« Nous participons tous à la création. Nous sommes tous, rois, poètes, musiciens ; il n’est que de nous de nous ouvrir comme des lotus, pour découvrir ce qui était en nous ! ». Henry Miller.
-Vers l'homme accompli et affranchi:
"La condition humaine est une condition d’élite. Si vous croyez ne pas en être, c’est que vous l’avez mal cherchée, ou que vous ne l’avez pas cherchée !"
Il paraît, à l'entendre dire, que les hommes désirent la paix, le bonheur, l'équilibre et la beauté. Ce serait un beau programme... si on ne faisait souvent exactement le contraire du nécessaire !! Comment alors, concevoir la vie lorsque l'on constate que les trois quarts des gens sont appeurés, agressifs, nerveux et épuisés ?! Depuis que la vie moderne nous ôte notre bon sens et nos évidences, on se rend compte qu'il est grand temps de revoir certaines de nos conceptions:
Les grandes choses de la vie sont toujours simples, les grands concepts et les grandes vérités le sont également. On ne concevrait pas que la création soit compliquée ! Ne serait-ce pas alors l'homme qui compliquerait sa vision de ce qui l'entoure ?... De plus, les grandes choses doivent être accessibles à tous. Sinon, ce ne sont pas de grandes choses... Pour les trouver, il suffit de partir du commencement, de son propre centre, et de « se comprendre ».
La marche des étoiles est simple, Mozart est simple, la vie est simple…malgré cette apparente complexité ! Il suffit de voir le monde dans un enchainement lucide, au-delà du bruit et du chaos générés par les crises d’aujourd’hui. Il n’y a de compliqué que ce qui n’est pas dans « l’ordre » et dans le rythme universel.
Les gens compliqués ne sont pas dans l’ordre, parce qu’un désordre intérieur et névrotique les empêche de voir et de participer à ce fameux rythme qui unit toutes choses. Les déviations intérieures ne sont pas dans l’ordre ; le déni, le refoulement, l’orgueil, l’agression et l’impudence ne sont pas dans l’ordre !!
La simplification (et non pas la réification) intérieure et authentique fait la grandeur de l’homme. Et si on me demandait : « Au nom de quoi prônez-vous cette grandeur humaine, l’équilibre et l’énergie vraie ? », Je répondrais ceci : « Au nom de l’Ordre, et par conséquent du bien commun ».
Beaucoup de gens courent au cinéma voir de l’aventure, du suspens ou des thrillers. Beaucoup de gens rêvent d’une autre vie, se gavant de récits philosophiques ; ou alors inertes, devant leurs écrans d’ordinateurs. Ils se pressent et se ruent, mais ils n’étudient que rarement l’homme qui a accomplit cette aventure. Ils ne cherchent pas à savoir le pourquoi de cette aventure… Et ainsi, ils ne voient que l’aspect extérieur, et tout demeure lettre morte !
Il est bon de s’ajouter quelque chose un jour, une valeur ou une idée, peut-être ! Puis une autre chose, le jour suivant. Il est bon de pouvoir se dire : « Aujourd’hui, j’ai appris ceci, c’est en moi désormais… Et cela s’est dégagé de moi, j’en suis libéré… Aujourd’hui, j’ai changé !! ». C’est ainsi que l’homme devient un ensemble harmonieux, dans une montée vers la simplicité et l’authenticité.
Si les gens étaient dégagés de leurs freins intérieurs et de leurs boues, de leurs peurs et de leurs replis dans des vies bien rangées, ils changeraient. Et si les gens se mettaient à changer, tout changerait !! La solution est simple : « c’est la cohésion », avec soi-même et avec autrui. C’est pourquoi elle est difficilement applicable, car elle demande de l’intelligence et de l’ouverture ; elle demande de voir ses propres problèmes…en bref : tout le contraire de notre mode de vie moderne fondé sur la peur.
Beaucoup de gens sont comme ils sont…mais dans dix ans ? Ils seront encore les mêmes ! Rien ne se sera ajouté, rien ne se sera retranché…ne valent-ils pas mieux que cela ?
On peut tirer enseignement de chaque événement ; mais on ne peut rien tirer des adeptes de l’inertie humaine, qui suivent béatement des guides plus que douteux, sans jamais comprendre ni ouvrir les yeux !! Rien ne sort de l’inertie, sinon que des choses inertes. Rien ne sort de l’inconscience, sinon que des actes inconscients.
On dit que le bonheur est d’être à sa place : c’est très vrai ! Mais demandons-nous si nous sommes vraiment à notre place, dans notre rôle d’homme, ou de femme, qui doit penser par lui-même, éduquer les autres et agir sur le monde ??
On dit aussi, malgré toutes les tentatives désespérées, les longs discours et les recherches diverses à ce sujet: que l’Art d’être un « Homme » ou une « Femme » véritable est perdu !!
Pourquoi voudrait-on qu’il en soit ainsi ? Les possibilités humaines sont tout aussi présentes aujourd’hui qu’il y a cinq ou dix mille ans ! L’homme possède toujours le même clavier ou le même violon, mais combien de fois lui apprend-on vraiment à bien jouer ?
On me dira surement : « Mais tout le monde ne peut pas devenir surdiplômé, érudit ou savant ! ». Mais qui parle de devenir savant ? Et pourquoi le devenir ? Si nous nous instruisons pour devenir spécialiste dans un seul domaine, nous contribuons à la misère et au cloisonnement du monde ! Etre homme de science, et rien que ça, ne vaut rien et ne compte pas. L’intelligence lucide, étendue en tous sens, a seule de l’importance !
« En cela, le vagabond qui parcourt le monde synthétise beaucoup plus de connaissances et de richesses que le spécialiste enfermé dans son laboratoire… »
L’instruction seule n’a aucune importance en soi. Tant que l’éducation n’enseignera pas une synthèse de la vie, elle restera sèche et sans valeur !! Toutes les instructions du monde empêchent-elles les hommes d’être déchiré, plein de contradictions et de peurs ? Non ! Au lieu d’encourager les différences entre individus, l’éducation doit montrer les rapprochements. Sinon, la vie continuera d’être une série de conflits, de guerres et de douleurs.
L’homme ne doit pas rechercher la seule instruction, mais la plénitude. La connaissance vraie est toujours porteuse de plénitude !! Il doit chercher à connaitre ses possibilités, et à les réaliser, dans l’harmonie de sa personne.
Nous comprenons la vie à travers nos sens et nos prismes intérieurs. La première chose à faire devant un événement est de nous demander si nous l’avons bien vu, avec objectivité et non avec les émotions du moment. L’avons-nous vu en entier ? Et comment la verrons-nous demain ? Car beaucoup de personnes (parfois connues) jugent ! Ils jugent les autres, la morale, la religion, etc. Ils entament alors des débats sur laquelle il y a souvent incompréhension automatique ! Pourquoi ? Parce qu’ils sont subjectifs, et voient les circonstances à travers un « moi » encombrés de tout un fatras inutile. « Ils sont pourtant convaincus d’avoir observé le plus correctement du monde ».
Atteindre l’objectivité est un des buts les plus nobles qui soient… Sans objectivité, on croit comprendre, alors qu’on ne fait que ressentir à travers un soi pétrifié ! L’objectivité n’est possible que par le dégagement de soi et la résolution des problèmes profonds et inconscients.
Dans l’objectivité lucide, l’homme atteint le rayonnement ! Il est alors une force calme, qui donne avec cœur et authenticité. Le rayonnement ne se trouve jamais dans la peur, la défense ou la faiblesse. Il se crée uniquement à partir de l’aisance mentale, ou l’homme n’a plus besoin de fuir ses problèmes. Devenus conscients, ceux-ci n’ont plus le moindre pouvoir de destruction !
Il ne faut pas admirer ce qu’il y a de grand chez certains. Cette grandeur n’est que le résultat de possibilités dégagées. Mais il faut déplorer ce qui manque chez d’autres, en regard de ce qui pourrait être… (Pour peu que le travail sur soi puisse s’effectuer).
Ainsi, par la psychanalyse, l’homme lucide et courageux peut prendre pied dans la grande lignée des humanistes actifs. Son anxiété et ses angoisses se résorbent, par la grâce d’une joie retrouvée ; son équilibre devient un tremplin de départ, il monte alors vers de hauts sommets, avec des capacités accrues et résolument tourné vers les autres.