En Chine, au Pakistan, en Inde, en Russie, les catastrophes naturelles de ces dix dernières années ont été d’une violence inouïe, tuant des milliers de personnes et en déplaçant d’autres millions !
- Si l’évolution naturelle du climat permet d’expliquer ce déchaînement de la nature, elle n’en minimise pas moins la responsabilité majeure et non opposable de l’Homme. Son appétit féroce d’empiéter sur sa Terre et sa soif de conquête seront-ils un jour rassasiés ?
La canicule sans précédent et les incendies dévastateurs en Russie, les pluies torrentielles au Pakistan, les coulées de boue en Inde et en Chine n’en finissent pas d’alourdir le bilan humain. Des milliers de morts, des millions de déplacés. Et une plaie environnementale béante.
Depuis août 2010 en Chine, de nombreuses coulées de boue ont causé la mort de plus de 2 000 personnes et en ont déplacé plus de 12 millions. Le mercredi 18 août, une nouvelle coulée de boue de 300 mètres de large a tout emporté sur son passage, dans la province du Yunnan. 60 personnes sont portées disparues. La veille, 15 personnes ont trouvé la mort dans le Sichuan des suites d’un glissement de terrain. Le pays a connu les pires inondations de la dernière décennie... et ne parlons pas de son voisin le Japon, et des dégradations causées par l'explosion de la centrale de Fukushima (entre autres).
- La Terre : un dépotoir pour l’homme sans foi ni loi !
Toutes ces démonstrations de la furie de la planète, si elles font bien partie d’un processus d’évolution logique, ne sont en réalité que renforcées par la main de l’animal qui l’habite : l’homme. Sa soif de conquête, de repousser toujours plus loin les limites de son royaume ont fragilisé l’équilibre intrinsèque de la nature et ont grippé les rouages du système. Urbanisation galopante, déforestation scandaleuse, transformation des zones humides en terres à cultiver, dépôt d’ordures dans des cours d’eau… autant de méfaits infligés à la nature, bafouant l’ordre établi depuis des millénaires et augmentant sensiblement la fréquence de ces catastrophes naturelles meurtrières.
Et preuve de la culpabilité de l’homme dans ces dérèglements climatiques, même les Chinois commencent à se faire à l’idée ! Les médias chinois, en fait ! Les autorités, elles, continuent d’imputer la faute aux inondations. Tout en feignant ne pas comprendre qu’elles sont le résultat d’un développement économique effréné qui a induit la construction de routes et de barrages hydro-électriques à tout-va. « Les autorités locales sont sous pression pour éliminer la pauvreté et développer l’économie, un processus au cours duquel l’environnement se dégrade », a confirmé à l’AFP, Li Yan, le chargé de campagne changement climatique de Greenpeace Chine.
- Urbanisation galopante, catastrophes conséquentes...
La deuxième puissance économique mondiale doit son statut en grande partie à la destruction de l’environnement et notamment à son urbanisation galopante. En 2009, elle comptait 620 millions de citadins et son taux d’urbanisation, de 46,6 %, devenait le plus élevé au monde. Sans compter que la Chine abrite de nombreuses villes et cours d’eau parmi les plus pollués au monde. Quant à la déforestation, il est prouvé qu’une baisse de 10 % de la surface des forêts entraîne une hausse de la fréquence des inondations comprise entre 4 et 28 % !
Rétablir la primauté de la nature, rendre ses lettres de noblesse à l’environnement, stopper l’urbanisation galopante, ne pas prendre pour acquis qu’une croissance économique effrénée est systématiquement synonyme de réussite, ne pas empiéter sur les sites remarquables, réinvestir dans le vivant… une leçon de vie, une leçon d’humanité, une leçon de vérité… pour qu’un jour les hommes ne meurent plus de leur incompétence écologique.