24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 09:31

"Psychologie et mythologie de la Grèce antique"

 

france inter

-Cliquez sur le logo pour écouter le podcast-

 

Jacques-Antoine Malarewicz est psychiatre. Il vient d'écrire "La Fin de la Psychothérapie" chez Odile Jacob, ouvrage dans lequel il s'interroge sur l'avenir de la psychothérapie en ces temps de consumérisme effréné et de bêtise systémique.

 

Devant la statue du Titan Prométhée, le voleur de feu qui par sa désobéissance à Zeus s’est retrouvé sur le sommet du Caucase à vivre éternellement le même supplice, celui de se faire dévorer le foie au crépuscule et de le voir renaître dès l’aube… Cette statue de Prométhée se trouve au beau milieu du mythique quartier de Saint-Germain des Près, devenu un étonnant centre commercial de luxe à ciel ouvert.
  
Curieux contraste de voir d’un côté, cet hommage du sculpteur Zadkine à  Prométhée et l’indifférence avec laquelle les passants le boudent et lui préfèrent les  bijouteries et les  magasins de vêtements… C’est un peu à l’image de la place qu’occupent les mythes dans notre société.

 

Jacques-Antoine Malarewicz tire la sonnette d’alarme. Il nous explique en quoi l’abandon de nos mythes dans nos vies et en thérapie "est une part d’humanité qui nous quitte…"

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Psychologie
18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 10:09

hypnose.jpg

 

Comment faut-il la considérer ?

 

Malgré son caractère, à première vue, « merveilleux », l’hypnose doit être considérée aussi froidement que d’autres thérapeutiques. En science : « il n’y a jamais de miracles, ni de remèdes absolus ». Malheureusement, il est certain que la croyance populaire actuelle demeure celle de 1870 !

 

L’hypnotiseur semble un mage, doué de pouvoirs, et qui tient entre ses mains la destinée entière de son sujet… La réalité est tout de même un peu moins fantasque et se base uniquement sur le fonctionnement du système nerveux.

 

L’hypnose peut-être un agent anesthésique temporaire. Et si de grandes opérations furent réalisées sous sommeil hypnotique, n’oublions jamais qu’elles l’étaient déjà au 19e Siècle, et rendons hommage à ces précurseurs !

 

Un grand pouvoir de l’hypnose est donc de remplacer l’anesthésie chimique. Mais on constate que dix pour cent d’individus seulement peuvent être placés dans cette manifestation « totale » hypnotique, ce qui réduit déjà singulièrement les possibilités pratiques. Autre capacité capitale : la suggestion hypnotique peut éviter les douleurs post-opératoires.

 

Faisons le point sur les capacités réelles de l’hypnose :

 

« Au-delà du tapage médiatique qui permet, soit dit en passant, de vendre en quantité non négligeable, on constate que l’hypnose se heurte à ses propres limites ».

 

  • Dans les maladies mentales, il semble qu’aucun résultat positif n’ait été obtenu. Beaucoup d’aliénés sont rebelles à l’hypnose ; celle-ci produit souvent chez eux des réactions délirantes.

 

  • En psychologie, de spectaculaires « Faux Succès » peuvent être obtenus. Il semblait très logique de pouvoir, par hypnose, délivrer des idées fixes, des phobies, du bégaiement, des obsessions…Et l’on constate souvent, en effet, que certains troubles disparaissent rapidement. « Mais seul les symptômes s’en vont, et les résultats ne sont nullement permanents ».

 

Pourquoi ?

 

Parce que la tendance profonde demeure… Tel une charge condensée que l’hypnose seule ne peut déverrouillée. L’exemple de la cocotte minute me semble la plus appropriée : Vous bouchez une fuite de vapeur… et une autre apparaît ! De même, vous ôtez un symptôme… pour qu’un autre se manifeste. Une partie locale du système nerveux est donc soignée sans que pour autant la source (cérébrale) ne soit guérie, « c’est élémentaire ».

 

Si un symptôme disparaît, il y a donc beaucoup de chances pour qu’un autre prenne sa place ! Faites disparaître ce deuxième symptôme, et un troisième apparaîtra… Ce qui montre que la tendance maladive n’est nullement éliminé par l’hypnotisme.

 

Une preuve concrète :

   

Voici un perfectionniste (voir l'article sur le perfectionnisme). Supposons que ce perfectionniste souffre de sa solitude, de son abandon, de son émotivité, de sa timidité... Il désirera donc guérir de cette émotivité, de cette timidité, de cet isolement, qui sont des symptômes !. Mais désirera t-il guérir de sa "névrose profonde", soit son perfectionnisme ? Non... Puisque ce perfectionnisme est pour lui "une sécurité".

 

On voit donc que dans un cas de ce genre, l'hypnotisme est parfaitement inopérant ! La volonté de l'hypnotiseur entrerait en conflit avec la volonté profonde de l'hypnotisé, et aucun résultat ne sera atteint. Les multiples expériences connues depuis Mesmer attestent cet exemple, on ne peut aller au-delà d'un certain seuil d'acceptation sous hypnose, sans heurter la volonté intime du patient.

 

En conclusion...

    

Il s’agit donc, en toute logique, de procéder avec une méthodologie propre à chaque individu. La psyché humaine n’est jamais « chose toute faite ». Prétendre donc que l’hypnose peut, à elle seule, occulter toutes les formes de psychothérapies est une chimère !!  Certains contredirons avec véhémence ces propos, probablement parce que leurs techniques thérapeutiques sont uniquement fondées sur ce processus.


Par contre, utiliser l’hypnose avec justesse et objectivité, en complément des différentes méthodes d'analyse, peut apporter indubitablement de bons résultats.

  

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Psychologie
17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 15:07

"Cruauté, voyeurisme morbide, violences psychologiques et sexuelles, humiliations : La téléréalité semble devenue folle..." Et le drame se joue maintenant !

 

-Documentaire Infrarouge sur France 2-

 

Son arrivée au début des années 2000 ouvrait une nouvelle ère dans l'histoire de l'audiovisuel. Cinquante ans d'archives retracent l'évolution du divertissement : comment la mise en scène de l'intime, dans les années 80, a ouvert un nouveau champ, comment la privatisation des plus grandes chaînes a modifié le rapport au téléspectateur.


loftstory.jpg

 

A l'aide de spécialistes, dont le philosophe Bernard Stiegler, ce documentaire démontre comment l'émotion a fait place à l'exacerbation des pulsions les plus destructrices !

      

 

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Actualité-sociologie
17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 12:22

Grand acclimateur de la théorie linguistique, Claude Lévi-Strauss a atteint par son œuvre scientifique un rayonnement international. Mais c’est autant le penseur sensible à la nature et l’écrivain talentueux que les Français ont découvert en lisant Tristes tropiques.

 

levi-strauss.jpg

 

<< Depuis qu'il commencé à respirer, et à se nourrir, jusqu'à l'invention des engins atomiques et thermonucléaires, en passant par la découverte du feu - et sauf lorsqu'il se reproduit lui-même -, l'homme n'a rien fait d'autre qu'allégrement dissocier des milliards de structures pour les réduire à un état où elles ne sont plus susceptibles d'intégration.>>  

 

« J’étais à l’époque une sorte de structuraliste naïf. Jakobson m’a révélé l’existence d’un corps de doctrine déjà constitué dans une discipline, la linguistique, que je n’avais jamais pratiquée. Pour moi ce fut une illumination. » C’est ainsi qu’avec le recul Claude Lévi-Strauss décrit sa rencontre, à New York en 1942, avec le linguiste praguois Roman Jakobson. De cette « illumination », il a tiré depuis une œuvre, une méthode, une vision des cultures humaines, en même temps qu’il introduisait le structuralisme en sciences sociales.

 

À l’avant-garde du structuralisme français

 

Né en 1908 dans une famille cultivée, Lévi-Strauss est, en 1934, un jeune agrégé de philosophie assez déçu par son métier et par ses engagements politiques à gauche. L’occasion lui est offerte d’aller enseigner la sociologie à São Paulo, Brésil  : il la saisit. Il y restera presque cinq ans, profitant des vacances pour visiter les villages indiens du Matto Grosso. L’ethnographie est sa nouvelle vocation. En 1940, il est en France libre et, pour fuir les persécutions antisémites, traverse l’Atlantique où, en compagnie d’autres exilés européens, il enseigne à la New School for Social Research, écrit sur les Nambikwaras du Brésil et se spécialise en ethnologie américaine. C’est là, entendant Jakobson, qu’il entreprend d’acclimater la notion de structure à son propre champ d’étude : les mœurs, la culture. Il publie plusieurs textes sur le sujet qui le font connaître aux États-Unis, puis, de 1945 à 1948, il est à New York comme attaché culturel. Son premier ouvrage, Les Structures élémentaires de la parenté, qui paraît en 1949 à Paris est un événement salué.

 

Dans ce gros livre, Lévi-Strauss développe une thèse : tous les systèmes de parenté remplissent une fonction primordiale qui consiste à codifier les règles du mariage entre familles. Certaines sociétés les organisent de façon systématique et contraignante : on parle alors de « systèmes élémentaires ». Lévi-Strauss montre que les formes d’échange qui en résultent suivent un petit nombre de modèles, restreints ou généralisés. En quoi cela fonde-t-il le « structuralisme » ? La notion existait en anthropologie : on parlait de « structure sociale » pour désigner ce que dans les sociétés lettrées on appelle les « institutions » (organisations familiales et politiques).

 

Mais dans l’usage de Lévi-Strauss, une structure est autre chose : une représentation inconsciente (déjà présente dans les théories Freudiennes), comme peuvent l’être dans le cas de la langue les règles de formation des mots et des phrases. D’autre part (il prend cela à Jakobson), la parenté forme un système : pour le comprendre, on doit en considérer l’état présent et non l’histoire. Telles sont les idées qui transforment le structuralisme en réponse d’avant-garde pour toute question qu’on voudra lui soumettre : histoire, culture, psychologie, psychanalyse, littérature, sociologie. « Avant-garde » veut dire « inévitable », mais pas partout apprécié : Lévi-Strauss, deux fois retoqué, attendra neuf ans pour entrer au Collège de France, alors qu’il est l’anthropologue le plus brillant et le plus lu de sa génération, grâce à un récit philosophique, Tristes tropiques (1955), qui dénonce l’extinction des cultures amérindiennes.

 

 

Perplexité et admiration

 

En 1953, Harvard lui envoie un émissaire chargé de l’embaucher : il refuse. Lévi-Strauss tient à faire carrière en France. Quand enfin il entre au Collège de France, il y installe en 1961 un grand laboratoire d’anthropologie sociale, et lance une revue, L’Homme, rapidement la plus en vue dans la spécialité. Elle l’est encore aujourd’hui. Pour Lévi-Strauss vient le temps de consolider son œuvre. Après Anthropologie structurale (1958), La Pensée sauvage (1962) programme l’extension de l’analyse structurale aux savoirs naturalistes, aux rites et aux mythes. Puis Lévi-Strauss se plonge dans la réalisation : mettre en forme et publier les travaux qu’il mène depuis 1950 sur les mythes amérindiens.

 

Ce sera son chef-d’œuvre : plus de 4 000 pages serrées montrant comment, du Nord au Sud du Nouveau Monde, les mythes, ramenés à une série d’oppositions catégorielles, se répondent les uns aux autres, et sont porteurs de sens non explicites. Encensés, rarement lus, ces Mythologiques (1964-1971), sont un aboutissement du projet de Lévi-Strauss : montrer qu’indépendamment de toute fonction, les structures existent et sont des réalités plus abstraites que concrètes, des constructions de l’esprit humain. Dans un texte resté célèbre, le « finale » de L’Homme nu (Mythologiques, t. IV), il conclut crânement que, peut-être, les mythes ne signifient « rien ». De là, sans doute, la perplexité mêlée d’admiration avec laquelle son œuvre est parfois accueillie. Mais son exemple suffit : Jean-Pierre Vernant, Marcel Détienne travailleront la mythologie grecque à sa manière.

   
En 1973, Lévi-Strauss accepte volontiers un siège d’académicien. Son œuvre est à cette date loin d’être achevée : bien d’autres travaux sur les arts, la parenté, les mythes encore viendront s’ajouter et, parfois, répondre à des objections qui lui sont faites. Depuis les années 1960, en effet, les idées de Lévi-Strauss suscitent commentaires et critiques, comme celles d’Edmund Leach en Angleterre, de Marvin Harris aux États-Unis.

 
Au tournant des années 1980, alors que Lévi-Strauss se retire de l’enseignement avec les honneurs, la tendance est, en France, à la critique de son œuvre : taxé d’antihumanisme, le structuralisme est fustigé par les nouveaux philosophes. Il est aussi attaqué pour son manque de rigueur par des critiques cyniques plus scientistes (Dan Sperber, Le Savoir des anthropologues, 1983). Il n’empêche : la marque laissée par Lévi-Strauss sur l’anthropologie et quelques autres régions du savoir universitaire est indélébile. La preuve : on discute encore aujourd’hui des Structures élémentaires de la parenté et de sa « formule canonique » appliquée aux mythes.

   

 

- Une critique des utopies fusionnelles -

  
Constatant la mondialisation de la civilisation occidentale, Claude Lévi-Strauss souligne qu’elle s’est faite sous la contrainte. À ses yeux, la valorisation de l’autre n’est pas un mouvement spontané, c’est plutôt l’ethnocentrisme qui est normal.

 
«Cette adhésion au genre de vie occidental, ou à certains de ses aspects, est loin d’être aussi spontanée que les Occidentaux aimeraient à le croire. (...). La civilisation occidentale a établi ses soldats, ses comptoirs, ses plantations et ses missionnaires dans le monde entier ; elle est intervenue directement ou indirectement dans la vie des populations de couleur ; elle a bouleversé de fond en comble leur mode traditionnel d’existence soit en imposant le sien, soit en instaurant des conditions qui provoquaient l’effondrement des cadres existants sans les remplacer par autre chose. Les peuples subjugués ou désorganisés ne pouvaient qu’accepter les solutions de remplacement qu’on leur offrait ou, s’ils n’y étaient pas disposés, espérer s’en rapprocher suffisamment pour être en mesure de les combattre sur le même terrain. En l’absence de cette inégalité dans le rapport de force, les sociétés ne se livrent pas avec une telle facilité ; leur Weltanschauung se rapproche de celle de ces tribus du Brésil oriental où l’ethnographe Curt Nimuendaju avait su se faire adopter, et dont les indigènes, chaque fois qu’il revenait parmi eux après un séjour dans les centres civilisés, sanglotaient de pitié à la pensée des souffrances qu’il devait avoir subies loin du seul endroit (leur village) où ils jugeaient que la vie valût la peine d’être vécue. » (Anthropologie structurale).

 

 www.scienceshumaines.com

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Historiographie
17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 12:22

Le modèle de la famille nucléaire s'effrite peu à peu pour laisser place à ses nombreuses variantes. On ne dit plus seulement 'papa' et 'maman' mais on peut aussi dire 'maman' et 'maman' et j'en passe..


Alors, le statut de la parentalité évolue avec la société, le statut de "coparentalité" s'installe et les rôles des mères mais aussi des pères se compléxifient. De là, le business du soutien à la parentalité foisonne, organismes de soutien scolaire, coachs parentaux, livres de psychologie de l'enfant...

 

Alors faut-il renvoyer les parents à l'école?

 

C'est la question de ce débat de midi. Cliquez sur le logo:

 

france inter

 

Invités :

- Marie-Pierre Hamel, chargée de mission au département Questions sociales du Centre d'analyse stratégique

- Pierre Antilogus, journaliste, écrivain et scénariste

- Martine Fournier, rédactrice en chef de Sciences Humaines

- Yves Carraud, père de trois enfants issus de trois mères différentes

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Pédagogie-éducation
13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 13:00
Portrait de Jacques Derrida, à travers un documentaire américain soigné de 2002, en grande partie en français. Toute son œuvre à consisté à interroger et à « déconstruire » inlassablement les couples d'oppositions telles que parole et écriture dans la linguistique, raison et folie dans la psychanalyse...

 

jaques-derrida.jpg

 

Originaire d'une famille juive d'Algérie, il fait ses études secondaires à Louis-le-Grand où il rencontre plusieurs intellectuels comme Pierre Bourdieu, Michel Deguy ou Michel Serres. Il entre en 1952 à l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm et suit les cours de Jean Hyppolite et de Maurice de Gandillac : après sa rencontre avec Louis Althusser, Derrida rédige sa thèse sur 'Le problème de la genèse dans la philosophie de Husserl'. Après qu'il s'est lié d'amitié avec Michel Foucault, il est reçu à l'Agrégation et part enseigner aux Etats-Unis à Harvard : il n'échappe pas à la conscription en Algérie et doit rentrer en France. En 1962, le philosophe s'installe à Nice avant de retrouver la capitale pour dispenser son savoir à Normale où il est nommé maître-assistant en 1964. Ses premiers grands livres sont publiés en 1967, notamment 'De la grammatologie', 'L' Ecriture et la différence' et 'La Voix ou le Phénomène', et réexamine les thèses métaphysiques en éradiquant les présupposées de la parole ou logocentrisme de notre philosophie classique. Le fameux concept de 'déconstruction' se veut en termes heideggeriens une synthèse des ontologies contemporaines dans des oeuvres comme 'La Dissémination' ou 'La Carte Postale'. Il a consacré les années 1990 à une réflexion sur l'universalisme : ses quatre-vingt oeuvres en font le philosophe français le plus étudié à travers le monde.

    

Voici donc un entretien avec cet homme simplement extraordinaire et profondément affectif :

   

 

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Historiographie
13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 12:48

"Voici le dernier document d'été de référence sur l'histoire de la psychanalyse : A partir d'une petite vidéo et d'un texte bien fourni, je vous propose la vie et l'oeuvre du pédiatre et psychanalyste Donald Woods Winnicott... qui, comme Françoise Dolto, était très attentif au bon développement des enfants."

 

winnicott.jpg

 

"Apprendre c'est supporter l'absence. L'identité d'un enfant se construit sur un manque, sur une frustration, sur une réponse mal adaptée à son désir. Winnicott, en élaborant sa théorie sur l'objet transitionnel nous montre comment l'enfant met en place des stratégies de substitution au manque et développe ainsi sa capacité de penser." .

 

Portrait de ce Pédiatre et Psychanalyste à qui l'on doit, entre autre, l'objet transitionnel...

  

Biographie :

 

Winnicott est issus est d’une fratrie de deux sœurs. Le climat familial dans lequel il grandit fût serein, harmonieux. Il effectuera des études médicales, puis s’intéressera au développement de l’enfant et à la psychanalyse, d’ailleurs il fera son autoanalyse. En 1923, il obtiendra un poste à Londres de pédiatre. A la fin de sa carrière, Winnicott aura examiné environ 70000 personnes, sa grande expérience de clinicien lui servira pour ses recherches. Au cours de son travail à l’hôpital, il s’orientera vers les troubles psychiatriques et son service va alors progressivement se tourner vers la psychiatrie (il appellera son service : " le snack bar en psychiatrie ". Très tôt, il va s’attacher à observer le couple Mère – Enfant, étudier les relations et les perturbations possibles que cela peut provoquer sur la santé. Winnicott aura une vue très réaliste du développent de l’enfant et en dira :

" Un nourrisson ça n’existe pas, car il est toujours en relation avec quelqu’un d’autre ! ".
" On ne peut rien comprendre à la vie psychique de l’enfant si on ne prend pas en compte la relation mère –enfant ". (Winnicott utilise beaucoup le paradoxe).

 

Ces concepts :


La préoccupation maternelle primaire : c'est l'état de la mère pendant la grossesse et quelques semaines après la naissance. La femme ne se souviendra pas de cet état. C'est l'équivalent d'un état de repli, de dissociation, de fugue vis à vis de la réalité et qui peut ressembler à un épisode schizoïde. C'est une sorte d'hyper sensibilité quasi pathologique. Une femme en bonne santé physique et mentale peut à la fois atteindre cet état et l'abandonner quelques semaines après la naissance de l'enfant. La préoccupation maternelle primaire fournit à l'enfant les conditions nécessaires à son développement. Il y a une sorte d'adéquation totale entre la mère et son bébé. Ce dernier n'éprouve aucun danger, aucune menace et peut s'investir lui-même sans problème.

 

Le holding : l'enfant vit des choses bonnes ou mauvaises hors de sa portée et dont il n'est pas responsable. Il rassemble les facteurs externes dans le champ de la toute-puissance. Il donne une signification interne à ce qui est externe. Ce sont les soins maternels qui soutiennent son Moi, encore incapable de maîtriser les expériences, bonnes ou mauvaises. Le "holding", c'est l'environnement stable, ferme et capable de porter psychiquement et physiquement l'enfant. C'est quelque chose de naturel à la mère. Elle comprend spontanément et par empathie ce qu'il faut à l'enfant, ce qui est bon pour lui. C'est ainsi que WINNICOTT peut dire que la plupart des mères sont suffisamment bonnes. La mère elle-même sait qu'elle n'est pas parfaite. Elle est capable d'assumer ses défaillances transitoires. En étant "bonne", elle entretient une "illusion positive" vis à vis de l'enfant qui croit créer lui-même la réalité extérieure. Il finira par prendre conscience de cela petit à petit. Cette illusion positive permet à l'enfant d'émerger de la fusion.

   

 

WINNICOTT distingue 3 étapes:

  

Etape de dépendance absolue: l'enfant n'est pas capable de reconnaître les soins maternels dans ce qu'ils ont de bon ou de mauvais. Il en tire profit ou en souffre et là s'arrête sa participation. Ainsi on observera au niveau du langage la mère qui s'exprime et fait les réponses à sa place. Dans le comportement alimentaire, quand l'enfant a faim, il pleure avec conviction parce qu'il est déstructuré.

 

Etape de dépendance relative: l'enfant est capable de se rendre compte en détail des soins dont il a besoin. Il les relie à des impulsions personnelles. Il les repère, les juge en fonction de ses désirs et de leur adéquation. Il n'est pas encore capable de s'en passer. Ainsi, l'enfant pourra décrypter ce que dit la mère. Quand il a faim, il pleurera pour appeler.

 

Etape d'indépendance: l'enfant peut se passer des soins, en emmagasinant des souvenirs. Il possède une certaine compréhension intellectuelle et une confiance en l'environnement. Il a introjecté les soins antérieurs et peut projeter ses besoins sur autre chose. Il est capable de différer. Ainsi il pourra répondre, prendre en charge le langage. Quand il a faim, il sait attendre un peu, et sait halluciner le biberon pour patienter.

  

L'espace potentiel : pendant les premières semaines, l'enfant vit dans un état de toute puissance magique (il a fabriqué le lait qu'il reçoit). Pour renoncer à cette omnipotence, et reconnaître l'existence de la réalité extérieure distincte, il va fabriquer, concevoir entre l'interne et l'externe une aire intermédiaire qui n'appartient ni à l'un ni à l'autre. C'est l'espace transitionnel, ou potentiel. Une des manifestations de cet espace sera l'Objet transitionnel, dont on peut distinguer plusieurs caractéristiques: c'est un objet matériel (et non un fantasme ou une hallucination), réconfortant pour l'enfant. Il a une consistance. Ce qui est transitionnel, ce n'est pas l'Objet lui-même mais son utilisation. Sa fonction est de représenter le passage entre la mère et l'environnement, de rétablir la continuité menacée par la séparation. C'est la première possession non-Moi de l'Enfant. L'Objet transitionnel ne doit pas être changé par l'extérieur, et doit avoir une permanence. L'enfant a tous les droits sur l'Objet. Il l'aime passionnément, et en même temps le maltraite et le mutile. L'Objet survit à son agressivité. Il sera délaissé quand l'enfant en aura progressivement retiré sa signification affective, l'Objet s'étant alors répandu sur tout le territoire intermédiaire qui sépare la réalité psychique intérieure du monde extérieur. C'est le territoire de la culture et de la communication, du langage et du jeu, de l'art... L'aire transitionnelle est une zone entre le Moi et le non-Moi: l'Objet transitionnel permet le passage dans cette zone. Il est à la fois une projection narcissique et une relation objectale. L'Enfant l'aime comme si c'était quelqu'un d'autre et comme si c'était lui.

 

L'agressivité : il y a d'abord un stade théorique de non- inquiétude, de cruauté. L'enfant a un but et ne se soucie pas des conséquences. Il ne se rend pas compte que ce qu'il détruit, c'est la même chose que ce qu'il estime (clivage du comportement). L'agressivité fait partie de l'amour. L'amour va jusqu'à une attaque imaginaire (du corps de la mère, de l'extérieur, de soi). L'enfant n'est pas responsable de ses actes car il ne sait pas qu'il en est responsable. Ce stade de cruauté doit être vécu pleinement: s'il n'existe pas, ou s'il disparaît trop tôt, s'ensuit une absence de capacité d'aimer, une absence d'aptitude à établir des relations objectales. Il faut en effet que cette non inquiétude soit vécue pleinement pour que le sujet puisse la dépasser. Arrive alors le stade du souci, de l'inquiétude, où l'intégration du Moi est suffisante. L'enfant peut désormais se rendre compte, se soucier des résultats de son agressivité physique ou psychique. Il est capable de se sentir coupable, de ressentir du chagrin. Un enfant en bonne santé peut supporter cette culpabilité, et donc se supporter comme coupable et agressif. Il devient alors capable de découvrir son propre besoin de donner, son propre besoin de construire et de réparer. Une grande partie de l'agressivité donne naissance aux fonctions sociales. La frustration agit comme une échappatoire à la culpabilité et engendre des mécanismes de défense, comme par exemple le clivage où il y a diminution de la culpabilité et renforcement de la haine et de l'agressivité. Cette agressivité est un élément nécessaire au développement. L'Objet interne ne doit pas seulement être gratifiant, il doit aussi être persécutant pour favoriser un potentiel réactionnel.

 

Notion de self : la mère assume un rôle de représentation continue du monde. Elle est suffisamment bonne et entretient l'illusion positive. Elle permet à l'enfant de se forger un vrai self, c'est à dire de passer de la non intégration primaire, archaïque, à l'intégration, au "je". Le vrai self permis par l'environnement, c'est, au stade le plus primitif, le geste spontané, l'idée personnelle. C'est lui qui crée l'espace potentiel, l'Objet transitionnel. Seul le vrai self peut être créateur, et peut être ressenti comme réel. Il est lié à l'idée de processus primaire (condensation, déplacement... processus inconscients) et devient une réalité vivante par la réussite répétée du geste spontané, de la pensée personnelle du nourrisson, ainsi que par l'adaptation de sa mère. L'enfant voit que c'est accepté par l'extérieur. C'est le noyau de ce qu'il est vraiment, des éléments personnels et spontanés, auxquels on adapte les événements extérieurs.

 

Lorsque l'environnement ne s'adapte pas au self, ou lorsque l'enfant ne transforme pas l'environnement suffisamment bon en environnement parfait, il se soumet aux exigences de cet environnement par peur de la désintégration. Il développe un faux self, une personnalité d'emprunt qui pourra être très bien adaptée à la société, très performante mais qui laissera toujours au sujet un sentiment d'inutilité, de vide, de néant, de futilité de l'existence. Le monde devient alors fallacieux, falsifié, il n'existe pas vraiment. Le faux self donne l'impression à la personne de jouer un rôle, de dissimuler, de faire "comme si". Le vrai self n'a alors plus droit à l'existence, et autour de lui se forge un masque qui tente de le protéger. Plutôt que d'intégrer les données extérieures à son self, le sujet en viendra à transformer son self en fonction de l'environnement. Il apprend les choses mais ne les habite pas. La réaction pourra aller jusqu'au repli autistique.

   

Ses principaux ouvrages :

  

De la pédiatrie à la psychanalyse.
Payot éd., Paris, 1969 ( Petite Bibliothèque Payot n°253)

L'enfant et le monde extérieur.
Petite Bibliothèque Payot n°205

L'enfant et sa famille. P.B.P. n°182

La consultation thérapeutique et l'enfant.
Gallimard, coll.Tel, Paris

Processus de maturation chez l'enfant.
Développement affectif et environnement.
Payot éd., Paris, 1970 (PBP n° 245)

Fragments d'une analyse. P.B.P. n°355

La petite "Piggle". Traitement psychanalytique d'une petite fille
Collected papers, London, 1958, Tavistock

The family and individual development.
London, 1965, Tavistock

 

A voir aussi: http://www.educspe.com/

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Historiographie
13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 12:29

Avant dernier volet d'été de référence sur l'histoire de la psychanalyse: Voici la biographie complète de Carl Gustav Jung, éminent psychiatre en avance sur son temps ! Ses théories "originales et nombreuses" bouleversent encore le monde de la psychologie analytique...


Penseur influent, il est l'auteur de nombreux ouvrages de psychologie et de psychosociologie en langue allemande traduits en de nombreuses autres langues. Il est le fondateur du courant de la psychologie analytique. Son œuvre a été d'abord liée à la psychanalyse, de Sigmund Freud, dont il fut l’un des premiers collaborateurs, et dont il se sépara par la suite pour des motifs personnels, et en raison de divergences théoriques.

 

Carl Gustav Jung a été un pionnier de la psychologie des profondeurs en soulignant le lien existant entre la structure de la psyché (c'est-à-dire l'« âme », dans le vocabulaire jungien) et ses productions et manifestations culturelles. Il a introduit dans sa méthode des notions de sciences humaines puisées dans des champs de connaissance aussi divers que l'anthropologie, l'alchimie, l'étude des rêves, la mythologie et la religion, ce qui lui a permis d'appréhender la « réalité de l'âme ». Si Jung n'a pas été le premier à étudier les rêves, ses contributions dans ce domaine ont été déterminantes.

 

Auteur prolifique, il mêle réflexions métapsychologiques et pratiques à propos de la cure analytique. Jung a consacré sa vie à la pratique clinique ainsi qu'à l'élaboration des théories psychologiques, mais a aussi exploré d'autres domaines des humanités : depuis l'étude comparative des religions, la philosophie et la sociologie jusqu'à la critique de l'art et de la littérature. On lui doit les concepts d'« archétype », d'« inconscient collectif » et de « synchronicité ».

 

Père fondateur d'une psychologie des cultures, il a rassemblé autour de ses travaux des générations de thérapeutes, d'analystes et d'artistes. En dépit de la polémique concernant ses relations avec le régime nazi (son rôle d'agent secret des Alliés est longtemps resté méconnu), Jung a profondément marqué les sciences humaines au XXe siècle.

  

Documentaire en deux parties :

     



Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Historiographie
12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 10:37

"Le premier document d'été de référence sur l'histoire de la psychanalyse : à partir d'archives encore peu exploitées, il raconte la destinée d'un homme hors du commun et la naissance de cette science inédite et contestée, à Vienne, à la fin du XIXe siècle et ses développements au XX ème siècle."

 

Les commencements (1885-1914)


Cette première partie présente trois moments essentiels de l'invention de la psychanalyse : le traitement de l'hystérie féminine à la fin du XIXe siècle ; la création à Vienne, autour de Freud, d'un premier cercle de disciples qui veulent comprendre la subjectivité humaine et la libérer de ses entraves en explorant les profondeurs du rêve, de la sexualité et de l'inconscient ; enfin, la fondation d'un mouvement international ayant pour objectif de diffuser à travers le monde la nouvelle doctrine, la nouvelle technique de guérison des maladies psychiques. Au centre du récit, on découvre d'abord l'histoire des médecins qui permirent à Freud de faire ses découvertes (Josef Breuer ou Wilhelm Fliess, par exemple), puis celle des femmes hystériques (Anna O. en particulier).

 
Homme de science et aventurier, Freud s'inspire de Darwin et se compare à Christophe Colomb. C'est alors qu'il s'entoure d'un premier cercle de compagnons, juifs et viennois pour la plupart (les "hommes du mercredi", hantés comme lui par l'idée de la mort et du déclin de la société dans laquelle ils vivent : l'empire des Habsbourg. Viennent ensuite les disciples non viennois, fidèles et infidèles, parmi lesquels Sandor Ferenczi (Budapest), Karl Abraham (Berlin), Ernest Jones (Londres), Carl Gustav Jung (Zurich)...

  

 

La conquête (1914-1960)

 

Cette deuxième partie raconte les transformations de la psychanalyse après la Première Guerre mondiale et la défaite des empires centraux : son expansion hors de Vienne, sa conquête des grands pays démocratiques, puis l'exil vers les États-Unis et la Grande-Bretagne de tous les praticiens de l'Europe continentale, chassés par le nazisme et le fascisme. La situation particulière de la France est abordée à travers le rôle pionnier de Marie Bonaparte et des surréalistes.

 
On assiste en Allemagne à la destruction de la psychanalyse : les livres de Freud sont brûlés et sa doctrine condamnée comme "science juive". Soutenus par Jones, quelques praticiens médiocres acceptent de collaborer avec le régime nazi au nom d'un prétendu "sauvetage" de la psychanalyse.

  
Au coeur du récit, on découvre la vie de Freud, son travail, ses livres, ses souffrances dues à la maladie, le développement de ses concepts et enfin ses relations avec sa famille, et notamment avec sa fille Anna, qui deviendra un chef d'école après avoir été analysée par lui. Les derniers moments de sa vie et son exil à Londres apparaissent dans des images en couleur d'une rare beauté. Autant la première génération freudienne était restée proche des théories du maître, malgré de violents conflits, autant la deuxième génération, formée à Berlin, s'éloignera de la doctrine initiale. C'est le cas notamment de Melanie Klein, rivale d'Anna Freud et principale représentante, dès 1925, de l'école anglaise de psychanalyse. Véritable fondatrice de la psychanalyse des enfants, elle oriente toute la clinique freudienne vers l'étude des origines de la psychose et des relations du nourrisson à la mère.

  
La dernière partie du documentaire évoque le devenir de la psychanalyse après la mort de Freud : les doutes, les illusions, l'impact des traitements pharmacologiques, ainsi que l'élan nouveau donné au freudisme par ceux qui n'ont pas connu le père fondateur (Jacques Lacan ou Donald Woods Winnicott).

  

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Historiographie
12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 10:33

Troisième volet d'été de référence sur l'histoire de la psychanalyse: Voici le documentaire ARTE de la vie de Jacques Lacan, le « Fou de la psychanalyse ». Ecrit par Elisabeth Kapnist et Elisabeth Roudinesco.

 

Psychiatre et psychanalyste, héritier de Sigmund Freud, Jacques Lacan fut l'initiateur d'un véritable réveil de la psychanalyse en France et dans le monde. Clinicien de la folie féminine et de la paranoïa, il s'inspira de la philosophie allemande pour bâtir de nouveaux concepts et délivra son enseignement pendant un quart de siècle - de 1953 à 1979 - tout au long de son fameux séminaire où se retrouvaient des cliniciens et des intellectuels.

 

Pour éclairer ce parcours singulier, les auteurs du film ont fait appel à la parole de deux philosophes, Jacques Derrida et Christian Jambet, ainsi qu'au témoignage de trois psychanalystes : un Français, Jean-Bertrand Portalis, une Anglaise, Juliet Mitchell, une Portugaise, Maria Belo.

 

Cliquez sur l'image pour commencer la lecture :

 

Lacan, la psychanalyse réinventée - Durée 59 minutes - ARTE (c)

Partager cet article
Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Historiographie

Soins conventionnels :

- Etat dépréssif

- Troubles anxieux

- Situations de crise

- Troubles compulsifs

- Hypnothérapie médicale

 

  Nouveau site internet :

  http://www.psychologie-luxeuil-70.com/

Rechercher

Soins spécifiques :

- Souffrances au travail 

- Fatigue sociale ou professionnelle

- Suivi scolaire et aide à l'orientation 

- Souffrance affective et relationnelle

- Perte des facultés de concentration

Université Populaire UPL :

AP_circle_logo.jpeg
              
 
France bleu - Trommenschlager / Neuromarketing
 

Liens

setonly.png     cerveau-et-psycho.jpeg

collège DF   France-Culture

Pages externes