(Photo © James Whitlow Delano)
Le terme "Hikikomori" (retrait social) désigne un phénomène psychosocial qui sévit au Japon et arrive en France. Il s'agit d'individus souffrant d'une pathologie comportementale, qui les pousse à vivre reclus chez eux, refusant de quitter le domicile familial et d'avoir des contacts sociaux.
Les Hikikomoris représentent un peu le cliché du célibataire endurci sans emploi, ou encore du "no-life", issus du langage courant... Mais en pire, puisqu'il s'agit ici d'un réel trouble pouvant avoir de lourdes conséquences psychologiques !
Ces personnes s'enferment généralement dans leur chambre pendant plusieurs mois voire plusieurs années, se refusant à tout contact communicatif avec la société et parfois même avec leur famille. Ils ne sortent de leur chambre que pour répondre aux besoin vitaux. Ils vivent à un rythme décalé, dormant pendant la journée et s'adonnant à diverses activités antisociales pendant la nuit : télévision, ordinateur, jeux vidéo... Ils vivent généralement dans des conditions très précaires et peu hygiéniques, ne se lavant jamais, se nourrissant mal et étant entourés d'un désordre ambiant.
(Photo © Kendra Scarlavai)
Les individus concernés sont le plus souvent des hommes (77%), souvent des fils aînés. Au niveau des statistiques, un jeune sur 10 serait un hikikomori, ce qui ne représente malgré tout que 1% de la population. L'âge moyen se situe autours des 26 ans, mais ce phénomène atteint aussi de jeunes adolescents.
Les causes ne sont pas difficiles à indentifier : manque de confiance en soi, dépression, pression sociale, impression de ne pouvoir répondre aux attentes de la société, traumatismes... Beaucoup de victimes d'ijime (harcèlement psychologique et physique), lorsqu'ils ne se suicident pas, deviennent des hikikomoris.
Les conséquences mentale sur l'individu peuvent être lourdes : à force de n'avoir aucun contact avec la société, la notion de bien ou de mal finit par se perdre. Les hikikomoris accumulent aussi un énorme retard scolaire. La perte de toutes références causée par leur enfermement conduit parfois à des comportements violents, il arrive que les hikikomoris s'en prennent à leur famille voire à des inconnus dans la rue lorsqu'enfin, ils sortent de chez eux.
Généralement, les hikikomoris ne sont pas traités, il arrive fréquemment que leur famille nie l'existence de ce phénomène car beaucoup trop honteux. Il existe cependant quelques cellules d'aide à la réinsertion sociale des hikikomoris, bien que peu nombreuses, même si en général les japonais préfèrent attendre que l'individu réintègre la société par sa propre volonté. Un soutien psychologique est bien sûr nécessaire pour sa réadaptation. Une fois la confiance retrouvée et l'isolement quitté, il devient plus facile de se replonger dans un train de vie "normal".
Une petite vidéo sur ce thème :