15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 07:07

Sur Facebook, les internautes alignent leurs amis sur leur profil comme des trophées sur la cheminée. "Mais que vaut réellement un ami de Facebook ?"

  

      

Sur Facebook, votre valeur se mesure à votre nombre d’amis. Moins de 50 et vraiment, vous n’êtes pas grand chose... Afficher beaucoup d’amis est la norme, et même la manière d’exister sur le réseau. Plus vous en avez, mieux c’est. C’est ainsi que sur Facebook, il n’est pas rare de voir des internautes cumuler 300 amis. Pourtant, dans la vraie vie, qui a plus d’une dizaine de véritables amis ?

 

« Encore une fois, les internautes affichent ce nombre d’amis pour se valoriser. Un peu comme d’autres collectionnent les commentaires sur les blogs (Une exception toutefois pour les pages pros, les revues et les associations qui ont besoin d'un réseau d'amis étendu pour fonctionner). Sauf qu’avec le mot ami, ça prend une autre dimension », explique Michael Stora. Internet donne cette fausse impression que l’amitié est accessible à tous en quelques clics, qu’il suffit de cliquer sur « oui » en bas d’une invitation pour se faire un ami.

 

D’ailleurs, de nombreux internautes ont parmi leurs amis de Facebook des artistes de renom. « C’est vraiment classe de pouvoir afficher Madonna sur son profil » explique Jeanne, facebookienne convaincue. En regardant de plus près le profil de Madonna, on constate que la chanteuse affiche 5400 amis… A ce niveau-là, ce sont plutôt des fans. Mais cela créé aussi un fantasme d’égalité, où tout le monde, stars et politiciens compris, serait accessible.

 

Facebook donne l’illusion que les amitiés sont faciles, qu’il suffit de lancer ou d’accepter une invitation pour se faire des amis. Par opposition à la vraie vie, où chacun peut se rendre compte que se faire un ami et le garder n’est pas si simple. Facebook donne la fausse impression qu’on peut éviter les frustrations.

 

« Quelqu’un peut refuser d’être votre ami, ce qui engendre forcément de l’insatisfaction, voire une sensation de rejet » note le psychanalyste. Sans compter le jugement des facebookers : certains n’hésitent pas à se moquer de ceux qui n’ont « que » 17 amis… Facebook a un côté cour de récréation à double tranchant : on s’y amuse sans complexe, mais on n’hésite pas non plus à se moquer avec cruauté. De quoi érafler l’estime de soi, à fortiori quand on se trouve déjà dans un moment de fragilité.

 

Ce qui interroge sur Facebook, c’est la conception de l’amitié que le réseau véhicule. « Ces réseaux sociaux bradent la notion même d’amitié. En mettant le mot « amis » sur les relations via Facebook, on galvaude cette relation qui normalement se construit dans le temps, et démontre sa valeur par le temps également » dénonce Michael Stora.

 

« Le zapping relationnel induit par l’univers virtuel – tu es à ma disposition immédiate, je disparais quand je veux - est même l’exact contraire de la relation amicale » renchérit Pasale de Lomas, dans son livre « Se faire des amis et les garder ». Il est vrai que se faire des amis est un processus long, fait de compromis, d’acceptation des différences, et surtout de confiance mutuelle.

 

D’ailleurs certains internautes s’élèvent contre ces amitiés rapides et sans sélection, et on voit apparaître des réseaux où la qualité des amis prime sur la quantité. A Small World, par exemple, se définit comme l’antithèse de Facebook ou MySpace. Les inscriptions y sont limitées, comme dans un club privé, et il faut connaître un membre pour y avoir accès.

 

Mais les internautes sont-ils vraiment dupes ? « Un ami de Facebook, ce n’est pas toujours la même chose qu’un ami de la vie réelle. C’est vrai que le réseau permet de renouer avec des vieux amis d’école : un déménagement ou un changement d’orientation vous sépare facilement.

 

Mais certains amis sur Facebook sont juste de vagues connaissances, je les ai ajoutés en amis pour me faire un réseau, c’est tout ! » explique Marc, adepte de Facebook. « Et puis » ajoute-il presque aussitôt « Sur Facebook, avoir plein d’amis, c’est le jeu. Et même l’enjeu ! ». Tout est dit...

 

Jessica Pierronet pour psychologies.com

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