La médecine moderne s'appuie sur des études réalisées à grande échelle, visant à aiguiller les décisions et à garantir la sécurité du patient. Pourtant, les erreurs se multiplient. Enquête sur les aléas de la "médecine factuelle".
En Europe, le nombre d’opérations chirurgicales n’a jamais été aussi élevé. Mais cela signifie-t-il que les patients sont mieux soignés ? De plus en plus fréquemment, les praticiens appliquent la "médecine factuelle" : des commissions établissent, à partir d’études cliniques et de statistiques, des lignes directrices auxquelles doivent se référer les professionnels de santé pour délivrer traitements et thérapies. Mais cette approche moderne, fondée sur la recherche de certitudes maximales, suscite la controverse. Laissant peu de place à la singularité de chaque individu, elle ouvre la voie à la standardisation des décisions. Pourtant, le cas particulier et isolé existe : il serait dangereux de le négliger ou de le traiter uniquement sur la base de conclusions qui s’appliquent au plus grand nombre.
Ellen, une adolescente qui souffre d’une maladie rare, a ainsi subi les effets secondaires d’un médicament inadapté à son cas. Les praticiens doivent donc prendre en compte le facteur humain : malgré l’efficacité de la technologie moderne, rien ne remplace l’expérience, l’intuition et un entretien consciencieux avec le patient. Certains détracteurs de la "médecine factuelle" voient d’ailleurs dans cette approche la suprématie de la rentabilité financière, car consacrer du temps à un patient coûte beaucoup d’argent.
Ce documentaire édifiant donne la parole à des médecins, chercheurs et patients, qui souhaitent revenir à un véritable "art de guérir" pratiqué au service de chacun.