la seconde guerre mondiale, la demande de prospective, bien que fluctuante, s'est toujours renouvelée. Revenons brièvement sur les fondements de la prospective, son histoire et ses raisons d'être.
 

  • La prospective selon le philosophe Gaston Berger

 

C'est le philosophe Gaston Berger qui va définir la prospective « à la française ». A la fin des années 1950, il décrit la prospective comme une attitude avant d'être une méthode ou une discipline. Il s'appuie pour cela sur cinq caractères fondamentaux : la prospective consiste à « voir loin » (se tourner vers l’avenir en regardant au loin et en intégrant les dynamiques du changement), à « voir large » (en associant des compétences et des responsabilités différentes), à « analyser en profondeur » (rechercher les facteurs déterminants, significatifs), à « prendre des risques » (il fait distinguer les personnes en charge de l’étude prospective de celles en charge de la mise en œuvre de la prospective) et à « penser à l’homme » (la prospective s’attache au fait humain).
 
Cette définition reste d'actualité, mais après la mort de Gaston Berger en 1960, la prospective s'est détournée un temps de ces principes pour aller sur le terrain des outils, des méthodes et des approches qualitatives. Elle a même connu une traversée du désert après le premier choc pétrolier. Depuis les années 1990, la prospective opère un retour aux sources et se tourne vers des approches plus qualitatives. Philippe Durance (Professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers) énonce l'enjeu à faire passer les questions de finalités avant celle des méthodes : « Sa méthode (celle de Gaston Berger) combine à la fois une réflexion sur les finalités et la recherche de moyens adéquats pour les atteindre. Et il y a bien là un sens à respecter : il s’agit d’agir en partant des finalités, pas des seuls moyens disponibles, ce qui reviendrait à une forme de déterminisme.

 

La prospective est donc d’abord, fondamentalement, une attitude. Le problème est qu’aujourd’hui, elle est souvent réduite aux méthodes, que la pratique qui en est faite s’attache davantage aux moyens qu’aux finalités. Au point qu’elle est susceptible de répondre à n’importe quelle question, indépendamment des valeurs sous-jacentes. (...) Ne pas oublier les méthodes, loin de là, mais rappeler que c'est un accessoire, que cela vient en second. Avant tout il y a une posture, une tournure, un esprit, qu'il faut retrouver  ».

  

  • Un rapport aux temps : passé, présent et futur

   

Pour Gaston Berger, « notre civilisation s'arrache avec peine à la fascination du passé. De l'avenir, elle ne fait que rêver et, lorsqu'elle élabore des projets qui ne sont plus de simples rêves, elle les dessine sur une toile où c'est encore le passé qui se projette. Elle est rétrospective, avec entêtement. Il lui faut devenir « prospective »  » (« L'attitude prospective », 1959). Sans pour autant ignorer le passé, le philosophe en appelle aux capacités d'invention de l'humanité.

 

Il s'agit bien de réfléchir sur le passé pour éclairer les choix du présent et se préparer à l'action. « Se tourner vers l'avenir, au lieu de regarder le passé, n'est donc pas simplement changer de spectacle, c'est passer du « voir » au « faire ». Le passé appartient au domaine du sentiment. Il est fait de toutes les images dont nous regrettons la disparition et de toutes celles dont nous sommes heureux d'être délivrés. L'avenir est affaire de volonté. Prendre l'attitude prospective, c'est se préparer à faire » (Gaston Berger, « Méthodes et résultats », Prospective, cahier n°6, 1960). Mais pour Gaston Berger, la connaissance de l’histoire permet la théorisation et la modélisation sur lesquels s’appuient les scénarios de prospective est évidemment indispensable.

 

A l'évidence, le prospectiviste sait se faire un peu historien, par exemple quand il collecte des faits, analyse des tendances passées et actuelles pour comprendre le présent et imaginer des futurs vraisemblables. Au final, en s'efforçant d'envisager l'avenir, la prospective s'appuie bien sur les trois temps : passé, présent et futur.

 

  • Une demande de prospective fluctuante mais toujours renouvelée

 

Après la seconde guerre mondiale, en pleine reconstruction du pays, l'Etat est confronté à des choix concernant des domaines aussi variés que les transports, l'énergie, l'urbanisme, l'agriculture, l'industrie... Le besoin de lieux de réflexion se fait sentir. Dans ce contexte, « la prospective émane à la fois de l’Etat planificateur, et d’initiatives de précurseurs, dont les plus fameux sont Gaston Berger, Bertrand de Jouvenel et Jean Fourastié qui créent des organismes de prospective, adaptent des outils, institutionnalisent la prospective, la professionnalisent » (Cédric Polère, p22)

 

Créée en 1963, la DATAR (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale) va contribuer à faire évoluer la vision et les méthodes de la prospective. On ne cherche pas à prédire le futur mais à partager des visions de l'avenir, des choix souhaitables et des orientations pour le présent. C'est aussi une prospective qui cherche à intégrer les questions sociales.

 
Entre 1975 et la fin des années 1980, la France est marquée par une perte de légitimité de la prospective. Plusieurs raisons peuvent être avancées : le recul de la planification étatique, la montée des incertitudes, la prégnance du court terme et de la gestion de l'urgence, le pessimisme ambiant à l'approche de l'an 2000... La prospective n'avait pas non plus anticipé des événements majeurs comme les chocs pétroliers ou l'effondrement du bloc de l'Est.

 

Toutefois, durant les mêmes années 1970 et 1980, la prospective va s'élargir aux préoccupations de nature socio-économique : les politiques économiques, les stratégies d'entreprise, les modes de vie, l'emploi, les technologies et la société, etc. Les entreprises publiques (EDF, SNCF, RATP, etc.) et privées (L'Oréal, Peugeot, Danone, etc.) deviennent à la fois productrices et consommatrices d'études prospectives. Nombreuses utilisent les scénarios pour examiner les conditions d'apparition et les conséquences d'hypothèses et de ruptures.


Dans les années 1980, se développe un courant de « prospective territoriale ». Ce mouvement propre à la France montre à la fois une appropriation de la prospective aux différentes échelles territoriales et la transformation de la prospective. Celle-ci est de plus en plus utilisée comme un outil de gouvernance locale, un moyen de comprendre le territoire, d'agir sur lui, etc. Ce renouveau s'incarne dans les Régions d'abord, puis dans les agglomérations. Cette multiplication des terrains de la prospective s'accompagne d'un intérêt renouvelé pour le champ sociétal.

 

  • L’art de décaler les représentations et les questionnements

 

L'anticipation est une composante forte de la prospective mais son histoire en révèle d'autres. La prospective consiste aussi à produire ou mobiliser des connaissances pour l'action. Mais cela n'est possible que parce qu'elle apporte une compréhension renouvelée des « objets » (un phénomène, une politique publique, un projet...) grâce à sa faculté de connecter ces objets aux évolutions du monde (évolutions des conceptions et des pratiques, évolutions sociétales, culturelles, techniques, réglementaires, politiques, économiques...) et donc de décaler les conceptions, représentations, questionnements liés à ces objets.


Ce « pas de côté », cette manière d'amener des solutions et des façons d'agir non pensées au départ, est certainement l'un des principaux apports de la prospective. « La prospective consiste d'abord à poser les bonnes questions, elle est à situer davantage du côté du questionnement que de l'apport de solutions. Elle vise ensuite à accompagner les processus d'apprentissage et de changement des acteurs en situation de responsabilité. (…) Elle permet de s'affranchir de la pensée binaire, de décaler les regards, d'ouvrir le champ des possibles, de trouver, face à la complexité, des voies de sorties... » précise Edith Heurgon.


Ainsi, prospective et projet politique présentent des traits de caractère communs : comprendre le monde et agir sur lui en toute connaissance de cause. En ce sens, la prospective participe au travail du politique.

 

http://www.grandlyon.com/

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 17:55

Recherche psychosociale sur la définition du temps: De Sigmund Freud à Vilfredo Pareto, en passant par les neurosciences et les travaux d'albert Einstein... Quest-ce que le temps ? et celui-ci est-il potentiellement notre ennemi ?

  

Comprendre le temps subjectif dans le cerveau, se réajuster avec son temps... retrouver "la philosophie et la beauté du temps." - Dans le cadre de l'Université Populaire de Saint-Sauveur, Luxeuil et CCPL. Par Trommenschlager Franck, Psychanalyste et Psychosociologue. Membre actif du groupe Ars-Industrialis. 

 

Le sentiment que vous "ne pouvez pas attendre quelque chose" le rend plus long à venir. D’un autre côté, la crainte d’une obligation fait paraître le temps comme plus rapide. Les scientifiques ont confirmé qu’attendre un événement créé une impatience qui signifie que vous pensez beaucoup à l’événement et cela semble "étendre le temps", cela semble une éternité...

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 14:53

Les nanotechnologies sont-elles une nouvelle création de l'apprenti-sorcier qui agit au plus profond de l'humanité ? Représentent-elles un danger au regard de l'éthique ?

 

En préliminaire, il faut confirmer aux septiques que les nanotechnologies et les nanoparticules, ne sont plus du domaine de la science-fiction. Depuis toujours, nous côtoyons en permanence bactéries, virus, poussières, farines, etc. Tout objet dont la taille est inférieure ou égale à 100 nanomètres soit 0,0000001 mètre, pour comparaison, un cheveu a une taille de 100 000 nanomètres et un globule rouge 3000 nanomètres.

  

 

Mais ces nanoparticules qui nous entourent sont d’origine naturelle, les nanoparticules artificielles sont tout autres, elles proviennent de la construction atome par atome de structures chimiques nouvelles.

 

C’est Richard Feynman, physicien américain et prix Nobel 1965, qui imagine en 1959 la possibilité de manipuler les atomes un par un et de les agencer en structures cohérentes de très petites tailles, la re-création de la nature ; en quelque sorte, la main de dieu, ou autre, c’est selon !

 

L’invention, en 1981, du microscope à effet de champ (ou effet tunnel) qui permet de réaliser l’image d’un seul atome a rendu possible cette prédiction. A ce niveau de dimensions, nous entrons dans la physique quantique et les assemblages à cette échelle n’ont pas les mêmes propriétés que la matière à une échelle plus grande. C’est le véritable problème de cette révolution technologique qui serait, selon ses partisans, beaucoup plus considérable que l’invention de l’imprimerie, de la machine à vapeur ou de l’informatique.


Aujourd’hui, au niveau mondial, on trouve des nanoparticules dans plus de 550 produits de consommation courante : oxyde de titane pour des crèmes solaires, des produits d’entretien, des farts de skis, des textiles, des carburants, des peintures, particules de silices pour les pneumatiques, encre pour imprimantes, et même certains aliments, silice colloïdale dans le chocolat en poudre ou le ketchup pour empêcher la formation des grumeaux ou augmenter la fluidité. Il existe cependant peu d’études portant sur la toxicité de ces produits et le développement des nanotechnologies n’est pas sans rappeler le développement des OGM : le discours porte sur la lutte contre la faim dans le monde, mais la mise sur le marché concerne avant tout des objectifs de rentabilité des grandes entreprises agro-alimentaires.


Il y a un manque de recherche fondamentale au profit de la recherche marchande, ou, plus préoccupant encore, la recherche non rendue publique. En 2005, pour 10 milliards d’euros consacrés à la recherche-développement, seulement 40 millions d’euros l’ont été pour la recherche sur les effets secondaires éventuels.

Prenons l’exemple des nanotubes de carbone, principal produit en circulation aujourd'hui, très utilisé pour leur robustesse, leur légèreté, leur élasticité et leur excellente conductivité électrique, ils sont déjà largement utilisés dans l'industrie automobile, mais aussi en électronique et dans la fabrication des écrans plats, des textiles High-tech ou de certains articles de sports. Si leurs applications technologiques sont multiples, en revanche, on ne connaît presque rien de leur impact environnemental.


Le carbone, utilisé à l’échelle macrométrique sous la forme graphite ou diamant, est sans effet, mais son utilisation à l’échelle nanométrique en fait un autre produit aux conséquences inconnues et les premières études scientifiques viennent de démontrer que les craintes ne sont pas infondées. Deux d’entre d’elles révèlent que des souris à qui l'on a injecté des fibres de nanotubes de carbone dans leur cavité abdominale développent des pathologies comparables à celles que pro­voque l'amiante enfin des chercheurs japonais ont constaté la formation de lésions cancé­reuses chez des souris après 25 semaines d'exposition à des nanotubes de carbone injectés, là aussi, par voie abdominale.


Ces résultats préoccupants, incitent à mener d'autres investigations pour clarifier un certain nombre de points cruciaux. Il s'agit notamment de déterminer le seuil de particules inhalées (et non injectées comme dans les expériences citées) au-delà duquel le mésothélium est atteint et développe un cancer. Comme l'explique Éric Gaffet, chercheur à l'université de Belfort et auteur d'un rapport pour l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset), il faut «considérer le cycle de vie du produit dans sa totalité, notamment au stade de la fabrication puis lorsqu'il devient un déchet.» La problématique est identique avec les nanoparticules de titane déjà incorporées dans les cosmétiques. On connaît mal leurs effets et la législation n'oblige pas à mentionner leur existence. Ce qui compte en terme de risque, c'est le type de molécule et non la façon dont elle est préparée. Une nanoparticule d'oxyde de titane n'a rien à voir avec le même oxyde sous forme de particules plus grosses. Mais la législation ne fait pas la différence.


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Qu’elles sont les applications ?


- Du point de vue de l’informatique et de l’audiovisuel. Les futurs concepts d’enregistrements nanotechnologiques devraient combiner divers avantages : très grande capacité de stockage, rapidité d’accès et conservation des données sans alimentation constante. Grâce aux nanotechnologies, un seul appareil de la taille d’une carte de crédit fera office de magnétophone, d’appareil photo, de magnétoscope, de télévision, de téléphone mobile, de GPS, de traducteur… et de carte de crédit. Les RFID de génération nanométrique seront réduites à la taille de poussières intelligentes.

- Du point de vue médical. C’est le rêve le plus audacieux, peut-être le plus dangereux : la création de la vie artificielle.

La virologie a récemment synthétisé le virus de la poliomyélite et le virus de la pandémie grippale de 1918, et rien ne s’oppose à la création de virus entièrement artificiels.

Mais il s’agit aussi de la lutte contre le cancer, le sida, les maladies génétiques rares, l’utilisation d’implants bioactifs et d’outils de diagnostic miniaturisés.

- Du point de vue des matériaux. Les nanomatériaux constituent les « briques de base » des produits manufacturés. Ils confèrent aux produits manufacturés composés ou constitués de nano-objets les propriétés spécifiques à la dimension nanométrique.

- Du point de vue militaire. Nanocapteurs, poussières de détection intelligentes, microdromes, armes chimiques et bactériologiques micro-encapsulées, micromunitions, etc.

Et l’idée maîtresse des apprentis sorciers des nanosciences est le réalisation d’objets moléculaires et de nanorobots capables de s’auto-assembler, de se répliquer, et dotés de propriétés leur permettant de s’auto-adapter à leur environnement.

Qu’elles se présentent sous la forme de particules libres ou fixées, de fibres ou de tubes, de cristaux ou de lamelles ou de nanorobots hermaphrodites et qu’elles connaissent actuellement un développement remarquable dans le domaine, par exemple, des nanotubes de carbone, il reste que certaines questions, qu’il est légitime de se poser, sont en suspens :

- Que sait-on aujourd’hui des effets des nanotechnologies sur la santé et l’environnement ?

- Que deviennent-elles, après que le produit ait achevé son cycle de vie ?

- Sont-elles biodégradables ?

Sans réponse à ces questions fondamentales pour le devenir de l’humanité, que fait du principe de précaution pourtant inscrit dans la constitution française ?

 

Ce principe est sacrifié sur l’autel du profit car les nanotechnologies suscitent un intérêt croissant. Les pays industrialisés investissent massivement : 8.4 milliards de dollars en 2004. La France est en sixième position avec 187 millions de dollars. La Silicon Valley française en matière de nanotechnologies se situe à Grenoble. Les industries nanotechnologiques forment un secteur stratégique en croissance rapide, à potentiel de développement économique important dans plusieurs directions – l’informatique, l’optique, les télécommunications, la biométrie, la chimie, la médecine, la cognition.


Leurs impacts sur l’économie est très prometteur car les applications industrielles sont nombreuses et concernent des domaines très variés. A l’horizon 2015, 15 % de l’activité manufacturière mondiale serait concernée par des dispositifs ou des matériaux utilisant des avancées nanotechnologiques. En 2008, le marché mondial est estimé à 450 milliards d’euros. Il pourrait doubler en 2015. En France, pour 2007, l’effort public a été de 280 millions d’euros, mais le 24 septembre 2008 le Premier ministre, en déplacement à Grenoble, a annoncé que l’Etat soutiendrait la filière nanométrique à hauteur de 565 millions d’euros par an, dans les cinq ans qui viennent.


Pourtant, un certain nombre de dangers touchant à ces technologies peuvent être identifiés, se situant sur divers terrains :


- Dangers pour la santé :

Comme nous l’avons vu, certains scientifiques font le rapprochement entre les impacts éventuels sur la santé humaine des nanotubes de carbone et l’amiante. Se présentant sous forme de fibres, les nanotubes de carbone pourraient pénétrer dans les poumons et venir se stocker dans les alvéoles pulmonaires voir dans le cerveau.

Certains chercheurs ont mis en évidence des dangers de ces technologies dans la chaîne alimentaire.

Il sera également possible de fabriquer des nanovirus, ciblés pour tuer, beaucoup plus efficacement que les virus naturels, sur des personnes précises, sur des groupes de populations.


- Dangers au regard des droits de l’Homme :

On note l’atteinte à la vie privée que pourrait permettre la généralisation des applications liées à la sécurité au sens large (alimentaire, du territoire, des personnes, etc.) et notamment des RFID nanométriques qui seraient combinées à Internet. Ces étiquettes électroniques posent la question du stockage et de l’usage des informations personnelles. Il est bien prévu une neutralisation de chaque RFID, mais comment neutraliser toutes les RFID si un jour elles sont à la taille nanométrique, et donc invisibles ?


- Dangers au regard de l’éthique :

Les nanotechnologies peuvent être à la source d’une remise en cause de la société, voire de l’Homme lui-même, soulevant en cela de nombreux problèmes éthiques.

La multiplication des nombreuses applications « médicales » pourraient le transformer en le modifiant et en « l’améliorant ». Il existe déjà, aux Etats Unis mais aussi en Europe, des associations qui rêvent de l’avènement d’un « sur homme » dopé par les nanotechnologies et secondé par les nanorobots.

L’être humain risque d’être réduit à ses paramètres génétiques et biochimiques, l’identification d’un individu à son profil.

Les risques sur la santé et sur l’intégrité humaine se double d’une réflexion nécessaire sur le risque d’une atteinte aux libertés individuelles en raison des possibilités techniques quasi infinies et de la discrétion des nanomatériaux.

La question de la traçabilité, récurrente partout dans le domaine du contrôle social, se pose aussi par l’utilisation contre la personne de nanoparticules reliées à des instruments de surveillance, à l’insu des porteurs (type RFID). Notre envie de profilage des individus – ce dernier étant déjà omniprésent –, pourrait anéantir, de fait, tout respect du droit à la vie privée.


L’urgence d’un débat et d’une régulation

N’est-ce pas créer de l’imprévisible tout en souhaitant, le moment venu, pouvoir le maîtriser, que de fabriquer des objets moléculaires capables de s’auto-assembler, de se répliquer, et dotés de propriétés leur permettant de s’auto-adapter à leur environnement ? N’est-il pas homicide de mettre sur le marché des nanoparticules dont on ne connaît pas les effets à court et à moyen terme ?


Il faudrait en conséquence produire pour comprendre, avant de produire pour vendre.

Une citation de Eric K. Drexler, dans son livre Engines of creation, résume bien la situation : « Si on développe la technologie des monstres, ne faut-il pas développer en même temps la technologie des cages qui vont avec. »


L’arrivée des nanotechnologies bouleversera les moyens de production et touchera tous les domaines ; elles semblent capables de transformer la matière, le vivant et l’espèce humaine, leur essor concerne chacun d’entre nous. Il est urgent et capital de mettre en place une régulation, de fixer des normes, d’élaborer des règlements. Cet objectif passe par une mobilisation à l’échelle nationale et mondiale, et par la mise en place de vrais débats, d’échanges entre les chercheurs, les décideurs et les citoyens.


Il faut rompre avec le désintérêt général lié aux questions publiques et améliorer la qualité de l’information. Sinon, des apprentis-sorciers déclencheront volontairement, dans la nature, des processus qui leur échapperont, non par erreur, mais par dessein.


Malgré les craintes que soulèvent les nanotechnologies à cause de leur risque de toxicité, les citoyens en consomment déjà, des ouvriers les manipulent, et le législateur est à la traîne d’une industrie en pleine expansion. Sachant qu’il s’agit d’un domaine de recherche et de développement qui ambitionne pour une grande part d’agir sur le monde qui nous entoure et pas seulement de le comprendre, l’enjeu éthique consiste à se donner les moyens de réfléchir au sens et à la finalité de la recherche en nanotechnologies. Cette réflexion passe par une interrogation quotidienne : « Dans quel monde voulons-nous vivre demain ? Avec quelle liberté ou quelle dépendance vis-à-vis de notre environnement individuel, naturel et technologique ? Avec quelle frontière entre le naturel et l’artificiel ? » (Jacques Bordé - CNRS)


<< Il est urgent de s’y intéresser. Ne pas dominer les nanotechnologies réduirait l’humanité au néant.>>

 

Notes sur les droits et besoins des êtres humains. Par Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux.

http://resistancesetchangements.blogspot.fr/

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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 13:10

"On sait que c’est l’entité la plus complexe de l’univers connu. Mais les découvertes se multiplient et font exploser tous les schémas. Notre cerveau est bien plus élastique que prévu, ses neurones peuvent même repousser. Et il fonctionne en wifi, relié aux cerveaux des autres."

 

infographie du cerveau

      

On sait que c’est l’entité la plus complexe de l’univers connu. Mais les découvertes se multiplient et font exploser tous les schémas. Notre cerveau est bien plus élastique que prévu, ses neurones peuvent même repousser. Et il fonctionne en wifi, relié aux cerveaux des autres. Combiner ces deux approches révolutionnaires, c’est admettre que l’Homo sapiens peut modifier lui-même sa structure – et donc que le monde n’est pas forcément fichu ! Cela dit, notre cervelle pourra-t-elle jamais percer entièrement ses propres mystères ? Les découvertes récentes sont en tout cas spectaculaires.

 

1, un cerveau plastique qui peut voir avec la peau

 

L’idée de plasticité corticale et neuronale ne figure dans aucun programme de médecine avant les années 1990 : les premiers qui en parlent sont ridiculisés, tels Paul Bach-y-Rita et son frère George, deux médecins hors norme qui, à la fin des années 1960, réussissent à sauver leur père, un professeur de tango paralysé par un accident vasculaire cérébral (AVC) et que les neurologues disaient condamné. Après un an d’exercices acharnés, le vieil homme danse de nouveau. A sa mort, six ans plus tard, ses fils le font autopsier et découvrent, stupéfaits, qu’une bonne partie des nerfs reliant son cortex à sa moelle épinière avaient été détruits par son AVC : sa guérison a donc reposé sur l’optimisation des quelques liaisons neuronales restantes. Le psychiatre canadien Norman Doidge en fait le récit fantastique dans « Les Etonnant Pouvoirs de transformation du cerveau » (Belfond, 2007).

 

Certes, nos lobes corticaux sont spécialisés : les images visuelles sont traitées à l’arrière de notre crâne ; nous entendons et parlons « sur les côtés » du cerveau (grâce aux aires de Broca et de Wernicke) ; nous prêtons attention et analysons avec nos lobes frontaux. Mais la répartition par zones fonctionnelles peut se modifier. Sous la pression d’une urgence et d’une motivation intense, une zone peut même remplir la fonction d’une autre. La démonstration la plus frappante de cette « suppléance corticale » nous vient des appareils inventés plus tard par Paul Bach-y-Rita : ils permettent à des aveugles de « voir » avec leur langue ou la peau de leur dos en stimulant, à l’aide des pixels émis par une caméra, la zone de leur cerveau en principe destinée aux perceptions tactiles. Conclusion ? Si un humain peut apprendre à « voir par la peau », c’est que notre cerveau est un organe vraiment plastique !

  

Le psychiatre Christophe André, qui a introduit la méditation à l’hôpital Sainte-Anne, tempère cependant cet enthousiasme : « Guérir d’un trouble neurologique ou psychique n’est pas brusquement devenu facile. En tant que clinicien, les nouvelles découvertes me disent que la neuroplasticité est réelle, mais qu’elle exige beaucoup de travail de la part du patient. »

 

2, des trillons de milliards de réseaux neuronaux

 

Imaginez ce que vous portez dans le crâne : cent milliards de neurones, chacun doté de mille à dix mille connexions, assisté de centaines de milliards de cellules gliales (qu’on a longtemps prises pour un « bourrage » sans importance, mais qui pourraient jouer un rôle crucial), le tout relié électriquement et chimiquement grâce à une centaine de neuromédiateurs. Fermez les yeux et pensez au visage d’un être cher. Le voyez-vous ? Vous venez juste d’allumer un réseau de quelques dizaines de millions de neurones. Les trillons de milliards de réseaux possibles forment une entité en reconstitution permanente. Une vraie jungle vivante : les neurones colonisent, au sens propre, tout territoire vacant. « Et si nous perdons un neurone par seconde, nous savons désormais que de nouveaux neurones naissent constamment dans une zone appelée “subépandymaire”, d’où ils migrent dans tout le tissu cérébral », explique le Pr Bernard Mazoyer, qui dirige le Groupe d’imagerie neurofonctionnelle de Caen.

  

De nouveaux neurones ? Même chez les adultes et les seniors ? Un dogme colossal s’écroule, qui prétendait la chose impossible. « Mais le plus important, poursuit Bernard Mazoyer, ce ne sont pas tant les nouveaux neurones que les nouvelles connexions. Un neurone ne devient opérationnel que si ses dendrites se mettent à pousser, le reliant par des synapses à d’autres neurones. » Qu’est-ce qui fait pousser les dendrites, ces sortes de tentacules ? Le désir, l’affection, l’interrogation, la réflexion, l’action, la volonté : oui, vous pouvez décider de connecter vos neurones ! Qu’est-ce qui détruit ces derniers ? L’âge, le stress, la pollution, certaines maladies, mais surtout la passivité : un neurone s’use et meurt beaucoup plus vite si l’on ne s’en sert pas ; ses synapses se rabougrissent et finissent par se détacher, le mettant hors-jeu. A l’inverse, apprendre, aimer, agir, méditer, rend nos neurones vigoureux. Et l’on sait désormais que toute expérience, physique, émotionnelle ou mentale, fait naître ou remodèle en nous un réseau neuronal.

 

Boris Cyrulnik raconte : « Ces idées provoquaient des éclats de rire. C’est pourtant bien la plasticité neuronale qui explique, dans le sens négatif, les atrophies cérébrales des enfants abandonnés et, dans le sens positif, la possibilité d’une résilience. » Et le neuropsychiatre toulonnais de brosser l’image terriblement émouvante de neurones d’enfants « ramollis » par l’abandon et qui, sous l’influence d’une nourriture affective, même tardive, se connectent les uns aux autres en autant de nouvelles synapses : « L’irruption de l’amour, dit-il, fait littéralement pousser les dendrites, comme des tiges de blé jaillissant d’une terre soudain arrosée. »

 

3, à plein régime et en permanence

 

Une autre idée reçue s’est effondrée, selon laquelle nous n’utiliserions qu’une fraction de nos capacités cérébrales. « D’un point de vue neurologique, c’est archifaux, explique le Pr Bernard Mazoyer. Notre cerveau travaille à 100 % de ses capacités et sans réserve d’énergie, que l’on soit éveillé ou endormi. Mais seulement 1 % de cette activité est “cognitive”, c’est-à-dire accessible à la conscience. Donc tout ce qui nous sert à penser, parler, inventer, décider ou bouger ne prend que 1 % de l’énergie cérébrale. Le cerveau se sert des 99 % restants pour confirmer et reformater sans interruption, à sa guise, tous nos réseaux neuronaux. C’est ce que nous appelons le “fonctionnement cortical par défaut”. »

  

Nous savions que notre vision du monde était à 100 % interprétée par notre cerveau. Nous ignorions que ce dernier retravaillait en permanence, à notre insu, tous nos réseaux, donc tous nos souvenirs. Observer ce « fonctionnement par défaut » n’est possible que grâce aux dernières techniques d’imagerie à résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et ouvre des boulevards de questions. Cette sorte d’inconscient cérébral est-elle régulée par un chef d’orchestre ? On n’en sait rien, malgré l’émergence de cartographies inédites. On en a seulement une vague intuition en plaçant dans un scanner des étudiants qu’on invite à « ne penser à rien ». Interrogés plus tard sur leur ressenti, ils donnent une idée de la « tonalité » de l’inconscient cérébral. Après-coup, certains disent avoir plutôt perçu des sons, d’autres plutôt des images. Ce qui signalerait donc deux types de cerveaux : les plutôt visuels et les plutôt verbaux, les seconds ayant plus de pouvoir de plasticité volontaire que les premiers.

  

Une chose est sûre : nos réseaux de neurones sont à la fois stables (sinon vous ne sauriez plus qui vous êtes en vous réveillant) et mouvants (réveiller un souvenir, c’est aussitôt en modifier le réseau). La science de ces réseaux n’en est qu’à ses débuts. Le xxie siècle vivra en la matière, à coup sûr, des découvertes prodigieuses. Cette science approfondira certainement la loi de Hebb, qui dit que stimuler un fragment de réseau neuronal l’allume tout entier. Psychologiquement, c’est l’« effet Zeigernick » : s’il voit un fragment de forme, notre cerveau la complète, comme s’il avait horreur de l’inachevé. Ce qui confirme la théorie de la Gestalt : voir un minuscule bout de visage vous suffit pour reconnaître quelqu’un… ou croire le reconnaître. Cela peut expliquer beaucoup d’hallucinations : pensez à tout ce que l’on croit voir dans les formes d’un nuage, d’un feu ou d’un gribouillage : c’est votre cerveau qui complète, interprète, invente.

 

4, un organe social qui se nourrit des relations avec les autres

 

L’idée d’une « intelligence relationnelle » n’est pas neuve. Le psychologue Edward Thorndike en parlait déjà en 1920. Mais ce n’était qu’une intuition. Les récents et fulgurants progrès de l’imagerie corticale ont permis de la confirmer scientifiquement. Désormais, les neuropsychologues voient le cerveau comme un organe « neuro-social ». Selon eux, la sélection naturelle a favorisé les cerveaux altruistes. Grâce à nos « neurones-miroirs », nous ressentons la souffrance de l’autre et, en le secourant, nous cherchons à nous soulager nous-mêmes. Le gros problème de notre époque, c’est que ce mécanisme de survie groupal s’est bloqué : bombardés d’informations terribles, il nous faudrait être Superman pour répondre à toutes les invitations à la compassion. Résultat : les enfants deviennent ultraviolents de plus en plus jeunes, la vie sociale directe (avec contact physique) est en régression, l’indifférence nous gagne face aux souffrances d’autrui. Sommes-nous condamnés à disparaître par régression de notre « cerveau social » ? Auteur du best-seller « Cultiver l’intelligence relationnelle » (Robert Laffont, 2009), le psychologue Daniel Goleman prévient : « L’enjeu crucial du xxie siècle sera d’élargir le cercle de ceux que nous considérons comme “nous” et de réduire le nombre de ceux qui nous apparaissent comme “eux”. Quand il est épanoui, notre cerveau social nous relie à toute l’humanité. »

 

par Patrice van Eersel - www.cles.com

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 12:32
"Les mots sont les outils avec lesquels nous pensons et qui modèlent nos circuits neuronaux. Selon que nous les écrivons avec des lettres alphabétiques ou avec des idéogrammes, nous n'avons pas le même cerveau."
  
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Chaque langue se bâtit une représentation du monde à partir des termes qu'elle emploie pour désigner et écrire les objets du monde qui l'entoure. Nietzsche, qui avait déjà remarqué cette particularité, l'appelait le « pli langagier de la pensée ». Mais il la plaçait au niveau de la grammaire, alors qu'elle se situe plus profond, dans l'écriture et la lecture des mots. Le sinologue Léon Vandermeersch définit mieux ce qui est en jeu lorsqu'il dit : « La linguistique a montré que notre vision du monde est entièrement structurée par la langue dans laquelle nous l'interprétons (...) Le langage est une grille d'organisation du réel qu'il marque de son empreinte » . C'est une idée qui ne date pas d'hier puisque, dans les années 30, deux linguistes américains, Edward Sapir et Benjamin Whorf, avaient déjà émis l'idée que « selon la langue qu'ils parlent, les hommes vivent dans des univers mentaux différents. La langue ayant une influence déterminante sur la pensée et la cognition humaine » .

 

Cependant, à partir des années 60, cette hypothèse du déterminisme linguistique a été malmenée par les travaux de Piaget et Chomsky qui, partisans de l'« innéisme », estimaient que « toutes les cultures suivent des développement équivalents et que tous les humains suivent le même cycle de développement définis, indépendamment de leur culture, par des mécanismes neuropsychologiques fondamentaux et universels », donc a priori indépendamment du langage. Un demi siècle après, on en est un peu revenu. La linguiste Clarisse Herrenschmidt remet ainsi les pendules à l'heure : « Les groupes humains qui écrivent dans des systèmes graphiques différents - idéogrammes, écritures consonantiques des langues sémitiques, alphabet grec - s'inscrivent différemment dans le monde. »

 

Prenons un exemple : VIVRE. Voilà un mot compris par chacun. Cependant, simplement pour le lire, notre cerveau a été amené à réaliser toute une série d'opérations auxquelles nous sommes tellement habituées que nous n'en avons plus conscience. Pour lire un mot comme VIVRE, avant même de percevoir sa signification, nous avons dû faire tout une suite d'additions littérales : V+I = VI, puis V+R+ E = VRE, et finalement VI+VRE = vivre. Ces opérations sont menées par notre cerveau gauche, le cerveau « analytique », apte aux opérations arithmétiques. Leur aboutissement est la production d'une image sonore mentale que notre cerveau décode alors en l'associant avec le son qui lui correspond dans notre langue.

 

La lecture d'un idéogramme chinois suit un processus complètement différent.

 

Pour lire un idéogramme, le cerveau gauche est assez inopérant, parce qu'on ne peut pas épeler un idéogramme. Même s'il est composé de plusieurs éléments ayant individuellement une signification propre, son sens ne résulte pas de leur addition, mais du saut qualitatif produit par leur association. Sa lecture met en jeu l'hémisphère droit, la partie de notre cerveau qui excelle dans la reconnaissance des formes et qui fonctionne en logique floue, cette aptitude qui nous fait parfois dire « j'ai déjà vu cette tête-là quelque part ».

 

Cette primauté du cerveau droit dans la lecture des idéogrammes explique sans doute l'aptitude de l'esprit chinois à percevoir la globalité comme une évidence et la causalité linéaire comme un exotisme. Tout comme ce fonctionnement lui permet de concevoir comme tout à fait viables ces monstres logiques que sont les oxymores, ces rapprochement de deux termes opposés (« une obscure clarté ») ou antagonistes (« un pays deux systèmes »).


Inversement, la perception du monde à l'aide de mots formés de suite de lettres légitime la conviction occidentale que n'importe quel système peut être décomposé et analysée à partir des éléments basiques qui le constituent. Tous les mots pouvant être écrits à l'aide d'un ensemble restreint de signes, il nous semble « naturel » que tout ce qui existe en ce monde puisse être réduit à la combinatoire de ses éléments constituants. De cet impensé radical, naîtra l'idée posant l'analyse scientifique comme mode unique d'appréhension du réel.

 

Évidence conceptuelle que résume C. Reeves lorsqu'il dit : « Le principal acquit de la science occidentale est de nous avoir appris que l'univers entier est structuré comme un langage : les atomes s'associant en molécules comme les lettres en mots, les molécules en ensembles organiques comme les mots en phrases, et les ensembles organiques en formes vivantes de plus en plus complexe comme les phrases en livres. »

 

Les Chinois voient les chiffres, les Américains les entendent.

 

Il semble pourtant qu'il existe une catégorie de signes qui ne sont ni des suites de lettres, ni des combinaisons d'idéogrammes : les chiffres. Certains y verront le signe que « la langue maternelle ne détermine donc pas entièrement la pensée, car il existe des capacités numériques qui précèdent le langage. »

 

Or, un chercheur de Floride, le professeur M. Y. Tang a comparé l'activité du cerveau de 24 étudiants, la moitié américains de souche et l'autre d'origine chinoise, lorsqu'ils jonglent avec des nombres (écrits en chiffres arabes) . L'imagerie cérébrale a montré que, pour résoudre des calculs arithmétiques simples, Américains et Chinois utilisaient le cortex inférieur pariétal (partie du cerveau impliquée dans la représentation quantitative et dans la lecture), mais qu'en parallèle, les deux groupes activaient des régions différentes pendant les calculs : Les Américains activent la région du cerveau impliquée dans le traitement des langues ; les Chinois, la région cérébrale traitant les informations visuelles, les régions pariétales associées à la perception de l'espace et spécialisées dans la reconnaissance des formes, celle qui est justement constamment sollicitée pour la lecture des idéogrammes.

 

Cette différence, conclut le Pr Tang, serait due à l'apprentissage non de la langue, mais de son écriture. Chinois et Américains diffèrent du fait que, durant l'enfance, l'apprentissage d'un codage, soit graphique littéral, soit idéographique, a modelé le mode de fonctionnement de leur cerveau de façon différente. Toute fonction cérébrale est développée par son utilisation. Le cerveau droit étant aussi spécialisé dans le fonctionnement de la main gauche, l'apprentissage de l'idéographie a produit un effet inattendu sur l'interprétation de certains morceaux de musique classique par des artistes chinois. Les « variations Goldberg », de J.-S. Bach, ces chef-d'œuvre de musique cartésienne, prennent un relief entièrement nouveau quand elles sont interprétées par Zhu Xiaomei : pour la première fois depuis trois siècles et demi, on y entend la main gauche.

 

Par Cyrille Javary pour www.cles.com

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 16:07

"Aujourd'hui les progrès de la science sont tels qu'ils nous permettent d'imaginer un humain "augmenté". Pour la première fois de notre histoire, nous avons la possibilité de modifier radicalement ce que seront nos enfants, et nos petits-enfants."

 

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L'avenir sera t-il thérapeutique, ou appartiendra t-il aux idéologies normatives nuisibles, tel que fut celle du Troisième Reich ?

 

Dans les laboratoires, un nouvel individu, partiellement reconfiguré, est en train d'être imaginé, testé... fabriqué. Bientôt, promettent certains scientifiques, nous considérerons l'Homo Sapiens (c'est à dire nous !) comme une version charmante, certes, mais totalement démodée ! L'Homo Technologicus sera tellement mieux ! C'est précisément ce que propose le marché de l'amélioration de l'être. Le temps est venu, disent ses promoteurs, de passer à la vitesse supérieure : un corps parfait et sans âge, un cerveau infaillible, une reproduction maîtrisée, et à terme... l'immortalité. Quitte à acheter quelques pièces détachées pour faire du "tuning" avec notre propre corps comme certains le font avec leur automobile. Voyage à la recherche de cet homme du futur... hybride mi-homme mi-machine, humain génétiquement modifié. "Un homme presque parfait."

  

Voici le documentaire France 2, réalisé par Cécile Denjean:

  

 

 

  Documentaire en 4 parties, produit par Pascal Dupont, Martine Michon et Woods TV - Dissidents. Avec la participation de France Télévisions, Planète et Centre National du Cinéma et de l'Image animée. Avec le soutien du Programme MEDIA de l'Union Européenne, de la Procirep Angoa et de la Région Rhône-Alpes.

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 10:43
France Inter: "L'homme peut il s'adapter à lui même ?"
  
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Avec Jean François Toussaint, professeur de physiologie à l’université Paris Descartes et directeur de l’IRMES (Institut de recherche biomédicale et d’épidémioogie du sport),

contre Jean Michel Mesnier, professeur de Philosophie à l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV) et chercheur au CREA.

 

france inter-Cliquez ici pour écouter le podcast-

  

L’espèce humaine va-t-elle pouvoir s’adapter aux changements qu’elle a elle-même suscités ? En a-t-elle encore les moyens physiologiques et biologiques ? Est-il encore temps ? Sur quel secteur scientifique, économique ou social allons-nous pouvoir nous appuyer à l’avenir pour nous aider dans une phase où les changements du monde seront multiples ?

 

Pourquoi l’homme s’est laissé asservir par ses machines ? Pourquoi en sommes-nous devenus des victimes ? Pourquoi avons nous renoncé à ce qui est de plus humain en nous ?

 

Le monde, l’homme l’a rendu nettement plus vivable pour lui-même en y augmentant son espérance de vie, en facilitant ses accès au garde-manger, à la fontaine municipale, au médecin de famille, à la pompe à essence, au train ou à… ses redoutables e-mails. Ce faisant il a, d’un même geste, multiplié par cent sa facture énergétique comme sa production de carbone et de polluants, pillé les ressources halieutiques, érodé les terres arables, homogénéisé le vivant et, peut-être, mangé son pain blanc.  

   

"De plus, l’homme  est arrivé à déléguer aux machines ses relations et ses rapports au monde !"

 

Note: Un bémol sur Charles Darwin, qui a effectivement penser "l'évolution et l'adaptation".

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 09:59

Virtuel et numérique, un nouveau monde s'est mis en marche il y a moins de quinze ans. Petit à petit, nous avons laissé entrer les machines dans notre quotidien, au travail, dans nos loisirs... et même dans nos corps.

 

 

Nous serions donc sur le point d'entrer dans une ère bionique. Mais jusqu'où laisserons- nous encore aller nos machines ? Avec quels enjeux ? Réponses dans Un monde sans humains ?, un film de Philippe Borrel d'après une idée originale de Noël Mamère.

Les machines ont envahi notre quotidien. Ces outils étaient censés nous faire gagner du temps, nous rendre plus efficaces et nous libérer. Mais depuis une décennie, un malaise parcourt nos sociétés. Des scientifiques, des philosophes et des activistes anti-technologies lancent l'alerte contre la marche accélérée du progrès technoscientifique. Prothèse bionique, intelligence artificielle ou robots de plus en plus autonomes, des neurosciences aux nanotechnologies en passant par la biologie moléculaire et la génétique, les recherches à fins médicales ou militaires nous font rentrer dans une nouvelle ère.

Le scénario est à présent tout tracé: nous aurons les moyens de transformer radicalement notre corps, grâce à des milliards de nanorobots qui circuleront dans notre sang, dans nos organes, dans notre cerveau. Ces nanorobots détruiront les agents pathogènes, corrigeront les erreurs de notre ADN, élimineront les toxines et effectueront toutes sortes d'autres tâches pour améliorer notre bien-être physique. Ils interagiront avec nos neurones biologiques, avant de pouvoir les remplacer et de générer des organismes plus durables, plus performants et à peu près inusables. Se dessinera la version dite 2.0 du corps humain où les organes biologiques, comme le coeur ou les poumons, seront remplacés par d'autres ressources nécessaires au fonctionnement des systèmes nanorobotiques. Parlerons-nous un jour des hommes comme d'une espèce disparue ? Nous prépare-t-on un champ de réinvention extraordinaire de nos corps et de nos vies, ou bien de nouvelles chaînes qui conduiront à notre mise en conformité progressive ?

Enquête sur ce monde en genèse à la croisée des technosciences, de la philosophie et de la politique, dont les enjeux nous concernent tous, ici et maintenant.

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