Comment faut-il la considérer ?
Malgré son caractère, à première vue, « merveilleux », l’hypnose doit être considérée aussi froidement que d’autres thérapeutiques. En science : « il n’y a jamais de miracles, ni de remèdes absolus ». Malheureusement, il est certain que la croyance populaire actuelle demeure celle de 1870 !
L’hypnotiseur semble un mage, doué de pouvoirs, et qui tient entre ses mains la destinée entière de son sujet… La réalité est tout de même un peu moins fantasque et se base uniquement sur le fonctionnement du système nerveux.
L’hypnose peut-être un agent anesthésique temporaire. Et si de grandes opérations furent réalisées sous sommeil hypnotique, n’oublions jamais qu’elles l’étaient déjà au 19e Siècle, et rendons hommage à ces précurseurs !
Un grand pouvoir de l’hypnose est donc de remplacer l’anesthésie chimique. Mais on constate que dix pour cent d’individus seulement peuvent être placés dans cette manifestation « totale » hypnotique, ce qui réduit déjà singulièrement les possibilités pratiques. Autre capacité capitale : la suggestion hypnotique peut éviter les douleurs post-opératoires.
Faisons le point sur les capacités réelles de l’hypnose :
« Au-delà du tapage médiatique qui permet, soit dit en passant, de vendre en quantité non négligeable, on constate que l’hypnose se heurte à ses propres limites ».
- Dans les maladies mentales, il semble qu’aucun résultat positif n’ait été obtenu. Beaucoup d’aliénés sont rebelles à l’hypnose ; celle-ci produit souvent chez eux des réactions délirantes.
- En psychologie, de spectaculaires « Faux Succès » peuvent être obtenus. Il semblait très logique de pouvoir, par hypnose, délivrer des idées fixes, des phobies, du bégaiement, des obsessions…Et l’on constate souvent, en effet, que certains troubles disparaissent rapidement. « Mais seul les symptômes s’en vont, et les résultats ne sont nullement permanents ».
Pourquoi ?
Parce que la tendance profonde demeure… Tel une charge condensée que l’hypnose seule ne peut déverrouillée. L’exemple de la cocotte minute me semble la plus appropriée : Vous bouchez une fuite de vapeur… et une autre apparaît ! De même, vous ôtez un symptôme… pour qu’un autre se manifeste. Une partie locale du système nerveux est donc soignée sans que pour autant la source (cérébrale) ne soit guérie, « c’est élémentaire ».
Si un symptôme disparaît, il y a donc beaucoup de chances pour qu’un autre prenne sa place ! Faites disparaître ce deuxième symptôme, et un troisième apparaîtra… Ce qui montre que la tendance maladive n’est nullement éliminé par l’hypnotisme.
Une preuve concrète :
Voici un perfectionniste (voir l'article sur le perfectionnisme). Supposons que ce perfectionniste souffre de sa solitude, de son abandon, de son émotivité, de sa timidité... Il désirera donc guérir de cette émotivité, de cette timidité, de cet isolement, qui sont des symptômes !. Mais désirera t-il guérir de sa "névrose profonde", soit son perfectionnisme ? Non... Puisque ce perfectionnisme est pour lui "une sécurité".
On voit donc que dans un cas de ce genre, l'hypnotisme est parfaitement inopérant ! La volonté de l'hypnotiseur entrerait en conflit avec la volonté profonde de l'hypnotisé, et aucun résultat ne sera atteint. Les multiples expériences connues depuis Mesmer attestent cet exemple, on ne peut aller au-delà d'un certain seuil d'acceptation sous hypnose, sans heurter la volonté intime du patient.
En conclusion...
Il s’agit donc, en toute logique, de procéder avec une méthodologie propre à chaque individu. La psyché humaine n’est jamais « chose toute faite ». Prétendre donc que l’hypnose peut, à elle seule, occulter toutes les formes de psychothérapies est une chimère !! Certains contredirons avec véhémence ces propos, probablement parce que leurs techniques thérapeutiques sont uniquement fondées sur ce processus.
Par contre, utiliser l’hypnose avec justesse et objectivité, en complément des différentes méthodes d'analyse, peut apporter indubitablement de bons résultats.