Dans l’article précédent, nous avons constaté que les organes et le cerveau étaient reliés par le système nerveux (système neurovégétatif) et formaient un ensemble cohérent, fonctionnant, en théorie, en parfaite harmonie...
Mais beaucoup se demandent, dans cet ensemble cohérent, pourquoi une cause psychique (angoisse, anxiété, phobie) peut-elle produire des troubles physiques parfois mortels ?
Il faut savoir qu’aucun « mal » n’est désincarné, mais tout aussi physiologique que le fonctionnement du cœur ou du pancréas. La première question à se poser est :
Qu’est-ce qu’un malade ?
En psychosomatique, le malade est avant tout une « Personne », pas un numéro ni un symptôme unique. Un malade qui se présente chez le médecin apporte avec lui une maladie, c’est certain, mais aussi son histoire, son vécu et ses souffrances passées.
Ce vécu véhicule des milliers de circonstances physiques et psychologiques, conscientes ou non !
Il faut examiner, en plus de la maladie : Le tempérament, l’hérédité physique, la transmission du terrain émotionnel, les conditionnements, l’éducation, le milieu social, les réussites et les échecs, le milieu religieux, la sexualité, les adaptations et inadaptations, la vie commune, l’enfance et l’adolescence, etc.., etc.…
Tout ceci constitue un travail titanesque qu’il faut pourtant entreprendre avec patience et humilité. Plus que jamais, la structure profonde du soignant rentre en ligne de mire, plus le soignant est dégagé de névroses (besoin de perfection, faux masques de la personnalité, compensations de faiblesses émotionnelles ou ego démesuré), plus il est à-même d’aider le patient de manière élargie et objective.
C’est donc vers ce soignant que vont converger toutes ces circonstances, lors d’une consultation, en la personne qui dit : « Je suis malade ».
Dans la plupart des cas, on dira à un ulcéreux : « c’est nerveux, soignez vos nerfs !!! »
Mais comment en comprendre le mécanisme ?
Imaginons un cas relativement simple:
Un homme timide, ayant souffert d'un père autoritariste et d'une mère trop protectrice.
Cet homme n'a pu s'adapter correctement dans la société faute de confiance en lui, brisée dans son passé par une éducation manquée. Le voilà donc prédisposé aux doutes, aux ruminations mentales, aussitôt que le moindre problème apparaît dans sa vie. De plus, il supporte un directeur tyrannique comme son père, se lève tôt le matin et quitte le travail tard le soir...
Le sujet, non adapté à l'agressivité, se referme sur lui-même, et conserve en lui toutes les hostilités et la rancoeur qu'il éprouve envers ses supérieurs. Ayant peur d'être rejeté par sa hiérarchie, il continuera à faire son travail de manière irréprochable, espérant une reconnaissance qui ne viendra jamais ou ne sera que symbolique. Malgré la fatigue et la déprime, il résistera, parce qu'en lui, deux forces sont en perpétuelle opposition: La colère et la Peur de l'abandon! (Peur fondamentale issue de l'enfance).
Comme nous l'avons vu dans l'étude du cerveau, les centres nerveux s'irritent et se dérèglent, sous l'effet du stress et de l'anxiété. Le thalamus, région des perturbations émotionnelles, devient incontrôlable!
Mais ce n'est pas tout, l'écorce cérébrale (le cortex préfrontal et frontal) qui d'ordinaire permet une bonne gestion des émotions ainsi que la relativité des événements s'est considérablement affaiblie.
La cause de cette faiblesse étant principalement le manque de sommeil, la surexcitation des neurones du cortex due à des pensées dévalorisantes continues, la colère qui tourne à vide dans les zones inconscientes apportant ses effets induits et j'en passe encore...
Toute cette accumulation de souffrances n'étant plus gérable au niveau cérébral, les influx nerveux anarchiques sont déviés vers le système nerveux sympathique et les différents organes. Si le sujet était prédisposé génétiquement à des problèmes digestifs, les facteurs multipliés (nervosité, malnutrition et refoulement) ne manqueront pas de déclencher une colite ou un ulcère.
Un système sympathique fortement perturbé peut aussi aboutir à des symptômes d'arythmie, de tachycardie, d'eczéma (psoriasis), ainsi que des douleurs violentes, voire à long terme et dans les cas les plus graves provoquer des dérèglements hormonaux ou des maladies parfois mortelles (cancer, maladies neurodégenératives, etc.).
Force est de constater qu'une pathologie traitée de façon individuelle ne reflète en rien l'état réel du patient ou la gravité de sa maladie. Ceci ouvre une petite réflexion, tant pour soi que pour le corps médical, en attendant la complétude de cet article.