-Retour sur une tentative d'éradication culturelle programmée sur plusieurs années-
Préface de Bernard-Henri Lévy
"Il arrive qu’une loi provoque la colère de ceux qu’elle voulait protéger". C’est ce qui s’est passé fin 2003 avec l’amendement Accoyer, dont l’intention était de réglementer l’exercice des psychothérapies au risque de faire disparaître la psychanalyse. Le public que cette loi était censé protéger risquait ainsi de se retrouver privé de certaines des libertés garanties par la démocratie.
De nombreux intellectuels, dont Bernard-Henri Lévy ou Michel Sollers, ont perçu ce danger et ont immédiatement rejoint le mouvement des Forums psys organisé par Jacques-Alain Miller pour contrer cette attaque de la psychanalyse sans précédent en France. Il s’en est fallu de peu qu’elle disparaisse pour faire place à un programme de normalisation et de rentabilisation des individus, initié par nos gouvernants.
Bien sûr la question se pose de savoir comment il a été possible d’en arriver là ? Et c’est ce que ce livre entend éclairer... Sans doute l’évaluation et le scientisme cognitivo-comportementaliste qui infiltrent progressivement les savoirs et les détruisent ont-ils joué un rôle majeur dans cette affaire. Et l’Association internationale de psychanalyse, fondée par Freud pour protéger son invention a encouragé la cognitivisation forcée de la psychanalyse. La psychiatrie a quant à elle sombré dans l’obscurantisme hygiéniste du XIXe siècle et sa nouvelle recrue, l’épidémiologie, accueille aujourd’hui des discours racialistes.
Pourtant, plus l’évaluation accélère la marchandisation des savoirs et renforce le malaise contemporain, et plus la psychanalyse d’orientation lacanienne, par exemple, démontre son utilité publique. Car, Agnès Aflalo le montre ici avec finesse et clarté: la méthodologie psychanalytique est la seule à accueillir la singularité de ceux qui désirent s’y retrouver dans l’opacité de leurs symptômes.
Agnès Aflalo explique avec précision son ouvrage en 13 minutes: