En cas d’agression, il est important de conserver tous ses moyens physiques et mentaux pour réagir rapidement et efficacement. Surtout dans un environnement sociétal "toxique et de plus en plus pulsionnel". Voici donc quelques conseils simples de spécialistes en la matière :
Travailler sur la gestion de son stress est une étape importante dans l’apprentissage de la défense personnelle, que celle-ci soit mentale ou, au pire, physique.
Une agression est un évènement stressant puisqu'il s'agit souvent d'une situation "rare", inconnue, imprévisible et dans laquelle notre intégrité physique est en jeu.
Face à ce genre de désagrément, notre cerveau peut évaluer très rapidement la dangerosité de la situation, cette évaluation déterminera la réponse émotionnelle et comportementale que nous adopterons.
Les réactions émotionnelles face à une agression
Le plus souvent, nous ressentons de la peur puisque notre cerveau perçoit l’agresseur comme une menace. Nous pouvons également ressentir de la colère lorsque les agressions ont tendances à se répéter. Dans ce cas-là, nous percevons plutôt l’agresseur comme un obstacle qui nous dérange. Un mélange des deux émotions peut nous envahir sur le moment, mais le plus souvent la colère survient après l’agression, une fois que la peur n’est plus présente. Ces deux émotions sont normales et elles vont déterminer notre façon de réagir.
Réaction comportementale face à une agression
Notre réaction face à l’agression va dépendre à la fois de notre évaluation de la situation et de notre réaction émotionnelle. En situation de peur, les animaux réagissent de 3 manières différentes :
1. L’attaque
2. La fuite
3. L’immobilité
Cependant, en tant qu’humain, nous avons une gamme de comportements plus étendus :
· L’attaque
· La fuite
· L’immobilité : sous la peur, on peut rester immobile et ne rien faire.
· Coopérer : s’il s’agit d’un vol ou d’un racket avec ou sans armes, se laisser faire reste une bonne option pour rester en vie.
· La négociation verbale : souvent la personne agressée va tenter de calmer le jeu pour éviter la violence physique.
Toutes ces façons de réagir sont une issue potentielle à un conflit, selon la configuration de l'agression ; à l’exception peut-être de l’immobilité qui est souvent inappropriée, puisqu’on subit la situation de manière passive souvent en raison d’un stress trop fort.
Les deux types de stress
Face à une situation délicate : on distingue globalement 2 types de stress différents.
· Le stress positif(Eustress) : c’est un stress qui nous motive et qui nous donne de l’énergie, il nous aide à atteindre notre but.
· Le stress négatif(Distress) : c’est un stress qui est paralysant et qui nous empêche d’atteindre notre but.
Dans le cas d’une agression, un stress positif vous donnera de l’énergie pour réagir très rapidement : il vous aidera à attaquer avec force ou à fuir avec vitesse, et diminuera la douleur ressenti si vous recevez des coups. Alors que le stress négatif aura tendance à vous paralyser et vous empêcher de réagir correctement.
Le type de stress ressenti dépend de notre évaluation inconsciente de la situation : si nous pensons que nos ressources sont suffisantes pour faire face à la situation, alors le stress deviendra positif et nous permettra de dominer mentalement ou physiquement le conflit. Si par contre nous percevons la situation comme trop importante et incontrôlable, alors le "Distress" nous envahira et il deviendra très difficile de réagir correctement.
Gérer son stress
Gérer son stress ne signifie pas ne pas ressentir "la peur", il s’agit plutôt de ne pas être débordé par nos émotions et de favoriser le stress positif facteur de maîtrise de soi.
Nous ressentons du stress positif si plusieurs critères sont rassemblés, exemple :
· Nous connaissons déjà la situation(une situation inconnue et imprévisible augmente le stress)
· Nous nous sentons capable de faire face à la situation (nous avons un contrôle sur elle)
"L’entraînement" reste la meilleure option pour générer du stress positif et faire face avec calme à un éventuel conflit. Un entraînement régulier et le plus réaliste possible permet de se confronter à une situation d’agression, ce ne sera donc plus une situation totalement inconnue, imprévisible et immanquablement effrayante.
Et de plus, le fait de se sentir compétent durant l’entraînement et de savoir que vous connaissez des techniques efficaces pour répondre à une agression vous donnera la confiance suffisante pour faire face à ce genre de situation stressante.
Il faut une évaluation équilibrée de la situation, car avoir un excès de confiance peut avoir des conséquences indésirables :
- Par exemple, se sentir trop compétent peut nous faire choisir "l’attaque" contre un adversaire armé, alors que c’est une décision très lourde de conséquences, et que la fuite ou la coopération sont parfois meilleures.
- Un excès de confiance peut aussi aboutir à un excès de violence de la part de l'agressé... ce qui aurait pour conséquence de blessé l'agresseur au delà de l'acte de légitime défense autorisé par la loi ! Des suites judiciaires s'en suivraient immédiatement.
La meilleure façon d’induire un stress positif se fait donc grâce à une bonne préparation et à un entraînement de qualité, cependant au moment de l’agression, vous pouvez éviter que le stress ne vous déborde et vous paralyse en agissant sur deux facteurs :
· Vos pensées : tentez de vous calmer et de vous concentrer sur la situation afin d’anticiper ce qu’il va se passer plutôt que sur vos pensées intérieures. Essayez d’avoir une évaluation rationnelle au plus proche de la réalité, plutôt que d’imaginer le pire des scénarios possibles. Chassez toutes les pensées irrationnelles qui augmentent votre stress !
· Votre respiration : le stress accélère notre respiration, éviter cela en respirant de plus en plus doucement et par le ventre. Cela vous apaisera et vous aidera à réfléchir et à agir.
Lorsqu’on est confronté à une agression, le stress inhibe notre capacité néocorticale à réfléchir de manière (à la fois) complexe et rapide, il est donc plus difficile de penser à un plan de secours ou à une suite logique de gestes d’attaque ou de défense.
Par conséquent, la réponse comportementale que vous risquez d'avoir est la réponse la plus instinctive... et la plus facile est celle que nous aurons le plus répété durant un entraînement. Il est donc important de répéter les bonnes techniques pour qu’elles deviennent un automatisme ancré dans votre mémoire comportementale.
Il faut également que les techniques répétées soient les plus simples possibles, sinon notre cerveau aura du mal à les mettre en place et privilégiera une réponse plus simple, c’est pourquoi même après quelques mois d’entraînement de self-défense, si vous êtes confronté à une agression réelle, ce ne sont pas ses techniques qui ressortirons mais simplement des automatismes plus anciens.