1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 14:51

Ce terme semble se définir lui-même : « Le perfectionnisme est le besoin d'être, ou de sembler parfait ». Mais… de quel genre de perfection ? Et pourquoi ce besoin ?

Sachons que les perfectionnistes sont toujours « obsédés » de perfection. Cette obsession montre le caractère inauthentique et névrotique des personnes qui en souffrent.


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-Alain Delon interprétant l'empereur Jules César-

 

Alors une question :

Le perfectionnisme est-il un besoin permanent, sous forme d’obsession ou de complexe, qui pousse un individu à rechercher la perfection ?

 

On sait que le timide ou l’infériorisé, en qui s’installe cette compensation, est conscient que la perfection lui est impossible ! Car un état imparfait ne permettra jamais de générer des actions parfaites ! Si cette perfection réelle lui est impossible, intérieurement comme extérieurement, par quoi la remplacera t-il ? « Par l’apparence de la perfection », bien entendu.

 

Continuons l’exploration un peu plus loin :

Le perfectionnisme est un besoin permanent, poussant l’infériorisé à rechercher une apparence de perfection ; cette recherche s’accompagnant d’obsession diffuse, ou angoissée…

Voilà donc un homme (ou une femme), qui souffrant d’infériorisation et de timidité, cherche une solution qui lui donnera plus de souffrances encore, « Mais qui sauvera les apparences !».

 

Il tendra donc vers un semblant de perfection, perpétuelle et totale ; et il aura toujours en lui la recherche permanente de tout ce qui peut lui conserver cette apparence. Mais de qui dépend cette consécration de perfection : d’autrui, bien sur ! Donc le perfectionniste fera tout, avec grande énergie et sans repos, pour que les autres « le voient et le reconnaissent parfait ».

 

Il s’agit donc pour lui d’entretenir constamment, sans failles ni cassures, un maintien  et une façade absolument impeccable !

 

Dur travail de chaque jour. Avec, sans cesse, l’opinion d’autrui bourdonnant à ses oreilles et le regard de ses semblables à supporter… n’oublions pas que la sécurité intérieure du névrosé en dépend !

 

Le caractère obsessionnel du perfectionniste saute aux yeux !!   Il sera celui qui n’a aucune imperfection : ni d’objectivité, ni de savoir, ni de calme, ni d’amabilité… qui ne s’irrite jamais… qui est bon et généreux… juste, loyal, intègre, honnête… et j’en passe tellement les possibilités sont infinies. Toutes ses qualités sont à maintenir, au moyen de cette fameuse façade, dans un travail de chaque instant !

 

Envisageons les failles éventuelles :

« Tout échec », de l’une ou de l’autre de ces soi-disant perfections, provoquera chez lui « raidissement et angoisse ». Tout simplement parce que les autres risquent de remarquer que ce qu’il parait être n’est pas ce qu’il est !

 

Le perfectionniste doit donc passer pour supérieur à tous ceux qu’il fréquente, ou du moins égal aux plus grands. Dans ce cas, il s’agit d’une compensation agressive ! Il s’agit d’un défi, mais attention : qui doit se présenter sous la forme la plus louable et la plus aimable devant autrui… donc sans agressivité visible. « Je vous laisse imaginer le climat intérieur bouillonnant derrière le masque calme, aimable et souriant ! ».

 

Voici maintenant un cas de perfectionnisme léger :

Deux personnes se rencontrent, une non spécialisée dans tel domaine converse avec une autre, spécialiste de ce même domaine ; on voit alors le perfectionniste hocher de la tête en souriant à chaques termes ou auteurs lancés par le premier (rien d’ailleurs, ne nous dit si le spécialiste l’est devenu par compensation lui aussi). Le non spécialiste semble affirmer « oui, oui…je connais très bien, cela m’est familier », alors qu’il n’en connait pas le premier mot !

 

Une personne normale réagirait soit par de l’indifférence à son manque de savoir, soit par des questions, ce qui serait plus logique. Mais il arrive parfois que certains perfectionnistes puissent réagir en posant des questions qui ne les intéressent pas, mais qui les feront paraitre plus intelligents et courtois.

 

Voici un autre cas de perfectionnisme lourd :

L’attitude extérieure de « Grand Seigneur ». Parfait, détaché et désinvolte. Même pauvre, il paiera pour les autres… Il refusera d’être remboursé, en disant avec hauteur : « Voyons, ça n’en vaut pas la peine », sous entendu : je suis bien au-dessus de tout cela !

Il fouillera ciel et terre pour aider les autres, paraissant ainsi altruiste et généreux. Et comme ce sera « pour les autres », sa position de force lui apportera un semblant de sécurité, et de surcroit un sentiment d’être toléré et admiré par la société.

 

D’ailleurs, n’a-t-il pas le bras long pour asseoir son autorité ?

Il va de soi qu’en réalité, son infériorisation, toujours présente, le condamne presque toujours à la maladresse et à l’échec. Et comme chacun est habitué à son attitude de grand maitre, il n’envisagerait même plus de solliciter pour lui-même ! Sinon peut-être quelque emploi fastueux, dont la charge lui semblerait bien vite trop lourde…

 

A la base d’un tel comportement, se cache toujours une infériorisation ou une humiliation profonde, qui est souvent la résultante d’une éducation trop laxiste, ou au contraire trop rigide (voir Le problème de l’éducation). Beaucoup d'hommes médiatiques sont dans ce cas...

 

Un paradoxe final :

Le perfectionniste devient donc un être dont le comportement dépend étroitement d’autrui et est imposé par autrui ! Or, le perfectionnisme est une compensation d’infériorité devant les autres: il est donc « un défi » lancés aux autres...

Et nous en arrivons à la déduction suivante :

La timidité envers les autres…qui amène le défi envers les autres…qui amène le refus des autres…qui amène la façade de perfection…qui amène « le besoin des autres ».

 

L’on voit fort bien la contradiction : il repousse les autres dont il a pourtant besoin pour clamer sa perfection ! Il n’aimera certes pas les foules, faites d’opinions et de regards dont il souffre véritablement… mais n’ayez crainte, si cette foule l’acclame, il ne la repoussera plus ; à condition, bien entendu, que celle-ci proclame sa supériorité !

 

Pour finir : il est à noter que l’inhibé perfectionniste rumine dès que l’angoisse apparait. Surtout lorsque qu’il y a une contradiction en l’être et le paraître… Alors seul face à lui-même, il forgera de nouvelles armes dans le but de duper l’opinion publique. Dans la majorité des cas, les perfectionnistes finissent toujours dans la solitude, par peur de se découvrir ; et toute spontanéité meurt en eux, comme un desséchement mental !


Ils sont souvent réfractaires à toute analyse ou thérapie salvatrice, qui leur serait pourtant d’un grand secours. A un stade névrotique, il ne s'agit pas encore de perversion narcissique. A un stade psychotique, nous avons alors affaire à l'authentique manipulateur.


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