Tablettes numériques, zapping sur la toile, crise, désintérêt des ouvrages, etc... A l’avenir, « achèterons-nous de moins en moins de livres ? »
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On ne pourra pas reprocher au jury du prix Nobel de littérature d’avoir voulu surfer sur la notoriété incontestable d’une vedette du monde des lettres. Après avoir récompensé le poète suédois Tomas Tranströmer l’an dernier, c’est l’écrivain chinois Mo Yan qui a été sacré aujourd’hui. Pas sûr que ce choix provoque un énorme appel d’air dans les librairies !
Le secteur en aurait pourtant bien besoin. A la foire du livre de Francfort, qui ouvrait ses portes hier, il devrait être beaucoup question de la crise qui touche notamment le secteur de l’édition dans les pays du Sud de l’Europe : l’Espagne, la Grèce, le Portugal. Récession oblige, les ventes de livres y sont en chute libre. « On est la tête sous l’eau, sans la moindre perspective » constate notamment la directrice du Centre national du livre grec.
La France n’en est pas là, mais le monde de l’édition est-il beaucoup plus serein ici que chez nos voisins ? Selon les chiffres de Livres hebdo, l’économie du secteur aurait tendance à jouer au yoyo depuis quelques mois, les baisses d’activité succédant aux périodes de timide reprise, et ce après une année 2011 marquée par un net ralentissement.
Il serait tentant de considérer la crise comme unique responsable de cet essoufflement (qui ne serait donc que passager). Ce serait laisser de côté des changements beaucoup plus profonds liés aux rapports que nous entretenons aujourd’hui avec le livre -qui n’a sans doute plus la place symbolique qu’il occupait autrefois-, et avec la lecture –moins linéaire désormais donc peut-être moins compatible avec la littérature. Une tendance de fond est-elle en train de se dessiner ?