Le doudou réconforte, console et aide à récupérer en cas de fatigue. Des liens très forts peuvent se nouer entre un enfant et cet objet fétiche, contre lesquels il ne faut pas intervenir !
L'objet transitionnel
Le « doudou » ou tout autre nom inventé par l'enfant (ou souvent par l'enfant aîné), est appelé « objet transitionnel » par les psys pour désigner l'objet fétiche de l'enfant et dont il ne voudra plus se séparer. Vers 7 ou 8 mois, le bébé commence à réaliser qu'il est une personne distincte de sa maman. Pour compenser le fait qu'elle ne soit pas toujours là ou disponible, il développe un attachement privilégié à un objet qui participera à le réconforter et à le détendre. Vous constaterez alors vers 9 mois que votre bébé s'endort plus facilement avec un objet particulier, lequel semble l'aider à supporter la solitude de la nuit, l'angoisse de la séparation ou le console de ses chagrins.
C'est le bébé qui choisit
Certes, les parents préféreront un doudou qui existe en plusieurs exemplaires, quelque chose de pas trop volumineux et qui passe facilement à la machine. Seulement, les choses ne se passent pas comme ça, et il est primordial de respecter le choix de l'enfant, quelle que soit la forme que prend son doudou. En effet, il n'y a aucune règle. Il peut s'agir d'un tissu, d'une peluche, d'une poupée, d'un biberon, ou de tout autre objet, mais également d'un geste comme sucer son pouce, caresser son oreille ou ses cheveux, se balancer en rythme, boulocher un lainage, glisser un drap entre ses doigts, frotter un mouchoir contre son nez, etc. De toute façon, peu importe l'objet ou le geste, c'est bébé qui choisira. C'est lui aussi qui décidera d'y être plus ou moins attaché et du moment de s'en séparer. Le choix s'effectue généralement entre six et douze mois et cette histoire d'amour dure entre trois et six ans selon les enfants. Sachez que certains enfants ne s'attachent pas à un objet et s'en portent tout aussi bien.
Ne jamais lui supprimer son doudou !
Les parents doivent toujours respecter le choix de leur enfant, particulièrement si l'attachement est solide. Ils n'ont pas à intervenir dans cette relation, laquelle répond à un besoin. Dans le développement d'un enfant, cette étape occupe une place importante. Même s'il le maltraite ou le déchire, n'intervenez pas. Lavez le doudou qu'avec l'accord de l'enfant, car notamment, son odeur a un très grande importance. C'est pourquoi, le mieux est d'habituer le petit très tôt à ce que son doudou soit régulièrement lavé. Ne l'oubliez pas lors de vos déplacements, surtout si vous ne passez pas la nuit chez vous. Mais attention à ne pas le perdre, sinon ce serait le drame assuré.
Donald Winnicott fut le premier à parler de l'objet transitionnel
Selon ce Psychanalyste, l'enfant n'a pas — dans les premiers mois de son existence — conscience des limites de son corps et de celui des autres (principalement sa mère), vivant dans une sorte d'indistinction, sujet à des angoisses spécifiques (en partie liées à ses besoins physiologiques).
Selon Winnicott, il est dans l'« illusion » : lorsque tout se passe bien, ses cris (déclenchés par exemple par la faim) entraînent une réponse à ses besoins, sous la forme d'un sein (accessoirement un biberon) qu'il fantasme comme étant une partie de lui et qui semble apparaître magiquement. La mère, normalement dans un état de « préoccupation maternelle primaire », permet au bébé d'avoir cette « illusion d'omnipotence ».
En effet, la mère se montre hypersensible au désir de l'enfant, lui présentant le sein au moment où il s'apprête à le créer pour soulager ses besoins. Il est primordial que la mère permette à l'enfant de rester, au départ, dans cette illusion car celui-ci ne pourrait supporter des carences précoces et répétées. Ultérieurement, la mère suffisamment bonne sera celle qui introduit progressivement la frustration... le doudou fera alors son apparition pour apaiser ses angoisses de séparation.