26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 09:13

Issu des travaux croisés d'Ars Industrialis et de L'appel des appels, voici la parution officielle de l'ouvrage "Je n'est pas un autre - Ou comment reconquérir sa beauté intérieure" disponible aux Editions du pont de l’Europe. Un formidable manifeste philosophique pour bien (re)penser sa vie.

 

 Couverture 1ere 700JPGTrommenschlager 4eme

 

                                                                                                                                                                     "Celui-ci traite essentiellement de la perte de notre beauté intérieure à travers la disparition des savoir-vivre au XXIe siècle, et de la façon de remédier à ces carences engendrées par la postmodernité et les nouvelles technologies. Sauver l'âme noétique, lutter contre l'extrémisme en soi, voici le projet simple et ambitieux de cet ouvrage." Franck Trommenschlager

    

 

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Si vous souhaitez une dédicace pour cet ouvrage, envoyez votre règlement par chèque (9.80€ par ouvrage à l'ordre de ANA Productions - 7€ dont 2,80€ inclus de frais d'envoi) à cette adresse: Trommenschlager Franck Psychanalyste 12B, avenue maréchal Turenne 70300 Luxeuil les bains. Je me chargerai moi-même de vous l'expédier avec un petit mot aimable et ma signature. Par les Editions du pont de l'Europe, vous aurez l'ouvrage plus rapidement -3 jours ouvrables - mais pas de dédicace. Contact pour Paypal, virement ou chèque: bereny@anaproductions.com.

  
A la demande de nombreux lecteurs, l'éditeur ouvre deux nouveaux points de vente pour l'ouvrage "Je n'est pas un autre" de Mr. Trommenschlager Franck, en sus de la vente par correspondance.

  • Vous pouvez désormais trouver le livre à ces deux adresses :
  • 1- Maison de la presse, 17 rue Victor Genoux, Luxeuil les bains
  • 2- Librairie du centre, 18 avenue de la république, Lure.

 

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Questions/réponses:

  

 Pourquoi avoir choisi le titre "Je n'est pas un autre ?" 

<< Quand Rimbaud écrivit "Je est un autre" en 1871 dans une lettre à son professeur, l'époque basculait avec la Commune de Paris et la guerre franco-allemande 1870-1871. Ce livre par Monsieur Trommenschlager s'inscrit lui aussi dans une époque perturbée et tourmentée. La guerre menée solitairement pour sa propre survie décente, sur notre continent : Grèce, Espagne, France, Portugal... nous contraint à nous interroger. Sommes-nous devenus "un autre" à nous-mêmes, ou sommes-nous devenus "nous-mêmes" ? La borne qui marque notre progression et renvoie notre propre image en mouvement sur le chemin de nos vies... marque-t-elle bien le bon chemin ? >>

 

Critiques d'auteurs:

  • « Je » n'est pas un autre de Franck Trommenschlager _ « Je est un autre ». C'est à partir d'une réflexion poétique, plus pour la relativiser que la contredire, qui fait notamment référence à l'art rimbaldien, tout attaché à la notion de "voyance" qui représente davantage une faculté hypersensible d'empathie, que l'on aborde l'ouvrage, tout à fait éclectique dans ses références culturelles : philosophie, économie, sociologie, psychanalyse... qui a le chic d'aborder avec complexité les « réalités » de ce monde, avec un travail de recherche personnel, ayant le mérite d'expliciter chaque terme savant, néologisme ou jargon scientifique, en vue de présenter au lecteur les dangers notoires, potentiels quant à la manipulation médiatique, l'emprise du monde des finances, la perte de nos liens avec la Nature. Au-delà d'un constat de réserve sur l'Humanité, aussi frustrant qu'il fait "froid dans le dos" - procès de la déshumanisation, la perversion narcissique, l'insensibilité -, le livre propose une façon de penser en dehors des contraintes permanentes de la vie quotidienne. Il y a certes beaucoup à retenir, en des phrases concises qui ont l'avantage de la clarté, apparentant le texte soit à une introduction, soit à une synthèse, mais l'on prend régulièrement plaisir à aborder la suite des chapitres, ne serait-ce que pour inconsciemment s'imprégner l'esprit d'un regard averti, méditer sur une disposition à adopter en vue d'accéder, sinon à sa propre liberté, du moins à un point de vue enrichi d'un recul d'ouverture sur le monde. Nicolas Saeys, professeur, auteur et membre de l'académie française de poésie.
  • Un livre d'utilité publique que j'ai eu grand plaisir à lire et à partager avec d'autres personnes qui s'interrogent sur notre niveau de conscience mais aussi sur notre capacité à réagir dans un monde en pleine mutation... Belle critique de Nicolas Saeys effectivement ! Remi Langlet, journaliste et co-fondateur du groupe France-Régions.
  • « Au-delà du message classique et de la reconquête de l’égo humanitaire qui se cache en chacun de nous, ce livre - Je n'est pas un autre - pose les fondements d’une quête spirituelle sur le « je » troublant de l’être ; de ses enjeux et de ses fondements sur la place de l’Homme dans cette humanité qui devient inhumaine. Notre jeu à la recherche de notre « je » nous amène à réfléchir sur notre position sur l’échiquier de la vie. Sommes-nous nos propres pions, ou sommes-nous poussés par autrui qui se joue de nous ? La réflexion s’effectue directement de l’intérieur, directement dans notre âme et notre conscience, et la découverte de notre « je » et de notre enjeu sur cette terre, vis-à-vis des autres, permet de revaloriser notre foi en nous, en cette humanité qui aurait volontiers perdu son visage pour en transposer un masque indigne voilant toute l’image et la beauté de notre champ de vision personnel ! Un livre à déguster au travers de notre âme, en prenant conscience que nous sommes un « je » parmi d’autres. Une collectivité de « je» pour l’enjeu de l’humanité ! » Paul-François Carnet-Pantiez, Auteur et nouvelliste.

Commentaires:

  • Merci pour vos articles et vos publications que je lis avec beaucoup d'intérêt, y trouvant, le plus souvent, une grande "humanité". Voilà pourquoi, je suis aussi impatient de lire votre premier ouvrage. Cordialement.Par Jean-Yves Sarrat,  Promotion 1976 DESS Sorbonne-Paris 1 - Psychosociologue et Conseiller en Direction de projets.
  • Je vous lis régulièrement et trouve vos articles très intéressants , et suis certain que je retrouverai la même qualité dans votre livre . Pour tout votre travail tout au long de l'année , dont vous nous enrichissez , un Grand Merci . Amicalement . Par Jean-Marie Le Marchant, Chef de Service Honoraire de Medecine Interne. Marseille.
  • Votre présence constitue une respiration, une bouffée d'oxygène, un décapage moral, intellectuel, mental devenu nécessaire dans ce monde. Nous le sentions confusément mais ne le savions pas à ce degré. Au fil du temps nous réapprenons à voir et à reconsidérer tout ce "prêt-à-vivre", "prêt-à-penser", "prêt-à-devenir" qui nous tombe sur la tête, pilonnés que nous sommes par les medias, presse, pseudo journalistes, politiques, marchés, etc... etc... Continuez Pr. Trommenschlager, vous nous faites presque renaître et nous rendez la force, la lucidité pour mieux affronter la vie.Par Calo Brooklyn, écrivain et artiste. USA.

 

Mentions légales:

 
Livre de Mr. Franck Trommenschlager
"Je" n'est pas un autre - Ou comment reconquérir sa "beauté intérieure"
176 pages - Format 11x18
prix 7 euros + frais de port (Commandes directes via internet auprès des Éditions du pont de l’Europe) 

  Editions du Pont de l'Europe: Editions françaises sans but lucratif, privilégiant le livre de qualité au format poche accessible à tous.
Couverture : Oeuvre de Toze Figueiredo in situ.
Réalisation artistique de la couverture : Artscope A.N.A Productions
" Une réalisation Contributive et Solidaire 100% française."

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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 09:06

Phénomène mis en exergue par Freud dès les débuts de la psychanalyse, 
le transfert a une fonction essentielle dans la cure. Pourquoi 
est-ce un passage obligé pour le patient ? Et qu’en est-il hors psychanalyse  ?

 

Image Les Amants (1525) - Auteur Guilo Romano(1499-1546) - Domaine Public

  

Übertragung, qui signifie littéralement « report » en allemand, mais qui sera traduit en français par « transfert », recouvre l’ensemble des sentiments positifs et négatifs ressentis par le patient à l’égard de l’analyste, en tant qu’ils sont la transposition d’une relation ancienne. Le terme figure dès 1895 dans les Études sur l’hystérie de Sigmund Freud et Josef Breuer. Ce dernier avait accepté de recevoir Bertha Pappenheim (passée à la postérité sous le nom d’Anna O.), qui présentait un catalogue de symptômes très envahissants : paralysie des membres inférieurs, troubles de la vue, anorexie, toux nerveuse, qui disparaissaient lorsqu’elle parlait en séance. Mais bientôt la patiente déclenche un élan passionnel, une forte énamoration pour Breuer, et celui-ci en est désemparé. Le récit de cette cure à son collègue et ami Sigmund Freud va avoir un impact direct sur la façon dont ce dernier va envisager le traitement des patients.


 

Convaincu que l’hypnose, alors pratiquée massivement à la fin du XIXe siècle, confère au thérapeute un bien trop grand pouvoir de suggestion sur le patient, Freud délaisse cette méthode au profit de la cure par la parole. Or, rapidement, le Viennois fait ce constat : ce n’est pas parce que la suggestion est forte que le transfert est fort. En réalité, plus le transfert est fort, plus le pouvoir de suggestion devient grand. De fait, note Freud dans Selbstdarstellung (Sigmund Freud présenté par lui-même) en 1925 (1), « dans chaque traitement analytique, s’instaure, sans aucune intervention du médecin, une relation affective intense du patient à la personne de l’analyste, relation qui ne peut s’expliquer par aucune des circonstances réelles. Elle est de nature positive ou négative, va de l’état amoureux passionnel, pleinement sensuel, jusqu’à l’ex­pression extrême de la révolte, de l’exaspération et de la haine. Cette relation, qu’on appelle, pour faire bref, transfert, prend bientôt la place chez le patient du désir de guérir et devient, tant qu’elle est tendre et modérée, le support de l’influence médicale et le ressort véritable du travail analytique commun. »


 

À la fois moteur et résistance


 

Le modèle prototypique de la cure freudienne étant l’analyse des patients névrosés, il est postulé qu’à la névrose ordinaire, celle qui a amené le patient à consulter, va se substituer la névrose de transfert, définie comme une « maladie artificielle ». Cette répétition dans le transfert permet alors au patient de se remémorer des attitudes incon­s­cientes qu’il va revivre dans son rapport à l’analyste, le but étant cette fois, dit Freud, d’aboutir « à une solution différente  ». Mais le transfert est aussi responsable des résistances les plus fortes face à la thérapie, puisqu’il s’oppose à la remémoration du matériel refoulé. Cette idée est centrale chez Lacan et ses élèves pour qui le transfert imaginaire est précisément ce qui fait obstacle à la cure. Car, à chaque fois que l’analysant évoque en séance quelque chose de l’ordre du transfert (« Je me demande à quoi vous pensez quand je vous parle » ; « J’avais peur de vous décevoir en racontant cela  », etc.), c’est une résistance, c’est-à-dire une résistance pour éviter de parler d’autre chose. Le transfert véritable est, lui, d’ordre symbolique.


 

Dans la conception lacanienne de la cure, l’analyste est dit en position de « sujet supposé savoir ». Le patient se figure que l’analyste a toutes les réponses aux questions qu’il se pose, le transfert devient donc de « l’amour qui s’adresse à du savoir ». Dans son Séminaire sur le transfert (2), Lacan prend l’exemple de Socrate et d’Alci­biade pour illustrer le prototype de ce qu’est l’analyse. Quand Alcibiade déclare son amour à Socrate, celui-ci ne cède pas. Il réussit à lui dévoiler l’objet de son désir inconscient, qui le renvoie à un autre : Agathon. En d’autres termes, Socrate, en ne répondant pas au désir d’Alcibiade, réussit à le guider vers la vérité de son désir. Mais alors, le transfert, est-ce donc de l’amour ? Ou bien l’amour de transfert n’est-il donc qu’un amour factice ? Au fond, quelle différence y a-t-il entre amour de transfert et amour ?


 

Et le contre-transfert 
de l’analyste  ?


 

Freud souligne en 1915 dans un texte intitulé Observations sur l’amour de transfert que « rien ne nous permet de dénier à l’état amoureux qui apparaît au cours de l’analyse le caractère d’un amour "véritable", tout amour étant "une réédition de faits anciens, une répétition de réactions infantiles". Il n’en existe pas, qui n’ait son prototype dans l’enfance et c’est précisément "le facteur déterminant infantile" qui confère justement à l’amour son ca­ractère compulsionnel et frisant le pathologique » (3).


 

Nuance de taille toutefois, comme Socrate avec Alcibiade, l’analyste ne doit pas se prendre pour celui à qui cet amour est véritablement adressé. Répondre à la demande d’amour du patient, c’est courir à la catastrophe. Aussi l’analyste doit-il garder pour lui son contre-transfert, c’est-à-dire la sympathie ou l’anti­pathie qu’il a pour tel ou tel patient. Le terme « contre-transfert » apparaît dès le 7 juin 1909 dans une lettre de Freud, dans laquelle il fait allusion à la relation amoureuse entre Jung et sa patiente Sabina Spielrein, le mettant en garde contre ces débordements regrettables. La question du contre-transfert est l’un des ferments de la brouille entre Freud et un autre de ses disciples, Sándor Ferenczi. En 1910, Ferenczi prend « Madame G. » en analyse, et en tombe amoureux . Une fois l’analyse terminée, Madame G. lui demande de prendre en analyse sa fille Elma, jeune femme en détresse dont un fiancé potentiel se suicidera. Ferenczi perd pied et propose alors à la jeune fille de… l’épouser, alors même qu’elle est la fille de son amante, ancienne patiente non encore divorcée.


 

À mille lieues de cette conception de la cure, un courant amorcé par Carl Gustav Jung, qui se développe avec Donald W. Winnicott (auteur de La Haine dans le contre-transfert, en 1948) et Paula Heimann*, conduit aux intersubjectivistes anglo-­saxons, pour lesquels la thérapie devient une rencontre entre deux personnes. Ici, le contre-transfert de l’analyste et son expression maîtrisée sont un pilier de l’analyse. Ainsi, selon Paula Heimann, «  la réponse émotionnelle de l’analyste à son patient dans la situation analytique représente l’un des outils les plus importants pour son travail » (4). En rendant compte au patient névrosé de ce qu’il suscite, l’analyste peut l’aider à mieux décrypter ses mouvements inté­rieurs. Par ailleurs, être à l’écoute de ses émotions, dans la rencontre éprouvante avec la psychose de certains patients, permet justement d’être pour ces patients un contenu qui peut héberger les pensées qu’ils ne parviennent pas à appréhender.


 

Et dans les autres thérapies  ?

 

Le transfert, loin de concerner seulement la psychanalyse, intéresse une multitude d’autres thérapies. Mais, en y regardant de plus près, il y a même transfert dans n’importe quel type de relation humaine (5), à l’école, au travail, en amour, en amitié… Toute­fois, on s’aperçoit que si les notions de transfert et de contre-transfert existent dans certaines thérapies, elles recouvrent des réalités bien différentes. On l’a rappelé, l’hypnose avait été abandonnée par Freud qui craignait qu’elle donne lieu à des débordements transférentiels massifs. Un siècle plus tard, l’hypnose semble bénéficier d’un certain retour en grâce, étroitement lié à son utilisation médicale dans certains hôpitaux (6). Pour Jean-Marc Benhaiem, créateur du Diplôme Universitaire (DU) d’Hypnose médicale à la Pitié Salpêtrière et directeur du centre Hypnosis, « Freud a eu raison d’aban­donner une pratique autoritaire et simpliste de l’hypnose. Le mérite d’Erickson*, quarante ans plus tard, a été de montrer une autre façon de faire de l’hypnose, ce qui aurait proba­blement plu à Freud. Mais il n’est pas utile ni éclairant de mettre l’hypnose et la psychanalyse face à face. Ce sont des pratiques qui poursuivent des objectifs et des stratégies différents ! »

 

Selon le Dr Benhaiem, il est donc impératif de « mettre de côté les termes de transfert et contre-transfert qui appartiennent à la psychanalyse, sinon on mélange et on complique tout. » Et de parler plutôt, s’agissant de l’hypnothérapie, de « confiance » et de « compréhension ». «  Pour pratiquer l’hypnose, le thérapeute fait sentir à son patient qu’il ne le juge pas, qu’il l’accepte comme il est. C’est le point de départ. S’il montrait une hostilité, la thérapie n’aurait plus lieu d’être poursuivie. Donc pas de sympathie, ni d’hostilité, mais une simple compréhension profonde de ce que ressent son patient. L’hypnose ne fait pas appel aux sentiments ou aux émotions, elle vise à rétablir des réflexes vitaux d’adaptation chez une personne paralysée par la peur. » Et d’ajouter : « Les recherches actuelles tendent à favoriser un changement rapide, voire une séance unique. La question du transfert et de la résolution du transfert et du contre-transfert ne se pose plus dans ce contexte. » Mais la demande de thérapie, qui consiste à s’adresser à tel praticien plutôt qu’à tel autre (le fameux « Je viens vous voir parce que…  »), ne suppose-t-elle pas, dès la prise de rendez-vous, une amorce transférentielle ? Pour Lise Bartoli, hypnothérapeute et psychologue clinicienne, « lors d’une hypnothérapie, le rôle du transfert est plus important que dans d’autres thérapies, car le patient devra se laisser guider, les yeux fermés, pendant la majeure partie des séances. Une forme d’abandon physique afin d’être plus actif psychiquement. » Lise Bartoli fait donc en sorte que ses patients puissent apprendre l’hyp­nose et pratiquer à leur tour car « le transfert, même massif, qu’il peut y avoir en début de thérapie ne doit pas durer tout le temps de la thérapie, je pense qu’il faut savoir transférer à notre tour au patient une forme de connaissance ». Lacan et son allégorie du banquet socratique ne disent pas autre chose. Mais la durée de la thérapie n’est pas la même. En hypnothérapie, note Lise Bartoli, « les patients savent que la durée de la thérapie sera courte, de 4 à 8 séances environ », ce qui ne garantit pas un soulagement dans la durée. « Disons que le pouvoir de suggestion est désormais non pas "Dormez je le veux" (et c’est moi thérapeute qui ferai tout le travail) mais "Vous avez la capacité de vous réveiller" (et c’est vous, patient, qui trouverez la solution). » 


 

Pour Carl Rogers, créateur de l’Ap­proche Centrée sur la Personne, où l’on ne parle plus de patient mais de « client » et où l’écoute du thérapeute se doit d’être « empathique », le transfert est envisagé comme un « type de relation de dépendance prégnante et persistante qui n’a pas tendance à se développer » (7). Ce n’est pas ce que relate Marie-Jeanne Marti dans Les marchands d’illusions (8), où l’un de ses interlocuteurs témoignant dans l’ouvrage se retrouve sous la coupe d’un thérapeute rogérien qui a tout du gourou de faits divers… Or, une ana­lyse ou une thérapie sérieuse est justement celle qui va permettre la liquidation du transfert. Liquider son transfert, c’est être enfin délivré de certaines répétitions liées à des pro­blématiques œdipiennes. Ou être libéré de l’illusion qu’un autre (le psy par exemple) sait, choisit ou existe à notre place. Subsiste alors une question à laquelle il reste à chacun une vie entière pour réfléchir : peut-il y avoir un amour sans transfert ?

 

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(1) Sigmund Freud, Sigmund Freud présenté par lui-même, 1925, Gallimard, Folio, 1987.

(2) Jacques Lacan, Le Séminaire, Livre VIII, 
Le Transfert, Le Seuil, 1960-1961.

(3) Sigmund Freud, La technique psychanalytique (1904-1919), Puf, coll. « Quadrige », 2013.

(4) Paula Heimann, « On counter-transference », International journal of psycho
analysis, vol. 31, n° 1-2, 1950, et « Counter-transference », British journal of Medical psychology, vol. 33, n° 1, 1960.

(5) L’idée est présente chez Jung dès 1913.

(6) Voir l’article de Sarah Chiche, « Hypnose : 
le retour en grâce ? », Sciences Humaines, n° 240, août-septembre 2012.

(7) Voir l’article d’Héloïse Junier, « Qu’est-ce que l’Approche Centrée sur la Personne ? », 
Le Cercle Psy n° 7, décembre 2012/
janvier-février 2013.

(8) Marie-Jeanne Marti, Les marchands d’illusions. Dérives, abus, incompétences 
de la nébuleuse « psy » française, 
Mardaga, 2006.

 

Source: Sarah Cliche pour le-cercle-psy.scienceshumaines.com

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25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 08:27

 

Cet entretien du webzine PHILITT démontre de manière limpide que, malgré les critiques de ses détracteurs, Marcel Gauchet est un penseur complexe qui interroge avec un regard sûr l’époque qui est la nôtre : le monde moderne.

   

 

 

 

PHILITT : Certains considèrent que la modernité commence avec la subjectivité et le cogito cartésien, d’autres comme Péguy situent sa naissance vers 1880, d’autres encore comme Alain de Benoist font coïncider christianisme et modernité. Quand débute-t-elle à vos yeux ?

 

Marcel Gauchet : C’est un problème canonique sur lequel beaucoup d’esprits se sont échinés. Il y a beaucoup de propositions. Vous en évoquez quelques unes, il y en a bien d’autres. Il y a une origine chrétienne de la modernité, je le crois tout à fait, mais une origine n’est pas une entrée dans l’explicite des propositions de la modernité. Il y a un commencement de la modernité qui a été repéré intuitivement il y a assez longtemps. Quand on parle des « Temps modernes » quelle est la date exacte qui permet de les caractériser ? La proposition la plus absurde à mes yeux est la chute de Constantinople. Une coupure importante mais qui ne dit rien de substantiel sur ce qui se passe après. Dans les bons manuels que j’ai utilisés quand j’étais petit, on évoquait les Grandes découvertes : Christophe Colomb, Gutenberg, Copernic… Il s’agit de comprendre ce phénomène afin d’y intégrer tous les critères distinctifs. C’est ce à quoi je me suis efforcé en proposant une perspective permettant de fédérer ces différents critères, à la fois philosophiques mais aussi bien événementiels ou matériels, dans une totalisation qui fait du sens. C’est à ça que répond la proposition selon laquelle la modernité est le mouvement de sortie de la religion. C’est une définition maximale, englobante puisqu’à partir de là, on peut lier des phénomènes a priori sans rapport.

 

René Descartes

René Descartes

 

PHILITT : Qu’appelez-vous exactement « sortie de la religion » ?

 

Marcel Gauchet : La sortie de la religion, ce n’est pas le fait que les gens ne croient plus en Dieu. Ils n’y croyaient pas tellement plus avant ! L’un des premiers signes flagrant de l’entrée en modernité comme sortie de la religion, c’est la Réforme protestante qui va, par contre-coup, susciter la réforme catholique, lesquelles se traduisent par un renforcement de la foi, au sens du vécu personnel, de l’adhésion religieuse des personnes. Mais ce n’est pas parce qu’il y a plus d’adhésion personnelle des individus qu’il y a plus de religion au sens où je veux l’entendre, c’est-à-dire comme mode d’organisation collective. La sortie de la religion, c’est la sortie de l’organisation religieuse du monde. C’est pour ça que nous ne comprenons pas les sociétés anciennes : elles étaient structurées religieusement et définissaient à la fois le type de pouvoir qui y régnait, le type de rapport entre les personnes, la forme des collectivités… C’est l’ensemble de cette structuration qui peu à peu se défait dans un travail qui va occuper cinq siècles jusqu’à nous. Parallèlement à la Réforme religieuse, vous avez un événement qui se signale comme absolument contemporain. C’est le surgissement du politique moderne qui va donner sur un siècle l’émergence de la notion d’État qui est une notion tout à fait moderne. Vous voyez comment un processus politique et un processus religieux changent complètement les données de la foi…

 

PHILITT : Cela rejoint ce que dit Péguy, sur la chute de la mystique dans la politique…

 

Marcel Gauchet : Oui. Mais c’est la moitié de la vérité. Il y a une chute de la mystique dans la politique mais il y a un investissement mystique sur la politique. Péguy en a d’ailleurs été un excellent témoin… Il a oublié ce mouvement premier au profit du second. En mystique, il a cru dans la politique ! Il en est revenu. Mais cela va se poursuivre tout au long du XXe siècle. On y est encore.

 

PHILITT : Processus religieux, processus politique et donc ?

 

Marcel Gauchet : Processus scientifique. À partir de là, vous avez un procédé qui va révolutionner toute la pensée moderne : la science. Copernic, Kepler, Galilée… Cela va nous mener à ce que nous connaissons comme l’institution de la science, laquelle en retour change complètement l’idée de la connaissance. Et c’est là qu’on retrouve le cogito cartésien. Qui est Descartes ? Celui qui tire les conséquences philosophiques de la science moderne. En fonction du fait que nous avons cette nouvelle voie de la connaissance qui s’appelle la science. C’est ça le cogito. Ça ne tombe pas du ciel. C’est une idée inspirée par la pratique scientifique. Il ne faut pas oublier l’émergence, à travers la Révolution anglaise, d’un type de pensée complètement nouveau : l’idée du contrat social qui va engendrer l’individualisme moderne. Vous voyez donc comment, à partir d’une perspective unique, on peut décrire dans leur cohérence une série d’événements théoriques et pratiques. Il faut échapper aux querelles stériles qui cherchent à donner un point de départ unique (Descartes, Luther…).

 

Charles Péguy

Charles Péguy

 

PHILITT : Péguy dit 1880…

 

Marcel Gauchet : Il n’a pas tort. Il a détecté quelque chose de très vrai, une nouvelle étape très forte de ce processus général. Cette nouvelle étape qui va donner le XXe siècle, environ jusqu’à 1980. Et aujourd’hui, nous sommes repartis. Il y a peut-être, en ce moment, un petit Péguy qui nous écrit que le monde moderne commence en 1980 (rire)… Il faut raisonner en terme d’étapes d’un processus largement cumulatif, contradictoire et hétérogène. Je me méfie des gens qui font des scansions. Il faut éviter la naïveté qui consiste à en faire un point de départ absolu. L’étape de Péguy est tout à fait significative. Le monde change en 1880, c’est sûr ! Nous avons mis un siècle à comprendre ce qu’il nous arrivait et c’est reparti aujourd’hui. Nous ne comprenons à nouveau rien à ce qui nous arrive. Nous avons toujours un temps de retard. Il faut en tirer les conclusions et se mettre au boulot.

 

PHILITT : S’il faut parler d’étapes et qu’on considère qu’il est valide de voir dans le christianisme une forme de modernité, quelles sont les étapes qui vont de la naissance de Jésus Christ aux Grandes découvertes ?

 

Marcel Gauchet : Il y en a beaucoup ! La première étape a un nom propre, c’est Saint Paul. Sans Saint Paul, il n’y a pas de christianisme, au sens où nous le connaissons. Deuxième étape : Saint Augustin, c’est-à-dire le christianisme occidental qui va être très différent de celui qui se développe et s’installe à Byzance. Saint Augustin est le créateur d’un certain type de sensibilité moderne, à bien des égards. Notre monde est augustinien. Le christianisme oriental ne va pas être du tout augustinien. Autre étape déterminante, ce qui se passe au XIe siècle avec la Réforme grégorienne, la création d’une nouvelle Église, très différente de tout ce qu’on avait connu jusqu’à présent : la révolution pontificale, comme disent certains historiens. Étape accompagnée d’un argument théologique très puissant, celui de la toute-puissance divine auquel les philosophes vont réfléchir pendant des siècles et des siècles.

 

PHILITT : Pour le christianisme originel, Dieu n’est pas tout-puissant ?

 

Marcel Gauchet : Si, mais c’est un problème de spéculation. Quelles sont les implications rationnelles ? Quel est le sens de cette proposition ? À la fin du siècle, vous avez le théologien qui crée la théologie catholique telle que nous la connaissons : Saint Anselme, esprit absolument extraordinaire. Le XIe siècle que je me propose d’appeler « la grande bifurcation occidentale » engage le christianisme intellectuellement autant que pratiquement dans une voie complètement différente. À partir de là vous avez cinq siècles d’incubation très agités qui vont produire la rupture du début du XVIe siècle. Je pense qu’on peut écrire une histoire tout à fait censée de ce parcours.

 

PHILITT : Quelle est la différence entre un antimoderne et un réactionnaire ? Aujourd’hui on traite tout le monde de réactionnaire.

 

Marcel Gauchet : Oui ! Moi y compris (rire)… L’écrivain (Édouard Louis, NDLR) dont il s’agit n’est qu’un pantin entre les mains d’un manipulateur qui, lui, sait où il va. Le vrai péché mortel que j’ai commis, c’est de porter une main sacrilège sur les maîtres de la subversion que sont Michel Foucault et Pierre Bourdieu. À partir du moment où vous osez dire qu’il n’y a pas, peut-être pas, le meilleur ordre logique dans ce genre de pensées, vous êtes forcément un ultra-réactionnaire.

 

Édouard Louis

Édouard Louis

 

PHILITT : Il faudrait demander à ces personnes ce qu’elles entendent par réactionnaire…

 

Marcel Gauchet : Ils n’y ont jamais réfléchi. Ils sont incapables de produire une définition de quoi que ce soit (rire)… Mais pour revenir à la différence entre réactionnaire et antimoderne… Je pense qu’il y a une vraie différence et qu’elle est tout à fait intéressante. Un réactionnaire, dans la rigueur du terme, est quelqu’un qui est attaché à une forme de société ancienne et qui croit possible d’y revenir : une monarchie, des hiérarchies sociales, des corporations, un ordre familial construit autour de la figure paternelle… Il y aurait donc une forme parfaite, éternelle  des sociétés aux yeux des réactionnaires. C’est un mode de pensée très noble qui a donné des expressions tout à fait remarquables. Il faut être très naïf et inculte pour l’ignorer. L’argument le plus fort est que toutes les sociétés  humaines jusqu’à une date récente ont été organisées comme ça. Il faut donc se justifier fortement si on pense que cet ordre peut être changé. Pour les réactionnaires, les modernes sont des égarés complets qui tentent une expérience suicidaire.

 

Les antimodernes sont beaucoup plus sceptiques que les réactionnaires, d’abord sur les vertus de ce modèle ancien des sociétés. En fait, les antimodernes sont assez modernes dans le sens où ils trouvent que c’est plutôt mieux maintenant (rire)… Ils ne croient pas qu’on puisse revenir à la société patriarcale, nobiliaire, cléricale, monarchique… Mais ça ne les empêche pas de détester le monde qui remplace celui-là. Ils lui sont hostiles esthétiquement. L’homme de la rue n’est pas antimoderne, il est plutôt moderne, plutôt pour le progrès, plutôt pour gagner plus à la fin du mois. Pour les antimodernes, la valeur des valeurs, c’est la beauté, c’est l’art, c’est l’esthétique de l’existence au sens large, ce qui inclut la manière de se conduire.

 

PHILITT : Le dandysme…

 

Marcel Gauchet : Le dandysme bien entendu. Les dandys sont antimodernes. Ils peuvent être avant-gardistes sur certains plans d’où l’ambiguïté mais ils pensent que l’homme moyen tourne le dos au véritable code de l’esthétique existentielle. Il y aurait donc une aristocratie particulière à reconstituer. Pour les antimodernes, le monde moderne est le monde de la laideur, de la médiocrité, de la banalité et, contre cela, ils dressent toutes les valeurs de l’exception. D’où le caractère très littéraire de l’attitude antimoderne. Littéraire mais pas seulement : artistique, artisanal. Une commode Boulle, ce n’est pas une commode Ikea ! La valeur du travail est dans le chef d’œuvre. L’importance du travail bien fait, dans le monde d’aujourd’hui, est évacuée.

 

PHILITT : Y-a-t-il une différence de degré ou de nature entre modernité, post-modernité et hyper-modernité ?

 

Marcel Gauchet : À mon avis, ce sont des mots dépourvus de sens. Distinguons les raisons légitimes pour lesquelles les gens cherchent à faire des scansions dans les séquences temporelles et la valeur de fond de ces catégories. Elles n’ont aucune valeur conceptuelle mais signalent des sensibilités à des moments de rupture réels. Oui il y a eu une rupture vers 1980 lorsqu’on commence à parler de post-modernisme en art, en architecture, en politique, dans les croyances collectives… Appeler ça post-modernité est complètement superficiel. Ce n’est pas faux, mais c’est totalement superficiel. La bonne attitude intellectuelle, c’est d’accueillir avec tranquillité ce genre de choses en se demandant les raisons qui les accréditent. Ce ne sont pas des imbécillités, ce sont des naïvetés. Ce sont des notions journalistiques, épidermiques. Dès qu’on creuse, on découvre que c’est toujours la même modernité qui s’aggrave.

 

PHILITT : Pour Péguy, le monde moderne est le monde qui fait le « malin », un monde à la fois arrogant et mauvais. Rejoignez-vous son point de vue ?

 

Marcel Gauchet : Je crois que cette formule touche à quelque chose d’extrêmement important qu’il faut prolonger. Le monde moderne est en effet arrogant : « Nous, modernes, nous sommes différents des peigne-cul d’avant qui ne savaient pas qu’ils étaient modernes » (rire). Après Péguy, ça ne va pas s’arranger, cela va devenir dramatique. La modernité, c’est l’histoire humaine qui se comprend et qui de ce fait arrive en possession des moyens de se faire complètement. Cela va donner l’idée de révolution telle qu’elle va entrer en pratique au XXe siècle. Grâce à la science, ils pensent pouvoir finir l’histoire. C’est l’idée majeure du XXe siècle, celle qui a fait le plus de dégâts. Le monde moderne ne fait donc pas seulement le « malin », il est aussi victime d’une démesure dans la prétention qui est terrible. Depuis, nous avons fait une petite découverte, très modeste mais qui est en partie responsable du marasme psychologique dans lequel nous sommes plongés. Nous savons maintenant qu’avec le recul chaque époque comprend mieux celle qui l’a précédée. Cela veut dire que nos descendants comprendront mieux que nous ce que nous étions, ce que nous pensions, ce que nous faisions. Nous sommes dépossédés par l’avenir du sens de nos actions et de la compréhension exacte de la situation qui est la nôtre. Voilà en quoi réside à mes yeux le secret de de la dépression de nos sociétés. C’est une perspective très décourageante. Il y a un anéantissement de la confiance collective dans l’action qui me semble un des éléments clés du trouble contemporain.

 

Alain Finkielkraut

Alain Finkielkraut

 

PHILITT : Alain Finkielkraut, dans L’identité malheureuse écrit « Le changement n’est plus ce que nous faisions mais ce qui nous arrive. » Cela rejoint ce que vous dites.

 

Marcel Gauchet : Il s’est en effet produit une inflexion de la marge de nos sociétés qui nous a totalement surpris, que personne n’avait anticipé et dont nous avons été activement acteurs sans nous rendre compte de ce que nous faisions. Nous modernes, comprenons mieux le passé mais est-ce que cela nous donne des éléments pour comprendre notre présent ? La réponse est non. Le monde moderne est sous le signe de l’ignorance. Il ne se comprend pas. Il y a un découragement de l’action qui est terrible. Nous sommes pessimistes mais sans nous l’avouer, ce qui est pire. Nous avons comme une espèce de surmoi qui nous dit « vous n’êtes rien du tout ». Nous sommes angoissés par l’œil du futur posé sur nous.

 

PHILITT : Vous définissez le monde moderne comme le monde de « sortie de la religion », pourtant on semble vivre aujourd’hui un retour à l’intégrisme religieux. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

 

Marcel Gauchet : Ce n’est pas un paradoxe. Le mouvement de sortie de la religion qui concernait jusque là l’Occident devient planétaire. Il arrive de l’extérieur sous un jour peu sympathique (colonial, impérialiste, capitaliste) à des populations qui ne connaissaient comme mode d’organisation collective que cette structuration religieuse qui était le lot de l’humanité depuis qu’on la connaît.

 

PHILITT : C’est une réaction…

 

Marcel Gauchet : C’est une réaction. Tout simplement. C’est en ça que réside la différence entre les nouveaux intégrismes et les religions traditionnelles. Pour lutter contre le monde moderne, les intégristes utilisent les armes du monde moderne. En s’emparant des armes, on s’empare aussi des modes de pensée. Dès lors, il y a une surenchère. Les confessions des anciens otages sur leurs ravisseurs sont très intéressantes. On est loin de la piété. Les intégristes détruisent la religiosité traditionnelle qu’ils prétendent restaurer. Ils sont d’ailleurs perçus comme ça. Les gens qui ont une vraie foi traditionnelle détestent les intégristes. À leurs yeux, ce sont des fous nihilistes.

 

PHILITT : Le corps politique a été supplanté, selon vous, par l’idée de société, au sein de laquelle le politique n’est plus qu’un sujet parmi d’autres, un élément secondaire. Peut-on renverser ce mouvement ?

 

Marcel Gauchet : C’est un des grands changements du monde contemporain. Je ne vais pas refaire l’histoire complète des formes qu’ont pu revêtir les sociétés religieuses du passé mais un de leurs traits les plus frappants, c’est d’être en général dominées par un pouvoir politique qui tombe d’en haut (le divin, les ancêtres…). Un pouvoir vertical qui met le monde en ordre parce qu’il est lui-même en communication avec l’ordre de l’au-delà. Cette structure va survivre à la religion pendant très longtemps dans le monde occidental sous le nom d’État qui est un appareil de domination et de coercition. Il n’est plus autorisé par les dieux mais il domine la société au nom d’une science supérieure de l’ordre qui la conditionne. À partir de la Révolution française,  le pouvoir devient petit à petit une représentation de la société. On élit les gens. Cette société se sépare du pouvoir et devient indépendante. C’est l’essor de l’économie. Désormais, ce qui compte ce n’est plus l’ordre insufflé par le politique, mais la dynamique sociale de l’initiative individuelle. On passe de la domination du politique à la domination de l’économie qui est l’emblème de l’indépendance de la société, laquelle acquiert son nom de société qu’elle n’avait pas. La société, telle que la sociologie basique nous l’enseigne, c’est une notion qui ne s’impose vraiment qu’à la fin du XIXe siècle. Cette société, qui vit sous le signe de l’économie, devient de plus en plus indépendante mais elle subordonne de plus en plus l’appareil politique. Aujourd’hui, les politiques sont les larbins de la société.

 

PHILITT : On rejoint ici la critique de Péguy…

 

Marcel Gauchet : Oui, il a saisi le début de ce phénomène. L’inversion devient absolument manifeste. Peut-on renverser ce mouvement ? Je ne pense pas qu’il faille raisonner ainsi. Le politique n’est plus organisateur par en haut, c’est un fait. Il est maintenant organisateur par en bas. L’infrastructure de nos sociétés, c’est le politique. Pas la politique des politiciens et des marchands de cravates mais le politique, c’est-à-dire un appareil qui fait tenir la société non pas par en haut, par la contrainte, mais par une immense infrastructure. Il y a une mise en ordre fondamentale de la société qui est cachée. Le problème politique de nos sociétés, à mes yeux, est très simple : les gouvernants qui manient cet appareil par en haut ne savent pas ce qu’ils font et les gens le perçoivent. L’enjeu n’est donc pas de renverser le mouvement et de remettre le politique au dessus, c’est de trouver des personnes pertinentes pour gouverner, des personnes qui comprennent le rôle du politique dans nos sociétés.

 

PHILITT : Vous pensez que les politiques méprisent la structure politique que vous décrivez ?

 

Marcel Gauchet : Ils ne la voient même pas. Ils sont irresponsables. Je pense que si François Hollande, qui est par ailleurs un homme fort intelligent, m’entendait, il ne comprendrait même pas de quoi je suis en train de parler. Pour lui, la politique c’est s’arranger avec Cécile Duflot, magouiller avec Martine Aubry (rire)… Du coup, les gens ont l’impression d’avoir élu des individus qui ne comprennent pas quelle est leur fonction. Il ne s’agit pas seulement d’appliquer un programme politique mais de travailler à la coexistence des individus dans la société.

 

PHILITT : C’est ce qu’on appelle naïvement le vivre-ensemble…

 

Marcel Gauchet : Oui, naïvement. Mais c’est beaucoup plus profond que ça. Vivre ensemble, ça ne va pas du tout de soi. C’est une œuvre énorme, complètement artificielle qui coûte dans nos sociétés modernes entre le tiers et la moitié des ressources nationales. Il faut se demander pourquoi c’est si cher. Au Japon et aux États-Unis c’est un tiers, en France c’est la moitié. Il n’y a donc pas de différence d’essence, mais des différences d’appréciation. Ce qui varie, c’est le niveau de gaspillage. Il y a des gens économes et des gens prodigues. Nous faisons partie des plus prodigues. C’est un titre de fierté nationale comme un autre (rire)…

 

René Girard

René Girard

 

PHILITT : Une crise existentielle ne serait-elle pas le fruit, en dernière analyse, d’une liberté morale anémiée ?

 

Marcel Gauchet : Nous ne sommes pas dans un monde euphorique. Nous sommes de plus en plus riches. Techniquement, de plus en plus puissants. Mais l’avenir de l’humanité ne se résoudra pas par la généralisation de la possession d’un Iphone 8 ! Et pourtant j’ai un Iphone… mais je m’en passerais très bien. L’étrange de notre monde, c’est qu’il est habité par un malaise profond que l’on ne sait pas nommer. À la fin du XIXe siècle, période très troublée, les réponses sont claires. Pour les réactionnaires comme Maurras, c’est parce que l’on vit dans une forme politique aberrante. Pour les marxistes, c’est l’exploitation capitaliste qui appelle la révolution. Pour quelqu’un comme Péguy, c’est la corruption morale de la République. Quelle est la réponse pour notre époque ? Nous avons tous conscience que nous sommes gangrenés par ce que nous dénonçons. Nous n’avons plus la naïveté et la vigueur des hommes du siècle dernier qui pensaient qu’ils pouvaient être radicalement contre. Nous sommes tous complices. Nous n’arrivons pas à nommer ce qui est déréglé dans le monde.

 

PHILITT : Le républicanisme est-il possible dans un monde sans transcendance ?

 

Marcel Gauchet : Ce n’est plus un républicanisme. Il y a plein de gens qui se proposent de redéfinir cette République. Si République veut dire régime sans pouvoir autoritaire alors nous sommes tous républicains. Mais ce n’est pas ça le républicanisme auquel vous pensez, c’est-à-dire un régime guidé par la conscience morale des acteurs. Le républicanisme, ainsi compris, n’est plus possible dans notre monde . Mais cela va au delà de la disparition de la transcendance. Le problème vient de l’effondrement de la dimension morale des relations entre les citoyens au profit de la dimension juridique. Nous sommes dans un monde juridiquement plus exigeant. La République c’est le régime de la morale publique. Si la distinction République / démocratie a un sens, cela revient au déplacement de la morale à la loi. Je pense que c’est un énorme changement dans la manière de concevoir les relations entre les êtres.

 

PHILITT : Comment vous situez-vous sur la question anthropologique ? Êtes-vous pessimiste ou optimiste ?

 

Marcel Gauchet : L’homme est l’espèce contradictoire par excellence. Une chose et son contraire sont vrais. Le premier à l’avoir pointé dans une formule géniale est le vieux Kant : « insociable sociabilité ». Je pense que c’est très vrai. L’homme est l’espèce la plus insociable et la plus sociable. Il est capable du pire comme du meilleur. Il faut comprendre cette contradiction qui nous habite tous et à tout moment. Pourquoi sommes-nous comme ça ? Cela va au delà de la question classique du bien et du mal. Nous sommes travaillés de part en part par des pulsions complètement contradictoires. Le même homme est jouisseur et ascétique.

 

PHILITT : Comment votre pensée s’articule-t-elle avec celle de René Girard ? D’un côté, le christianisme compris comme la religion qui sort de la sacralité archaïque, fondée sur la violence (la désignation du bouc-émissaire fonde un ordre sacré) et, de l’autre, le christianisme compris comme la religion de la sortie de la religion, qui ouvre la voie au désenchantement.

 

Marcel Gauchet : Je pense que nous ne nous articulons pas. Il y a des choses qui se recoupent, il y a  des tas d’analyses intéressantes chez Girard. Mais sa vision du mécanisme universel et du désir mimétique  me laissent perplexe. Elles n’éclairent rien des choses que je cherche à comprendre et m’apparaissent assez triviales. Cette idée du bouc émissaire qu’on nous ressert quotidiennement me convainc très peu. Je rejoins néanmoins son diagnostic sur le fait que le christianisme représente une rupture par rapport à la sacralité archaïque mais j’en fais une lecture complètement différente dans le détail.

 

PHILITT : Nous arrivons aujourd’hui au bout de la logique du désenchantement. Peut-on espérer un retournement, un ré-enchantement ?

 

Marcel Gauchet : S’il faut être optimiste, je ne pense pas qu’il faille aller chercher cet optimisme du côté d’un ré-enchantement. Allons au bout du désenchantement et de l’espèce de liberté qu’il nous donne. Cet exercice de notre liberté sans pareil dans l’histoire est une des choses les plus extraordinaires que l’on puisse souhaiter.

 

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25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 06:19

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Voici le deuxième opus de la médecine psychosomatique, qui tend à prouver, au contraire de certains chercheurs, que nos émotions et nos actions façonnent l’expression de nos gênes de façon constante.

 

 A la demande de certains lecteurs, je vais d'abord vous définir le terme "ADN":

En biologie, c'est le principal constituant des chromosomes, qui sert de support à l'information génétique et à sa transmission héréditaire (Acide DésoxyriboNucléique), les chromosomes étant eux-mêmes les éléments constituants du noyau d'une cellule.

 

Si l’on sait que nos états d’âmes et nos traumatismes influent sur notre santé (comme vu précédemment), les travaux récents démontrent qu’ils vont au-delà, jusqu’à attaquer notre ADN avec des conséquences que je vais exposer ci-après :

 

Violences, mauvais traitements, névroses et troubles psychologiques laissent des traces indélébiles une fois atteint l’âge adulte. Ces expériences négatives s’inscrivent dans notre organisme au point d’affecter durablement notre comportement ou notre santé !

 

Dans un état de stress, le cortisol se libère sur ordre des centres nerveux du cerveau au travers des glandes surrénales, situées au dessus des reins. L’excès de cette hormone entraine une augmentation de la pression artérielle et du taux de sucre dans le sang. Mais ce n’est pas tout, le stress provoque un vieillissement accéléré et une dégradation de l’ADN comme s’il était rongé par l’angoisse…


 

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On remarque alors que les chromosomes issus de cette ADN modifié sont « raccourcis » au niveau des télomères. Les télomères sont des extrémités, comme des capuchons, protecteurs de l’érosion au fil des divisions cellulaires. Le vieillissement du corps humain et proportionnel à la longueur des télomères : plus ils sont courts, plus les cellules se dégradent, comme l’ADN.


L’effet est toutefois réversible, des études ont prouvé que si le niveau de stress diminue, la longueur des télomères augmente de nouveau.

 

La grande question est : comment le stress peut-il raccourcir les capuchons des chromosomes ?


Pour y répondre correctement, je vais reprendre point par point depuis le premier article les causes et conséquences d’une inadaptation psychologique :


En premier lieu, un traumatisme ou simplement une colère refoulée produisent des influx nerveux mal répartis dans l’organisme. Ces influx sont appelés « anarchiques » parce qu’ils débordent des voies naturelles et se détournent vers le système neuro-végétatif (ou système sympathique) au lieu de remonter à la conscience (cortex), qui elle, digère les événements.

 

Les différents viscères du corps (cœur, poumons, reins, intestins, etc..) se mettent alors à dysfonctionner et envoient à leurs tours des influx erronés au cerveau ainsi que des hormones non adaptées à la situation du moment. Ces hormones circulent alors en excès dans l’organisme et commencent à dégrader celui-ci.


Une fois cette étape franchie, le cercle vicieux psychosomatique est en marche ! Cercle qui ne pourra être rompu qu’avec une intervention extérieure (psychanalyse ou médication antidépressive).


De toutes les hormones, c’est le cortisol décrit ci-dessus, hormone du stress par excellence, qui serait à l’origine de la réduction de la télomérase (molécule chargée de l’entretien des télomères) par un jeu d’interaction chimique encore mal défini.


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La question des télomères étant élucidée, nous comprenons maintenant pourquoi le stress produit une accélération du vieillissement. Mais nous ne savons toujours pas pourquoi l’ADN est lui aussi rongé par nos émotions négatives ?


Dans l’article sur le fonctionnement cérébral, j’ai montré sur l’infographie que l’Hippocampe est aussi un centre nerveux de toute importance dans l’adaptation des événements. Cette zone gère, comme vu auparavant, les moments marquants de notre vie ! Et c’est elle qui entre justement en scène dans cette fameuse dégradation de l’ADN, en accord avec l'Hypothalamus et l'Amygdale.


Voici un schéma :

 

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Le phénomène biologique encore obscur se dévoile de plus en plus dans l'action de ces centres nerveux. On sait en Epigénétique (étude de l'expression des gênes d'une génération à l'autre), que l'hippocampe génère des erreurs d'étiquetage des groupes méthyles sous l'effet du stress.

 

Les groupes méthyles sont des molécules qui empêchent physiquement l'expression de certains gênes lorsque cela s'avère nécessaire, pour produire des cellules différentes selon les besoins.

 

Sur une étude faite sur des rats, on remarque que les hippocampes des bébés rats cajolés sont moins envahis par les groupes méthyles. Alors que chez les bébés rats abandonnés, ces groupes méthyles envahissent leurs hippocampes et apparaissent en noir dans les imageries médicales.


L'Hippocampe des rats délaissés bloque toute possibilité d'expression de l'ARN entrant dans la fabrication des récepteurs au cortisol (encore lui), et ces mêmes récepteurs sont indispensables pour répondre aux effets négatifs produits par le stress. Sans ces récepteurs, le bébé rat sera désarmé face aux angoisses perpétuelles qu'il ressent et souffrira de troubles de la mémoire ainsi que d'un comportement dépréssif.

 

Même à l'âge adulte, le moindre événement dans la vie du rat prendra des proportions alarmantes!   

 

Le même problème se pose chez les humains, d'où l'importance de ne pas avoir peur de se prendre en charge psychologiquement lorsque rien ne va plus, afin de limiter la production des groupes méthyles et de favoriser l'expression des gênes récepteurs...

   
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18 octobre 2014 6 18 /10 /octobre /2014 08:00

Voici le compte-rendu du livre du Dr Robert Jay Lifton, La réforme de la pensée et la psychologie du totalitarisme. Après avoir résumé l'analyse des huit points qu'il a retenus, nous nous demanderons avec l'auteur dans quelle mesure les Organisations Sectaires et la Science, participent, comme bien d'autres "nouvelles religions", d'une même tendance à s'ériger en croyances absolues et totalitaires.

  

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<< Il y a cette abjecte notion "d'épuration" dans la volonté de normaliser la pensée et la singularité >> 

 

 

Dans son ouvrage, le Dr Lifton a dégagé huit thèmes ou critères principaux permettant de déceler, d'évaluer le "totalitarisme idéologique" et sa mise en oeuvre dans des groupes, des institutions, et autres. Il ne s'agit pas de recettes de manipulation mais de symptômes permettant de juger de son existence. Bien entendu, les choses ne sont jamais aussi nettes dans la réalité. Il faut aussi garder présent à l'esprit le fait qu'il ne s'agit pas d'une théorie mais d'une tentative de classement opérée sur la base de dizaines d'heures d'entretien avec des personnes tout juste libérées de l'environnement totalitaire où elles avaient été "réformées".

 
Plus un environnement présente ces huit thèmes psychologiques, plus il ressemble au totalitarisme idéologique...

 

1. Le contrôle du milieu

 
... C'est une évidence, mais ce contrôle est plus ou moins visible : depuis l'enfermement physique - la prison - en passant par "l'Université révolutionnaire" jusqu'à, parfois, un pays entier. Ce contrôle est essentiellement celui de la communication, non seulement de chaque individu avec l'extérieur, mais aussi avec lui-même. George Orwell, en bon Occidental, imaginait le contrôle au moyen d'un appareil - un téléviseur permanent, à double sens, chacun étant enregistré en même temps qu'il recevait les émissions. Les Chinois, eux, se sont servis d'instruments humains.

 

 Si parfait que puisse être ce contrôle - matériel ou psychologique, ou les deux - il n'est jamais absolu. il peut toujours y avoir - provenant du monde extérieur ou du sujet lui-même - des informations "parasites" interférant avec les messages des manipulateurs. Pour ceux qui appliquent le système, s'il n'arrivent pas à créer un environnement contenant uniquement leur vérité, ils attribuent ces insuffisances à une application imparfaite des procédés - et aussi à la perversité totale du récalcitrant. Pour ce dernier, la conséquence ultime est son élimination physique ; mais cela même constitue pour les manipulateurs un échec personnel. Ceux-ci ont eux-mêmes été soumis à l'impact de la "vérité dernière" : appliquer aux autres le même traitement, et avec succès, est aussi le moyen de dissiper leurs propres doutes, s'il leur en reste.

 

 Pour l'individu, la principale conséquence est la rupture de l'équilibre entre le moi et le monde extérieur. Nous opérons normalement un va-et-vient constant entre l'expérience (ce qui nous vient du monde extérieur et des autres) et notre propre réflexion : c'est ainsi que nous testons la réalité de l'environnement et maintenons le sens de notre propre identité.

 

 Or, la pression du milieu totalitaire tend à détruire cette polarité, pour la remplacer par une autre : entre le "réel" (l'idéologie et le comportement du groupe auxquels chacun doit s'identifier) et le "non-réel" (tout le reste). Ce qui vient de l'extérieur est "mensonge". Ceux qui parviennent à réaliser cette identification éprouvent un sentiment exaltant d'omniscience, partagée avec le groupe (le Parti, le Peuple, le Chef...), ils "voient le monde avec les yeux de Dieu". D'autres se sentent étouffés par ceux qui les contrôlent et tenteront de leur échapper dès que le contrôle se relâchera (non sans garder des séquelles).

 

2. La "manipulation mystique"

 
Une fois réalisé le contrôle du milieu, l'étape suivante, inévitable, est la manipulation personnelle. Dirigée "d'en haut", elle a pour but de provoquer un ensemble de comportements et d'émotions déterminés, mais de façon qu'ils soient ressentis comme spontanés. Pour le manipulé, cette spontanéité dirigée par un groupe omniscient revêt une qualité quasi-mystique. "Je réagissais en fonction de ce que l'on m'avait appris". Les manipulateurs ne recherchent pas uniquement un pouvoir sur d'autres : eux aussi sont poussés par une mystique qui non seulement justifie, mais exige ces manipulations. Devenus l'instrument de leur propre mystique, ils confèrent une "aura" divine aux institutions manipulatrices - Parti, Gouvernement, Organisation, Eglise -. Ils sont les agents choisis par cette force supérieure (l'Histoire, la Science, Dieu, etc.). La réalisation de "l'impératif mystique" a le pas sur toute autre considération (y compris le bien-être humain immédiat). Toute pensée ou action mettant en question le but supérieur est considérée comme rétrograde, égoïste, mesquine. C'est cet impératif mystique qui produit les extrêmes apparemment opposés d'idéalisme et de cynisme, les actes les plus cyniques pouvant être commis pour servir le "but suprême" ("la fin sanctifie tous les moyens").

 

 Au niveau de la personne individuelle, les réponses tournent autour de la polarité de base entre confiance et défiance. On lui demande d'accepter ces manipulations sur la base de la confiance - ou de la foi - ultime : "comme un enfant dans les bras de sa mère", disait un prêtre qui avait subi la réforme en prison. Celui qui éprouve ce degré de confiance en arrive à prendre plaisir aux souffrances causées par les manipulations ; il les croit nécessaires pour l'accomplissement du "but supérieur" qu'il a fait sien. Il participe alors à la manipulation des autres.

 

 Mais une telle confiance est difficile à maintenir en permanence, et le but supérieur ne fournit pas toujours le support émotionnel suffisant, l'individu répond alors par la "psychologie du pion" : incapable d'échapper à des forces plus puissantes que lui, il cherche avant tout à s'adapter à elles. Il développe le sens de la bonne réponse, est sensible à toute sorte de signaux, apprend à anticiper les pressions de l'environnement, à se laisser porter par la vague ; ses énergies psychiques se fondent dans le courant, au lieu de se tourner contre lui-même, ce qui serait douloureux. Il cesse de se poser des questions. Il lui faut pour cela participer à la manipulation des autres, se plier aux trahisons (envers les autres et envers lui-même) exigées. Sa réaction peut aussi être un mélange des deux attitudes. Mais de toute façon, il s'est dépouillé de la capacité de s'exprimer et d'agir de façon indépendante.

 
http://www.lesobservateurs.ch/wp-content/uploads/2013/08/TotalitarismeChaplinBdVoltaire9.8.13-448x293.jpg

 
3. L'exigence de pureté

 
Dans toutes les situations de totalitarisme idéologique, le monde de l'expérience est divisé rigoureusement entre le pur et l'impur, le bien absolu et le mal absolu. Le pur et le bien : ce sont les idées, les sentiments, les actions en accord avec l'idéologie et la ligne totalitaires ; tout le reste est relégué dans le domaine de l'impur et du mal. Rien d'humain n'est à l'abri du îlot de jugements moraux ; tous les "poisons", toutes les souillures doivent être recherchés et éliminés.

 

 Le postulat sous-jacent est que cette pureté absolue (le "bon communiste" pour les Chinois...) est possible. On peut faire n'importe quoi au nom de cette pureté ; ce sera moral. En fait, cette perfection est inaccessible, la "Réforme de la pensée" fournit elle-même la preuve de ses conséquences les plus malignes : elle crée un monde étroit de culpabilité et de honte. La réforme permanente exige de chacun qu'il s'efforce d'arriver à quelque chose qui non seulement n'existe pas, mais est étranger à la condition humaine.

 Dans ce monde-là, chacun doit s'attendre à être puni. Comme on n'arrive jamais à la pureté totale, on doit s'attendre à l'humiliation et à l'exclusion. La relation avec le milieu, c'est la honte. Pis encore : la culpabilité et la honte deviennent des valeurs en soi, les formes privilégiées de la communication, l'objet de compétitions publiques. Ceux qui n'y arrivent pas entièrement peuvent feindre un certain temps ces sentiments ; mais il est beaucoup plus sûr de les ressentir vraiment.

 

 Les individus sont plus ou moins enclins à ces sentiments de culpabilité et de honte, selon leur caractère et leur éducation ; mais ce sont des tendances humaines universelles, et tout le monde est vulnérable. C'est une affaire de degré. Les totalitaristes idéologiques, s'érigeant en juges ultimes du bien et du mal en ce monde, utilisent ces tendances comme leviers émotionnels pour influencer et manipuler, l'individu intériorise des critères absolus et devient son propre juge ; mais il les projette aussi à l'extérieur : les "impuretés" proviennent d'influences extérieures. Le meilleur moyen de se débarrasser du fardeau de la culpabilité est de dénoncer continuellement ces influences. Plus on se sent coupable, plus la haine est grande. Cela conduit aux haines de masse, aux purges d'hérétiques, à des guerres saintes (politiques ou religieuses). Quand on a vécu une telle polarisation bien-mal, il est très difficile de retrouver un sens plus équilibré des complexités de la moralité humaine.

  

4. Le culte de la confession

 
Cette obsession est étroitement liée à l'exigence de pureté absolue. On en arrive à confesser des crimes imaginaires - cela, dans l'espoir d'être guéri de ses péchés. Entre les mains de totalitaristes, la confession devient un moyen d'exploiter des vulnérabilités (sentiment de culpabilité, honte) au lieu de les soulager.

 La confession est d'abord un moyen de purification personnelle. C'est aussi une sorte de reddition symbolique - et enfin le moyen de maintenir une transparence totale vis-à-vis des autres, ou au moins de l'Organisation, qui doit connaître tout le passé, les pensées, les passions de chaque individu, et spécialement ce qui est considéré comme négatif. Ce culte de la confession peut produire un sens orgiastique de l'unité entre les co-confessants, une sorte d'extase où le moi se fond dans le grand flux du "Mouvement". Pour certains, cela peut aussi satisfaire une tendance à l'auto-punition, un désir de se libérer de sentiments refoulés de culpabilité (catharsis). Chacun devient un juge pénitent. Comme dit un personnage de Camus : "Plus je m'accuse, plus j'ai le droit de vous juger" .

 
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5. La "Science sacrée"

 
Le milieu totalitaire maintient une aura sacrée autour de son dogme de base, présenté comme la vision morale ultime pour ordonner l'existence humaine. Il est interdit (ou impossible) de le mettre en question et il implique de révérer les auteurs de cette Parole et ses détenteurs actuels. Bien que cette "Science sacrée" soit du domaine de la révélation, elle transcendante (elle est supérieure) les règles ordinaires de la logique, le milieu totalitaire met une insistance exagérée à affirmer sa logique sans faille, sa précision "scientifique" absolue. Oser la critiquer, ou, pire, avoir des idées différentes, même non-dites, devient non seulement immoral et irrespectueux, mais "antiscientifique". On exploite ici la révérence qui entoure tout ce qui est "scientifique" (Surtout de nos jours, avec les techniques d'imageries de pointe et les financements alloués aux recherches en faveur des disciplines qui cautionnent le dogme scientiste contemporain).

 

 Le postulat, ici, n'est pas tellement que l'homme puisse être Dieu, mais que les idées de l'homme puissent être Dieu - qu'il y a une science absolue des idées (et donc de l'homme) - qu'elle peut être combinée avec un corps également absolu de principes moraux - la doctrine qui en résulte devant être vraie pour tous les hommes en tous les temps.

 

 Au niveau de l'individu, cette science sacrée peut offrir réconfort et sécurité, grâce à l'unification apparente entre les modes d'expérience mystique et logique. Elle fait coexister des raisonnements à forme de syllogisme (à grand renfort de "par conséquent") et des intuitions fulgurantes. L'emprise de cette "science sacrée" est si forte que l'individu qui se sent attiré par des idées qui l'ignorent ou la contredisent se sentira coupable et aura peur.

 

 Dans un environnement totalitaire, il n'y a pas de distinction entre le sacré et le profane. Une contrefaçon de science se mélange à une religion de pacotille. La pression pour obtenir la fermeture personnelle est telle qu'on préfère éviter toute connaissance, toute expérience qui pourrait mener à une expression de soi authentique et à une évolution créatrice.

   
6. Le langage codé

 
Dans le langage de l'environnement totalitaire, le cliché est roi. Les problèmes humains les plus complexes sont réduits à quelques phrases courtes, péremptoires, faciles à se rappeler et à répéter. Elles sont le commencement et la conclusion de toute "analyse idéologique". Le cliché a l'avantage de dispenser de toute discussion réelle, de l'exploration d'interprétations diverses, de toute réflexion et expression personnelles.

 Les clichés ne sont pas seulement des raccourcis, mais ils sont polarisés, avec des charges émotionnelles positives ou négatives : il y a les termes qui représentent le bien, et ceux qui représentent le mal, le diable. Le vocabulaire maoïste, par exemple, répétait les termes positifs : progrès, progressiste, libération, point de vue prolétarien, dialectique de l'histoire, etc. Les termes négatifs : capitaliste, impérialiste, bourgeois, exploitation... Ce "langage de la non-pensée", très caractéristique, est affreusement ennuyeux pour tous ceux qui ne le partagent pas. Il rend aussi très reconnaissable un membre de groupe totalitaire.

 

 Bien sûr, tout groupe possède, dans une certaine mesure, son jargon propre : famille, école, profession, etc. Certaines expressions sont des signes de reconnaissance ; mais cela n'empêche pas les membres de ces groupes (un individu peut d'ailleurs appartenir à plusieurs) d'être également à l'aise dans le langage général. Dans le groupe totalitaire, le jargon devient exclusif, il exprime les certitudes de la "science sacrée", les renforce ; les expressions-clefs déclenchent les émotions, positives ou négatives, voulues par les manipulateurs.

 

 Pour l'individu, ce langage a pour effet un rétrécissement ("constriction"), un appauvrissement, une amputation linguistique. Or, le langage et sa richesse sont la base même de l'expérience humaine, et amputer le langage, c'est supprimer des pans entiers de la capacité de penser et de sentir, même si l'individu ne s'en rend pas compte, et même s'il y prend du plaisir, car il ressent ainsi son appartenance au groupe, en dehors duquel il ne veut plus exister. C'est aussi un lien très fort avec le groupe, car le monde extérieur lui devient étranger."Les autres ne pensent pas comme nous" Il devient même étranger à lui-même, à son propre passé, à tout ce qui a fait qu'il est devenu ce qu'il est : il n'arrive même plus à se représenter son "ancienne vie" - et d'ailleurs il n'en a pas envie : il sent bien que cela pourrait constituer pour lui un danger.

 

 Cette manipulation du langage pourrait faire l'objet d'une étude spéciale, car elle est fondamentale : c'est le mur le plus apparent entre les adhérents d'une idéologie totalitaire et le reste de l'humanité. C'est d'ailleurs souvent ce qui est ressenti d'abord par "les autres" (ceux qui sont à l'extérieur du système totalitaire). Pour les Occidentaux sortant des prisons chinoises, c'était d'autant plus évident que leur "réforme" s'était faite en chinois ; mais ce l'était tout autant pour les Chinois eux-mêmes. L'un d'eux disait : "Quand on a utilisé si longtemps les mêmes modèles d'expressions... on se sent enchaîné".

 

7. La doctrine au-dessus de la personne

 
Ce langage stérile reflète aussi la subordination de l'expérience humaine aux exigences de la doctrine : l'expérience personnelle, les sentiments sont continuellement canalisés, mis dans un moule abstrait d'interprétation, les sentiments devant correspondre au catalogue officiel.

 

 Cela saute aux yeux dans la réinterprétation de l'histoire, réécrite en forme de mélodrame noir et blanc. Là aussi, il y avait les méchants : impérialistes, capitalistes, étrangers, réactionnaires féodaux à l'intérieur - et les bons -, la résistance et la libération du Peuple, le salut par la victoire du communisme. Ces réinterprétations intègrent aussi des morceaux de réalité, sans quoi elles ne seraient pas acceptées et resteraient pure mythologie. les mythes eux-mêmes utilisent et renforcent des sentiments existants, parfois sous-jacents, et qui peuvent être justifiés. Toutes les révolutions de masse refont l'histoire, en éliminant ce qui ne cadre pas avec la doctrine, ou en le réinterprétant. L'histoire des "historiens" n'est jamais entièrement objective ni innocente.

 

 Mais un historien sérieux s'efforce de faire abstraction de ses propres préférences et préjugés ; à tout le moins précisera-t-il son point de vue. Mais quand le mythe fusionne avec la "science sacrée" totalitaire, la "logique" qui en résulte peut purement et simplement éliminer et remplacer la réalité : celle de faits historiques, même récents, mais aussi celle de l'expérience individuelle.

 

 C'est ainsi que l'individu refait son passé pour complaire à ses maîtres, réinterprète toute sa vie, et celle de sa famille. Il faut que le caractère et l'identité soient remodelés, non pas en accord avec la nature et les potentialités de chacun, mais pour les couler dans le moule rigide de la doctrine. Camus dit que "les bourreaux philosophes et le terrorisme d'État... mettent au-dessus de la vie humaine une idée abstraite, même s'ils l'appellent histoire, à laquelle, soumis d'avance, ils décideront, en plein arbitraire, de soumettre aussi les autres..." .

 

 Le postulat est que la doctrine - y compris ses éléments mythiques - est plus valable, plus vraie, plus réelle que tout aspect du caractère humain réel, ou de l'expérience humaine. Et si la doctrine est contredite par les événements, on changera les événements plutôt que la doctrine - ils seront minimisés, niés, ou ignorés. De même pour des individus, qui iront jusqu'à accepter de réinterpréter leurs actes et leurs attitudes pour coïncider avec le personnage qu'ils deviennent, si jamais ils tombent en disgrâce (s'ils n'ont pas la possibilité, ou la force, de sortir du système totalitaire).

  

8. Le pouvoir absolu sur l'existence

 
L'environnement totalitaire établit une séparation absolue entre ceux qui ont le droit d'exister et ceux qui ne l'ont pas. ces derniers sont des "non-personnes", la réforme de la pensée fournit à des non-personnes le moyen d'accéder à l'existence.

 

 Ce droit souverain d'accorder ou de refuser l'existence revient à se faire Dieu : c'est ce que les Grecs appelaient hubris. Mais sous cette hubris, il y a la conviction qu'il n'existe qu'une seule voie menant à la véritable existence, un seul mode valide d'exister, les totalitaristes se sentent obligés de détruire toutes les possibilités de "fausses" existences : c'est le moyen de réaliser le grand projet de l'existence vraie, auquel ils se sont consacrés. Et on peut considérer toute la réforme de la pensée comme le moyen d'éradiquer tous ces modes d'existence réputés faux non seulement chez les non-personnes, mais aussi chez les personnes légitimes, mais qui pourraient être contaminées.

 

 Pour l'individu, c'est le conflit ultime : "être ou ne pas être", l'être ou le néant. c'est aussi l'attrait d'une expérience de conversion qui offre le seul chemin possible pour parvenir à l'existence, l'environnement totalitaire - même en l'absence de violence physique - stimule en chacun la peur de la destruction. La personne peut surmonter cette peur et trouver confirmation de son existence dans la source de toute existence qu'est l'Organisation totalitaire.

 

 L'existence dépend alors de la foi ("je crois, donc je suis"), de la soumission ("j'obéis, donc je suis") et, finalement, du sentiment de fusion totale avec le mouvement idéologique. Certes, chacun opère des compromis et combine cette dépendance avec des éléments de sa propre identité. Mais chacun se voit rappeler en permanence que la marge de manoeuvre est étroite et qu'on ne peut dévier beaucoup de l'unique voie, sous peine de se voir retirer le droit à l'existence.

  


  Les sectes et autres groupes fermés ?

    

  

Lifton n'a pas déterminé ces thèmes a priori. Il les a dégagés de ce qu'il avait appris en écoutant les sujets ayant subi la "réforme de la pensée". On pourra trouver que d'autres classements seraient possibles, ou que certains thèmes se recouvrent, au moins en partie. Le contrôle du milieu, celui du langage, donc de la communication, sont intimement liés. Tout classement est une tentative, jamais entièrement réussie, pour comprendre autant que possible l'expérience.

 

 Lifton conclut en disant que plus un environnement présente ces huit thèmes psychologiques, plus il ressemble au totalitarisme idéologique. Mais il ajoute qu'aucun milieu ne réalise parfaitement le totalitarisme. Certains environnements, plutôt modérés, peuvent en manifester certains. Et même, tel environnement qui paraît se rapprocher dangereusement du totalitarisme, si l'on se base sur ces critères, peut cependant en différer radicalement, dans la mesure où il laisse ouvertes des voies différentes.

 

Le totalitarisme expérience paroxsystique

 

Le totalitarisme lui-même peut offrir une expérience "paroxystique", qui permet de transcender tout ce qui est ordinaire, banal, de se libérer des ambivalences humaines, de pénétrer dans une sphère de vérité, de réalité, de confiance et de sincérité au-delà de tout ce qu'on a jamais connu ou imaginé. cependant cette expérience n'étant pas spontanée, mais dirigée et manipulée, et contrairement à ce qu'ont connu les grands mystiques, les grands spirituels, elle a pour effet la fermeture de l'esprit et non une plus grande réceptivité et ouverture.

 

 En l'absence d'expérience paroxystique, le totalitarisme idéologique a des conséquences encore plus négatives pour le potentiel humain : émotions destructrices, rétrécissement intellectuel et psychologique ; il prive l'homme de tout ce qui est le plus subtil, le plus imaginatif - par la fausse promesse d'éliminer les imperfections, les incertitudes et ambivalences qui aident à définir la condition humaine. C'est ce qui provoque les excès collectifs si caractéristiques du totalitarisme sous toutes ses formes. Ces excès à leur tour mobilisent des tendances extrémistes chez ceux de l'extérieur qui sont attaqués, et on entre dans un cercle vicieux.

 

 Selon Lifton, la source du totalitarisme idéologique, l'origine de ces réactions émotionnelles extrêmes ne se trouve pas dans quelque puissance maléfique extérieure, mais dans les profondeurs même de l'homme : la quête humaine du guide tout-puissant, de la force surnaturelle (parti politique, idées religieuses, grand chef, la Science...) capable d'apporter à tous les hommes la solidarité parfaite, éliminera l'angoisse de la mort et la terreur du néant. Cette quête est au coeur de toutes les mythologies, des religions, de l'histoire de toutes les nations, comme dans la vie individuelle. Le potentiel de totalitarisme est différent selon les sociétés, leur histoire, leur structure, comme chez les individus, selon leur caractère, leur devenir (famille, enfance, relations avec les autres...). Il n'est jamais entièrement absent, et on ne peut le prédire : deux personnes ne sont jamais identiques, pas plus que deux sociétés à un moment donné. Pour que le totalitarisme se produise, il faut que se conjuguent un grand nombre de facteurs qui n'étaient pas tous apparents, ni prévisibles.

 

 La "Réforme de la Pensée" a été publiée en 1961. Au cours des années, et surtout à partir du milieu des années 70, beaucoup de lecteurs y ont vu bien plus qu'une étude des méthodes maoïstes de "rééducation", et Lifton lui-même s'est rendu compte que c'était aussi, et surtout, "une exploration de ce qui est peut-être la tendance la plus dangereuse de la mentalité du 20ème siècle : la quête de systèmes de croyances absolues ou 'totalitaires'".

 

 "En vérité, cette quête a produit une véritable épidémie mondiale de fondamentalisme politique et religieux, de mouvements adhérant au pied de la lettre à des textes sacrés supposés contenir la vérité absolue pour tous les humains et se croyant investis d'un mandat pour des mesures souvent violentes ou passivement invasives contre les ennemis désignés de cette vérité, ou simplement les non-croyants. Cette épidémie inclut des versions intégristes de religions et de mouvements politiques existants, aussi bien que des formations nouvelles combinant des éléments idéologiques disparates".

 

 "Ces derniers groupes sont souvent désignés par le mot "cultes" (américain pour "sectes"), appellation qui est aujourd'hui plutôt péjorative, certains observateurs préférant les appeler "nouvelles religions". Mais je pense que nous pouvons appeler "cultes" (sectes) des groupes ayant certaines caractéristiques :

    • un chef symbolique ou charismatique qui tend de plus en plus à devenir objet d'adoration à la place des principes spirituels prônés ;
    • des éléments structurels de "réforme de la pensée" apparentés à ceux qui sont décrits dans ce volume, spécialement au chapitre 22 ;
    • une tendance à la manipulation par le sommet de la hiérarchie, avec une exploitation considérable (économique, sexuelle ou autre) des disciples de base qui apportent leur idéalisme".
  • A noter : un discours manipulatoire performatif ou lénifiant, sensé exciter ou endormir les foules dans le seul but de fournir aux auditeurs un exutoire, générateur d'émotions douces ou intenses.

Aussi bien les critiques de ces "sectes" que les dirigeants de celles-ci se sont mis à lire Lifton, les uns y découvrant une parenté entre les caractéristiques décrites et les pratiques des "sectes" - les autres pour prouver qu'il n'y avait aucun rapport.

 

 Nous laisserons à nos lecteurs le soin de décider s'ils retrouvent dans les diverses organisations "sectaires" ou "totalitaires", que leur façade soit religieuse ou autre, des méthodes et pratiques comme celles qui décrit le livre de Lifton.

 
Source : BULLES du 1er trimestre 1994

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Published by Cabinet.psy70-Luxeuil.fr - dans Dossier Miviludes-groupes sectaires
12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 11:33
Des actions non démocratiques... à l'illégalité

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"Les lobbies sont partout. Insidieusement, ils gèrent votre façon de vivre, de consommer, de penser... Ils sont vos croyances, vos modes de vies, à travers vos élus, vos représentants ou vos modèles. Vous croyez réfléchir par vous même : il n'en est rien ! Ils prêchent la bonne parole et seront les maçons de la démocratie dans laquelle vous vivrez demain ; si tant est qu'il reste encore des démocraties dans cette conjoncture économique mondialisée."
Par Thierry Brugvin est sociologue, auteur du livre, Les mouvements sociaux face au commerce éthique, Hermès/Lavoisier 2007 :
Au sein de ces différentes organisations, sous couvert d’un discours sur la ebonne gouvernance", les dirigeants libéraux privatisent les instances démocratiques en privilégiant le dialogue avec les entreprises au détriment des peuples, de leurs représentants, des ONG. Ces différents mécanismes sont mis en œuvre notamment par des pratiques de lobbying non démocratique, mais qui restent pour une large part légales. Cependant, il y a un autre champ qui lui est encore moins analysé, il s’agit de la dimension illégale des pratiques des lobbies nationaux et internationaux. Ce sont donc les différentes formes lobbying politique et économique non démocratique, inégale et aussi illégale que nous allons analyser dans cet article. Nous présenterons donc les différents types et formes d’actions des lobbies, certains réseaux les lobbies, la proximité  des lobbies d'extrême droite et des élites internationales et enfin la puissance des lobbies industriels à l’ONU.
  • Le documentaire France 5 sur le pouvoir des lobbies :

LES DIFFERENTES TYPES DE LOBBIES
 

«La polysémie de l’expression est encore renforcée par l’utilisation de termes souvent interchangeables, comme "groupes d’intérêt" [1], "lobbies", et groupes de pression» [2]. (Grossmann, 2005 : 6) [3]. Certains auteurs tel Grossman, qualifient indifféremment de lobbies, les représentants des entreprises, les syndicats patronaux, les syndicats de salariés, ou les associations. Mais nous écarterons ces dernières ainsi que les syndicats de salariés, de cette définition et nous qualifierons leurs activités de plaidoyer associatif ou syndical, car les intérêts défendus sont d’une autre nature.
 
Parmi les groupes exerçants une activité de lobbying, il faut y ajouter aussi de nombreux bureaux d’études (CEPS, EPC), de cabinets de conseils, d’agences de relations publiques ou d’affaires publiques, car certains travaillent et sont financés par les transnationales, afin d’exercer une influence sur les décisions des élus politiques.
 

Le lobbying participatif
 

Le lobbying participatif consiste à entretenir des contacts étroits avec les personnels politiques, individuellement ou dans le cadre de groupes de travail, au prétexte de les assister dans leur tâche législative ou décisionnelle. Ainsi, ils en viennent souvent à rédiger des lois, qui sont ensuite votées par les élus politiques, ce qui épargne probablement du temps et du travail à ces derniers, mais nuit à l’indépendance des pouvoirs publics. Au plan mondial la BRT – (US Business Round Table-Table ronde des hommes d’affaire américains) est un des plus puissants lobbies. Il a été crée en 1972  et compte les PDG d’environ 200 transnationales, dont 37 des 50 des plus importantes entreprises des Etats-Unis selon le classement de la revue Fortune. Au niveau européen, un des plus puissants est l’ERT (European Round Table), fondé en 1983, il était consitué de 45 « capitaine d’industries », dirigeants de transnationales européennes. Parmi les firmes représentées on comptait dans les années 80, BP, Fiat, Nestlé, Nokia, Philips, Renault, Shell, Solvay, Total, Unilever… Parmi les membres qui sont membres de l’ERT, ou qui y ont appartenu, il y a notamment : Thierry Breton (France Télecom), Antony Burgmans (Unilever),  Thierry Desmarest (TotalFinaElf), Bertrand Collomb, (Lafarge et président du Conseil des affaires pour le développement durable (WBCSD), de 2003 à 2005 et il finance l’ONG WWF à hauteur de 1 million d’Euro par an), Louis Schweitzer (Renault), Peter Sutherland (BP et ancien Dirigeant du Gatt, président d’honneur de la commission Trilatérale)… (Balanya, 2005 : 58).

Les chiffres varient mais la Commission Européenne évaluait à 3000 les lobbies en relation avec elle, en 1992, en 2003 Greenwood (2003) [4] en dénombrait autour de 1500 (mais il y intégrait les associations et les syndicats). Leurs nombres dépassent donc très largement celui des députés européens. En 2008, Bruxelles comptait à présent 15 000 lobbyistes  [5] selon Siim Kallas, le commissaire européen chargé des affaires administratives, d'audit, et de fraude. Certaines sources estiment qu’il y aurait jusqu’à 20 000 (European Agenda, 04/2008 : 17) 26.Kallas estime par ailleurs que l'activité des lobbies et des 2 600 grands groupes d'intérêt qui disposent de bureaux dans la capitale européenne draine un budget « de 60 à 90 millions d'euros » (Kallas, 2008). Or, selon l'estimation de Roberta Baskin, directrice de l'ONG Centre for Public Integrity, à Washington les groupes de pression disposent de bien plus encore, car ils chaque année, ils reçoivent quelque 2 milliards de dollars (Baskin, 2008) [6].
 

Le lobbying idéologique
 

Il s’agit de l’action des groupes de réflexions, des think tanks, telle l’institut Thomas More en France, ou la Société du Mont Pèlerin à l’étranger dont était membre Hayek et qui est a été à l’origine de l’essor du néolibéralisme. Ils ont pour but d’exercer une influence l’idéologie, pour qu’elle devienne hégémonique comme l’explique Gramsci. Fukuyama a ainsi tenté de persuader le monde que le capitalisme était la fin de l’histoire.
 
Les lobbies mixtes : privés et publics ("associations professionnelles" ou "cercles")
 
On les qualifie aussi « d’associations professionnelles » ou de « cercles », car elles réunissant des élites économiques et politiques. Au plan international il y a notamment les rencontres de Davos, les Bilderberg, la Trilatérale et au plan national par exemple, club de l’horloge, le club Vauban, le Siècle…. Ce dernier à été créé en 1944. En sein s’y rencontrent les élites médiatiques, politiques et économiques françaises, tel Alain de Pouzilhac (Havas), Serge July (Libération) ou Patrick Poivre d'Arvor (TF1). Du côté des élites économiques on trouve notamment Bébéar (ancien PDG d'AXA), Maurice Lévy (Publicis), Jean-Marie Messier (ancien membre), Louis Schweitzer (président du conseil d'administration de Renault), Ernest-Antoine Seillière (ancien président du MEDEF)· Ce « cercle », compte des élites politiques de gauche (Alain Fabius, Martine Aubry, Lionel Jospin) et de droite (François Bayrou (Modem), Jean François Copé, Rachida Dati) (La république de lettre, 01-2008) qui sont donc amenés à se rencontrer et à partager leurs idées, lors de réunions hebdomadaires à Paris. Il se crée alors une sorte de fraternité des élites, une certaine connivence idéologique et une "pensée unique" en quelque sorte.
 
Le lobbying co-gestionnaire ou la privatisation de l’intérêt général dans les pouvoirs publics
 On peut éventuellement qualifier la délégation de service public comme une forme de lobbying. En effet, c’est une perte de l’intérêt général et collusion d’intérêts,  entre le secteur privé et le publique, dans régulation déléguée aux acteurs privés par les pouvoirs publics (secteurs des industries d’armement, aérospatiales, de la gestion de l’eau, de l’électricité…).
 

Le plaidoyer associatif : Bingos, Gongos et associations civiques
 

On devrait peut être plutôt qualifier le lobbying associatif de plaidoyer associatif, pour le distinguer de celui des entreprises. On peut distinguer trois grandes formes d’associations exerçant une activité de plaidoyer :
a) les BINGOS : ce sont les Bizness No Governemental’s Organizations, organisations à vocation économique mais pas lucratif (MEDEF, UNICE…
b) les GONGOS : ce sont les GOvernemental’s No Governemental’s Organizations, organisations vivant en grande partie des subventions publiques. À ce titre, elles sont plus ou moins indépendantes.
c) les associations citoyennes (ou civiques) : elles doivent avoir un intérêt public et général vers les plus défavorisés ; être à but non lucratif ; ne pas représenter des acteurs économiques ou étatiques; être indépendantes économiquement vis à vis de ceux qu’elle entend réguler, contrôler et surtout. Mais le critère qui leur donne le plus de légitimité pour représenter l’intérêt général et qui est le plus objectif pour les différencier des deux autres types d’associations est le nombre de leurs adhérents.
 
Certaines associations (ONG) de dimension internationale (OXFAM, le CICR, le WWF, Greenpeace) disposent des capacités financières pour rémunérer des lobbyistes à titre permanent ou à temps partiel pour intervenir dans les instituions internationales afin défendre leurs revendications.
 

LES DIFFERENTES FORMES DE LOBBYING
 

Les relations de proximité entre les acteurs économiques avec les gouvernements
 

Les élites économiques rencontrent souvent les élites politiques. Durant ces rencontres, ils parlent autant de politique que d’affaires, c’est donc des moments propices pour communiquer leurs idées politiques. En plus de leur image forte liée à leur puissance économique, ces dirigeants pèsent directement sur les décisions des dirigeants politiques, car en échange de leurs prêts, ou investissement, ils sont en situation de les assortir de conditions politiques (plus de libéralisme: moins d’impôts, de réglementations...). Lorsque le milliardaire Waleed Bin Tatal a rencontré Jacques Chirac en 2005, il a fait un don de 100 millions de $ au musée du Louvre, pour développer les arts islamiques (M6, 2005) [7].
 

Le  pouvoir des propriétaires des grandes banques vis-à-vis des élus politiques
 

Les banques et les propriétaires des grandes banques (Rockefeller, Rothschild, Morgan...) représentent un des pivots du pouvoir mondial. D’une part parce que ces propriétaires disposent de sommes énormes : Le magazine Forbes décomptait 1125 milliardaires en 2008. (Kroll, 2008) [8]. Ceci leur permet d'acheter potentiellement absolument, tout ce qui peut servir leur objectif de puissance: entreprises, médias, biens divers. Mais de plus, ils ont la capacité de corrompre les dirigeants politiques, qui sont susceptibles de se laissent soudoyer.
 

Exploiter grâce à la menace des dirigeants politiques
 

Il existe plusieurs formes de menaces exercées par les dirigeants d'entreprises privés pour obtenir des lois servant leurs intérêts. Il y a notamment la menace de retrait des capitaux investis dans les entreprises ou dans les marchés financiers nationaux. Certains dirigeants d'entreprise influents, expriment parfois, leurs désaccords catastrophés : nous allons tous faire faillite ou perdre des marchés, cela va créer du chômage… Ce qui influe grandement sur les élus craignant de ne pas être réélus par leurs électeurs déçus.
 
Il y a ensuite les menaces de délocalisation, de lock out (même si on le fait relativement peu dans la pratique). Parfois la menace de délocalisation est utilisée aussi par les dirigeants politiques qui savent que les délocalisations vers les PED ne représentent qu’une danger mineur, proportionnellement à la hausse de la productivité, ou aux importations européennes (Wood, 1998) [9].
 

Le soutien des Etats aux intérêts des grands capitalistes
 

L’Etat sert les intérêts des ETN, notamment pour des raisons d’indépendance énergétique nationale. M. Dominique Perreau, directeur des affaires économiques et financières au ministère des Affaires étrangères a déclaré que généralement "le ministre des Affaires étrangères use de son influence pour défendre les projets des compagnies françaises car l'Etat doit veiller à la sécurité des approvisionnements en pétrole et gaz naturel" (Aubert, 1999).
A l'ouverture, le 27 août, de la XVIe conférence des ambassadeurs de France, le président Nicolas Sarkozy a nettement réorienté l'aide au développement "pour soutenir en priorité le secteur privé » affirme-t-il (Glaser, 2008). Comment souvent avec N. Sarkosy, il affirme tout haut et de manière décomplexée ce qui se passait autrefois dans l’ombre. A cette même conférence
.
Son secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet, (qui est aussi un ancien dirigeant d'une entreprise de presse) lui emboîte le pas, il « n'attend plus que le feu vert du Conseil d'Etat pour devenir le vrai patron de l'Agence française de développement (AFD), la tirelire de la politique africaine. Il a d'entrée de jeu déclaré qu'il n'avait pas peur d'être confondu avec le secrétaire d'Etat au commerce extérieur (…). Alain Joyandet a en outre proposé aux dirigeants d'entreprise de les informer en amont des projets qui seront financés par l'aide française. Ils seront également associés à un nouveau "comité des engagements" et - à condition qu'ils ne viennent pas danser au "bal des pleureuses", selon l'expression du ministre -, ils bénéficieront d'un soutien politique (…) » (Glaser, 2008) [10].
 
Les présidents de la république jouent aussi le rôle de VIP pour les grandes transnationales de leur pays. Chirac était accompagné de plusieurs PDG, lors de son voyage en Chine, en octobre 2006. Nicolas Sarkozy fit de même et a ramené pour  20 milliards d'euros de contrats pour  les entreprises françaises, lors de son voyage en Chine en 2007(Les Echos, 26:/11/2007) [11].
 
Une large partie du soutien de la cellule africaine de l'Elysée, vis à vis des dictateurs, des guerres, des déploiements de l'armée française, etc. vise à protéger les intérêts des entreprises françaises.
 
Les gouvernements et les ministères sont parfois doublés par des officines parallèles. C'est le cas du réseau Foccart, travaillant pour Elf, qui dirigeait en sous main tout la politique africaine de la France. Le soutien de l’Etat aux transnationales renforce leur capacité d’exploitation légale et illégale. La cellule africaine de l’Elysée, le Ministère des Affaires Etrangères, de l’identité nationale et de la coopération... qui devraient normalement fonctionner dans la légalité ne respectent pas toujours l’Etat de droit. Par exemple, les observateurs du ministère de la coopération qui ont cautionné les élections truquées au Tchad en mai 2006 (Survie, 2005) [12].
 

S’allier les services d’un élu grâce  aux commissions et rétro-commissions
 

Les commissions sont illégales lorsqu'elles ne sont pas déclarées et que par conséquent elles échappent aux services des impôts des pays concernés. Les commissions et rétro-commissions sont aussi illégales lorsqu'elles rémunèrent un élu ou un administrateur des pouvoirs publics, afin de biaiser un appel d'offre. Cela peut permettre de formuler l'appel d'offre en le l’orientant pour privilégier un candidat, pour obtenir un contrat, au détriment d'autres concurrents ou de l'intérêt des pouvoirs publics de sa nation. A travers ce mécanisme l'acheteur, les intermédiaires et le vendeur s'enrichissent au détriment des pouvoirs publics et des populations, qui paient le coût de la surfacturation.
 
Loik Le Floch Prigent, affirme lui-même dans un livre intitulé “Affaires Elf, affaires d’Etat” (2001), faisant le bilan de son procès, que “l’activité industrielle classique s’accompagne nécessairement de mécanismes qui permettent le financement d’opérations opaques (...). Au sein du groupe (Elf) qui fait deux cents milliards de francs de chiffre d’affaires par an, le volume de ces opérations (occultes) varie de trois cents à huit cents millions de francs). (...) Elf dépensait notamment ces fonds pour obtenir “des permis de forage” dans les pays ou la société n’était pas encore implantée.
 
L’ensemble de ces commissions versées aux officiels du pays, via des intermédiaires, était d’un certaine façon le prolongement de la politique étrangère de la France, notamment dans les pays africains et c’est la raison pour laquelle le président d’Elf en informait la présidence de la république (française), ainsi que les ministres des Finances et du Budget” (Prigent,  55-56) [13]. “Disons que le président d’Elf est à la fois le président d’une société pétrolière et ministre bis de la Coopération. Et c’est justement parce ce que cette société avait un objet politique et diplomatique en Afrique qu’elle a de tout temps financé les services secrets (...). Elf a servi au financement du parti gaulliste, et a même été créé pour ça...” (...). Puis ce fut le tour du parti socialiste. Certaines de ces affaires ont défrayé la chronique judiciaire (affaire Dumas, Deviers Joncourt, Sirven, Elf Thomson, avions renifleurs, affaires des frégates, etc.). (Prigent, 2001 : 54-55 et 63-64). “L’ensemble de la classe politique savait qu’Elf faisait du financement politique”. Les rétro-commissions servaient “à mettre sous influence celui qui les percevait. Au cas où... Au cas une affaire comme l’affaire Elf leur péterait à la figure. Si tout le monde se sert du gâteau, plus personne ne plus rien dire.” (Prigent, 2001, 66-67).
 
Dans le Figaro et le Parisien, les représentants de l’Elysée ont  réagi aux déclarations de Loik Le Floch Prigent de mai 2001,  en affirmant qu’à présent le système avait changé depuis 1995. Cela confirmait donc le fait ce système avait bel et bien existé et donc que l’Elysée en avait bien eu connaissance, sans y mettre fin. On le voit, les intérêts des Etats, siègant notamment au sein des la Banque Mondiale, sont fortement liés à ceux de leurs grandes entreprises transnationales. Car il en va des intérêts nationaux, tels qu’ils sont envisagés par les gouvernements nationaux et les partis politiques dominants. Il s’agit d’une lutte politico-économique entre Etats via leurs entreprises, pour s’assurer entre autres, une indépendance énergétique et se disputer les parts du marché mondial. C’est pourquoi les pouvoirs publics nationaux et  organisations internationales où elles siègent, sont relativement peu regardant sur les pratiques des entreprises qu’elles subventionnent.
 
 

S’appuyer sur les transnationales pour contrôler un Etat
 

Les Etats utilisent aussi leurs entreprises (ou certaines ONG) pour asseoir leur influence. En fait, les transnationales et les Etats s’appuient souvent l’un et l’autre, dans le cadre d’un échange réciproque.
 
Elf-Total va tenter de contrôler les pays visés. Pour cela ces dirigeants vont entreprendre différentes actions illégales ou anti-démocratiques: corruption des dirigeants politiques, co-organisation de scrutins truqués, financement de polices politiques, de gardes dictatoriales... Dans le cadre la guerre froide, Elf-Total servira  au gouvernement, comme instrument pour éviter la propagation du communisme. Ainsi, des firmes françaises, telle Elf-Total chargée d’approvisionner la France en matières stratégiques, sont investies par les services secrets. De plus Elf-Total a aussi largement utilisé les services secrets et  le lobby militaire pour aboutir à ses fins (Verschave, 2003) [14].
 
Lorsque les dirigeants nationaux, tel Reagan, Bush, De Gaulle, Chirac, Mitterrand ou Sarkozy, disent parfois servir la défense de la grandeur nationale, c’est avant tout pour s'assurer à leur nation, un pouvoir d'influence dans les négociations internationales (diplomaties,  institutions internationales. La France a ainsi réussi à placer Pascal Lamy à la tête de l'OMC le 1er septembre 2005.
 
De même la promotion de la langue nationale (la francophonie) est utilisée comme un instrument hégémonique et commercial. En effet, plus une langue est parlée dans le monde, plus l’influence politique et commerciale du pays peut s’accroître.  Enfin, un des buts de la néo-colonisation est aussi de  conserver un cortège d'États clients (un réservoir de votes) permettant à la France d'occuper une position importante dans les institutions internationales, tel l’ONU.
 
 

LES RESEAUX LES LOBBIES ET LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES :

 

UN DES NOMBREUX LEVIERS DE LA GOUVERNANCE
 

Les associations professionnelles contribuant à l'élaboration des politiques internationales
 

Les associations professionnelles (lobbies) exercent une influence parfois plus puissante sur les élus, que les électeurs eux-mêmes. En effet, de par leur position sociale, “ leur capital économique, social, culturel, symbolique ", tels que les définit Bourdieu, certains de ces individus, groupes ou lignées, influencent de façon plus ou moins indirecte, une part des décisions politiques et économiques internationales. Quelques-uns sont des leaders politiques de premier plan. Mais la plupart d'entre eux sont généralement inconnus du grand public, bien qu’ils occupent des postes hauts placés dans le secteur professionnel ou politique. Parmi, ces différentes organisations ont peu citer parmi les plus connus: CFR, Trilatérale, Bilderberg, WBRound Table, Bohemian Grove, Skulls&bones... Or ces réseaux exercent une influence parfois plus puissante sur les élus que les électeurs eux-mêmes.
 
Gramsci (1975) a souligné le rôle des intellectuels dans l'hégémonie idéologique et la puissance des think thanks. Ces derniers sont des sortes de club de réflexion qui diffusent des idées. Les think thanks les plus influents, actuellement mettent la puissance de leurs idées et leurs meilleurs intellectuels au service de l’idéologie, des politiques des classes dominantes. Le sociologue français, Michel Crozier a ainsi réalisé, avec Samuel Huntington, un rapport  en 1975, pour la trilatérale (Crozier) [15] .
 
Les dirigeants de la CCI, tel Maucher, ceux de l’ERT, et, des ETN telles Nestlé, Shell ou Unilever participent régulièrement aux rencontres de Davos et du groupe Bilderberg (Balanya, 2005). C'est dans ces lieux où se forgent les idées néo-libérales au plan mondial que ces derniers se réunissent tous les ans (Gill, 1990 : 127).
 
Le groupe Bilderberg, fut créé en 1954, grâce à un cofinancement de Unilever et de la CIA.  Selon le politologue Stephen Gill, Il a pour but “d’encourager des discussions ouvertes et confidentielles (...) entre les nations de l’axe atlantique" (Gill, 1990 : 127) [16] en particulier les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest. Selon un ancien délégué du groupe, le consensus élaboré au sein de ce forum sert de base à l’évolution des politiques internationales. Bilderberg “compose la toile de fond des politiques qui sont mises en place par la suite. Ainsi, le Forum économique mondial à Davos en février, les rencontres Bilderberg et du G8 en avril-mai et la conférence annuelle du FMI et de la Banque Mondiale en septembre. Une sorte de consensus international émerge (...). Ce consensus devient la toile de fond des communiqués du G8; il inspire le FMI lorsqu’il impose le programme de réajustement à l’Indonésie, et la politique que le Président américain propose au congrès” (Armstrong, 1998) [17].
 
David Rockefeller fut le fondateur du Bilderberg, puis de la Commission Trilatérale. "Ces deux lobbies sont les véritables architectes de la mondialisation néo-libérale” selon M. R. Jennar (2005) [18]. D. Rockefeller a déclaré à Newsweek international, “quelque chose doit remplacer les gouvernements et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire” (Rockefeller, 1999). “Ce même personnage avait déclaré huit ans plus tôt devant la Commission Trilatérale: la souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est préférable au principe d’autodétermination des peuples” (Jennar, 2005 : 17). En effet, ces derniers sont considérés par certaines élites, tels les certains experts de la gouvernance européenne comme “ignorants, émotifs et versatiles, comme nous le rapporte Hermet (2003 : 16) [19]. C’est donc, pour leur éviter de commettre des erreurs nuisant à l'intérêt du peuple lui même, que les élites proposent d’ériger la gouvernance, par les seuls experts et les élites économiques et politiques.
 
La vision de Nietzsche illustre bien celles de certaines élites, tel Rockefeller. Pour Nietzsche, la démocratie est un fléau pour l'humanité, car elle inaugure le pouvoir de la masse, du peuple ignorant (Nietzsche, 1976). Spencer, un contemporain de Darwin, considérait que la loi du plus fort était une loi naturelle, qui devait s'appliquer aux sociétés humaines. Ne favoriser que les élites est préférable pour le développement de l'humanité, car c'est le sens de l'évolution naturelle, la sélection naturelle du plus fort sur le plus faible. Par conséquent,  l'aide sociale, les services sociaux, l'école publique, sont nuisibles à l'humanité, car ils viennent gaspiller des ressources nécessaires pour développer les qualités des élites (Spencer, 1889). [20]
 
Romano Prodi figure notamment parmi ces élites. En 2006, il dirige  l’Italie, or il a été auparavant membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Avec Pascal Lamy, actuel directeur de l’OMC et autrefois représentant de l’UE à l’OMC, ils ont à participer aux réunions du groupe Bilderberg en 2001 et 2003.
 
 

Passage régulier d’un statut de représentant d’un intérêt particulier à celui de défenseur de l’intérêt général
 

Tous les ans, les représentants de BP, Exxon, Shell, Unilever se rendent à la réunion annuelle du groupe Bilderberg (Balanya : 2005 :292). En 1997, son comité de direction était notamment composé  de Peter Sutherland (ex-directeur du Gatt), du PDG de BP, d’Henry Kissinger, de James Wolfensohn (ex-directeur de la Banque Mondiale), d’Etienne Davigon...
 
Ce dernier illustre l'omniprésence de ces réseaux privés et de ces élites non-élues dans l'élaboration des politiques internationales par les pouvoirs publics. Il présidait le Groupe Bilderberg en 1999 et était membre du comité directeur en 1997 (Balanya, 2005 : 293-292). Il a été membre de l’ERT (European Roundtable) et  commissaire européen à l’Industrie de 1977 à 1994 (Balanya, 2005 : 68).  Ce passage régulier d’un statut de représentant d’un intérêt particulier à celui de défenseur de l’intérêt général n’est pas véritablement compatible, puisque leurs intérêts sont généralement contradictoires.
 
Quant à la Commission Trilatérale, elle a été créée en 1973, par les membres du groupe Bilderberg. Selon Stephen Gill, elle a été conçue comme une structure plus formelle et efficace que le groupe Bilderberg visant à propager les mêmes idées néo-libérales, c’est à dire celles du “Consensus de Washington” (Gill, 1990). David Korten ajoute que David Rockfeller fut aussi le principal instigateur de la commission Trilatérale, dont il tient la présidence durant les années 80. A la même époque, il présidait le Conseil pour les relations extérieures (Concil Foreign Relations (CFR)) qui regroupe des dirigeants d’entreprise des Etats Unis qui “contrôle plus de la moitié des richesses du pays” (Korten, 1995) [21].
 
Parmi les dirigeants les plus connus figurent  Jimmy Carter, Bill Clinton, Georges Bush, Alan Greespan, Paolo Fresco (Fiat), Daniel Jansen (Solvay), Bjorn Svedberg (Ericsson), Etienne Davignon [22]. Selon Stephen Gill, les membres de la Commission Trilatérale cherchent aussi à y déterminer les politiques économiques qui seront adoptées aux niveaux nationaux et internationaux par les dirigeants politiques. Or, les entreprises à vocation nationale et les organisations de travailleurs y sont sous représentées (Gill, 1990). Précisons cependant, que le pouvoir des réseaux et des lobbies, n’est pas si important que certains voudraient le penser. S’ils disparaissaient, cela n’aurait qu’un impact relatif, dans la mesure, ou il ne sont qu’un aspect, parmi une bonne dizaine d’autres formes de gouvernance non démocratique.
 

La puissance des réseaux contre la démocratie ?
           

Après sa victoire aux élections présidentielles, Nicolas Sarkosy invite au Fouquet's, un palace parisien, les membres les plus proches de son réseau. On y trouvait notamment: B. Arnault, Bolloré, Dassault, Decaux, Bouygues (Parain d'un de ses fils), Desseigne (Barrière), Bernheim (Generali), Desmarais (Power Corporation), Kron (Alsthom), Frère (Suez), Proglio (Véolia)... (Chemin, 2005) [23]. De même au mariage de la fille de Bernard Arnaud, le 22 septembre 2005j, le magasine Paris Match, rapporte que 6 ministres en exercice étaient présents. Michel  et Monique Pinçon, dans leur livre sur les grandes fortunes, montre que la richesse ne repose pas seulement sur l'argent mais sur des réseaux sociaux et un capital de privilèges socioculturels transmis par des dynasties familiales (2006). Cet aspect dynastique n'est pas sans rappeler les pratiques de la noblesse et de la royauté. Les privilèges officiels de l'aristocratie ont disparu pour la plupart (excepté pour certaines familles royales), mais cette pratique dynastique se perpétue, au plan social, économique et souvent même sur le plan du sang (mariage entre nobles).

Parallèlement aux réseaux politiques, on trouve des réseaux économiques. Par exemple dans les relations entre la France et l’Afrique, les réseaux les plus influents sont ceux d’Elf-Total, Bolloré-Rivaud, Bouygues, Castel… Les réseaux religieux et ésotériques ont aussi leur place. Il y a notamment les groupes catholiques, le Vatican, l’Opus Dei, la Loge P2…
 
Le réseau francs-maçons, en France et dans le monde, contribue parfois à limiter l'impartialité des juges. Le magistrat, Eric de Montgolfier, a dénoncé certains agissements, puis en janvier 2004, le magistrat Bernard Bacou décide de saisir lui-même le conseil supérieur de la magistrature au sujet de doyen des juges d’instruction du tribunal de Nice, en l’accusant d’impartialité et de solidarité criminelle entre des prévenus et lui-même. En effet, ce juge était membre des francs-maçons et jugeait une affaire dans laquelle l'accusé était lui même membre des francs-maçons. Or un des premiers serments de la franc-maçonnerie est le serment de solidarité (Etchegoin, 2004) [24]
 

LA PROXIMITÉ  DES RÉSEAUX D'EXTRÈME DROITE ET DES ÉLITES INTERNATIONALES
 

L'idéologie fasciste: un capitalisme totalitaire
 

Parmi les hauts dirigeants économiques et politiques mondiaux, on relève une proportion importante de personnalités favorables aux idées d'extrême droite (royaliste, fasciste, nazie...). Ces dernières convergent autour de différents points communs. L'idée centrale repose sur une vision naturaliste, d'un darwinisme social, d'un monde naturellement hiérarchisé.
 
Ce serait donc une erreur de chercher, comme le font les communistes, à égaliser les conditions des hommes. Ainsi, ils estiment que les décisions ne doivent pas être prises par le peuple (suffrage universel, démocratie parlementaire) mais qu'il faut confier le gouvernement aux seules élites politiques et économiques (les grands capitalistes), car disposant seuls des compétences nécessaires (Pannekoek, 1998).
Chez les nazis, il  a de plus l'idée d'une hiérarchie entre les races. La race blanche supérieure est élue par Dieu, pour diriger le monde. D'où la nécessité de la recherche de la pureté du sang (droit du sang) pour protéger un groupe (dynastie monarchique, race blanche, race aryenne...), que l'on retrouve dans le noblesse (le sang bleu) et la monarchie... (Hitler, 1925) [25]
 

L’influence des  réseaux d'extrême droite en France et dans le Monde
 

Des commissions parlementaires, en Italie, en Suisse et en Belgique ont mis en lumière  l'existence des réseaux Stay Behind (Gladio en Italie) crées par la CIA après la 2e guerre mondiale, afin d'exfiltrer les anciens nazis, tel Klaus Barbie, dont les compétences pouvaient leur être utiles (Erdman, 1991) [26]. Le service action des services secrets français  (le 11e Choc du Sdece) a chapeauté les  membres du réseau Stay Behind français. Ce dernier a longtemps été commandé par le général Paul Aussaresses, dépendant en fait de l'OTAN, par le biais du colonel Foccard. Parmi ces membres on retrouve François de Grossouvre (DGSE, puis conseiller de Mitterand) (Verschave,  2003, 34).

La CIA s'est aussi appuyée sur des sectes à l'idéologie d'extrême droite (temple solaire avec Joseph di Mambro, Luc Jouret (Agent secret Belge) (Deloire: 1999) [27]. Le très secret OPC (Bureau pour la coordination politique) des Etats Unis, dirigea différents réseaux dont les Stay Behind, provoqua le prise de pouvoir des juntes latino-américaines (généralement à l'idéologie d'extrême droite), utilisa les hautes instances franc-maçonnes notamment à travers la la Loge P2 (dont fit parti Silvio Berlusconi), la mafia, le Vatican  (Ganser, 2007) [28]. Michele Sindona fut le banquier en chef de la Mafia et aussi le fondé de pouvoir du pape Paul VI. Roberto Calvi prit le relais avant d'être pendu. L'exfiltration d'Europe de certains agents fascistes fut réalisée par le Saint Siège, sous la responsabilité de Mgr Giovanni Battista Montini (le futur Paul VI). Depuis sa création la CIA entretient des relations privilégiées avec le Saint siège. Après le dernier Consistoire, ce fut par le biais du Cardinal Avery Dulles, lui même fils de John F. Dulles (Verschave, 2003 : 37).
 
Les frères Dulles étant eux-mêmes cousins des Rockefeller, puis John F.Dulles fut président la Rockefeller Fondation. Il fut directeur dans les années 30 de la Colidated Slesian Steel Compagny dont l'industriel nazi Friedrich Flick possédait 66%)  (Bureau d'Etudes, 2004) [29].
 
Pour créer son réseau européen, Allen Dulles s'appuya sur la Grande Loge Suisse Alpina. Cette loge franc-maçonne élitiste, dont Jacques Chirac semble être membre (FXV, NC, 36). En France, le représentant en France de l'Opus Dei, fut Geoffroy Chodron de Courcel (l'oncle de Bernadette Chirac) (Verschave, 2003 : 47).
 

L’idéologie d'extrême droite au sein des réseaux internationaux
 

Il existe plusieurs associations professionnelles qui réunissent les élites politiques et économiques et contribuent à  dresser les grandes orientations mondiales comme le CFR, la trilatérale ou le groupe Bilderberg. Ce dernier a été lancé en 1954  par David Rockefeller et le prince Bernard des Pays Bas, qui est un ancien officier SS et un espion allemand pour le compte du département d'espionnage NW7 opérant au sein de l'entreprise IG Farben qui participait au fonctionnement d'Auschwitz (Sutton, Antony, 1980 : 182) [30].
 
Allen Dulles, qui n'hésite pas à collaborer avec d'anciens nazis, est membre de la société secrète "Skull and Bones" (le crâne et des os) dont font partie John Kerry (le candidat au présidentielle US de 2003), les Bush grand père Prescott, père et fils (même s'ils n'affichent pas officiellement ce type d'idéologie). Durant l'initiation, explique Robbins, les nouveaux adeptes "découvrent les décors du tombeau constitué d'objets et notamment d'emblèmes nazis gardés comme des reliques" (Robbins, 2005). [31]
 
Jusqu'en 1936, plus de 100 firmes américaines furent impliquées dans le financement de l'armée allemande fasciste. Il y avait notamment General Motors, Ford, Du Pont.  En France, de nombreuses entreprises telles, Schneider en France ont financé le fascisme allemand avant et pendant la guerre, ou encore l’entreprise Renault qui a été nationalisée après la guerre pour avoir collaboré avec les occupants nazis.

Les membres des Skull and Bones sont présents à la CIA et "dominent les institutions financières comme J.P Morgan, Morgan Stanley, BB Harriman, qui comptaient à une époque plus d'un tiers de membres appartenant à Skull & Bones parmi ses associés. C'est à travers ces compagnies que les Skull & Bones ont apporté leur appui financier à Adolf Hitler, car la société suivait à l'époque la doctrine nazie et aujourd’hui néo-nazie (Robbins,  2005 :15).
 

L’idéologie d'extrême droite au sein des réseaux des élites françaises
 

En France, par exemple on observe une convergence idéologique autour des idées d'extrême droite dans plusieurs organisations françaises. La proportion des partisans de l'extrême droite est  plus importante au sein de l'armée, des services secrets (la DRM (Direction des renseignements militaires), la RDPS, la DGSE). De même une large partie des mercenaires français défend des idées d'extrême droite. Cette proximité idéologique facilite le passage entre les groupuscules fascistes et ces instances. Par exemple, François de Courcelles a été un  haut gradé dans l'armée, au sein de la DGSE, puis il a travaillé pour François Mitterrand, comme garde du corps pour Madame Pinjeot (la seconde femme de François Mitterrand), puis comme responsable du DPS (le service de sécurité du Front National) et enfin comme conseiller d'un président africain (Verschave, 2000) [32]. La proximité des deux acronymes DPS et RDPS n'est pas le fruit du hasard. Les membres du DPS souhaitant ainsi montrer leur filiation au RDPS. Ainsi, on observe une continuité idéologique autour des idées de d'extrême droite au sein de l'armée, en particulier les hautes instances de l'Etat Major militaire.
 
De même le SAC (le service d'action Civique) a été créé en 1959 par Foccart et Pasqua (dont il devient le vice président en 1967) avec Etienne Léandri (Verschave, 2000, 418) et au service des intérêts de De Gaulle. Il a regroupé un large partie d'anciens collaborateurs de l'Allemagne Nazie tel Paul Touvier (Verschave, 2003 : 34). Lorsque Charles Pasqua est devenu ministre de l'intérieur  en 1992, L'influence des réseaux d'extrême droite s'est renforcée.
Jean Charles Marchiani était au bureau du RPF (présidé par Pasqua), et a conduit un temps liste du FN à Toulon (Nice Matin, 4 janvier 2000). Il est pro-algérie française, catholique de droite. Il a été aussi membre de la DGSE jusqu'en 1969, préfet, conseiller de Charles Pasqua lorsqu'il était ministre de l'intérieure (Verschave, 2000 : 429). En 2008, il demande l'amnistie présidentielle pour échapper aux sanctions pénales qu'ils doit assumer (il est notamment accusé d'avoir reçu des commissions illégales dans les ventes d'armes (Thomson, Falcone).
 
 

LA PUISSANCE DES LOBBIES INDUSTRIELS A L’ONU
 
La dépendance financière de l’OMS et de l’UNICEF vis à vis de entreprises privées
 

Nous allons voir que l’ONU et l’OMS subissent parfois de graves dérives. Or,  l’Etat français dispose d’une part non négligeable de responsabilité dans la mesure où il est représenté au sein du conseil d’administration de l’OMS et qu’il dispose du droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU. Ce dernier s’avère l’organe le plus puissant de l’ONU, mais aussi le moins démocratique.
 
Malgré ses faiblesses, l’ONU est parvenue à de grandes réussites au service des plus pauvres. Pourtant, l’ONU, du fait de son influence, est l’objet de tentative de contrôle de la part des Etats dominants et de leurs transnationales, au sein du conseil de sécurité et de chacune de ses agences.
 
Christian Joly rappelle les positions des organisations de solidarité internationale vis-à-vis de l'OMS : celles ci "continuent à voir la main des multinationales dans divers programmes de l'organisation. La collaboration de l'OMS, avec les firmes multinationales, est considérée comme une soumission aux lois du marché, au détriment de la satisfaction des besoins des populations » (Joly,:244-245) [33] Or, à la différence du financement par l’impôt, le partenariat et le mécénat des organisations internationales publiques par des intérêts privés, tel Rockefeller, portent le risque de fausser les décisions, au détriment de l’intérêt général, de l’indépendance des pouvoirs publics. Le 19 juillet 2002, l'UNICEF et la multinationale MacDonald's ont annoncé leur collaboration, dans la création de la première Journée mondiale des enfants de Mac Donald's (Balanya, 2005 : 363).
 
 

Le lobby nucléaire aux commandes de l’AIEA et de l’OMS
 

« Depuis la signature, le 28 mai 1959, de l'Accord OMS-AIEA (WHA 12-40), l'OMS paraît soumise à l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), pour ce qui concerne les risques liés à la radioactivité artificielle, notamment dans l'étude des conséquences sanitaires de l'explosion de Tchernobyl. Professionnels de la santé » (www.Independentwho, 2/12/ 2007).
 
Cet accord du 28 mai 1959 contraint l’OMS, avant toute déclaration publique portant sur les problèmes de santé liés au nucléaire, à consulter auparavant l’AIEA, afin de « régler la question d’un commun accord ». L’article III « prévoit de prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents ». L’AIEA est elle même sous l’influence de l’industrie nucléaire civile (Areva) et militaire (www.Independentwho, 22/03/2007).
 
« Pour les projets de recherche, "régler la question d'un commun accord" avec l’AIEA, conduit à censurer l’expression de l'OMS, dans le domaine des accidents nucléaires (…).
 
Ceci explique qu’en 1995, l’AIEA contestait les morts et les cancers de la thyroïde chez les enfants vivant à proximité de Tchernobyl. Sous la pression des chercheurs et des associations, à partir de 1996, les chiffres officiels commencent à évoluer.  Or, « Le Médecin chef de la Fédération de Russie signalait, en 2001, que 10% des 184.000 liquidateurs russes étaient décédés et qu'un tiers était invalide. L'Ukraine a fourni 260.000 liquidateurs. Selon le communiqué de presse de l'ambassade d'Ukraine à Paris, publié le 25 avril 2005, 94,2% d'entre eux étaient malades en 2004. « Lors des Conférences de Kiev en 2001, on apprenait que 10% de ces travailleurs sélectionnés étaient décédés (la moitié étant de jeunes militaires) et qu'un tiers était gravement invalide, leur situation se détériorant rapidement » (www.Independantwho,2007). Enfin, selon Alla Yarochinskaga il y a eu « 70 000 mineurs dont la plupart sont morts en plaçant des tuyaux de refroidissement sous la dalle du réacteur pour éviter une explosion thermonucléaire » (Yarochinskaga, 2004).
 

Les lobbies du tabac et de l’amiante mettent l’OMS sous pression
 

Parallèlement aux lobbies nucléaires, les lobbies du tabac et de l’amiante ont exercé une influence considérable sur l’OMS. Une série de procès contre les industriels du tabac s’est tenue aux Etats-Unis. Par exemple, Entre 1996 et 2003 sur 40 procès jugés, 12 procès ont été perdus par l’industrie du tabac, pour un montant de 377 millions $ d’amende, contre Philip Morris (groupe Altria) et Brown & Williamson. « Ces procès lancés aux États-Unis contre des fabricants de tabac, dans les années 1990, ont permis de découvrir des millions de documents internes et confidentiels révélant les comportements délinquants de l’industrie du tabac. Ces documents ont dévoilé les stratégies des industriels du tabac pour contrer les politiques de santé publique. Ils ont, en effet, délibérément caché qu'ils savaient depuis les années 1960 que la cigarette était nocive, que la nicotine engendrait une dépendance physique importante et qu’ils jouaient sur la teneur en nicotine des cigarettes pour en augmenter les effets » (Toxic-corp, 2007).
 
Gro Harlem Bruntland, lorsqu’elle dirigeait l’OMS en 2000, a demandé un rapport sur le rôle de l’industrie du tabac. Ce rapport, publié le 2 août 2000, accuse l’industrie du tabac d’être "active, organisée et calculatrice" de "saper son action pour la santé", de "subversion" de l’OMS. En effet, la liste des stratégies adoptées est longue. « L’industrie du tabac aurait donc tenté d'influencer les membres de l'OMS, en leur offrant des emplois et ainsi tirer avantage de leurs contacts avec l'Organisation pour influencer le contrôle du tabac par celle-ci,  faire pression sur les budgets de l'OMS consacrés à ce contrôle, infiltration, espionnage, propagande, falsification,  campagnes de dénigrement,  financements philanthropiques pour gagner les faveurs de l'OMS, (ex : campagnes de vaccination), utilisation d'autres agences de l'ONU ou de la Banque mondiale pour obtenir des informations ou faire pression sur l'OMS » (Zeltner, 2000).
 
 

Le contrôle des naissances  au FNUAP et à l’OMS, sous l’influence des lobbies
 

Selon Malthus, compte tenu du fait que « la population augmente plus vite que les subsistances, il ne faut surtout pas courir le risque d'un accroissement de la population en aidant les pauvres »  (Malthus, 1798). Galton, cousin de Charles Darwin, applique cette théorie aux hommes. Il crée, en 1883, le mot eugénique (art de bien engendrer). Selon Galton il faut intervenir pour favoriser la procréation des plus doués, c'est-à-dire de ceux qui réussissent - et, parallèlement, freiner la procréation des pauvres, c'est-à-dire de ceux qui échouent, qui ne devraient pas survivre (Galton, 1989).
 
Dès la fin du XIXème siècle, des voix s'élèvent en Angleterre pour demander la stérilisation des sujets porteurs de défauts. A cette époque, l’américaine Margaret Sanger (1879-1966) recommande la stérilisation des faibles d'esprit, des gens atteints de maladies héréditaires, sinon aux Etats-Unis et au plan international, les races autres que la race blanche, occidentale, anglo-saxonne risquent d'envahir le monde. Sanger a forgé l'expression Birth Control (contrôle des naissances) et en a largement propagé l’idée, dans un perspective féminisme, néo-malthusianiste et eugéniste. Cependant, comme Malthus et Galton, Margaret Sanger ne remet pas en question les inégalités sociales. Leur conception s’oppose donc à une politique sociale de stabilisation démographique fondée sur une répartition des richesses, permettant l’accès à l’éducation, à l’emploi pour tous et à l’émancipation des femmes.
Dès 1913, Rockefeller  finance des recherches sur le contrôle des naissances  et crée également la plus grosse organisation privée qui va s'occuper entre autres de contrôle de la population: la Rockefeller Foundation (Rockefeller, 2008).  John D. Rockefeller III  fondera « le Population Council en 1952 (Population Concil, 2008) qui influencera jusqu’à aujourd’hui les programmes démographiques de l’ONU, tel le FNUAP. Enfin l’Assemblée générale des Nations Unies a également accepté les 8,5 millions de dollars qu’offrait John D. Rockefeller Jr. à l’organisation pour qu’elle puisse acheter le terrain où elle se trouve actuellement » (ONU, 2008) : ainsi cette organisation sera installée de manière permanente aux États-Unis.
 
Sir Julian S. Huxley (1887-1975), a été vice-président de l’Eugenics Society de 1937 à 1944, puis  Premier Secrétaire Général de l’UNESCO, de 1946 à 1948 et à nouveau président de l’Eugenics Society de 1959 à 1962. Il fut d’autre part le fondateur du World Wildlife Fund (WWF) (Cavanaugh-O'keefe, 1995). Ce dernier déclara au sujet des populations les plus pauvres que « bien trop fréquemment, ils doivent être assistés par des fonds publics, et deviennent un fardeau, pour la communauté (…), des tests d’intelligence et autres ont révélé qu’ils ont un Q.I. très bas; (...) Ici encore, la stérilisation volontaire pourrait être utile » (Huxley, 1946).
 
Le Rapport Kissinger de 1974 expose la politique des Etats Unis de l’époque. Il affirme que les pays du Nord sont menacés par les pays du Sud, pauvres, mais beaucoup plus peuplés. D'où, la nécessité impérieuse de contenir, c'est-à-dire brider la croissance démographique du Sud. On observe ainsi, des similarités entre les rapports actuels du FNUAP et le rapport Kissinger, établi en 1974. Y-aurait-t-il des parentés idéologiques ou non ?
 
L’influence des lobbies industriels, à l’ONU, ne se limite pas à l’OMS ou au FNUAP. L’affaire «du programme pétrole contre nourriture » de l’ONU a éclaté, en janvier 2004. Dans son dernier rapport, le 7 septembre, la Commission d’enquête indépendante mise en place, en avril 2004, par Kofi Annan, a dénoncé une conduite «illicite, non éthique et corrompue» au sein de l'ONU et blâmé le secrétaire général Kofi Annan, lui-même, pour ses négligences et ses erreurs. «Notre mission était de chercher des fautes de gestion, dans le programme «pétrole contre nourriture» et des preuves de corruption au sein de l'ONU et par des entreprises sous contrat. «Malheureusement, nous avons trouvé les deux», a déploré son président, Paul Volcker (Rosett, 2005). « Dans un précédent rapport, en août, la Commission avait établi que le Chypriote Benon Sevan, lorsqu’il était responsable du programme «pétrole contre nourriture», avait empoché près de 150 000 dollars en pots-de-vin » (Mauriac, 2005).
 

Le global  compact de l’ONU : une privatisation de la régulation des normes sociales
 

Le Global Compact est un instrument qui contribue au développement de la bonne gouvernance néolibérale. Au cours du Forum Mondial de l’Economie de Davos, le 31 Janvier 1999, Kofi Annan, le Secrétaire Général des Nations Unies, a proposé au monde des affaires, de mettre en oeuvre le Global Compact (le pacte global). Plus de 3 700 entreprises venant de 120 pays différents, adhéraient en 2007 au Global Compact. Parmi les dix principes du Global Compact, deux  concernent les droits de l’homme, quatre sont destinés aux droits des travailleurs, trois concernent l’environnement et le dixième porte sur la lutte contre la corruption. Le Global Compact étant une forme de  code de conduite élaboré par les pouvoirs publics internationaux. Les transnationales, telle Nike, Nestlé, ou Total qui l’ont adopté s’engage volontairement à le respecter, mais il n’est prévu de dispositif de vérification, ni de sanction.
 
Cette politique de nature néo-libérale se décline sous de multiples formes. Par exemple, le “partenariat” avec les ETN se développe aussi dans le secteur de l’environnement, comme on a pu l’observer au sommet de Johannesburg, sur le développement durable, en 2002. Le choix consiste à déléguer, aux acteurs économiques privés, certaines des fonctions traditionnellement dévolues au service public (service des eaux, retraitement des déchets, production énergétique..). D’une part, cela représente une orientation de politique économique très spécifique. Mais d’autre part, cela transforme la nature même des organisations internationales publiques qui deviennent des partenaires des entreprises privées, plutôt que des autorités de régulation au service du peuple et de l’intérêt général.
 
En effet, même si elles n’appliquent pas le Global Compact, les entreprises disposent du droit de placer le logo de l’ONU, sur leurs documents publicitaires. D’après Joshua Karliner et Kenny Bruno (2000) qui travaillent pour le Transnational Ressource & Action Center, à lobbying Francisco: “Le Global Compact permet en fait à des sociétés connues pour leurs violations des droits humains et de l’environnement, de “bleuir” leur image, en se drapant dans la bannière des Nations Unies. C’est un “blue Wash” à peu de frais, car rien ne les empêchera de continuer à produire sans améliorer leur pratique, dans la mesure où il n’existe pas de système de contrôle. C’est pourquoi ces ONG estiment que soutenir ainsi certaines ETN, peut se révéler nuisible pour l’image, la crédibilité et même la légitimité de l’ONU. Les Nations Unies ont autorisé les ETN Nike et Shell notamment, à adhérer au Global Compact, alors qu’elles enfreignent régulièrement leurs propres codes de conduite et les normes sociales et environnementales.
 
Si le capitalisme économique et politique peut expliquer la situation mondiale actuelle d'inégalité extrême, le libéralisme (avec sa dérégulation) ne vient que le renforcer, en accentuant encore les tendances vers le non respect des règles de certains des élites (la corruption). Ainsi, si le  capitalisme libéral n'est pas la cause première des inégalités, il vient largement renforcer les faiblesses humaines (le besoin compulsif de pouvoir), le manque de démocratie et la tentation de la corruption et de l'illégalité à travers ses lobbies. Ces derniers agissant souvent de manière non démocratique et parfois même de manière illégale.
  
 

Notes

[1] Le « terme groupe d’intérêt » renvoie plus largement à une entité qui cherche à représenter et à promouvoir les intérêts d’un secteur spécifique de la société » (…) Un lobby est une groupe de pression, mais se différencie des autres, par le fait que généralement il réalise « deux activités complémentaires : le démarchage politique et la veille informationnelle »
 
[2] De manière générale un groupe de pression est défini comme une entité organisée qui cherche à influencer les pouvoirs publics et les processus politiques dans un sens favorable à ses intérêts, sans pour autant participer à la compétition électoral, ce qui le distingue d’un parti.
 
[3] GROSSMAN Emilio, novembre 2005, Lobbying et vie politique, Problèmes politiques et sociaux, La Documentation française, n°918.
 
[4] GREENWOOD, J. (2003), Interest representation in the European Union, Basingstoke, Palgrave, Macmillan.
 
[5] KALLAS Sim, (A6-0105/2008),  Résolution du Parlement européen du 8 mai 2008 sur le développement du cadre régissant les activités des représentants d'intérêts (lobbyistes) auprès des institutions de l'Union européenne.
 
[6]BASKIN Roberta, 27 janvier 2008, Colloque d’Alter EU Alliance pour la transparence du lobbying et l'éthique.
 
[7] M6, La vie de Waleed Bin Tatal, Zone Interdite, 4 septembre 2005.
 
[8] KROLL Luisa,  3/05/2008, The world's billonaires,  Forbes, USA.
 
[9] Wood Alan., 1998, « Les délocalisations et l’emploi », Alternatives économiques, Paris.
 
[10] GLASER Antoine, 28/08/2008,  France/Afrique la nouvelle "diplomatie business" !, La lettre du continent.
 
[11] LES ECHOS,  26/11/2007, Plus de 20 milliards d'euros de contrats entre la France et la Chine.
 
[12] SURVIE, 2005, Avril 2005 - Le choix volé des Togolais - Rapport sur un coup d'Etat électoral perpétré avec la complicité de la France et de la communauté internationale, L’harmattan, Paris, 110 p.
 
[13] LE FLOCH PRIGENT, Affaire Elf, Affaire d’Etat, Le cherche midi, 2001.
 
[14] VERSCHAVE François-Xavier, 2003,  Noir Chirac, Les arènes.
 
[15] CROZIER Michel, HUNTINGTON Samuel, WATANUKI M., The Crisis of Democratie, Report on the governability of Democracies to the Trilateral Commission, New York, University Press, 1975
 
[16] GILL Stephen, American Hegemony and the Trilateral Commission, Cambridge University, Press, 1990.
 
[17] ARMSTRONG Alan, MCCONNACHIE Alistair, “The 1998 Bilderberg Meeting”, The Social Creation, Official Journal of the Social Secretariat, juillet-août, 1998.
 
[18] JENNAR Marc Raoul, "Le gouvernement des lobbies: la gouvernance contre la démocratie", in BALANYA, 2005.
 
[19] HERMET Guy, "Un régime àa pluralisme limité? A propos de la gouvernance démocratique", Séminaire du 12/13 juin 2003 sur la Gouvernance organisé par l'UNESCO, le Colegio de Mexico et le CERI à Mexico
 
et http://www.ceri-sciences-po.org.
 
[20] SPENCER Herbert, (1889), 1907 (Trad.), Autobiographie. Naissance de l'évolutionisme libéral, Paris, PUF.
 
[21] Korten David, When Corporations Rule the World Kumarian Press, 1995.
 
[22] Pour une actualisation de le liste de membres consulter le site officiel de la trilatérale  www.trilateral.org/memb.htm
 
[23]CHEMIN Ariane, PERRIGNON Judith,  2007, La nuit du Fouq
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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 10:24

Quand nos journées, nos cabas, nos agendas et notre maison sont pleins à ras bord, il est déjà trop tard pour réagir ! Heureusement, en décryptant ce qui nous pousse à nous laisser envahir, il est encore possible de "résister".

 

 

  

Un jour, ça vous saute aux yeux, ça vous monte à la tête : l’évidence, oppressante, de ne pas pouvoir faire jouer votre libre arbitre, de ne plus savoir dire « non » vous apparaît d’un coup. Vous vous sentez pris dans une spirale infernale : travailler encore plus, gagner plus d’argent, dépenser plus pour vous détendre après votre dose quotidienne d’hyperactivité, remplir vos placards de ces nouvelles acquisitions…

 

Dans ce cercle infernal du « trop c’est trop », stress professionnel, achats et aménagement de l’espace sont toujours des champs intrinsèquement liés. Comment changer la donne ? Comment éviter de se laisser prendre par cette compulsion en trois temps ? Des spécialistes nous ont donné leurs pistes pour retrouver un peu d’air.

(Anne Laure Gannac avec la collaboration de Christophe Massin et Michel Lejoyeux, psychiatres, et de Cyrille Frémont, « home organiser ».)

 

Trop de travail !

« Je suis débordé » ; « Je ne peux pas m’empêcher de rapporter mes dossiers à la maison le week-end »… Ces plaintes, le psychiatre et spécialiste du stress au travail Christophe Massin les entend chaque jour : « Mais ce sont les mêmes qui, dès qu’ils ont une minute, se trouvent une activité. »

 

Une ambivalence qui prouve que nous sommes tous « habités par une force qui nous conduit à rechercher sans cesse “plein de…” (activités, expériences, etc.) simplement pour fuir une confrontation au réel, à soi-même, à ses doutes ». Sauf que cette fuite en avant n’est pas plus satisfaisante.

 

L’hyperactivité génère le stress, aux effets contre-productifs et douloureux. « Si l’on ne se freine pas suffisamment tôt, la décompression s’imposera d’elle-même, souvent sous la forme d’une dépression », affirme le psychiatre.

  • Les signes

Vous cumulez les migraines, les douleurs musculaires et respiratoires sans raison apparente. Vous vous sentez fatigué, mais dormez mal. Votre libido est au plus bas et vous grignotez entre les repas, car vous avez envie de sucre, d’excitants. Vous avez du mal à vous concentrer, vous oubliez des affaires urgentes à traiter, vos lapsus deviennent plus fréquents. Vous devenez plus émotif, souvent irritable.

 

De façon générale, vous avez l’impression d’agir sous la contrainte. Vous n’avez plus d’activités de loisir, vous recevez de plus en plus rarement chez vous… Autant de preuves d’une perte de contact avec vos envies et avec les « plaisirs » de la vie. Ces stress deviennent alarmants quand ils s’installent dans la durée, ne sont pas reliés à un événement particulier – échéance de remise de dossiers, discours à tenir en public… – à l’inverse du stress « positif », moteur et stimulant, toujours relié à un fait concret.

  • Les solutions

- Posez-vous physiquement.
L’objectif principal ? Se recentrer sur soi, assure Christophe Massin. « Quand nous sommes stressés, nous nous éparpillons en pensées et en gestes, ce qui ne fait qu’augmenter le stress et nous rendre inefficaces. » D’où l’intérêt d’investir physiquement son bureau : installez-vous le dos droit, les pieds bien posés sur le sol et respirez lentement. « Cela revient à décider d’être là, à l’assumer, avant de pouvoir réfléchir et agir sereinement. »

 

- Prenez du recul face à vos émotions.
Quand l’émotion prend le dessus, elle déforme et oriente notre pensée, donc notre sens des priorités. En colère, par exemple, nous privilégions tout ce qui, dans notre environnement, pourra nourrir cet état… Comment l’éviter ? « Une émotion se reconnaît à ce qu’elle donne un caractère impératif à l’action : “Il faut absolument que je fasse ceci.” » Dans ce cas, remettez cette action à votre programme du lendemain. D’ici là, l’émotion sera retombée, et d’autres priorités, rationnelles, s’imposeront.

 

- Gardez vos priorités en tête.
Sous l’effet du stress, il est fréquent d’accomplir d’abord les choses secondaires et de laisser s’accumuler celles qui sont essentielles… Interrogez-vous sur ce qui est prioritaire pour vous. L’objectif : ne plus être dans le « Il faut que je fasse ceci », générateur de nervosité et démotivant, mais dans le « Je décide que ceci est important ». « Il s’agit de reprendre les rênes de sa vie : même si les facteurs externes de stress existent, il nous faut admettre que nous sommes maîtres de notre quotidien et pas seulement ballottés par les pressions extérieures. »

 
Pour cela, rien de mieux que les listes établies à partir de quelques questions : « Qu’est-ce que je veux avoir fait avant ce soir ? Avant la fin de la semaine ?… » Sans oublier que la probabilité d’y parvenir n’est pas de 100 % !

 

- Soyez patient.
Ces efforts de « recentrage » ne peuvent se faire sans rencontrer une force de résistance : les autres qui vous sollicitent, votre corps qui s’agite d’avoir accumulé trop de tensions… Les bienfaits ne viendront que progressivement, mais plus vous en prendrez conscience, plus il vous sera facile de vous recentrer.

Reprendre contact avec soi et ses priorités garantit, à terme, plus de concentration, plus d’efficacité, moins de dispersion… donc plus de disponibilité pour sa vie extraprofessionnelle.

 

Trop d'achats !

Qui n’a jamais craqué dans une boutique pour se changer les idées après le travail ou se consoler un jour de déprime ?

 

A notre décharge, tout nous y incite : de la carte bancaire (plus facile à dégainer qu’un billet à valeur affichée) au web (qui permet d’acheter en un clic), il est de plus en plus ardu de résister à la tentation de l’achat impulsif, téléguidé par l’émotion. Au risque de sombrer dans l’excès de consommation, entraînant avec lui son lot de culpabilité, de regrets, voire de difficultés financières. Comment savoir si votre comportement d’acheteur dépasse les bornes du raisonnable ?

  • Les signes

Vous vous ennuyez si une journée vous n’achetez rien. Le shopping est d’ailleurs votre passe-temps favori, le seul à vous mettre de bonne humeur. Vous traînez régulièrement sur le Net, sur les sites d’enchères notamment. La crainte de rater « la » bonne affaire vous place en situation d’urgence : acheter avant que ce ne soit trop tard. Du coup, vous attendez beaucoup de chaque achat. « Avec cette nouvelle table, cette nouvelle robe, ma vie sera changée, les autres me regarderont différemment… » Autant de fausses croyances qui révèlent que les objets comblent un vide intérieur, ou un manque de confiance et d’estime de soi.

Conséquence, l’insatisfaction vous guette : « Finalement, ce vêtement n’est pas si bien que ça… » Une fois acquis, l’article tant convoité ne vous intéresse plus : un mal-être vous saisit, teinté de culpabilité et de regret. Il vous arrive de ne même pas utiliser ce que vous avez acquis, preuve que votre achat représentait un dérivatif, non une réponse à un besoin, « ni même un cadeau pour soi, car celui-là, nous nous précipitons pour l’ouvrir et en user », précise le psychiatre Michel Lejoyeux.

 

Vous agissez suivant le principe de plaisir, au risque de mettre votre équilibre financier en péril. Pour vous dédouaner, vous cherchez à vous justifier – « Je n’en ai pas besoin aujourd’hui, mais demain sûrement » – car vous sentez que votre geste n’est qu’émotion.

  • Les solutions

- Pensez avant d’agir.
« Essayez de distinguer les achats qui relèvent de la consommation et ceux qui relèvent de la consolation », conseille Michel Lejoyeux. En prenant quelques minutes de réflexion avant d’acheter : « Je veux ceci. Mais vais-je vraiment m’en servir ? A quand remonte la dernière fois où j’ai regretté de ne pas l’avoir ? » Des questions qui permettent de cerner l’utilité réelle de l’objet.

 

- Identifiez vos sentiments.
« Qu’est-ce que je ressens quand je passe à la caisse ? » Mettez des mots sur votre ressenti : excitation, plaisir intense ? Sentiment d’apaisement, impression d’être comblé ? Ou fierté, sentiment de force ?

 

- Cernez votre profil d’acheteur.
Ce repérage des sentiments permet, selon le psychologue Claude Boutin, de comprendre à quel type de personnalité correspond votre besoin de surconsommer :

 

1/ Si vous êtes excité par votre achat, c’est le signe d’une personnalité que le psychologue dit « sensuelle » : en quête permanente d’émotions fortes, elle est débordée par l’ennui dès qu’elle ne donne pas du piquant à sa journée.

2/ Si vous êtes apaisé, c’est que vous êtes en état d’insécurité et cherchez dans l’achat un moyen de « faire momentanément relâche des émotions désagréables ».

3/ Si votre achat vous redonne confiance en vous, c’est que vous souffrez d’un manque d’estime de soi et que vous accordez beaucoup d’importance au regard d’autrui.

 

- Trouvez des dérivatifs.
Il s’agit de mettre en place d’autres réflexes que l’achat, adaptés à votre « profil ». Vous êtes « sensuel » ? Trouvez des activités qui stimulent vos sens (peindre, cuisiner, aller voir des expos…). Vous êtes angoissé ? Cherchez une source d’apaisement, par exemple dans la pratique d’une spiritualité ou la lecture d’ouvrages philosophiques. Ou investissez-vous dans une association caritative qui vous aidera à vous ouvrir aux autres.

Enfin, si vous êtes plutôt en manque de confiance, vos efforts consisteront surtout à faire preuve de clémence envers vous-même : en prenant soin de votre corps (sport, bain, massage…), en étant davantage attentif à vos réussites, afin de trouver en vous, et non plus dans les objets achetés, les raisons de vous estimer.

 

Trop d'objets !

« Parce que ranger est laborieux et exige du temps, personne n’est à l’abri de l’encombrement chez soi », constate Cyrille Frémont, « home organiser »1, qui intervient à domicile pour aider les plus débordés à retrouver un cadre de vie plus fonctionnel. « Notre maison est le prolongement de nous-même : si l’espace y manque, si l’on en perd le contrôle, c’est notre propre bien-être qui en pâtit. » La vôtre est-elle sursaturée ?

  • Les signes

Vous commencez à chercher vos affaires : vos clefs, votre sac, votre portable… Vous ne savez d’ailleurs plus où les ranger et vous dites que c’est parce qu’il vous manque une armoire. Quant à vos placards et tiroirs, ils sont pleins à craquer. Conséquence : vous vous sentez mal chez vous. Et quand vous avez des invités, ils ne sont pas à l’aise.

  • Les solutions

- Triez.
C’est « la » clé pour maîtriser son espace : parmi vos affaires, apprenez à distinguer l’utile et à vous débarrasser de l’inutile. « Le problème, c’est que l’émotionnel s’en mêle, remarque Cyrille Frémont. Beaucoup n’arrivent pas à jeter parce qu’ils ont l’impression que ce serait se défaire d’une partie d’eux-mêmes, de leur histoire, ou du souvenir d’une personne. »
Comment s’y prendre ? Devant chaque vêtement de votre penderie ou chaque boîte d’épices de votre cuisine, interrogez-vous : « Quand l’ai-je utilisé pour la dernière fois ? » Il y a plus d’un an ? Jamais ? Exit.

 

- Travaillez sur ce que représente l’objet.
« Pourquoi est-ce que je tiens à garder cette nappe dont je ne me sers pourtant pas ? Qu’est-ce qu’elle me rappelle ? Est-ce que m’en séparer va me faire perdre un souvenir ? » Non, bien sûr. Alors… bon débarras ! Et si vous en ressentez le besoin, téléphonez à celui ou celle qui vous l’a offerte, ou que vous rattachez à ce souvenir, simplement pour lui rappeler que vous pensez à lui.

 

- Faites appel à un tiers.
Si le tri est trop douloureux voire impossible, une personne extérieure peut vous aider, en désamorçant le processus affectif qui prévaut dans votre rapport à vos objets. « C’est ce qui fait le succès des home organisers ! » fait valoir Cyrille Frémont.

 

- Donnez.
Que ce soit envers une association caritative, des amis ou des voisins, l’acte de générosité est un bon moyen de combler le sentiment de « perte », en lui donnant une valeur positive et affective.

 

- Ne remettez rien à plus tard.
Une fois le « grand » tri effectué, fixez-vous de bonnes habitudes, en commençant par celle de ranger au fur et à mesure. Par exemple, ouvrez immédiatement le courrier, jetez l’inutile, traitez les factures.

 

- Faites régulièrement le tour de vos placards.
Fixez-vous un jour dans la semaine pour en vérifier l’état. Votre lingerie déborde ? Etalez tout sur le lit et faites le tri.

 

- Rangez logiquement.
Mettez toutes les assiettes dans un placard, les bougies dans un autre, etc. « C’est le seul moyen de savoir ce que l’on a, précise Cyrille Frémont. Une bonne façon d’éviter de racheter et de s’encombrer inutilement. »

1- Sur les home organisers, vous pouvez consulter son site : http://www.homeorganiser.fr/index.php

 

 

Anne-Laure Gannac pour psychologies.com

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 08:17

Le lien entre prospérité économique et niveau de santé d'une population paraît d'une évidence absolue. Mais la crise traversée par l'Europe et le régime d'austérité adopté par certains Pays de l'Union ont généré bien plus qu'une réaction de cause à effet : Le Sud de l'Europe compte ses victimes ...

 

 

 

Le nombre de suicides progresse sans cesse : en Italie, le rapport de l'institut Public de Recherches Economiques et Sociales indique que la mort par suicide des personnes au chômage a augmenté de 40% entre 2008 et 2010. Encore plus dur, le constat de l'étude (1) menée par Michael Marmot, professeur d'épidémiologie et santé publique à l'University College de Londres qui pointe une augmentation du taux de suicide de 56% par an, contre 10,2% en 2007.

 

Tous les Pays du Sud Europe sont touchés par le même phénomène : la dépression ouvre ses portes à la consommation d'alcool et des drogues (2). Et parallèlement, la réduction de fonds pour les programmes d'échange des seringues va de même avec l'augmentation d'infections HIV (3).

 
 En Grèce, les restrictions budgétaires coupent des mesures de prévention et contrôle des maladies. C'est le cas du paludisme, qui reprend sa propagation après avoir disparu, grâce à la prophylaxie, pendant 40 ans.

 

Encore plus frappantes, les données (4) sur la mortalité des nouveau-nés indiquées par le Hellenic Statistical Authority (ELSTAT) : après 42 ans de diminution constante de la mortalité néonatale (16.03/1000 en 1966 contre 3.31/1000 en 2008), les années 2009-2010 ont enregistré un pic de 4.36/1000, ce qui corresponde à une augmentation de 32% entre 2008 et 2010.

 

A ce sujet, une étude (5) récemment publiée sur le British Medical Journal tire la sonnette d'alarme: moins de détection précoce du retard de croissance, majeure mortalité néonatale. Et depuis la crise économique, souligne le Pr Nikolaos Vlachadis, le nombre de femmes enceintes sans couverture médicale (car sans emploi) n'arrête pas d'augmenter.

 

En Italie (6), comme partout ailleurs dans le Sud de l'Europe, environ 1 million 800 000 enfants et adolescents vivent dans des familles dont les revenus sont tombés en dessous du seuil de pauvreté et plus de 700 000 d'entre eux sont en conditions de pauvreté absolue .


Les enfants des ces familles ont un risque augmenté de développer des maladies aigues, de la même manière que le pronostic sera moins bon pour ceux d'entre eux qui sont atteints d'une maladie chronique .

 

"Aujourd'hui la pauvreté doit être considérée comme l'obstacle principale à la promotion de la santé de l'enfance" affirme le Pr Mario De Curtis de l'Université La Sapienza de Rome, "Chaque pays touché par la crise économique devrait mettre cette question au centre de son action politique" (7).

 

La réduction des budgets pour le système de santé est flagrante. Et ce cri n'arrive pas des militants anti-Européistes, mais de David Stuckler, diplômé de Yale en Santé Publique, PhD à Cambridge, chercheur senior à Oxford. Dans son livre The Body Economic (8), Stuckler affirme : "Actuellement, l'austérité imposée pour satisfaire les requêtes de la Troïka conduisent le système de santé vers le désastre. La Grèce a coupé le budget de la santé de plus de 40%. Comme il a été dit par le Ministre de la Santé : Il ne s'agit pas de coups de scalpel, mais de coups de couperet."

 
Et le pire est que ces coupures n'ont pas été décidées "par des médecins ou des professionnels de santé, mais par des économistes et des dirigeants de la finance. L'objectif était simple : réduire le budget de santé de l'Etat au 6% du PIB. D'où sort ce chiffre ? C'est moins qu'en Grand Bretagne, en Allemagne et aux Etats Unis."

Comment ne pas anticiper l'impact des mesures d'austérité sur les populations ? Les médicaments, notamment ceux qui font partie de la Liste des médicaments essentiels, deviennent de moins en moins disponibles. Plusieurs pays ont réduit les salaires des professionnels de santé... qui prennent désormais la route vers les pays du Nord : "La perte de compétences médicales fait partie des nombreux problèmes qui couteront à long terme bien plus que les économies qu'ils sont censés faire" (9).

 

Et pourtant, on constate que des pays comme l'Islande, la Finlande et l'Allemagne, qui n'ont pas touché à leur système de santé ni à leur sécurité sociale, ne rencontrent pas les mêmes conséquences. Même analyse pour les Etats Unis pendant la Grande Dépression des années trente.

 
La conclusion de Stuckler est claire, quelle que soit la crise économique, les impacts négatifs sur le système de santé ne sont pas inévitables. Tout dépend de la façon dont les communautés répondent aux défis du bouleversement économique.

 

Puisque l'austérité est mauvaise pour la santé, il sera nécessaire, pour le futur, d'anticiper la diffusion épidémique des crises financières. Mais surtout, il est nécessaire de reconnaitre le lien causal entre un bon niveau de santé publique et le système de protection sociale.

 

Dans l'ancienne Rome, le Quirinal (aujourd'hui siège de la Présidence de la République), accueillait le temple de Salus, déesse de la santé et de la prospérité, personnification du bien vivre sous le profil individuel et collectif.

 

Pour que le sens de cette terrible crise économique puisse se transformer en levier d'évolution, il est nécessaire de reprendre cette logique et d'entamer une nouvelle réflexion sur la place de la santé publique comme pivot de nos sociétés.

 

Mettre la santé au centre des réflexions communes, repenser les politiques publiques en fonction de la salus des citoyens sont des obligations majeures pour nos Etats.

Seul cela nous permettra de sortir du déclin et de léguer à la postérité une société basée sur le bien commun, la protection des personnes en fragilité et l'accès de tous à la santé et à la prospérité: "salus populi suprema lex esto" (10)

 

Notes:

 
- Lire également l'article complet du journal diplomatique, ocotobre 2014 : "Quand l'austérité tue !"

 

1. De Vogli R, Marmot M, Stuckler D. Excess suicides and attempted suicides in Italy attributable to the great recession. J Epidemiol Community Health2013 doi:10.1136/jech-2012-201607
2. lien
3. ECDC 2012. Risk assessment on HIV in Greece. Technical report. Stockholm: European Centre for Disease Prevention and Control.
4. BONOVAS S & NIKOLOPOULOS G (2012). High-burden epidemics in Greece in the era of economic crisis. Early signsof a public health tragedy. J Prev Med Hyg, 53, 169-71
5. Vlachadis N ,Kornarou E. Increase in stillbirths in Greece is linked to the economic crisis BMJ 2013;346:f1061
6. lien
7. Reading R. Poverty and the health of children and adolescents. Arch Dis Child 1997; 76 (5): 463-7
8. lien

9. Helmut Brand, président du Forum Européen de Santé de Gastein
10. Cicéron "De legibus"

 

Source: http://www.huffingtonpost.fr/

 
Article de Giovanna Marsico, avocate italienne, qui vit actuellement à Paris où elle met en œuvre son engagement dans les questions de parité, d'égalité et d'accès aux droits des sujets fragilisés. Elle est responsable de www.cancercontribution.fr, plateforme collaborative dédiée au cancer et à ses impacts sur les citoyens. 

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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 10:40

La douceur est une énigme... Incluse dans un double mouvement d'accueil et de don, elle apparaît à la lisière des passages que naissance et mort signent. Parce qu'elle a ses degrés d'intensité, parce qu'elle a une force symbolique et un pouvoir de transformation sur les êtres et les choses, elle est une puissance.

 

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"En écoutant ceux qui viennent me confier leur détresse, je l'ai entendue traverser chaque expérience vécue. En méditant son rapport au monde, il apparaît que son intelligence porte la vie, la sauve et l'accroît."

 

  De nos jours la douceur nous est vendue sous sa forme frelatée de mièvrerie. L'ère du cynisme vante l'efficacité en toute chose ; les qualités doivent être opérationnelles immédiatement. L'époque, pour la méconnaître mieux, l'exalte dans l'infantile ou la niaiserie. C'est ainsi que l'on tente de venir à bout des hautes exigences de la subtilité non plus en les combattant mais en les pervertissant. Rien n'échappe à cette force de perversion, surtout pas le langage:

 

"Evaluation" pour notes, "pôle emploi" pour agence de chômage, "plan de sauvetage" pour vague de licenciements. Ces retournements de sens sont pervers. C'est vrai, on ne censure plus frontalement les gens, mais on les conduit à la faire eux-mêmes, à ériger leurs propres barrières. Dans ces conditions, plus personnes ne peut plus faire le mur. Si on vous dit: "c'est interdit de sortir, vous trouverez le moyen de vous échapper. Mais si on vous dit que sortir est dangereux pour vous et vos enfants, en vous incitant à vous protéger, vous n'allez pas sauter la barrière que vous avez construite vous-même !

 

C'est redoutable pour la liberté et l'autonomie des êtres. On a affaire à une censure qui revêt les habits de la douceur qu'elle combat...

 

La vraie douceur, elle, est une énigme. Elle est une qualité dont les registres infinis vont au-delà même du règne du vivant. La douceur suppose la reconnaissance de la vulnérabilité de ce qui est approché, touché, embrassé ; comme la caresse, elle n'est pas étrangère à l'éros ni à la pensée.

 

 

Jacques Munier préface l'idée de la douceur :

 

 

Ça peut sembler paradoxal, parler de puissance à propos de la douceur. On peut le dire autrement avec l’empereur stoïcien Marc Aurèle : « La douceur est invincible ». Car si l’on y réfléchit bien, et si l’on se reporte un instant à ses souvenirs d’enfance, on retrouvera cette force insaisissable, ce pouvoir de persuasion et d’enchantement, ce mouvement d’accueil et de don à la fois, cette langue intime qui s’adresse tout autant à l’esprit et au corps. La douceur tisse autour de l’enfant un halo de sens informulé mais pénétrant, dans une constante réciprocité qu’illustre au mieux l’image du petit endormi, qui nous renvoie nous-mêmes à cet abandon initial dont nous provenons. De cet échange muet, nous conservons à jamais la trace, celle de toutes les métamorphoses, dans les moments de fragile incertitude où nous développons nos potentialités.

 

« Si la douceur était un geste, elle serait caresse » imagine l’auteure, en rappelant les propos d’Emmanuel Levinas : « La caresse consiste à ne se saisir de rien, à solliciter ce qui s’échappe sans cesse de sa forme vers un avenir… ce qui se dérobe comme s’il n’était pas encore. » C’est ce qui fait de la douceur un lien direct entre les corps, la parole inarticulée de la sensibilité, la pointe avancée du tact. Ou encore, nous dit Anne Dufourmantelle « une activation du sensible en intelligible. Sans elle y aurait-il un passage possible entre ces ordres ? »

 

La douceur s’oppose à la passion et – je cite la psychanalyste « au jeu de miroirs narcissiques qu’elle engage ». En ce sens, et comme les Grecs l’avaient inscrit dans la langue, elle est le contraire de l’hubris, la démesure de celui qui est en proie à ses pulsions. Le terme proates signifie d’ailleurs à la fois douceur et amabilité, il fait signe d’emblée vers la question de l’ « être ensemble », le premier cercle de l’éthique et du politique. Cela dit, le véritable contraire de la douceur n’est pas la brutalité ou la violence mais plutôt la mièvrerie, qui serait une douceur sans puissance et sans relief, une contrefaçon prévient Anne Dufourmantelle, qui la pervertit en la mimant, de même que « toutes les formes de compromissions, de suavité frelatée, de bouillie sentimentale ».

 

La douceur anime une nébuleuse où gravitent mansuétude et amour indulgence et pardon, harmonie ou pitié, soin et souci de l’autre – ce que les anglo-saxons ont nommé le « care ». Et il est vrai que le soin a toujours été associé à la douceur, qui même si elle ne suffit pas à guérir, si elle ne s’autorise d’aucun pouvoir ni savoir, ajoute au soin une relation de compassion qui revient à souffrir avec l’autre, à reconnaître par là-même sa propre vulnérabilité, mais à éprouver la souffrance d’autrui en se gardant d’y céder, de manière à porter secours.

  

 

Et la puissance dans tout ça ?

 

Anne Dufourmantelle revient sur la notion aristotélicienne de puissance comme potentialité par rapport à ce qui est en acte, un passage qui implique une transformation, voire une métamorphose et on a vu que la douceur était nécessaire au processus qui peut supposer une certaine dose de violence, comme dans l’enfantement. Mais au-delà, la douceur représente une force de résistance symbolique prodigieuse, comme le montre l’exemple des saints et de leur martyre édifiant tout au long des siècles. Les mystiques rhénans qualifiaient de « suavitas » la puissance de Dieu, qu’ils désiraient retrouver jusque dans le néant. Plus près de nous s’impose la figure de Gandhi, qui a opposé au pouvoir colonial l’opiniâtre et finalement victorieuse résistance de la non-violence. On peut rappeler que l’une de ses sources d’inspiration était La désobéissance civile, le livre de Thoreau. Et Nietzsche lui-même, le penseur de la volonté de puissance, exalte dans Ecce Homo la douceur comme une redoutable force de résistance. « La douceur – ajoute l’auteure – est un rapport au temps qui trouve dans la pulsion même du présent la sensation d’un futur et d’un passé réconciliés, c’est-à-dire d’un temps non divisé ».

 

Evidemment, la douceur a aussi sa face cachée. S’abandonner à la mélancolie peut facilement en tenir lieu, que cette douceur soit réellement absente ou réellement fantasmée. « Il n’est pas toujours doux de vivre – conclut l’auteure – Mais la sensation d’exister appelle la douceur », comme dans cette image inoubliable de la Dolce Vita où Anita Ekberg s’avance tout habillée dans les bassins de la fontaine de Trevi, image – je cite « d’une vie qui invite à la douceur, mais aussi à la folie, à la liberté dansante et à la sensualité » Nomen dulce libertatis, disait Cicéron, le doux nom de la liberté.

 
http://blog.muze.fr/

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Published by Trommenschlager.f-psychanalyste.over-blog.com - dans Dossier Psychanalyse
3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 06:33

Soucieux d'un avenir solidaire, contributif et ouvert à tous - même pour les petites bourses - je vous propose de retrouver la compilation des logiciels libres indispensables pour vous constituer une logithèque efficace, complète et gratuite ! Pour les étudiants comme pour les professionnels, de nombreux programmes bien notés sont mis en avant.

 

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Des gratuits à la hauteur des payants, voici le Top des logiciels gratuits, édité par Tom's Guide, dans plus d’une quinzaine de catégories, de la bureautique aux messageries en passant par les jeux, les outils de sécurité (à ne surtout pas sous-estimer !) et tout ce qui concerne la gestion et la retouche multimédia (photo, vidéo). La majorité de ces programmes est largement à la hauteur de ce qui se fait en mode payant, au moins pour une utilisation grand public. Dès lors, pourquoi payer des licences lorsque l’on peut disposer d’un logiciel gratuit presque aussi performant ? Cette sélection concerne des logiciels fonctionnant tous sous Windows et, de manière aléatoire, sur d’autres plates-formes.

 

Les suites bureautiques :

 

- Apache OpenOffice : plus que jamais, Apache OpenOffice (anciennement OpenOffice.org), qui s’est démocratisé auprès des administrations et du grand public, est la référence en matière de suite bureautique alternative et gratuite. Cette suite libre est composée d’un traitement de texte, d’un tableur, d’un programme de présentation multimédia, d’un outil de dessin vectoriel, d’un gestionnaire de base de données et d’un programme mathématique. Le tout est entièrement gratuit et relativement intuitif à utiliser. À essayer si vous en avez assez d’Office ou si tout simplement vous n’avez pas les moyens de vous l’offrir ! 
- Apache OpenOffice

 

- IBM Lotus Symphony : une fois que vous aurez passé l’étape de l’inscription en ligne pour pouvoir installer correctement cette suite bureautique, vous risquez fort d’être rapidement séduit. Cette suite, encore en bêta, commence à se faire un nom parmi les amateurs de solutions gratuites. On y trouve pour le moment un éditeur de texte, un tableur et un logiciel de présentation (Lotus Symphony Documents, Spreadsheets et Presentation). La suite dispose d’un format ouvert de données et reste compatible avec les formats de chez Microsoft. 

- IBM Lotus Symphony

 

- LibreOffice : À la manière d’OpenOffice.org, LibreOffice est une suite bureautique libre et gratuite, concurrente de Microsoft. Elle offre ainsi un traitement de texte, un tableur et un logiciel de présentation, ainsi qu’un éditeur de formules mathématiques ou de bases de données, etc. Elle est compatible avec un certain nombre d’extensions qui permettent de la personnaliser et ainsi de l’adapter à vos besoins.

- LibreOffice

 

Les logiciels pour travailler:

 

- Foxit Reader : si vous ne souhaitez pas vous encombrer du lourd Acrobat Reader, alors optez pour Foxit, le lecteur de PDF à posséder absolument ! Ce petit logiciel vous permet de lire et d’imprimer n’importe quel document PDF, y compris les magazines disponibles sur ce format. Son mode plein écran vous permet de profiter évidemment au mieux de vos documents.
- Foxit Reader

- STDU Viewer : cette toute petite application permet de visionner n’importe quel format de fichier, sans devoir installer le moindre programme tiers. Elle propose en effet d’afficher la plupart des formats d’image (JPG, GIF, PNG, PSD, etc.), ainsi que les fichiers textuels les plus courants (TXT, PDF, XPS, Djvu etc.). Et grâce à sa prise en charge d’un très grand nombre de format, pourquoi ne pas utiliser STDU Viewer en guise de « convertisseur universel » de format ?
STDU Viewer

- EverNote : imaginez une sorte de bloc-notes géant, apte à enregistrer du texte, des images, des pages web, et de les partager avec vos collègues : c’est cela, Evernote. Grâce à cette application, vous pouvez enregistrer à tout moment vos idées ou prendre des photos et les synchroniser avec tous vos autres appareils. Totalement indispensable une fois qu’on y a goûté.
- EverNote

PDFCreator : comme son nom l’indique, PDFCreator vous permet de construire des documents PDF depuis des fichiers textes ou images. Comme il est simple et léger à charger, il serait vraiment dommage de vous en priver si vous devez régulièrement convertir des fichiers au format PDF.
- PDFCreator

 

MagicPDF : ce petit utilitaire gratuit permet de convertir des fichiers au format PDF et est compatible avec la suite Microsoft Office, OpenOffice mais aussi Internet Explorer et Firefox. Le principe de MagicPDF est d’ajouter une imprimante virtuelle sur votre PC. En l’exécutant vous pourrez alors convertir en PDF textes, images et pages Web.
- MagicPDF

 

- Adobe Reader : Adobe Reader reste un logiciel très intéressant et fonctionnel pour lire ses PDF. Cette version 10 du célèbre logiciel d’Adobe, également créateur du format PDF, prend notamment en charge les animations en Flash et Shockwave en trois dimensions. Notons qu’elle est également plus légère que les précédentes moutures du logiciel, qui s’est longtemps vu reprocher ce défaut.
- Adobe reader

 

AbiWord : voilà un traitement de texte relativement basique, dans la ligné des anciennes versions de Word et qui possède toutes les fonctions de base de ce type de programme : gestion des polices, des paragraphes, correcteur orthographique, etc. De plus, il accepte l’importation de textes aux formats RTF, HTML ou encore Doc. Si vous n’avez pas besoin d’une suite bureautique mais d’un traitement de texte léger et intuitif, choisissez AbiWord.
- AbiWord

 

- Lingoes : ce logiciel demeure l’un des coups de cœur de notre sélection ! Dictionnaire multilingue, il permet une traduction on et off line de plus de 60 langues. Tous les dictionnaires sont d’ailleurs à télécharger sur le site officiel. Sur le Web ou via n’importe quelle application, vous pouvez traduire à tout moment du texte, simplement en pointant le curseur vers un mot et en appuyant sur la touche Maj. En bonus, il vous est même possible d’écouter la prononciation de chaque mot en cliquant sur le petit interphone. Que demander de plus ?
- Lingoes

 

Rainlendar : découvrez Rainlendar, un petit calendrier personnalisable qui vient s’installer sur votre bureau. Il permet entre autre d’accéder à tous vos rendez-vous. Un simple passage du curseur sur une date suffit par exemple à afficher les détails de l’évènement. Vous avez la possibilité de programmer à l’avance les anniversaires et les dates importantes à venir, sachant que Rainlendar vous les rappellera en temps voulu.
- Rainlendar

 

Money manager Ex : découvrez ce programme destiné à gérer vos finances. Avec lui, vous allez pouvoir suivre au jour le jour vos économies et profiter de ses nombreuses facilités telles que le contrôle des transactions et des dépenses de vos comptes, vos différents virements, etc.
- Money manager Ex

 

MaxiCompte : cet utilitaire a également pour objet de vous aider à bien gérer votre argent. Là-encore vous allez pouvoir suivre au quotidien vos (nombreuses ?) fluctuations financières. Parmi ses fonctionnalités, citons bien entendu la saisie des opérations bancaires, l’organisation des recettes et dépenses, des mises en perspectives mensuelles, la programmation des prélèvements et des virements...
- MaxiCompte

 
- Calibre : Calibre vous propose de faciliter l’organisation de votre bibliothèque de livres électroniques. Il propose une mise en page très simple et intuitive, et saura se montrer efficace pour gérer les larges collections de livres numériques. Évidemment, il permet également de lire un livre électronique, ou encore convertir ceux-ci dans un nouveau format.
- Calibre
 
- Dictionary .NET : Dictionary .NET est un dictionnaire multilingue, qui a l’avantage de proposer des traductions dans plus de 65 langues. Il s’appuie notamment sur plusieurs outils en ligne, comme ceux fournis par Google. Il peut ainsi être utilisé comme dictionnaire, mais aussi comme outil de traduction pour des phrases complètes ou encore des expressions.
- Dictionnary .NET

 

Les logiciels photo:

 

Picasa : Picasa demeure plus que jamais la référence en terme de logiciel gratuits de classement et de traitement photo. Non content de vous organiser vos photos en albums simples à gérer, ce logiciel signé Google vous offre une palette de réglages automatiques (recadrage, couleurs, lumières, ombre, yeux rouges ...) et d’effets (netteté, noir et blanc, flou artistique, etc.) très simples et pratiques à utiliser. Enfin, il est possible de publier d’un clic vos albums en ligne, de les graver ou de les donner à développer. Pas de grosse modifications ces derniers temps, ce qui n’empêche pas Picasa d’être un must !
- Picasa

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Paint.Net : voilà notre coup de cœur en terme de retouche d’image. Non content d’offrir un outil léger et simple à utiliser, Paint.Net ne cesse de progresser et d’offrir des options de plus en plus pointilleuses au fil des versions. Nous pouvons légitimement parler ici d’un petit Photoshop, qui permet d’exécuter en toute quiétude toutes les opérations de maintenance et de retouche au quotidien sur vos photos. Il est particulièrement pratique à utiliser dans le cadre de recadrage ou de retouche de d’images. Attention, il nécessite l’installation préalable de Microsoft .Net Framework.
- Paint.Net

 

PhotoFiltre : voilà un logiciel de retouche d’images très complet. Il n’est pas sans rappeler lui aussi Photoshop, via son interface notamment, d’autant qu’il comprend également un assez large éventail de filtres. Bien que convivial, il demande un certains savoir-faire avant de pouvoir bien le maîtriser.
- PhotoFiltre

 

The Gimp : autant le savoir tout de suite, ce logiciel génère une grande communauté de fans. C’est en effet l’un des logiciels de retouche d’image préféré des internautes car tout simplement l’un des meilleurs logiciels libres disponibles aujourd’hui. Il est très riche en fonctionnalités, sans cesse en évolution. The Gimp est doté de scripts afin d’automatiser les tâches les plus récurrentes. Ce programme nécessite l’installation de GTK+ et n’est malheureusement pas très adapté aux débutants.
- The Gimp

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- Light Image Resizer : ce logiciel organise très simplement vos photos et vous permet de réduire leur résolution, à l’unité ou par lot. Grâce à ce logiciel, vous allez pouvoir redimensionner bien sûr, mais aussi compresser ou convertir dans un format différent toutes vos images. C’est une boîte à outils formidable pour le traitement de vos photos, a fortiori si vous en possédez des milliers. Notez enfin que Light Image Resizer s’intègre parfaitement dans l’explorateur Windows (clic droit sur vos images).
- Light Image Resizer

 

XnView : nous vous présentons là une visionneuse avancée. Ce logiciel permet aussi bien de visualiser que de convertir vos images (dans près de 50 formats différents, et par lots entiers). Il supporte également les fichiers animés, et vous pouvez bien entendu procéder à de nombreux réglages de base : découpe, ajustement de la luminosité et du contraste, application de filtres et d’effets, etc. Bonus : son mode diaporama est quant à lui très séduisant.
- XnView

 

FastStone Image Viewer : ce logiciel de visualisation et de traitement des images est à la fois simple à utiliser et particulièrement rapide. Qu’il s’agisse pour vous de retoucher une image (seule ou en lot !), de la recadrer mais aussi de la convertir, rien n’est plus facile avec FastStone Image Viewer. Comme si cela ne suffisait pas, vous pouvez aussi créer des diaporamas avec de nombreux effets de transition.
- FastStone Image Viewer

 

Irfanview : découvrez enfin ce programme très léger qui va vous permettre de gérer l’ensemble de vos fichiers multimédias. La liste des formats compatibles est interminable et vous pouvez greffer au programme de nombreux plugins pour pouvoir lire encore plus de types de fichiers. Impressionnant.
- Irfanview

 

- PhotoMosaique : voilà un logiciel original et qui va vous permettre de vous amuser avec vos photos. Comme son nom l’indique, PhotoMosaique vous permet de créer un montage à partir de vos clichés pour en faire une mosaïque interactive. Il est ainsi possible d’ajouter un effet intéressant à ses images, et ainsi de modifier ses photos à volonté avec vos propres clichés, ou en profitant de la base d’images proposée par le logiciel.
- PhotoMosaique

 

Les lecteurs multimédias:

 

- VLC : VLC est un lecteur multimédias extrêmement performant, léger et surtout compatible avec quasiment tous les formats actuels. Il intègre tous les codecs du MPEG-2 au MOV, en passant évidemment par le MPEG-4 et tous les formats audio. Il supporte également le streaming et les diffusions broadcast en ligne. Simple d’aspect au premier abord, c’est aussi sans nul doute l’un des plus complets.

 - VLC

 

Media Player Classic : ne vous fiez surtout pas à son aspect franchement vieillot car Media Player Classic est un lecteur multimédia très intéressant. Léger (c’est là sa grande force) et efficace, il est extrêmement stable pour lire tous vos fichiers multimédias, y compris les plus récents. Si vous disposez d’un système relativement ancien, n’hésitez pas à l’adopter !
- Media Player Classic

 

Media Player Classic – Home Cinema : En marge de Media Player Classic, il existe une version « Home Cinema » de l’application. Cette édition, qui connaît des mises à jour plus fréquentes, supporte pleinement l’accélération GPU (c’est la carte graphique qui décode plutôt que le processeur). Elle ne nécessite aucun ajout de codec et peut donc lire de base, tout type de fichier audio ou vidéo.
- Media Player Classic - Home Cinema

iTunes : le logiciel vedette d’Apple ne s’adresse heureusement pas aux seuls possesseurs d’un iPod ou d’un iPhone. L’interface d’iTunes est son grand point fort, surtout son fameux cover flow qui permet de faire défiler toutes vos pochettes de disques. Avec iTunes, vous pouvez gérer, organiser et personnaliser votre discothèque de manière très précise. Évidemment la synchronisation sera possible entre votre iPod et le logiciel. Avec iTunes vous pourrez également gérer vos podcasts et vos vidéos. C’est enfin la passerelle obligatoire pour accéder à l’iTunes Store et acheter facilement de la musique et des vidéos en ligne. Ca serait dommage de ne pas l’essayer.
- iTunes

 

Winamp : cela fait maintenant plus de 10 ans que Winamp fait le bonheur des internautes amateurs de musique. Lecteur audio et vidéo, il offre de nombreuses possibilités grâce à ses plugins embarqués ou à télécharger à côté. Il peut ainsi directement extraire et convertir les pistes d’un CD Audio pour ensuite les graver aux formats ACC, WMA, MP3. Winamp est également un excellent outil pour écouter les radios en ligne. Jamais à court de mises à jour, Winamp est aujourd’hui compatible avec les baladeurs MP3 Playforsure, les iPod et l’iPhone. Vous pouvez également joindre la communauté des fans de Winamp, très active. Winamp : un must qui n’a pas pris une ride.
- Winamp

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QuickTime : QuickTime est “l’autre” célèbre lecteur signé Apple. Il permet de lire du contenu audio et vidéo, qu’il s’agisse de streaming ou pas. Sa dernière modification est de taille puisqu’il est désormais possible de visionner des vidéos en plein écran ! Ne le sous-estimez pas.
- QuickTime

 

Songbird : voilà un lecteur qui retient toute notre attention, et pas seulement parce qu’il a un faux air d’iTunes. C’est tout simplement un lecteur très complet et simple d’accès pour gérer votre discothèque. De plus, vous pouvez lui adjoindre des plugins et ainsi améliorer ses fonctionnalités et son apparence. En plus de votre propre discothèque, vous avez accès via le lecteur à de nombreux blogs et par conséquent à la lecture de flux en streaming. Songbird permet enfin de synchroniser votre baladeur multimédia avec votre PC.
- Songbird

 

Foobar2000 : voici un lecteur audio méconnu du grand public mais capable de lire une multitude de formats (MP3, WAV, Ogg Vorbis, FLAC, etc.), notamment grâce à de petits plugins que vous pouvez lui greffer. L’un des nombreux intérêts de Foobar2000, c’est qu’il utilise relativement peu de ressources mémoire et que son interface est largement personnalisable.
- Foobar2000

 

Orb : ceci est un logiciel à posséder absolument si vous êtes nomade et que vous souhaitez toujours avoir à votre disposition le contenu multimédia de votre bureau. En effet, Orb permet d’accéder à vos dossiers depuis n’importe quel ordinateur pourvu que le votre soit simplement ... allumé. Photos, musique, vidéo et même télévision, vous aurez accès au contenu de votre PC depuis n’importe quel poste connecté à Internet. Étonnant, mais ça marche !
- Orb

 

- DivX Plus : Quoi de mieux que le lecteur officiel pour profiter du sacrosaint format DivX ? Comme à chaque nouvelle sortie du célèbre codec, le logiciel multimédia fourni avec est également remis à jour pour s’adapter au mieux à ses nouvelles fonctionnalités. Au menu, donc, notons la prise en charge du format H.264, mais également la compatibilité avec le format de fichiers MKV et les le format audio AAC.
- DivX Plus

 

- AIMP : AIMP est un lecteur multimédia dont le principal avantage est de proposer une très bonne qualité d’écoute. Plusieurs options permettent en effet des réglages très poussés, notamment un équaliseur proposant 18 bandes. Évidemment, d’autres fonctions plus courantes, comme un éditeur de playlist, un convertisseur de fichiers ou encore un effet de fondu entre les titres, le rende très complet.
- AIMP

- OrangeCD Player : OrangeCD Player est un lecteur multimédia qui se spécialise dans la gestion de la musique et des données concernées. Il intègre une fonction de téléchargement qui, lorsque vous écoutez un morceau, télécharge les informations relatives à l’album en question.
- OrangeCD Player

- Miam-Player : Miam-Player est un lecteur audio dont la principale caractéristique est de pouvoir être personnalisable à volonté. vous allez donc pouvoir tout changer dans l’apparence de ce logiciel, de sa couleur à la taille des objets en passant par la police de caractères. 
- Miam-Player

 

Gestion de l'audio:

 

- Audacity : voilà l’une des merveilles de notre sélection et cela fait maintenant quelques années que ce logiciel fait figure de référence. Audacity ravira en effet tous les bidouilleurs mélomanes ! Ce logiciel vous permet en effet d’éditer des fichiers audio en y appliquant par exemple des effets, mais également de découper des morceaux, de mixer plusieurs titres, etc. De plus, vous pouvez enregistrer avec Audacity des sources externes (chaîne par exemple) pourvu que vous les branchiez sur votre PC. Notez que vous pouvez exporter vos résultats aux formats WAV, AIFF, MIDI et MP3. À posséder absolument !
- Audacity
 
Free MP3 WMA Converter : ce petit programme très simple à utiliser vous permet de convertir des fichiers audio de différents formats : MP3, WAV, WMA, Ogg et AAC. Pour cela, vous devez simplement sélectionner sur votre disque dur les fichiers à convertir puis paramétrer leur format et la qualité de sortie. En quelques minutes, ce sont des dizaines de fichiers que vous pouvez ainsi convertir. Il comprend également un éditeur de tags intégré.
- Free MP3 WMA Converter
 
- MediaMonkey Free : organisez facilement vos données multimédias à l’aide de cet outil, qui prend en charge tout type de fichier audio ou vidéo. L’application est capable d’identifier automatiquement un film ou un morceau en exploitant différentes sources, comme Amazon, Freedb ou Allmusic. Elle permet de rebaptiser en conséquence une série de fichiers mal nommés, et de synchroniser vos données multimédias avec tous vos appareils (iPhone, iPad, smarthpone Android, etc.).
- Monkey Media Free

 

- TagScanner : difficile de trouver mieux aujourd’hui pour tagger votre discothèque. Programme multifonction, il vous permet de gérer vos fichiers musicaux en modifiant toutes les informations possibles et imaginables sur vos titres. Il prend ainsi parfaitement en charge les tags ID3V1 et ID3V2, Windows Media, Vorbis et MP4. Il dispose d’une interface très intuitive, où vous pouvez éditer vos musiques par lots entiers.
- TagScanner

 

The GodFather : sous ce drôle de nom se cache un autre éditeur de MP3 efficace. Il offre même la possibilité de récupérer directement les informations nécessaires sur Allmusic.com ou Freedb.org.
- The GodFather

 

IPod video converter : avis à tous les possesseurs d’iPod, ce logiciel est fait pour vous. Il vous permet de convertir toutes vos vidéos vers le format vidéo iPod, afin que vous puissiez les lire sur votre baladeur favori. Cela fonctionne pour tous les types de vidéos y compris les formats FLV (YouTube&Co), DivX et DVD.
- IPod video converter

 

- EasyTag :quoi de plus insupportable qu’une collection de fichiers musicaux nommés n’importe comment ? EasyTag vous permet d’éditer facilement et rapidement les informations de vos fichiers musicaux (MP3, AAC, OGG, etc.) et ainsi de renseigner l’auteur, l’album ou encore l’année d’un ou de plusieurs titres. L’idéal pour gérer sa collection de musique sans y passer des heures.
- EasyTag

 

- Album Art Downloader : Voici un logiciel qui viendra en aide à tous les mélomanes dans une tâche à la fois simple et fastidieuse : retrouver les pochettes de ses albums préférés. Il propose ainsi de trouver, à travers une base de données en ligne très complète, les illustrations correspondant à votre bibliothèque musicale. Un simple click sur la fonction «search» permet ensuite de faire son choix parmi plusieurs propositions.

- Album Art Downloader
 
- MP3Tag : Comme son nom l’indique, MP3Tag est un logiciel qui permet d’ajouter les informations manquantes à ses fichiers audio. Il permet ainsi d’ajouter des informations utiles comme le titre de la piste, l’artiste, le nom de l’album ou encore le numéro de la piste. Ce sont autant d’informations qui seront ensuite utilisées par les différents lecteurs et baladeurs pour afficher les informations du morceau en cours. Notons enfin que le logiciel gère évidemment les fichiers au format MP3, mais aussi AAC, Flac, OGG et WMA.
- MP3Tag

 

Gestion de la vidéo:

 

- Handbrake : Pour recompresser des fichiers vidéo, il existe des dizaines d’applications. Mais rares sont celles qui sont aussi efficaces et rapides que Handbrake. Cette application offre le moyen de traiter n’importe quel format vidéo, et d’en faire un fichier MP4 ou MKV. Grâce à  elle, vous pourrez en quelques minutes rendre une séquence compatible avec  votre smartphone, votre lecteur multimédia de salon, votre téléviseur, etc.

- Handbrake
 
VirtualDub : Voilà un autre programme référence. Avec lui, vous pouvez effectuer de nombreuses opérations simples sur vos vidéos comme les découper, les redimensionner, extraire et modifier la bande son, etc. Il est notamment capable de créer des fichiers AVI et AVI2. 

- VirtualDub
 
MakeMKV : Cet outil extrait le contenu d’un DVD ou d’un BluRay et crée un fichier MKV. L’application n’effectue aucune recompression, mais permet de sélectionner les éléments que l’on souhaite conserver : pistes de sous-titres, flux audio, chapitres, etc. De quoi gagner en sortie quelques gigaoctets. Grâce à elle, il est donc possible de mettre à l’abri les données d’un disque, tout en réduisant sa taille.

- MakeMKV
 
TubeMaster : Les fans de vidéos en ligne vont adorer cet outil simple et efficace. TubeMaster vous aide à rechercher puis à télécharger des vidéos Flash sur des sites comme YouTube, Dailymotion et autres… Parmi ses fonctionnalités, on trouve donc un moteur de recherche complet, un outil de téléchargement intégré et même un navigateur vous permettant de surfer sur la Toile. 

- TubeMaster
 
VDownloader : Ce logiciel est simple d’utilisation et extrêmement pratique puisqu’il permet lui-aussi de télécharger des vidéos à partir des sites de partage comme YouTube ou Dailymotion. Complet, VDownloader permet d’effectuer vos recherche directement depuis le logiciel pour les télécharger puis éventuellement les convertir par la suite aux formats AVI et MPEG. 

- VDownloader
 
Internet Video Converter : Tout est dans son nom. Avec ce logiciel, vous allez pouvoir convertir vos vidéos Flash dans la majorité des formats les plus usuels : Mpeg, DV, QuickTime, Windows Media, XviD, H264, iPod, Flash video, etc. Un lecteur intégré vous permet d’ailleurs de lire tous ces formats mais aussi de télécharger vos vidéos depuis plus de 50 sites comme YouTube, Dailymotion et Google Video ou bien encore d’extraire la bande sonore des vidéos. 

- Internet Video Converter
 
Any Video Converter : Nom explicite encore une fois pour ce programme qui permet de convertir la majorité de vos vidéos. En plus des formats traditionnels (MOV, MPEG, DVD, WMV, AVI, etc.), il supporte également les vidéos compatibles avec votre iPod ou votre PSP. 

- Any Video Converter

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MediaCoder : Ce logiciel sert à encoder vos fichiers, en gérant tout aussi bien l’audio que la vidéo. Son avantage est d’intégrer directement les codecs tout en restant simple d’approche. 

- MediaCoder

Subtitle Workshop : C’est le logiciel idéal pour éditer vos sous-titres. Il supporte ainsi la majorité des formats de sous-titres. Avec Subtitle Workshop vous allez pouvoir facilement créer, éditer et convertir vos sous-titres. 

- Subtitle Workshop

Mega Video Converter : Comme son nom l’indique, Mega Video Converter va vous permettre de convertir vos fichiers multimédias très simplement. Il gère un grand nombre de formats de fichiers, du MP3 à l’AVI en passant par le FLV (Flash). Très intuitif, il présente une interface proche de celle de Windows 8, et ne devrait donc pas dérouter les habitués du système.

- Mega Video Converter
 
SUPER : Comme son nom l’indique parfaitement, SUPER est un as dans son domaine. Il s’agit d’un logiciel de conversion qui supporte de très nombreux formats vidéo (y compris depuis des téléphone portables) et audio. Par le biais d’un glissé/déposé vous pourrez facilement effectuer vos extractions. L’essayer c’est l’adopter, mais s’il peut désorienter au premier abord. 

- SUPER
 
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DVDFab HD Decrypter : Tout comme MakeMKV, cette application se propose de recopier le contenu d’un DVD ou d’un Blu-Ray sur une le disque dur. Grâce à elle, il est possible de stocker ses films sur un disque dur externe ou une clé USB, et de les emmener partout (très pratique pour les vacances ou les longs voyages d’affaire). Le logiciel vous laisse choisir les éléments que vous souhaitez recopier : l’intégralité du disque, le film uniquement, une seule piste audio et vidéo, etc.

- DVDFab HD Decrypter
 
Hdbrstreamextractor (HD-DVD/Blu-ray Stream Extractor) : Un film est composé de plusieurs « flux » : audio, vidéo, sous-titres, chapitres sont généralement mixés au sein d’un même fichier. Pour les extraire afin de les retraiter, il est parfois nécessaire de s’armer d’un utilitaire comme Hdbrstreamextractor, qui compose aussi bien avec la SD (Standard Definition) qu’avec la HD (High Definition). Attention, l’application nécessite Eac3to pour fonctionner.

- Hdbrstreamextractor

 

Les messageries:

 

 - Thunderbird : Très connu et efficace. Ce logiciel de messagerie électronique est le pendant mail de Firefox. Au menu des fonctions utiles, vous trouverez un filtre contre le courrier indésirable ou encore un correcteur d’orthographe. Thunderbird demeure toujours excellent dans la détection de phishing, dans sa gestion des podcasts, les actions de réponse et de transfert pour les filtres mails et la sauvegarde automatique d’un brouillon. Ergonomique et extrêmement sûr, il serait dommage de s’en passer.
- Thunderbird

 

Windows Live Mail : le successeur d’Outlook Express est disponible sous Vista. Vous pouvez néanmoins le télécharger sur notre logithèque. D’allure classique, mais se voulant plus sûr qu’Outlook Express, Windows Live Mail propose tout un panel d’outils intéressants comme la gestion des flux RSS ou un carnet d’adresses afin de faciliter vos correspondances. Windows Live Mail est désormais intégré à Windows Live Essentials.
- Windows Live Essentials

 

Foxmail : voici l’un de nos chouchous dans la famille des clients e-mail. Ce logiciel d’origine chinoise est vraiment excellent. Il possède de nombreux atouts, à commencer par sa faculté à chiffrer et à filtrer vos messages personnels ou encore la qualité de ses modèles. Nous louons également son filtrage antispam évolué et sa compatibilité avec les principaux Webmails. Notez enfin que Foxmail peut être utilisé sur un support amovible comme une clé USB puisqu’il s’agit d’un simple exécutable.
- Foxmail

 

Reach-a-mail : ce logiciel est spécialement conçu pour les périphériques de stockage afin d’accéder facilement à votre messagerie depuis une clé USB chez un ami par exemple. Comme principal avantage, sachez qu’il ne laisse aucune trace sur le PC visité. Si vous êtes accro à vos mails, il vous le faut !
- Reach-a-Mail

 

Les messageries instantannées:

 

- Skype : On ne présente plus Skype, célèbre logiciel de discussion instantanée qui permet notamment des conversations vocales et visuelles, le tout gratuitement entre deux ordinateurs. Il est également possible de passer des appels grâce à un compte SkypeOut pour un tarif souvent avantageux.

- Skype

 

Yahoo! Messenger : Yahoo! Messenger est le principal concurrent de Windows Live Messenger. Les deux logiciels sont d’ailleurs désormais interopérables, ce qui permet d’étendre considérablement sa liste de contacts. Vous pouvez partager vos fichiers par simples glissés/déposés dans la fenêtre de votre contact. D’une manière générale, l’ergonomie de Yahoo! Messenger a été bien pensée. L’autre atout du logiciel c’est de pouvoir accueillir une multitude de plugins (Yahoo! Music, Actualités, Finances…) et de partager les services auxquels vous êtes abonné avec vos amis. Bien entendu, vous pouvez communiquer par VoIP et via webcam. Signalons que le programme est aujourd’hui intégré au service mail du portail.
- Yahoo! Messenger

 

Pidgin : anciennement connu sous le nom de GAIM, Pidgin est notre coup de cœur du moment. Léger, simple à utilisé et doté d’une interface agréable, Pidgin offre tout le confort nécessaire pour chatter en toute quiétude avec ses amis. En revanche vous ne pourrez pas communiquer par Webcam. Le logiciel est multi-protocoles, compatible avec Yahoo !, AIM, Google Talk, ICQ, etc. Il est également multiplateforme et fonctionne aussi bien sous Windows que sous Linux.
- Pidgin

 

- Miranda IM : vous allez pouvoir chatter avec tous vos contacts étant donné que le programme est compatible avec la majorité des protocoles supportés. Ce client léger (qui consomme très peu de mémoire vive) peut aussi être directement activé depuis une clé USB si vous souhaitez le transporter partout avec vous. Enfin, la possibilité de lui adjoindre des plugins le rend potentiellement très riche en fonctionnalités (gestion des flux RSS, des scripts PHP...). Miranda IM est disponible par défaut en anglais, mais une nouvelle version française du pack Miranda-FR est en chantier pour une disponibilité l’été prochain.
- Miranda IM

 

Trillian : c’est un logiciel extrêmement pratique pour tous ceux qui possèdent de multiples contacts aussi bien sous que sous Yahoo ! Messenger, AOL etc. Trillian regroupe très simplement tous vos contacts. Pour cela, veillez à bien configurer vos paramètres de comptes. Attention aussi à ne pas installer Weather Channel et Ask toolbar contre votre volonté...
- Trillian

 

- Google Talk : Google Talk est un logiciel qui vous permet de chatter avec tous les utilisateurs de Google. Bien que disposant de bien moins de fonctions que certaines solutions concurrentes, il s’avère cependant très léger et offre certaines fonctions intéressantes, comme la notification de nouveaux emails ou la conversation vocale.
- Google Talk

 

- Nimbuzz : Nimbuzz est un logiciel de messagerie instantanée dont le principe est qu’il est capable de se connecter à un très grand nombre de services, de Google Talk à ICQ en passant par AIM. Très complet, il n’est pas tout à fait simple d’utilisation, puisqu’il impose malgré tout de disposer d’un compte Nimbuzz. Cela a cependant l’avantage de vous permettre d’avoir toutes vos listes de contacts regroupées en une seule.
- Nimbuzz

 

Pour le webmaster ou blogueur:

 

- WordPress : installer WordPress sur vos serveurs, c’est un gage de qualité et de sécurité pour gérer votre blog. Grâce à cette solution, vous allez disposer d’une solution pour gérer le contenu mais aussi la mise en page de votre blog. Vous pouvez par exemple y ajouter des widgets, y greffer des thèmes, etc. Les blogueurs les plus aguerris peuvent même personnaliser entièrement leurs pages. WordPress peut être installé chez un hébergeur disposant d’un serveur web et d’une base de données MySql.
- Télécharger WordPress

 

DotClear : concurrent direct de WordPress mais rassemblant une communauté moins puissante, DotClear est une solution qui n’a toutefois pas grand chose à lui envier. Là encore vous pouvez paramétrer tous les composants de vos pages, intervenir directement sur le code, usez des fils RSS, etc. Tout comme pour WordPress, vous pouvez déterminer un administrateur et gérer les profils des auteurs du blog.
- Télécharger DotClear

 

Blender : voici un titre phare du monde Linuxien. Blender est en effet un formidable outil de création en 3D, avec à la clé des résultats carrément exceptionnels. Il offre une variété de possibilités infinies, jusqu’à la création de jeux et de films d’animation pour les plus connaisseurs. Ce logiciel est un must mais il est très difficile à appréhender pour un novice.
- Télécharger Blender

 

FileZilla : voici notre chouchou en matière d’outil gratuit pour disposer d’un client FTP fiable et performant. FileZilla vous permet d’envoyer ou bien de rapatrier des fichiers de votre ordinateur vers Internet et inversement, par simple glissé/déposé. Vous n’avez qu’à entrer vos paramètres FTP (avec identifiant et mot de passe) pour profiter de ce logiciel. Libre à vous ensuite de gérer le contenu de votre compte en ligne.
- Télécharger FileZilla

 

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KompoZer : ce programme prend la suite de l’ancien logiciel NVU. Avec KompoZer, vous pouvez créer assez facilement un site internet, sans la moindre connaissance en programmation. Comme son prédécesseur, il s’agit d’un éditeur WYSIWYG (vous obtenez ce que vous voyez à l’écran). Grâce à lui vous allez pouvoir mettre en page votre site, gérer vos menus et l’ensemble de vos fichiers multimédias, insérer des tableaux, des formulaires, le tout sans avoir à passer par un client FTP pour éditer vos pages. KompoZer est entièrement libre.
- KompoZer

- GuppY : Si vous n’avez aucune connaissance solide en création de site Web, GuppY peut vous aider à créer votre propre page simplement. Cet outil est en effet capable de générer un site complet sans avoir à faire appel à vos connaissances dans le domaine.

- GuppY
 
- WampServer : WampServer est un logiciel donc le nom signifie Windows, Apache, MySQL, PHP. Vous l’aurez compris, il va vite s’avérez très utile pour gérer votre site Web, puisqu’il propose de retrouver au même endroits tous les logiciels concernés par ces technologies, ainsi que PHPMyAdmin ou encore les moins connus SQLITEmanager et Zend Optimizer. 
- WampServer

 

Nettoyer son PC:

 

- Ccleaner : voilà l »outil de nettoyage ultime : très performant et ultrasimple à utiliser. Ccleaner est un nettoyeur sûr et puissant, scannant votre disque dur à la recherche de fichiers temporaires à effacer ou d’autres parasites. Quelques secondes suffisent pour libérer votre ordinateur de nombreux fichiers pouvant aller jusqu’à ralentir le bon fonctionnement de votre machine. À côté de cela, Ccleaner propose aussi un nettoyage tout aussi rapide et efficace (mais pas en profondeur) de votre registre Windows. Qui dit mieux ?
- Télécharger Ccleaner

 

- CheckDisk : si vous soupçonnez votre disque dur de montrer des signes de faiblesse, faites appel à cet outil. Grâce à lui, vous pouvez scanner l’intégralité de la surface d’un disque dur à la recherche de secteurs déficients. Mais CheckDisk ne s’arrête pas au disque interne : il est aussi apte à traiter avec des supports amovibles (comme une clé USB, par exemple), ou même un disque optique. L’application est disponible dans différentes langues, dont le français.
CheckDisk
 
- Wise Registry Cleaner
Si vous souhaitez simplement nettoyer la base de registre de Windows, utilisez simplement Wise Registry Cleaner. Pour éviter les ennuis, l’application se propose de sauvegarder la base avant de la modifier. Elle part ensuite à la recherche des clés inutiles, qui polluent le registre, même après une récente installation du système. Au terme de quoi, elle défragmente la base afin de gagner en rapidité et en légèreté.
Wise Registry Cleaner

 

TeamViewer_r_200x150.jpg 

 

- TeamViewer
Prenez le contrôle à distance d’une autre machine par l’intermédiaire de TeamViewer. L’application se révèle très utile pour aider un ami ou un membre de votre famille qui ne s’en sort pas avec son PC. Elle peut également servir pour transférer des fichiers, ou tout simplement pour contrôler le PC du domicile lorsque vous êtes en déplacement. Grâce à elle, il est même envisageable de travailler à plusieurs sur un même document et d’organiser des réunions en ligne, puisqu’elle tolère jusqu’à 25 participants en même temps.
- TeamViewer
 
- Revo Uninstaller
L’outil de désinstallation de Windows n’est pas toujours capable de faire face aux applications les plus récalcitrantes. Tantôt bien cachés, tantôt (volontairement ?) mal codés,  certains logiciels laissent des traces indélébiles dans le système. Pour mettre un terme à ce genre de désagrément, il existe Revo Uninstaller, qui enregistre en continu les modifications apportées au système, afin de mieux supprimer tout type d’application. il La version gratuite du logiciel, évidemment moins complète que la version payante, n’en reste pas moins très efficace.
Revo Uninstaller
 
RegSeeker : ce programme intervient en effet directement dans le registre de Windows. Effacer certaines clés sensibles pourrait ainsi déstabiliser voir endommager définitivement votre système. RegSeeker n’en demeure pas moins un outil extrêmement performant et configurable à souhait : nettoyage automatique ou par mots clés, gestion du menu Démarrer, etc. Sachez que vous pouvez aussi désinstaller des programmes depuis RegSeeker. Attention, ce logiciel est à manier avec beaucoup de précaution ! Nous vous conseillons de systématiquement enregistrer un point de restauration avant chaque modification.
- Télécharger RegSeeker

 

Glary Utilities : ce logiciel extrêmement simple d’utilisation vous permet, en un clic et plus rapidement qu’un Ccleaner, de nettoyer votre ordinateur des fichiers inutiles, des spywares et autres entrées du registre invalides, ainsi que de toutes vos traces sur Internet. Parmi ses nombreuses possibilités, citons également la possibilité d’optimiser votre mémoire, de supprimer les raccourcis qui ne sont plus fonctionnels, de gérer les programmes qui se lancent au démarrage de Windows et de désinstaller des applications. Moins complet que Ccleaner, mais d’une grande efficacité tout de même.
- Glary utilities

 

EasyCleaner : voici un nettoyeur alternatif. Comme Ccleaner, il va vous débarrasser de tous les fichiers temporaires, doublons, entrées de registre défectueuses et autres parasites. Ceci a pour objectif d’optimiser votre PC afin d’éviter les ralentissements.
- EasyCleaner

 

Disk Defrag : voici un logiciel de défragmentation gratuit. Bien sûr, vous pouvez toujours utiliser le service inclus dans Windows, mais sachez que Disk Defrag nous apparaît bien plus performant et surtout rapide. Il le remplacera aisément, notamment grâce à une interface plus conviviale.
- Disk Defrag

Recuva_r_200x150.jpg

- Recuva : très utile, ce logiciel va vous permettre de restaurer des fichiers accidentellement (sic) perdus. Recuva est à utiliser rapidement après que vous vous soyez rendu compte de votre erreur sans quoi il sera presque impossible de récupérer vos fichiers. Il recherche et restaure aussi bien les fichiers qui ont été supprimés depuis la corbeille que les images effacées par mégarde d’une carte-mémoire ou suite à un bug.
- Recuva

 

Eraser : découvrez cet outil de sécurité dédié à Windows et qui vous permet de supprimer définitivement des données sensibles de votre disque dur, tout simplement en réécrivant plusieurs fois par-dessus. Gratuit, Eraser supprime facilement n’importe quel fichier, crypté ou pas, ou dossier entier. Cela fonctionne aussi bien pour un disque dur qu’un disque externe comme une clé ou un CD/DVD-RW. Complet, il supporte aussi bien le Fat32 et le NTFS.
- Eraser
 
- SUMo : pour conserver vos logiciels à jour, il y a la manière « manuelle », qui consiste à visiter quotidiennement les sites officiels des applications concernées… Et il y a SUMo, qui se propose de faire la manipulation à votre place. L’application détecte ainsi les updates des applications que vous aurez glissé-déposé dans son interface. Au besoin, elle peut prendre en charge les versions bêta des logiciels que vous avez sélectionnés. Gain de temps assuré !
- SUMo
 
Fab’s AutoBackup : nous vous proposons de découvrir une solution pour sauvegarder et restaurer vos données personnelles. Avec Fab’s AutoBackup, vous pouvez avoir le contrôle sur les dossiers Documents Partagés et Mes Documents, le bureau Windows, les favoris et cookies d’Internet Explorer, les messages, réglages et carnet d’adresses sous Outlook Express, les fichiers d’activation de Windows et d’Office XP/2003, les signets et le cache d’Opera et de Firefox, les messages et paramètres de Mozilla Thunderbird, etc. Inutile de préciser qu’il est indispensable de le télécharger.
- Fab’s AutoBackup

 

Cobian Backup : découvrez un outil de sauvegarde gratuit et complet. Cobian Backup vous propose de sauvegarder vos fichiers et répertoires. Pour cela, il dispose d’options de sauvegarde comme la compression, le lancement de programmes avant et après le backup, etc. Un client FTP est inclus dans Cobian Backup pour vos sauvegardes à distance.
- Cobian Backup

 
- Wipe : Wipe se destine à la protection de votre vie privée, et se charge ainsi d’effacer vos traces de navigation sur Internet. Il est ainsi capable de nettoyer l’historique de votre navigateur, mais aussi de retirer les cookies, vider le cache, ou encore de supprimer les différents fichiers laissés par les sites que vous visitez.
- Wipe

- Wuala : Wuala est un logiciel dédié à la sauvegarde de vos données. Il vous propose ains un espace de stockage en ligne, qui vous permet notamment de partager vos fichiers avec d’autres machines.
- Wuala

Comment Sauvegarder toutes vos données ?
 
- AdwCleaner : AdwCleaner est un logiciel efficace de nettoyage de votre ordinateurs. Il se spécialise dans la recherche de logiciel indésirables et publicitaires afin de supprimer ceux présents de l’ordinateur, et qui ont souvent pour inconvénient de modifier des paramètres et ra

lentir l’ordinateur. Notons qu’il retire également les différentes barres d’outils indésirables et autres programmes qui détournent la page de démarrage de votre navigateur.
- AdwCleaner
 
- Unchecky : Vous avez certainement déjà été confronté au problème de ces installeurs, qui insiste pour vous installer « en plus » des programmes que vous ne voulez pas, comme des barres d’outils. Bien sûr, il est possible de refuser des cadeaux empoisonnés en décochant les cases adéquates, mais on peut facilement passer devant sans les repérer ou simplement les oublier. Unchecky se charge donc de les décocher automatiquement à votre place, et vous évite ainsi ce souci.
- Unchecky
 
- HDClone Free Edition : HDClone est un utilitaire dédié à la sauvegarde et à la protection de vos données. Il vous permettra par exemple de planifier la copie de vos données sensibles à heures régulières vers une source externe, et vous permettra ainsi de les récupérer en cas de crash du disque dur de votre ordinateur. Le logiciel va d’ailleurs plus loin que sa simple fonction de sauvegarde du disque dur, et vous propose également un utilitaire de récupération de données perdues, de défragmentation du disque, ou encore de compression de certains fichiers.
- HDClone Free Edition
 
- AOMEI OneKey Recovery : AOMEI OneKey Recovery est un outil de sauvegarde et de récupération de vos données. Très simple d’utilisation, ce logiciel vous permettra donc de de retrouver n’importe quelle donnée perdue par erreur, voire même de restaurer entièrement le système d’exploitation. 
- AOMEI OneKey Recovery
 
- Autorun Organizer : Autorun Organizer vous propose de remettre un peu d’ordre dans vos applications et leur fonctionnement. Cet outil este en effet capable de gérer les priorités des différents logiciels tournant sur l’ordinateur, de repérer les programmes qui peuvent poser problème, ou encore de réparer les erreurs. Il propose également de sortir un rapport complet de tous les processus en cours, afin de repérer une potentielle activité anormale sur son ordinateur.
- Autorun Organizer
 
- SpeedRunner : SpeedRunner porte assez bien son nom, puisqu’il propose justement d’améliorer les performances de votre PC en gérant les différents fichiers qui s’y trouvent. Il permet ainsi de supprimer les doublons ou fichiers résiduels ou inutiles, et ainsi de gagner en performances, le tout de manière très simple et rapide.
- SpeedRunner
 
- Eusing Cleaner : Eusing Cleaner est un outil vous permettant de nettoyer votre PC des fichiers inutiles. Cela vous permettra notamment de gagner légèrement en performances, et ainsi d’optimiser l’efficacité de votre ordinateur. 
- Eusing Cleaner
 
- Far Manager : bien qu’il propose une interface très rudimentaire, Far Manager est très efficace dans la traque aux fichiers inutiles présents sur votre ordinateur, qui peuvent notamment être encore présents après la désinstallation d’une application. Il propose ainsi de supprimer ces fichiers, mais peut également gérer tout votre disque dur, vous permettant de renommer un fichier, de le copier ou le déplacer, etc.
- Far Manager

 

Protéger son PC:

 

- Microsoft Security Essentials : Microsoft a finalement mis à jour sa suite de sécurité en y apportant quelques changements. Microsoft Security Essentials propose donc un antivirus uniquement, et se concentre ainsi sur un seul aspect de la sécurité de ses machines. Cette fois, Microsoft opte en revanche pour une solution totalement gratuite, et offre ainsi un antivirus à tous les utilisateurs de Windows.
- Microsoft Security Essentials

 

- avast ! : avast ! est mis à jour quasi-quotidiennement, ce qui est primordial pour être bien protégé en temps réel. Ce logiciel se distingue surtout par sa gestion de la protection résidente. Vous pouvez ainsi gérer la sensibilité de la protection dans les domaines de la navigation Web, de la gestion des e-mails, de l’utilisation des réseaux P2P et de votre messagerie instantanée. Ces modules sont indépendants et peuvent être désactivés à tout moment. Bien que le programme soit gratuit, sa clé d’enregistrement est à renouveler tous les 14 mois.
- avast !

 

- Rising PC Doctor : lorsqu’un PC est contaminé, il est indispensable de réaliser un scan complet de la machine avant d’entamer la moindre action. Rising PC Doctor est un excellent outil dédié à la chasse aux programmes malveillants. Une fois le trojan découvert, l’application peut non seulement l’éradiquer, mais également réparer le PC en cas de gros problème. Enfin, le logiciel est aussi apte à réaliser quelques tâches de maintenance du PC : il peut optimiser le démarrage, gérer les processus en cours ou encore supprimer les fichiers inutiles.
- Rising PC Doctor
 
Antivir : voilà un autre antivirus gratuit qui mérite d’être essayé. Le logiciel reconnait plus de 50000 virus et vous dispense une protection permanente, en se mettant régulièrement à jour tout seul. Disponible depuis quelque temps en français, vous n’aurez aucun mal à le paramétrer.
- Antivir

 

AVG Free Edition : cet antivirus a moins la côte qu’il y a quelques années mais demeure une valeur sûre malgré tout. AVG requiert une inscription chez l’éditeur avant de pouvoir s’en servir. Passé cette petite contrainte, vous avez affaire à un outil de qualité et relativement sûr. Simple d’utilisation, il se met à jour fréquemment. C’est un bon outsider dans sa catégorie.
- AVG Free Edition

 

SpyBot Search&Destroy : voici le compagnon idéal à votre antivirus ! SpyBot Search&Destroy est sans conteste l’anti-spyware le plus efficace que l’on connaisse. À chaque lancement, n’oubliez pas d’effectuer une mise à jour, puis de “vacciner” votre ordinateur. Vous pourrez alors scanner votre disque à la recherche de la présence ou non de fichiers malveillants présents dessus. En tout état de cause, il convient de les supprimer, quand bien même ils ne représentent pas un risque majeur pour votre ordinateur.
- SpyBot

 

Ad-aware : la nouvelle version du célèbre anti-spyware vient d’arriver. Malheureusement elle n’est pas entièrement satisfaisante ... Néanmoins, Ad-aware 2007 vous aidera à éliminer spywares et malwares. Le logiciel analyse le registre et vos divers disques (durs et amovibles) puis classe les contenus dangereux selon différentes catégories et les désinfecte en toute sécurité. Associez-le à SpyBot, ils forment un duo redoutable !
- Ad-aware

 

ZoneAlarm : si vous souhaitez doter votre PC d’un pare-feu, ce que nous ne saurions trop vous conseiller, alors essayez ZoneAlarm, un logiciel simple d’approche mais qui vous protège des attaques externes. Ce programme contrôle en fait l’ensemble des applications qui tournent sur votre PC, et vous pouvez le configurer afin qu’il bloque tout échange suspect. De toute façon, il présente plusieurs niveaux de sécurité. Il vous protège donc entre autre des logiciels espions et malveillants.
- ZoneAlarm

 

SmitFraudFix : ce logiciel est spécialisé dans le traitement des attaques et détournement du bureau (Desktop Hikack). Très efficace, il est extrêmement léger à charger.
- SmitFraudFix

 

Spybot-Problemes-resolus_r_200x150.jpg 10530_r_200x150.jpg

 

HijackThis : ce logiciel s’adresse à tous ceux qui pensent (à tort ou à raison, le logiciel répondra à leurs interrogations) être victimes d’attaques en ligne. HiJackThis permet de localiser les programmes mal intentionnés pour pouvoir ensuite les éliminer. HijackThis ne nécessite aucune installation. Il scanne votre machine puis rend son verdict : informations détaillées sur tous vos programmes et fichiers. Sachez que si vous avez du mal à correctement interpréter ce compte-rendu, vous pouvez vous faire aider par les membres du forum de Tom’s Guide.
- HijackThis

 

SPAMfighter Standard : terminons enfin cette revue de programmes par un antispam, SPAMfighter, qui est compatible avec Outlook et Outlook Express. Il consiste en un filtre antispam. Avec lui, dîtes adieu aux offres de Viagra , à la citoyenneté américaine et autre liens pornographiques ...
- SPAMfighter Standard

 

- Comodo Internet Security : Comodo Internet Security vous propose une solution sécuritaire centrée autour d’un pare-feu (firewall) et d’un antivirus. Notons la présence d’un mode « Sandbox », qui permet d’éxécuter des fichiers douteux sans risque pour le système, afin de vérifier leur légitimité.
- Comodo Internet Security

 

 Stockage et gravures:

 

Google Drive : Google Drive est un espace sur lequel vous pouvez stocker gratuitement jusqu’à 5 Go de données. Pour charger ou accéder à ces données en ligne, il est possible de passer par le navigateur, ou par le Bureau. Google livre donc une petite application qui octroie le moyen d’accéder à ses données du Cloud directement depuis l’Explorateur de Windows. Le logiciel, qui se place dans la barre des tâches, affiche l’espace encore disponible en temps réel, et synchronise automatiquement le contenu du répertoire local avec les données en ligne.
Google Drive

 
- SkyDrive : tout comme Google Drive, SkyDrive permet de disposer gratuitement d’un espace de stockage en ligne. Sauf que la taille atteint ici 7 Go, voire 25 Go si vous êtes un ancien abonné au service. Là encore, l’application SkyDrive pour PC vous offre la possibilité de travailler sur des documents stockés sur votre machine, et de les synchroniser instantanément avec le service en ligne de Microsoft.
SkyDrive
 
Dropbox : Dropbox est un système de sauvegarde en ligne gratuit. Il permet de synchroniser ses données entre tous ses appareils, et donne ainsi un accès transparents aux fichiers sur le serveur de stockage et l'ordinateur. Il offre gratuitement un espace de stockage de 2 Go, extensible à 100 Go moyennant finances.
Dropbox
 
- BurnAware Free Edition : Pour graver des CD ou des DVD, il est envisageable de faire appel à l’outil intégré à Windows. Mais il y a mieux : BurnAware Free Edition. Cette petite application s’intègre parfaitement au système, et peut créer des CD audio, des DVD vidéo ou des disques bootables. BurnAware Free Edition est même capable de graver des Blu-Ray, en dehors des traditionnels CD et DVD.
BurnAware Free Edition
 
Daemon Tools : Daemon Tools est un outil vous permettant de simuler la présence d'un lecteur optique virtuel. Cela permet notamment d'utiliser les images ISO sans avoir à les graver, au moyen d'un lecteur optique virtuel.
Daemon Tools
 
Burn4Free CD&DVD : voici à notre connaissance l’un des très rares logiciel de gravure vous permettant de créer des CD et des DVD gratuitement. Il est compatible avec de nombreux formats tant audio que vidéo. Son interface n’est pas des plus réussies, mais il est efficace et c’est bien ce qui importe. Créez en quelques clics des CD et des DVD à votre image. Notez qu’il supporte le format ISO. 
Télécharger Burn4Free CD&DVD
 
CDBurnerXP pro : voici un autre logiciel de gravure alternatif simple et aussi efficace que Nero. Installez CDBurnerXP Pro (qui malgré son nom est bien gratuit) et créez vos CD et vos DVD de données, ISO, audio et vidéo. Nouveau venu et bien noté par les internautes, n’hésitez pas à le tester. 
Télécharger CDBurnerXP pro
 
7zip : 7zip est un utilitaire de compression de données. S'il ne se démarque pas spécialement de ses concurrents par son interface ou son efficacité, on notera cependant qu'il propose la gestion d'un très grand nombre de formats de fichiers, ainsi que la possibilité de chiffrer les données.
7zip

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